Deux hommes, un ancien militaire et un ex-secouriste, Roman Nasryev et Alexeï Nouriev, qui travaillaient alors dans la Garde Nationale et au ministère des Situations d’urgence, avaient cassé à la mi-octobre, pendant la nuit, une vitre au rez-de-chaussée de la mairie de Bakal, une petite ville de la région de Tcheliabinsk. Ils avaient ensuite jeté plusieurs cocktails Molotov dans ce bâtiment qui abritait un bureau de recensement militaire. Plus de 4 000 dossiers de personnes mobilisées auraient été brûlés dans l’incendie. Les deux hommes (des amis qui jouaient dans le même groupe de rock) ont été condamnés lundi à 19 ans de prison par un tribunal militaire d’Ekaterinbourg (Oural), notamment pour « acte de terrorisme » en bande organisée. Ils n’ont pas nié les faits, mais ont rejeté tout acte de terrorisme en affirmant avoir voulu dénoncer la campagne militaire en Ukraine. «Je voulais seulement montrer que dans notre ville il y a des gens contre la mobilisation et « l’opération militaire spéciale »» en Ukraine, a expliqué Alexeï Nouriev pendant le procès. Des dizaines d’attaques similaires antiguerre, contre des bâtiments publics, ont été signalées en Russie depuis le début de l’offensive en Ukraine, mais les chefs d’inculpation et peines prononcées ont été jusqu’à présent moins sévères. Voir ici les récentes affaires

 

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Mikhail Abdalkine, député russe du Parti Communiste au parlement régional de Samara, avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux le montrant suivre avec sérieux et attention le discours sur l’état de la nation de Vladimir Poutine avec des nouilles sur les oreilles. En Russe, l’expression « accrocher des nouilles aux oreilles de quelqu’un » signifie que quelqu’un ment (« n’accroche pas de nouilles à mes oreilles ! » signifiant « ne me mens pas »). Suite à cela, Mikhail Abdalkine a été appelé à comparaître devant un tribunal pour avoir « discrédité l’armée russe ».

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En Russie, les citoyens déclarés coupables de « sabotage » risquent désormais d’écoper de la prison à perpétuité. Poutine a promulgué une loi en ce sens jeudi. La peine pourra être infligée à tout individu qui réalise un acte de sabotage, comme des « actions subversives » ou un complot de coup d’Etat, mais aussi à ceux qui contribuent à planifier ou financer un tel crime.

Depuis le déclenchement de la guerre, il y a eu 72 attaques recensées visant des bureaux de recrutement et infrastructures militaires en Russie (voir cet article ou celui-ci). Pour les seuls derniers jours de décembre, des box de garage d’une unité militaire dans le district de Sokolinaya Gora sur la 3e rue ont été incendiés. Le feu a couvert une zone de 200m². Un incendie s’est déclaré dans un dortoir du Service de la Garde fédérale, rue Tvardovskogo. Un incendie a touché à l’Institut russe des alliages légers (entre 400 et 600m² de hangars de propane et d’acétylène étaient en feu); cet institut travaille pour l’armée. Dans la région de Saratov, le feu a été mis au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire d’Ivanteevka. Le bureau de l’officier d’enregistrement et d’enrôlement militaire de service était complètement brûlé. A Podolsk, (nous l’avions traité dans cet article) deux retraités ont tenté de mettre le feu au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire. A Novocherkassk, un incendie a complètement détruit un bâtiment à deux étages de la 150e division de fusiliers motorisés dans le village de Persianovskoye (photo).

Un couple de retraités a été arrêté à Podolsk pour avoir tenté d’incendier le bureau local d’enregistrement et d’enrôlement de l’armée. Alexander Rassokhin, 70 ans, a trempé un chiffon dans de l’essence et l’a placé sur la fenêtre d’un bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire en bois, tandis que sa femme, Maria Medvedeva, 76 ans, le filmait. Le retraité ne s’est pas arrêté, même lorsque la voiture de police est arrivée. L’incendie a été rapidement éteint. Le couple a été emprisonné.

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« Non à la guerre ! » et « Pas de mobilisation ! », scandaient les manifestants à Moscou. L’opposition à la mobilisation aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi en Russie, lors de manifestations improvisées dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février. Plusieurs manifestants arrêtés se sont vu remettre un ordre de mobilisation au poste de police après avoir été interpellé, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé auprès de journalistes qu’il n’y avait là rien d' »illégal ». Un témoin raconte qu’après son arrestation, les policiers l’ont conduit dans une pièce à part où ils ont voulu lui faire signer une convocation à se rendre dans un centre de mobilisation de l’armée : « Soit tu signes ça, soit tu passeras dix ans prison ». Mardi, à la veille de la mobilisation partielle, le Parlement avait voté de lourdes peines de prison pour ceux qui refuseraient de rejoindre l’armée ou déserteraient. Le texte n’est cependant pas encore entré en vigueur. Les sabotages anti-guerres se poursuivent en Russie. Le feu a été mis au commissariat militaire à Lomonosovo à Saint Petersbourg, un commissariat est chargé de mobiliser des gens pour les envoyer à l’Ukraine (photo) et dans la ville de Togliatti des cocktails Molotov ont été lancés sur la bâtiment de l’administration de la ville.

