Le porte-parole du gouvernement (socialiste) portugais, a annoncé lundi, dès le premier jour de la grève des chauffeurs de camions-citernes pour des augmentations de salaire, la réquisition de chauffeurs dans les régions et les secteurs où les services minimum n’ont pas été respectés. Ce service minimum prévoit un approvisionnement de 50% à … 100% selon les secteurs. Lundi matin, des convois de camions-citerne ont commencé à quitter les principaux dépôts de carburant du pays, sous escorte policière, vers les aéroports et les stations services de la région touristique de l’Algarve. Une partie des quelque 500 policiers et gendarmes préalablement formés à conduire des camions citernes ont dû être mobilisés pour remplacer des grévistes. Une des dispositions de la réquisition a permis d’engager également des militaires. Lundi après-midi pourtant, environ 18% des quelque 3000 stations service du pays étaient totalement à sec et autant manquaient d’au moins un type de carburant. La réquisition, mesure prévue par la loi pour faire face à des situations d’urgence ou assurer des services d’intérêt public essentiels, a été employée une trentaine de fois depuis sa création en 1974.

Des soldats surveillent le ravitaillement des transporteurs d’essence, à Aveiras

L’inspection du travail a refusé le licenciement de Kamel Guemari, syndicaliste FO du McDo de Saint-Barthélémy, leader du conflit social qui oppose depuis de longs mois les salariés à leur employeur. Le syndicaliste faisait partie d’un plan social annoncé en avril dernier. L’inspection du travail rejette en premier lieu le motif du licenciement. « La cause des licenciements envisagés est le mouvement social en cours et non le motif économique invoqué, écrit le ministère du travail. La motivation économique résulta donc partiellement de la volonté de l’employeur de ne pas mettre en oeuvre les solutions existantes pour améliorer la compétitivité de l’entreprise avant le départ des salariés avec lesquels il est en conflit. »

Les grévistes du McDo de Saint-Barthélémy (archive)

Les grévistes du McDo de Saint-Barthélémy (archive)

À moins d’un an des prochaines élections sociales en Belgique, les entreprises en profite pour accélérer les licenciements de syndicalistes. Cette période, appelée aussi la période des soldes, est une période où les licenciements sont moins coûteux pour les entreprises, plusieurs syndicalistes ayant déjà été licenciés.

Ce jeudi 25 juillet, c’était au tour de Laurent Vanhaelen, délégué principale du syndicat des employés (CNE-CSC) chez Econocom à se faire licencier. Il le sera sans que la procédure de licenciement n’ait été respectée et le courrier accompagnant la notification de licenciement incriminant clairement les activités syndicales du délégué. Un rassemblement de soutien est prévu le mardi 30 juillet devant les bureaux d’Econocom pour exiger la réintégration du syndicaliste.

Rassemblement de soutien, mardi 30 juillet dès 07:00
Leuvensteenweg 510/B-10, 1930 Zaventem

Soutien à Laurent Vanhaelen

Soutien à Laurent Vanhaelen

Les employés des centres de santé se sont rassemblés dimanche dans plusieurs villes de la province du Khuzestan, dont Ahvaz, Ramhormoz et Mahshahr, pour protester contre le non-paiement de leurs salaires et le bas niveau de leurs salaires et réclamer leurs autres droits. Des manifestants en colère se sont ainsi rassemblés devant le bureau central des sciences médicales de l’Université d’Ahvaz. La police du régime a tenté de contenir la manifestation et des heurts sont survenus lorsque les policiers ont commencé à frapper les manifestants.

Les heurts à Ahvaz

Les heurts à Ahvaz

Des policiers ont chargé hier jeudi en matinée les infirmières qui marchaient vers la résidence du premier ministre à Karachi. La police a aussi utilisé des canons à eau pour disperser les infirmières grévistes qui tiennent un sit-in depuis 15 jours pour augmenter leurs indemnités. Les infirmières en grève boycottent les services d’urgence, les soins intensifs et les salles d’opération, obligeant les médecins à prendre en charge une partie de leur travail.

Manifestation des infirmières grévistes à Karachi

Manifestation des infirmières grévistes à Karachi

Après une action syndicale en 2017, direction et représentants des travailleurs de Volvo Car Gand avaient abouti à un accord afin d’alléger la charge de travail. Mais la vitesse de la ligne de production a ensuite à nouveau été revue à la hausse, sans mise en place de mesures supplémentaires. Cela a à nouveau mené à une courte interruption de travail en 2018, qui n’était pas soutenue par les syndicats. Un groupe d’ouvriers a été licencié à la suite de cette action et une partie d’entre eux s’est dirigée vers le tribunal. Le constructeur automobile Volvo Car Gand vient d’être condamné à doit payer des dédommagements entre 20.000 et 24.000 euros à quatre de ces anciens travailleurs pour les avoir licenciés de manière injustifiée, a décidé le tribunal du travail local.

