Huit militants écologistes de Just Stop Oil ont vu leurs peines de prison ferme confirmées ce vendredi 7 mars en appel par la justice britannique. La justice rejette l’appel des deux membres de Just Stop Oil qui avaient lancé de la soupe sur le tableau « Les Tournesols ». Phoebe Plummer et Anna Holland contestaient leur condamnation à 24 et 20 mois de prison ( voir article ici ). En tout, 16 militants du groupe anti-énergies fossiles faisaient appel de leurs condamnations allant jusqu’à cinq ans de prison, pour avoir participé à un blocage d’autoroute en 2022. Six peines ont été réduites, dont celle du fondateur de Just Stop Oil, Roger Hallam, qui passe de 5 ans à quatre ans d’emprisonnement. Ils avaient planifié, lors d’une réunion en ligne, une action de blocage de l’autoroute M25 autour de Londres ( voir article ici ). Au moment de l’annonce de la décision, une vingtaine de militants se sont levés dans la salle, en silence, vêtus de tee-shirt « Corruption au tribunal » et ont tourné le dos à la juge. Les militants déboutés envisagent de saisir la Cour suprême. Ces condamnations sont les plus lourdes jamais infligées dans le cadre de manifestations non violentes.

Mercredi 5 mars, Le chanteur pop iranien Mehdi Yarrahi, auteur d’une chanson exhortant les femmes à retirer leurs foulards, a annoncé après avoir reçu 74 coups de fouet dans le cadre de sa condamnation, qu’il était prêt à payer « le prix de la liberté ». Il avait soutenu le mouvement qui a suivi la mort de Masha Amini, arrêtée en septembre 2022 et décédée en détention pour mauvais port du voile ( voir notre article ici ). Mehdi Yarrahi a été arrêté en 2023, puis libéré l’année dernière et assigné à résidence suite à la publication de la chanson en faveur de la campagne « Femme, Vie, Liberté ».

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Il y a 49 ans, le 3 mars 1976, la police franquiste ouvrait le feu sur des grévistes à Vitoria-Gasteiz, tuant cinq ouvriers et en blessant plus d’une centaine. Leur crime ? Ils avaient occupé une église pour exiger de meilleures conditions de travail. Orchestré par un régime aux abois, le massacre reste une plaie ouverte dans la mémoire ouvrière basque. Ce dimanche 2 mars, un millier de personnes sont descendues dans les rues sous la bannière « s’organiser contre le fascisme et défendre les droits sociaux » pour rendre hommage aux victimes et dénoncer l’impunité des assassins en uniforme. Les forces de l’ordre ont dispersé la manifestation dans la violence, charges, matraques, gaz lacrymogènes ont été utilisés, les manifestants ont riposté par des jets de bouteilles et des jets de pierres. Aucune arrestation ou identification n’a été enregistrée.

25 membres de Rouvikonas, un collectif anarchiste, ont été arrêtés à Athènes ce vendredi lors de la grève générale de 24h ( voir article ici ). Alors qu’ils étaient présentés au  tribunal en comparution directe ce samedi, le procès a été ajourné. C’est sans précédent, les militants seront maintenus en prison jusqu’à mardi, date à laquelle le procès se poursuivra. Vendredi, alors que toutes les polices surveillaient la marée humaine dans la capitale, le collectif est monté ou au sommet de l’immeuble de « Hellas train », une compagnie de train privatisée qui cherche à faire le maximum de profits au détriment de la sécurité des voyageurs. Ils ont déployé sur la façade de l’édifice deux banderoles en lien avec la catastrophe ferroviaire du 28 février 2023 ayant fait 57 morts, l’une mentionnait « Assassins » et la seconde « On ira jusqu’au bout Koulis » (Koulis est le diminutif du premier ministre Mitsotakis). Après avoir entendu la décision du tribunal, la foule venue les soutenir s’est bruyamment révoltée et a aussitôt été chargée par la police anti-émeutes.

