Les enseignants panaméens travaillant dans les zones où les conditions de travail sont difficiles sont en grève. Jeudi après-midi, parce qu »ils n’étaient pas invités à la table de dialogue avec la commission gouvernementale qui s’était réunis la veille hier dans la ville de David, ils ont manifesté sur la route panaméricaine où ils ont été violemment attaqué par des unités de la police nationale. Celle-ci a fait usage de gaz lacrymogènes. Au moins quatre enseignants ont du être hospitalisés à San Felix et six autres ont été arrêtés.

Manifestation d’enseignants réprimées au Panama

Manifestation d'enseignants réprimées au Panama

Reza Shahabi, dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue (Sherkat-é–Vahed), avait été condamnée à 6 ans de prison en 2010 pour « atteinte à la sécurité nationale » (voir notre article). Il avait été libéré en septembre 2014 pour raisons médicales (après avoir payé une caution de ± 51.000 Euros). Selon un collègue de Reza Shahabi, « le procureur a déclaré à Shahabi et à sa famille qu’il n’avait qu’à passer trois mois de plus en prison pour couvrir le moment où il avait été libéré en congé médical ». Après son retour en prison, il s’est rendu compte que les autorités avait décidé de lui faire purger un an de plus, ce qui signifie un emprisonnement jusqu’en décembre 2018.

Shahabi a commencé sa grève de la faim le 9 août, mais n’a pas été en mesure de le déclarer tout de suite n’ayant pas droit à des visites ou des appels téléphoniques. La peine d’un an ajoutée à la peine actuelle concerne une condamnation pour sa participation présumée dans le conflit du 17 avril 2014 entre les gardiens et les prisonniers dans la prison d’Evin rendu célèbre comme le »Jeudi noir » lorsque des unités des gardes spéciales ont attaqué des prisonniers politiques dans le quartier 350 (voir notre article). Reza Shahabi a été blessé lors de cette attaque, mais les témoignages contre lui des responsables de la prison et des gardes ayant mené l’assaut ont finalement conduit à une condamnation à une année de prison supplémentaire.

Reza Shahabi

Reza Shahabi

Dans l’usine Nissan de Canton, située dans l’État du Mississippi dans le Sud des États-Unis, les syndicats y sont interdits depuis la création de l’usine, y compris l’UAW, le syndicat historique des ouvriers de l’automobile pourtant habitué à signer des accords peu glorieux avec les géants de Detroit, Ford et General Motors. Mais Nissan, comme les autres firmes automobiles, implante ses nouvelles usines dans le Sud là ou les conventions collectives de Detroit ne s’appliquent pas, où les salaires sont plus bas et où les entreprises s’appuient sur les vieilles traditions de discrimination raciale pour mieux diviser les travailleurs. Dans l’usine Nissan de Canton, 80 % des ouvriers sont noirs.

Depuis des années, des ouvriers de cette usine luttent pour leur droit à se syndiquer et contre la répression que Nissan organise dans l’usine contre toute forme de résistance collective ou individuelle. Aux USA un référendum peut être nécessaire, à l’intérieur d’une entreprise, pour la création d’un syndicat. Il a eu lieu le jeudi 3 août. 2.244 ouvriers (contre 1307) ont rejeté l’ouverture d’une section syndicale sur le site. Ce résultat a été permis par le fait que seuls 3.500 ouvriers ont été autorisés à participer au vote: près de 3 000 intérimaires et travailleurs à temps partiel, les plus intéressés par la syndicalisation, en ont été exclus. En outre, dans les semaines qui ont précédé le vote, Nissan a menacé les travailleurs de perte de salaires et d’une possible fermeture de l’usine si la création d’un syndicat était approuvée, et cela à coups d’interventions de la maîtrise et projections de vidéos dans les ateliers.

Manifestation pour l’autorisation d’un syndicat chez Nissan-Renault

Manifestation pour l'autorisation d'un syndicat chez Nissan-Renault

Les enseignants qui appartiennent à l’Union des travailleurs du Pérou pour l’éducation (Sutep) sont depuis deux mois de grève illimitée. Jeudi matin, ils sont revenus à se rassembler sur la place San Martin, à Lima, pour une manifestation dans le cadre de leurs actions de protestation. C’est lorsqu’ils ont voulu marcher vers le Congrès qu’ils se sont heurté aux forces de l’ordre, avenue Abancay. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et fait usage d’autopompes. Les affrontements ont duré environ 30 minutes. Après cela, les enseignants ont décidé de revenir à San Martin, encadrés par un important contingent de police.

Affrontements entre policiers et enseignants grévistes à Lima

Affrontements entre policiers et enseignants grévistes à Lima

Le 24 juillet, quatre conducteurs de train participant à une grève ont été arrêtés à Rawalpindi, au Pakistan et accusés de « terrorisme ». Les 4 conducteurs ont été présentés devant la Cour antiterroriste et en vertu, en autre, de l’article 7 de la Loi antiterroriste, ils ont été condamnés, lors de cette première audience, à 14 jours de détention préventive. Les conducteurs sont accusés d’avoir incité les autres conducteurs à rejoindre la grève et auraient téléphoné aux conducteurs d’autres gares pour arrêter le travail entraînant des perturbation du trafic ferroviaire.

