Mardi dernier, la police française a mis en garde à vue une dizaine de militant·es d’organisations kurdes et perquisitionné violemment leurs logements et leurs locaux associatifs, notamment à Paris et Marseille. Ils sont accusés d’ »association de malfaiteurs terroristes » et de « financement d’entreprise terroriste ». Ces opérations ont été réalisées sur base d’une commission rogatoire d’un juge d’instruction antiterroriste parisien. Elle interviennent dans un contexte de « réchauffement » des relations entre les gouvernements français et turc. Une manifestation de soutien aux militant·es kurdes était organisée, samedi à Marseille,  à l’appel du Collectif Solidarité Kurdistan 13 (CSK.13) soutenu par le Centre démocratique kurde de Marseille (CDKM), de l’Union Départementale de la CGT-13, de la Ligue des Droits Humains et du Parti Communiste Français. Par ailleurs, le 21 février 2020, quatre personnes avaient été mises en examen notamment pour « financement du terrorisme » dans le cadre d’une enquête sur des collectes de fonds pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-ouest de la France. On ignore s’il s’agit de la même enquête. Plus d’infos ici.

Manifestation kurde en France (archive)

Mardi 23 mars, Çiçek Kobanê (Dozgin Temo), une combattante kurde des YPJ emprisonnée à Urfa en Turquie, a été condamnée à la réclusion à perpétuité. Çiçek Kobanê avait été blessée et capturée le 21 octobre 2019 durant une attaque des groupes armées syriens soutenus par la Turquie près d’Ain Issa (Serê Kaniyê). Le procès a débuté le 2 juin 2020. Lors de la 6e audience, le tribunal l’a condamné à la perpétuité pour avoir « détruit l’unité et l’intégrité de l’État turc », en plus des 10 ans et 10 mois pour « meurtre ». Çiçek Kobanê a participé à l’audience depuis la prison via un système de visioconférence. Son avocate Hidayet Enmek a annoncé qu’elle fera appel du verdict.

Çiçek Kobanê (Dozgin Temo)

Çiçek Kobanê (Dozgin Temo)

À la suite d’une enquête ouverte par le parquet de Rome et appelée « opération Bialystok », sept anarchistes ont été arrêtés en Italie, en Espagne et en France le 12 juin 2020. Deux personnes ont été assignées à résidence, tandis que cinq autres ont été emprisonnées près avoir été inculpées d ‘«association subversive à des fins de terrorisme et de subversion», d’ «incitation à commettre des crimes» et d’autres délits mineurs (tous aggravés par le but terroriste subversif). Etaient principalement visées certaines initiatives de solidarité avec les accusés. du procès « Panico » à Florence.

Vendredi 12, neuf mois après les arrestations, Flavia, Robi et Nico ont été libérés de prison avec l’obligation de rester dans leur commune de résidence et de rentrer la nuit. Cette libération a eu lieu suite à la requête faite aux juges de la cour d’assises le 25 février. Lundi 15 mars, Francesca a également été libérée sans aucune mesure, à la suite de la requête déposée le 4 mars. Aucune demande n’a été faite pour Claudio ou Daniele (qui est assigné à résidence), dont les mesures restent inchangées.

Pour écrire à Claudio:
Claudio Zaccone
C. C. di Siracusa
strada Monasteri 20
96014 Cavadonna (SR)
Italia – Italie

Une perquisition lors de l'opération Bialystok

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Mercredi 3 mars, le 17e tribunal d’instruction de Barcelone, décidait d’emprisonner provisoirement huit personnes arrêtées lors de la manifestation du samedi 27 février réclamant la libération de Pablo Hasel. Ces militant·es sont notamment accusé·es d’avoir incendié un véhicule de police. Les autorités prétendent que les militant·es appartenaient à un groupe anarchiste particulièrement organisé utilisant des tactiques élaborées (voir notre article). Les soutiens de ces huit informe du fait que les policiers ont en réalité cherché à relier les miltiant·es à des organisations criminelles inexistantes et ont formulé des accusations disproportionnées basées sur des preuves dérisoires.

Bien entendu, les communiqués des Mossos (police catalane) ont été reproduite dans toute la presse bourgeoise, qui répètent et donne un vernis de légitimité à la version policière. À son tour, le tribunal a fait ce qui était déjà écrit : il a formulé des accusations très graves et décidé d’emprisonner provisoirement et sans caution les militant·es. Le but de cette manœuvre, semble être de mettre un terme à la vague de protestations qui se développe de façon exponentielle dans toute la Catalogne depuis des semaines. Plus d’infos ici.

Huit militant·es soutenant Pablo Hasel emprisonné·es

Huit militant·es soutenant Pablo Hasel emprisonné·es

Dimanche 14 mars, un rassemblement se tiendra à Paris pour Dimitris Koufontinas, Pablo Hasel, Georges Abdallah et tous les prisonniers politiques révolutionnaires. Ce rassemblement, organisé par le Cri Rouge, aura lieu à 15H au 143 boulevard de Menilmontant (métro Ménilmontant, ligne 2). Plus d’infos ici.