Vendredi, la Grèce a commémoré la collision ferroviaire du 28 février 2023 sur fond de colère à l’égard du gouvernement Mitsotakis. Ce jeudi, un rapport accablant de l’agence grecque de sécurité de l’aviation et des chemins de fer a révélé la destruction de preuves cruciales dans les jours qui ont suivi l’accident. Ce rapport pèse lourd sur la colère des grecs. A Athènes, plus de 180.000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement. Les forces de l’ordre déployées en masse ont attaqué la foule tentant de réprimer la colère de celle-ci. Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur la police qui a répondu en lançant des gaz lacrymogènes et des jets d’eau. Trente personnes ont été blessées au cours de ces violences et 27 ont été arrêtées.

Sur l’ensemble du territoire, plus de 325.000 personnes se sont rassemblées, cela dépasse largement les manifestations qui ont eu lieu après l’accident ferroviaire du 28 février 2023 dans lequel 57 personnes ont perdu la vie et les manifestations suivantes toutes réprimées par les forces de l’ordre ( voir article ici ). En cette journée de grève générale de 24h très suivie, les transports ont été à l’arrêt, les écoles, les universités et les administrations sont restées fermées. Dans le centre d’Athènes, la plupart des magasins et cafés ont baissé leur rideau en signe de solidarité.

Deux étudiants, ont été condamnés pour relation homosexuelle par un tribunal islamique de la province conservatrice d’Aceh, dans l’ouest de l’Indonésie. Ils ont été fouettés en public jeudi, un châtiment dénoncé par les défenseurs des droits humains. Les relations entre personnes de même sexe ne sont pas illégales dans le reste du pays mais la province ultra-conservatrice d’Aceh, est la seule à imposer la charia.

La flagellation a eu lieu dans un parc de la capitale provinciale. Le premier homme, accusé d’être l’initiateur de la relation, a reçu 82 coups d’un bâton en rotin et le second 77 coups, devant des dizaines de personnes venues y assister. Les deux étudiants avaient été arrêtés en novembre par la police alors qu’ils se trouvaient ensemble dans une chambre d’hôtel. Les défenseurs des droits humains critiquent ce châtiment, ils dénoncent la discrimination, l’intimidation et la violence envers la communauté LGBTQ dans le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde.

La police danoise a arrêté 22 activistes pour avoir protesté contre le transfert de matériel militaire au régime israélien. Elle a utilisé matraques et gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui s’était rassemblée devant la société de transport maritime Maersk à Copenhague ce lundi 24 février. Parmi les manifestants qui ont scandé des slogans et brandi des banderoles où on pouvait lire: « Maersk profite du génocide à Gaza » et « L’attaque contre un est une attaque contre tous », la militante climatique suédoise Greta Thunberg. Ils s’étaient rassemblés pour exiger que Maersk arrête tous transports de cargaison d’armes et composants vers Israël qui mène un génocide des Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023.

Le 28 janvier, le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) a arrêté cinq militants marxistes-léninistes du Front des Travailleurs d’Ukraine ( FRU ). Ils ont été interpellés sous le motif de: possession de matériaux communistes, possession de « littérature communiste illégale » (selon la loi), dont des documents de la Fondation Rosa Luxemburg (proche de Die Linke et du Parti de la Gauche Européenne ), appel à la résistance contre la conscription de la jeunesse ukrainienne et pour la fin de la guerre. En vertu de la loi qui interdit la propagande contre la guerre en Ukraine, ils risquent jusqu’à 15 ans de prison. Le Parti Communiste d’Ukraine est interdit depuis décembre 2015, ses dirigeants sont en exil ou en prison.

Jeudi 27 février à Montpellier, un procès aura lieu contre José-Luis Moraguès, militant BDS/Urgence Palestine, qui est poursuivi pour « diffamation publique » par plusieurs personnalités politiques suite à la publication d’un visuel sur les réseaux sociaux dénonçant la complicité d’institutions locales avec le génocide en cours en Palestine. Un rassemblement de soutien est organisé au même moment devant le tribunal judiciaire dès 13H30.