Depuis le dimanche 15 septembre, près de 50.000 travailleurs de 34 sites du constructeur automobile General Motors (GM) sont en grève à l’appel du syndicat United Auto Workers (UAW). La grève s’est déclenchée suite à l’échec des négociations d’une nouvelle convention collective pour les 4 prochaines années. Ils réclament des augmentations de salaire, une meilleure couverture santé, le redémarrage d’une usine dont l’activité a été arrêtée en mars à Lordstown, dans l’Ohio et empêcher la fermeture programmée d’une chaîne d’assemblage à Detroit.

Depuis le début du conflit, les travailleurs des usines situées au Mexique, Canada, Brésil et en Corée du Sud (où les travailleurs sont également en grève partielle depuis début septembre) s’organisent en soutien aux grévistes états-uniens. Sur le site de Silao (Mexique), au moins 8 travailleurs organisés et solidaires ont été licenciés pour leur soutien, refusant entre autre de faire des heures supplémentaires. Des pressions avaient été exercées dans les usines des différents pays pour reconstituer la production de véhicules. Les grévistes ont maintenu la communication avec les travailleurs et travailleuses des autres pays et fait un «appel à la solidarité».

Usine GM à Silao (Mexique)

La loi de 2019 sur les autorités de santé régionales et de district (RDHA) est censé privatiser les soins de santé dans la province. Jeudi, la Grand Health Alliance, un groupe de médecins, paramédicaux, infirmiers et autres membres du personnels de santé, avait organisé une manifestation à l’hôpital universitaire de Khyber et avait planifié une manifestation au Lady Reading Hospital, hier vendredi. Les autorités de Peshawar ont, dans un geste sans précédent, interdit le rassemblement de plus de quatre personnes et plus dans les locaux de l’hôpital. Un grand nombre de policiers se sont positionnés dans l’hôpital le matin et lorsque les médecins ont tenté de pénétrer à l’intérieur des bousculades et des affrontements ont eu lieu, qui  se sont poursuivis pendant plus d’une heure. Plus de 15 manifestants ont été blessés.

Arrestation d'un manifestant

De violents incidents ont été enregistrés ce jeudi au chantier de l’entreprise de construction AESA sur le site de la raffinerie YPF de la ville de La Plata. Les affrontements se sont produits vers 5 h 30 du matin, lorsque des salariés d’AESA, après une semaine de fermeture suite à un conflit syndical (conséquence des salaires impayés et de non réengagement d’ouvriers), a pu pénétrer dans le complexe industriel. Un groupe d’ouvriers syndicalistes de l’ Unión Obrera de la Construcción de la República Argentina (UOCRA) est aussi entré dans l’usine et a insulté les jaunes. Les policiers de la province de Buenos Aires sont intervenus et ont été caillassés. Les policiers ont alors utilisé des balles en caoutchouc contre les syndicalistes.

Les affrontements à La Plata

 

 

 

Au moins 20 travailleurs du prêt-à-porter ont été blessés dimanche dans des affrontements avec les forces de l’ordre dans la zone industrielle de Kanchpur, à Sonargaon upazila, à Narayanganj. Les travailleurs d’une usine de la société Opex et du groupe Sinha avaient tenté de bloquer l’autoroute voisine en exigeant le paiement de leurs arriérés, l’arrêt de licenciements abusifs, et une augmentation de salaire. Ces travailleurs se sont heurtés à la police qui a tenté de les chasser de la route. Ils ont lancé des briques sur les forces de l’ordre, essuyant des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Au moins 20 travailleurs ont été blessés. Des policiers supplémentaires avaient été déployés dans la région.

Les affrontements de Narayanganj

Ce 12 septembre 2019, cela fera un an que le militant politique argentin et dirigeant syndical des travailleurs du pétrole, Daniel Ruiz, a été arrêté par le gouvernement de Macri pour avoir participé activement à la lutte contre la réforme des pensions. Depuis un an, il est emprisonné sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui (voir notre article).

Demain jeudi 12 septembre 2019, à 18h, un rassemblement sera organisé devant l’ambassade d’Argentine, avenue Louise 225 à Bruxelles.

Daniel Ruiz

Le 7 septembre, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné sept militant.e.s syndicaux.ales à 117 ans de prison et 74 coups de fouet à la suite des manifestations des employés de l’usine de canne à sucre Haft Tappeh, en novembre dernier (voir nos articles ici et ici). Ismail Bakhshi, accusé de « rassemblement et collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », « insulte du Guide », « publication de mensonges », « propagande contre l’État » et « perturbation de l’ordre public », a été condamné à 14 ans de prison et 74 coups de fouet. Mohammad Khanifar, accusé de « rassemblement, collusion et propagande contre l’État », a été condamné à six ans de prison. Les journalistes Sepideh Qolian, Amir Amirqoli, Asal Mohammadi, Amir Hossein Mohammadi Fard et son épouse Sanaz Allahyari ont été condamnés à 18 ans de prison. Ils ont été inculpés de « rassemblement et de collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », d’ « appartenance au Gam » (une publication pour laquelle ils avaient écrit), de « propagande contre l’État » et « publication de mensonges ».

Au moins 40 travailleurs de l’usine de sucre Hafteh Tappeh ont été arrêtés au cours des derniers mois pour avoir protesté contre des salaires non-payés par l’usine. Le 13 août, sept travailleurs de l’usine de canne à sucre Haft Tappeh ont été condamnés à huit mois de prison avec sursis et à 30 coups de fouet chacun. Le 14 août, neuf autres employés ont été condamnés à huit mois de prison et à 30 coups de fouet, tandis qu’un autre travailleur a été acquitté.