Plus de 270 conducteurs ont suivit la grève demandant une augmentation de salaire, le paiement des heures supplémentaires et la réintégration des conducteurs licenciés par les autorités.

Grève des travailleurs des chemins de fer pakistanais (archive)

Ismael Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné à 6 ans de prison, avait été libéré sous caution le 25 juin 2017 après une grève de la faim de 38 jours. Dans la matinée du 27 juillet, il a été enlevé par les services de renseignement devant son domicile et conduit à la prison d’Evin à Téhéran. Ismael Abdi, qui avait gardé des séquelles de sa grève de la faim, n’a pu emporter ses médicaments lors de son arrestation. Cette nouvelle arrestation suit celles de 15 travailleurs, membres du Syndicat Libre des travailleurs de la canne à sucre d’Haft Tapeh arrêtés le 25 juillet 2017 lors de manifestations des travailleurs pour le paiement de leur salaire.

Iran : Ismael Adbi à nouveau arrêté

Des affrontements sérieux ont opposés hier les mineurs en grève depuis 12 jours à la police anti-émeute (ESMAD) dans la ville de Segovia, au nord-est du pays. Les mineurs avaient établi des barrages. Les affrontements ont causés d’importants dommages dans les infrastructures et le transport et la ville connait aujourd’hui des problèmes d’approvisionnement d’eau en raison des dommages causés au système d’adduction. 14 personnes ont été blessées. Les ESMAD se sont signalé une fois de plus par leur brutalité, attaquant la maison médicale, les médecins et les infirmières, et lançant des gaz lacrymogènes dans l’hôpital. 300 militaires ont été envoyés dans la ville pour maintenir l’ordre. D’autres affrontements ont eu lieu à Remedios.

Affrontements à Segovia

Affrontements à Segovia

Le journaliste Juldas Biviga et le syndicaliste Marcel Libama, arrêtés et poursuivis au Gabon pour diffamation envers un magistrat (voir notre article), ont été libérés mercredi à l’issue de leur procès en appel. Ils ont été condamnés à deux mois de prison dont un avec sursis. Comme ils sont en détention depuis le 20 juin, ils ont été libérés ce mercredi après la décision de la Cour d’appel de Mouila (sud-ouest). Fin mars, le gouvernement avait suspendu les activités de la Convention nationale des syndicats du secteur Education, à laquelle appartient M. Libama, pour « trouble à l’ordre public ». La Conasysed est à l’origine d’un vaste mouvement de grève dans l’enseignement depuis fin 2016 qui a fortement perturbé l’année scolaire au Gabon.

Marcel Libama

Marcel Libama

Mardi 13 juin, des pneus avaient été brûlés devant l’entrée arrière de l’Hôtel de Ville du Havre, après l’échec des négociations entre les territoriaux et leur direction, entraînant des dégradations et l’évacuation du bâtiment. Mickaël, un syndicaliste CGT employé par la municipalité, qui avait participé à la manifestation est passé au tribunal (voir notre article). C’est lui qui avait acheminés les pneus avec sa remorque et sa voiture. À la barre du tribunal, il a reconnu ce fait, révélé grâce à la vidéosurveillance.

Reconnu coupable de « dégradation d’un bien par moyen dangereux » par le tribunal correctionnel du Havre, mardi 18, il a été condamné à neuf mois de prison avec sursis, assortis de cinq ans de mise à l’épreuve, « pour être sûr qu’il contrôle ses actions à l’avenir » précise la juge. Il devra aussi verser près de 15 500€ à la ville au titre des dommages et intérêts. Dans ses réquisitions, le procureur de la République du Havre, avait demandé à ce que soit confisqué le véhicule qui a servi à l’infraction et que le syndicaliste soit privé de ses droits civiques, notamment, ses droits de vote et d’éligibilité.

Le feu de pneus devant la mairie du Havre, le 13 juin

Le feu de pneus devant la mairie du Havre, le 13 juin

Juldas Biviga, journaliste de la radio Massanga, a été arrêté le samedi 17 juin dans le sud-ouest du Gabon suite à la diffusion de l’interview de Marcel Libama, un syndicaliste qui avait été arrêté le 15 juin (voir notre précédent article). Le chef d’accusation de « diffamation par voie de presse » envers le procureur de Tchibanga a été retenu pour le syndicaliste, arrêté le 15 juin en marge du procès d’un autre syndicaliste désormais libre. Le journaliste est pour sa part accusé de « complicité de diffamation par voie de presse » contre le même magistrat, pour avoir diffusé l’interview du syndicaliste.

Ils ont été condamnés à 184 jours de prison, dont 139 avec sursis; ce qui ramène à 45 jours fermes leur peine. En comptant les 23 jours qu’ils ont déjà fait en prison, il leur en reste 22 avant de sortir. Marcel Libama, syndicaliste, est le leader de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), que le gouvernement gabonais avait interdit, fin mars, dont les membres étaient en grève depuis fin 2016. Selon la Conasysed, Libama et Biviga auraient été passés à tabac à la prison le jeudi matin, avant d’être conduits au tribunal. Ils ont tous deux été conduits à l’hôpital après le délibéré.

Marcel Libama

Marcel Libama