Rassemblement pour Dimitris Koufontinas, Pablo Hasel, Georges Abdallah et tous les prisonniers

Rassemblement pour Dimitris Koufontinas, Pablo Hasel, Georges Abdallah et tous les prisonniers

Le 17e tribunal d’instruction de Barcelone, a décidé d’emprisonner provisoirement et sans possibilité de liberté sous caution huit personnes arrêtées lors de la manifestation de samedi réclamant la libération de Pablo Hasel (voir notre article). Ces militant·es sont accusé·es d’avoir endommagé des banques, du mobilier urbain et d’avoir incendié un véhicule de La Guàrdia Urbana (la police municipale de la ville de Barcelone) alors qu’un agent se trouvait à l’intérieur. Les huit personnes seront poursuivies pour « tentative d’homicide, agression contre des agents de l’autorité publique, de désordre public, de dommages, rassemblement illégal et appartenance à un groupe criminel ». Les autorités prétendent que les militant·es appartenaient à un groupe anarchiste particulièrement organisé utilisant des tactiques élaborées afin de mener leur actions tout en échappant à la répression policère. Les Mossos auraient donc mis en place un dispositif spécifique pour les arrêter. Après les arrestations, des agents de la Commission générale d’information des Mossos ont perquisitionné lundi deux bâtiments industriels occupés situés à Canet de Mar et Mataró, dans la région du Maresme à Barcelone, en présence des personnes arrêtées, pour recueillir des preuves.

Huit militant·es soutenant Pablo Hasel emprisonné·es

Huit militant·es soutenant Pablo Hasel emprisonné·es

Samidoun est une organisation internationale, arabe et palestinienne indépendante qui se mobilise pour la libération de près de 5.000 prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s dans les prisons israéliennes. Elle plaide pour le boycott d’Israël et défend le droit des Palestinien·ne·s à résister à l’occupation, à l’apartheid et à l’oppression, ainsi que le droit de tous les réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers et sur leurs terres. C’est une organisation sans personnel rémunéré à plein temps et qui ne collecte de fonds que pour soutenir ses propres campagnes politiques publiques. Elle a des sections aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède, au Brésil, en Grèce et en Palestine occupée, et un réseau d’organisations membres dont le Collectif Palestine Vaincra en France.

Samidoun vient d’être désignée comme « organisation terroriste » par le ministre israélien de la Défense et criminel de guerre Benny Gantz. Il s’agit d’une attaque contre le mouvement des prisonnier·e·s palestinien·ne·s ainsi que contre le droit des Palestinien·ne·s en exil et de la diaspora à s’organiser. C’est également une tentative de détourner l’attention du problème auquel sont confrontés des centaines de responsables sionistes – dont Gantz lui-même – qui craignent les prochaines étapes des enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) après sa dernière annonce le 5 février 2021 affirmant qu’elle a l’autorité d’enquêter sur les crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés. En savoir plus

 

Le juge Rafael Martínez Vargas, de la Cour pénale nationale transitoire pour le crime organisé, a décidé d’imposer 18 mois de détention préventive supplémentaires à 51 membres du MOVADEF poursuivis pour « crime de terrorisme, sous forme d’adhésion ou d’affiliation ». En décembre dernier, une grande opération policière avait débouché sur l’arrestation de 77 membres du MOVADEF, dont Edilberto Macarlupu García, Alfredo Víctor Crespo Bragayrac, Fernando Olortegui Crispín, Nérida Espinoza Montano et Isabel Meza Quintana. (voir notre article). La police persécute ce mouvement politique en l’affirmant subordonné au PCP-SL.

Membres du MOVADEF arêtés

Des centaines d’étudiants palestiniens sont régulièrement détenus par l’occupation israélienne. Rien qu’à l’université de Bir Zeit, environ 74 étudiants furent détenus au cours de l’année universitaire 2019-2020. Ils font partie des quelque 5 000 prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël. Le travail d’organisation des étudiants, qui va de la simple tenue de salons du livre jusqu’à l’organisation d’événements et la participation aux élections étudiantes, est criminalisé par l’occupant. Une fois arrêtés, les étudiants palestiniens sont régulièrement soumis à des positions de stress et étirés sur des chaises, suspendus aux murs et forcés à se tenir sur la pointe des pieds, privés de sommeil, menottés, soumis à des pressions physiques sur leur blessures et battus.

Les étudiants palestiniens peuvent être envoyés en détention administrative : forme de détention sans accusation ni procès, indéfiniment renouvelable par périodes de six mois. Les Palestiniens passent couramment des années en prison sans inculpation, sans procès et sans véritable contestation de la privation de leurs droits. Ils peuvent être traduits devant les tribunaux militaires israéliens, qui condamnent plus de 99% des Palestiniens qui y sont jugés. Une campagne est lancée en solidarité avec eux: voir ici

Les prisonniers de Saint-Louis ont se sont révoltés samedi. Ils ont déclenché des incendies, provoqué des inondations, éclaté les fenêtres du quatrième étage et jeté du mobilier à l’extérieur pour protester contre les conditions de détention liées au Coronavirus. Les prisonniers déclarent craindre les infections, protestent contre les restrictions qui ont limité les visites ainsi que contre procédures judiciaires bloquées. L’émeute a été réprimée par des dizaines de policiers qui ont pris plusieurs heures pour reprendre le contrôle de la situation. Ces derniers ont parlé au bureau du procureur et en conséquence certains prisonniers risquent des accusations supplémentaires. Enfin, 65 prisonniers ont été transféré dans une autre prison appelée le « Workhouse », connue pour ses mauvaises conditions de détention.

Les mutineries sont courantes dans les prisons depuis l’apparition du Coronavirus et l’aggravation des conditions de vie des prisonniers qui en découle (voir nos articles).

Révoltes de prisonniers contre les conditions de détention liées au Coronavirus

Révoltes de prisonniers contre les conditions de détention liées au Coronavirus