Sept militant.e.s condamné.e.s à 117 ans de prison

Des affrontements ont éclaté à Amman, dans la capitale jordanienne, après que des enseignants jordaniens aient protesté contre l’incapacité du gouvernement à accorder les augmentations de salaire promises aux instituteurs. Une semaine plus tôt, l’Association des Instituteurs Jordaniens avait publié un communiqué dans lequel elle annonçait qu’un sit-in était prévu jeudi pour appeler les enseignants de tout le pays à participer à la grève. Celle-ci devait faire pression sur le gouvernement pour qu’il accorde l’augmentation de salaire aux enseignants convenue il y a cinq ans, en 2014. Jeudi matin, des forces de police ont été déployées à travers Amman pour empêcher les manifestants d’atteindre le centre. Quelques heures plus tard, lorsque les manifestants ont réussi à se rassembler en plusieurs endroits, les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène, blessant plusieurs enseignants et procédant à plusieurs arrestations visant les organisateurs du sit-in.

Enseignante jordanienne face à la police

 

La chercheuse et militante syndicale Atefeh Rangriz a été arrêtée le 1er Mai avec 35 autres militants syndicaux alors qu’elle participait à un rassemblement pacifique organisée à l’occasion de la Journée internationale du travail devant le parlement iranien à Téhéran, qui a été violemment dispersée par des agents de la sécurité et du renseignement. À la suite de son arrestation, Atefeh Rangriz a été placée en isolement cellulaire dans la section 209 de la prison d’Evine à Téhéran pendant plusieurs semaines, sans pouvoir entrer en contact avec sa famille. Le 8 juillet, après des semaines d’interrogatoires menés par des agents des services du renseignement, elle a été conduite au bureau du procureur de la prison d’Evine et inculpée de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », de « propagande contre le système », de « trouble à l’ordre public » et d ‘« insultes d’agents en service ». Depuis la mi-juin, elle est détenue dans la prison de Qarchak, près de Téhéran. Elle a comparu devant le tribunal le 5 août 2019 qui l’a condamné à 11 ans et six mois de prison et à 74 coups de fouet.

Certains des participants au rassemblement du 1er Mai ont été libérés, mais d’autres, notamment la journaliste Marzieh Amiri, ont été condamnées à des peines d’emprisonnement. Marzieh Amiri a été condamnée à 10 ans et six mois de prison et à 148 coups de fouet. Entre-temps, le tribunal a condamné deux employés de la compagnie de bus de Téhéran à la prison et à des coups de fouet pour avoir participé à la manifestation de la fête du travail. Nasrin Javadi, une travailleuse retraitée de la sécurité sociale, a été condamnée à 7 ans de prison et à 74 coups de fouet. Rasoul Taleb Moghadam, chauffeur de bus, a été condamné à 74 coups de fouet, deux ans d’emprisonnement et deux ans en exil. Il est également sous le coup d’une interdiction d’utiliser un téléphone portable.

Atefeh Rangriz

Le propriétaire franchisé de plusieurs fast-food marseillais a proposé 25.000 euros à un salarié pour qu’il dépose un faux témoignage contre un leader syndical. Déjà accusé depuis plusieurs années de vouloir se débarrasser coûte que coûte des syndicalistes le dirigeant est cette fois visé par des preuves accablantes. Des enregistrements audio montrent qu’il a acheté le témoignage d’un de ses salariés pour écarter un syndicaliste. L’employé était en instance de départ négocié et se serait vu proposer 25.000 euros afin de témoigner contre le leader en question. Le salarié est finalement revenu sur son témoignage acheté. Un autre salarié pourrait avoir un enregistrement compromettant en sa possession.

Grève chez McDo à Marseille (archive)

 

La modeste et pacifique manifestation de l’Artuz (Union des syndicats d’enseignants ruraux) devant le ministère des finances, vendredi 23 août, à Harare, portant leurs revendications salariales dans le contexte d’effondrement économique du pays (il devient de plus en plus difficile de se rendre au travail pour ceux qui ont un emploi, faute de pouvoir payer le coût du transport avec leur salaire) a été brutalement dispersée par les forces de l’ordre. Dix manifestants ont été arrêtés. Le groupe a été relâché après vingt-quatre heures de détention, en attendant les suites judiciaires de l’affaire, tandis que 128 personnes ont déjà été arrêtées à la suite d’une manifestation qui n’a pas eu lieu, celle du 16 août. Le secrétaire général du MDC (Mouvement pour le changement démocratique) a été interpellé dans ce cadre, pour « ne pas avoir appelé publiquement à l’annulation de la manifestation ». La manifestation contre la dégradation accélérée de l’économie, en proie à un retour à l’hyperinflation – ce que dément le pouvoir, qui a interrompu la publication de chiffres à ce sujet –, à la récession et aux pénuries d’électricité, d’essence, d’eau et de médicaments était prévue pour le 16 août, et avait été interdit seulement quelques heures avant sa tenue. Mais des mesures d’intimidation avaient commencé les jours précédents. Six opposants avaient été enlevés et torturés. Toutes les autres demandes d’autorisation de manifester ont été refusées.

Déployement policier au Zimbabwe