L’usine Volvo à Gand

L'usine Volvo à Gand

Quatre leaders syndicaux, tous membres de la centrale syndicale Dynamique unitaire, l’une des plus centrale syndicale des fonctionnaires, ont été interpellé entre jeudi et vendredi à Libreville. Il s’agit de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkogue Mbot, Jean Bosco Boungoumou et Ghislain Malanda. Ils ont été enlevés, à leur domicile par des policiers ou des gendarmes. Le mode opératoire a été le même : des agents en civil ont rodé autour des domiciles des concernés. Dès qu’ils ont eu la certitude que la personne recherchée était chez elle, ils ont appelé des éléments armés et en treillis qui ont lancé l’assaut.

Le mobile de cette rafle n’est pas encore connu. Dynamique unitaire dans son communiqué parle d’une répression déclenchée suite à la déclaration fracassante de son président. Jean Rémy Yama a notamment affirmé que « Dynamique unitaire a l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort. Il n’est plus. » Le ministre de l’Intérieur et de la Justice avait promptement réagi en promettant de poursuivre le syndicaliste en justice. Jean Rémy Yama a discrètement quitté le Gabon pour la France. Certains de ses camarades sont entrés en clandestinité.

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

Des étudiants et des travailleurs de la Plate-forme pour la défense de l’éducation et de la santé ont occupé vendredi matin le grand boulevard des forces armées, près de l’Université pédagogique nationale Francisco Morazán (UPNFM), dans la capitale du Honduras, Tegucigalpa. Les forces de l’ordre sont intervenues pour dégager le boulevard et des affrontements violents ont éclatés. Les policiers se sont fait caillasser et ils ont tirés des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les manifestations au Guatemala durent depuis plus d’un mois s’opposer à la loi sur la privatisation de la santé et de l’éducation (voir cet article et cet article).

Obstacles posés sur le boulevard des forces armées

Obstacles posés sur le boulevard des forces armées

A Nuremberg, dans la prison de Rosdorf, un prisonnier actif au sein du syndicat des prisonniers, gravement blessé au genou depuis novembre 2018, se voit refuser les soins recommandés par des médecins externes. Le médecin pénitentiaire a refusé de lui accorder un arrêt maladie, alors qu’il se déplace en béquilles, et n’admet désormais plus de consultation avec un médecin externe. Si le prisonnier ne se rend pas au travail dû aux douleurs, il risque des sanctions pouvant aller jusqu’à la détention en isolement.

Cette forme de répression n’en est qu’une parmi les nombreuses représailles qui ciblent les prisonniers et prisonnières engagés au sein du syndicat des prisonniers. Le syndicat signale ainsi que ses militants et militantes sont de plus en plus sous surveillance, mis sous pression psychologique ou placés en isolement à travers les différents établissements pénitentiaires en Allemagne. De plus, plusieurs cellules d’activistes ont fait l’objet de raids. Le syndicat des prisonniers se bat pour le droit à l’organisation syndicale dans les prisons, et pour l’application du salaire minimum légal dans les prisons.

JVA Rosdorf à Nuremberg

JVA Rosdorf à Nuremberg

En 2011, au moment de la révolution qui a fait chuter Ben Ali, Sonia Jebali monte un syndicat UGTT soutenu par l’ensemble des ouvriers et ouvrières de l’usine Latelec, une filiale de Latécoère cliente de Airbus et de Dassault Aviation. Le syndicat stoppe les multiples violations commises à l’encontre des travailleurs, mais la répression patronale s’abat contre les ouvrières et les syndicalistes les plus combatives qui sont licenciées. Elles mènent la lutte qui a un écho international et se mettent en grève de la faim. Finalement, les ouvrières sont réintégrées, mais pas les syndicalistes (voir notre article).

Depuis, Sonia Jebali s’acharne à retrouver du travail, mais elle est blacklistée dans toutes les entreprises privées du pays. Atteinte d’une maladie grave et onéreuse, non prise en charge par la sécurité sociale tunisienne, elle demande à être embauchée dans la fonction publique. Sonia Jebali en grève de la faim depuis le 17 juin à la Ligue tunisienne des droits de l’homme, avec Besma Mahmoudi une autre tunisienne privée d’emploi qui a également entamé une grève de la faim dans les mêmes locaux.

Sonia Jebali

Sonia Jebali