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Plus de mille manifestants ont été arrêtés aujourd’hui mercredi en Russie lors de manifestations spontanées contre la « mobilisation partielle » pour l’offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine. Les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.

L’Organisation combattante anarcho-communiste (Боевая Организация Анархо-Коммунистов, БОАК) a revendiqué le sabotage de la ligne ferroviaire menant à l’unité militaire 55443 à Barsovo (51e arsenal de la Direction principale des missiles et de l’artillerie du ministère russe de la Défense), près de Kirzhach, dans l’oblast de Vladimir. Les 34 écrous (17 de chaque côté) qui maintiennent le rail et les 4 écrous de fixation d’éclisses ont été dévissés, le rail a été déplacé (un fil ayant été posé au cas où un signal serait transmis le long du rail à travers le courant, pour détecter une disjonction des rails).

À Belgorod et à Perm, dans la nuit du 24 juin, des bureaux d’enrôlement militaire ont été attaqués. A Belgorod, le feu a pris au rez-de-chaussée. Un inconnu a brisé une fenêtre au rez-de-chaussée du bâtiment et a jeté deux Molotovs à l’intérieur. Le bureau est parti en fumée. A Perm (Oural), des inconnus ont tenté de mettre le feu au bureau d’enrôlement militaire. Quatre molotovs ont été lancé sur le bureau d’enrôlement militaire mais l’incendie n’a pas pris. A Nijni Novgorod (région de la Volga) le 11 juin, la voiture de Natalia Abiyeva, a été incendiée. Abiyeva est l’organisatrice du fonds de soutien à l’armée de Poutine, ardente partisane du régime actuel et belliciste.L’action a été revendiquée par la Cellule Révolutionnaire de la région de la Volga (Революционная ячейка Поволжья). Le 8 juin à Vladivostok, deux hommes ont jeté un cocktail Molotov contre le bureau local de recrutement militaire.

Pour suivre la guérilla révolutionnaire en Russie: voir ici

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La résistance contre la guerre se poursuit en Russie. Une attaque incendiaire a été menée contre le bureau de la Garde Nationale, à Komsomolsk-sur-l’Amour (photo). Le partisan a été arrêté. Son nom est Vladimir Zolotorev et il a 50 ans. A Vladivostok, au petit matin du 6 juin, un autre bureau de conscription et de recrutement de l’armée a été incendié. Les témoins ont aperçu deux personnes qui ont pu s’échapper. Il s’agit du 18ème incendie criminel d’un bureau d’engagement militaire a avoir eu lieu ces derniers temps. Ce nombre ne tient même pas compte des attaques incendiaires contre d’autres installations militaires et industrielles, que les autorités essayent de faire passer pour des accidents.

 

 

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Plusieurs pays développent des services de répression transnationale online. Cette répression va bien au-delà du simple cyberespionnage et utilise diverses techniques relevant du piratage, de la désinformation et du harcelement. La Russie, Israël, la Chine, la Turquie, l’Iran, le Rwanda, l’Arabie Saoudite opèrent de la sorte pour réduire au silence, dissuader ou décrédibiliser leurs opposants. Même si l’existence de ces services ne fait pas de doute (certains ont même une existance reconnue), leur action reste toujours anonyme. Il est difficile de distinguer le troll professionnel du cybernaute ordinaire fan de Poutine ou d’Erdogan, puisque le premier prend soin de se faire passer pour le second. Le harcèlement en ligne peut prendre diverses formes: menaces, désinformation, polémiques oiseuses, attaques contre la crédibilité, etc.

Une autre technique consiste a effectuer massivement des « signalements » des messages sur les médias sociaux, ce qui entraîne des suppressions ou des suspensions de compte. Exploitant le mode de fonctionnement des outils de modération de contenu automatisés, tels que l’utilisation d’algorithmes, cette technique peut conduire à la suppression ou au blocage des comptes militants. Ne sont pas uniquement signalés les messages postés par la cible mais aussi des messages ou commentaires postés leur communauté ; au besoin, des messages provocateurs sont postés (typiquement un commentaire antisémite pour faire fermer un site pro-palestinien).

D’autres techniques nourrissent une véritable guerre émotionnelle et psychologique, génératrice de paranoïa et d’anxiété, comme celle consistant à poster les informations personnelles de la cible dans des annonces en ligne sollicitant des services sexuels. Les attaques contre les opposantes ont souvent une composante sexiste (diffusion de photos et de vidéos intimes, authentiques ou fabriquées, insultes sexistes, menaces de viol etc.). Enfin, les piratages et attaques par déni de service distribué (DDoS), programmés pour empêcher ou entraver l’accès aux sites web, font également partie des techniques utilisées contre les militants et les dissidents à l’étranger.

Vendredi, des élus communistes de la région du Primorié, (l’Extrême-Orient russe dont la capitale est Vladivostok), ont exigé l’arrêt de l’offensive en Ukraine et le retrait immédiat des troupes lors d’une réunion de l’Assemblée régionale. « Nous exigeons le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine. Nous exigeons la fin de l’action militaire », a déclaré Leonid Vasyukevich , membre du Parti communiste. Cette intervention qui leur a valu un avertissement et qui les a privés du droit de vote.