Glencore Xstrata a licencié 800 grévistes des mines de Helena, Magareng et Thorncliffe dans la province du Limpopo, à la suite de l’échec des pourparlers de la direction du groupe avec l’association des travailleurs des mines AMCU. Ce licenciement porte à 1000 le total des grévistes congédiés, y compris un précédent de 200 personnes de la mine de Helena, après que les grévistes eurent bravé trois ultimatums lancés pour la reprise du travail. Il s’agissait d’une grève de solidarité, partie d’une information faisant état d’une violence exercée par un chef d’équipe sur un mineur de Helena. La grève s’était alors vite propagée aux deux autres mines de Magareng et Thorncliffe.

Glencore Xstrata qualifie le mouvement de grève illégale, donnant aux travailleurs jusqu’au 4 juin à 16 heures pour faire appel. Le groupe Glencore Xstrata détient, en joint-venture avec Merafe, les mines sud-africaines de Helena, Magareng et de Thorncliffe.

La mine Helena de Glencore Xstrata

La mine Helena de Glencore Xstrata

Plus de 250 grévistes de la société Ramu Agri-Industries (qui produit de l’huile de palme), qui demandaient des augmentations de salaire, ont été purement et simplement licenciés en fin de semaine dernière.
La société a justifié cette décision par le fait qu’elle considérait ce mouvement de grève « illégal ». Après l’annonce des licenciements, le président du principal syndicat engagé dans les pourparlers (Ramu Agri National Workers Union), s’est ostensiblement désolidarisé des grévistes, qui n’appartiennent apparemment à aucun groupe ou union de travailleurs. La grève avait commencé fin mai 2013 et duré plus d’une semaine, perturbant fortement la capacité de production de l’usine.

Des milliers d’ouvriers sont mobilisés depuis le 21 mai dernier pour exiger une augmentation de onze euros sur leur salaire mensuel, augmentation qui permettrait de couvrir leurs frais de transport, de loyer et de soins médicaux. Ces hommes et principalement ces femmes travaillent pour Sabrina Garment Manufacturing, une société détenue par une compagnie taïwanaise qui sous-traite pour Nike. Déjà la semaine dernière, la police a tenté de réprimé violemment le mouvement de grève, faisant de nombreux blessés. Hier, elle est à nouveau intervenue sous prétexte qu’il était nécessaire de protéger l’usine, ‘Nous avons du intervenir afin de protéger l’usine’. Un des dirigeants du syndicat Free Trade Union a déclaré que ses membres avaient échangé des coups de bâtons avec les ouvriers opposés au mouvement de grève, entraînant l’intervention des forces anti-émeutes. Il a ajouté qu’au moins dix personnes ont été blessées et que sept ouvriers ont été interpellés. Les autorités n’ont pas confirmé ces chiffres, mais ont déclaré que vingt policiers avaient été blessés.

Manifestation ouvrière réprimée au Cambodge

Manifestation ouvrière réprimée au Cambodge

Un manifestant de 22 ans est décédé lundi à l’hôpital après avoir été atteint par balle pendant une manifestation dans la province de Hatay, près de la frontière syrienne. Le jeune homme était mort plus tard à l’hôpital.

Lundi soir, dans le quartier de Kavaklidere d’Ankara, les unités antiémeute ont tiré des balles en caoutchouc en direction des manifestants, qui les ont attaquées à coups de pierres. A Istanbul, les policiers ont tiré plusieurs dizaines de grenades de gaz lacrymogène pour déloger du quartier de Gümüssuyu manifestants qui y avaient érigé des barricades.

L’une des plus grandes centrales syndicales du pays, la Confédération des syndicats du secteur public (KESK), a décidé d’apporter son soutien à la contestation en entamant mardi une grève de deux jours. « La terreur exercée par l’Etat contre des manifestations totalement pacifiques se poursuit de telle façon qu’elle menace la vie des civils », a jugé la centrale qui revendique 240.000 adhérents.

Un nouveau rassemblement est prévu ce mardi soir à 18H00 place du Luxembourg.

Turquie: Deuxième déces confirmé, affrontements et grève

Hier vendredi matin, devant le centre de conférence international Swami Vivekananda à Maurice où se tient actuellement le 63è congrès des 208 pays membres de la FIFA, 10 syndicalistes locaux et 2 belges membres de l’International Trade Union Confederation (ITUC) ont dénoncé l’exploitation faite sur les ouvriers Qatariens qui ont été recrutés dans le cadre des préparatifs du Mondial de 2022.

Les manifestants ont profité de la tenue du congrès pour interpeller les hauts dirigeants de la FIFA qui doivent justement débattre sur le mode de sélection des pays hôtes de la Coupe du monde. Bien que l’édition 2022 ait déjà été attribuée au Qatar en décembre 2010, les syndicalistes réclament un nouveau vote afin que l’organisation de l’évènement soit confiée à un autre pays. L’interpellation n’a duré que quelques instants: ils ont été arrêtés pour manifestation illégale.

La police cambodgienne a violemment réprimé un rassemblement de 3000 ouvriers d’une entreprise sous-traitante de Nike, en majorité des femmes, qui bloquaient une route située devant leur usine, propriété de la société cambodgienne Sabrina, dans la province de Kampong Speu, à l’ouest de Phnom Penh. La police a fait notamment usage de matraques électriques, au moins 23 ouvrières et ouvriers ont été blessés. Le représentant du syndicat Free Trade Union (FTU) de Sabrina a déclaré qu’une femme enceinte de deux mois avait été blessée par la police et avait perdu son enfant après avoir été projetée violemment au sol.

Les ouvriers fabriquant des habits pour Nike étaient en grève et manifestaient depuis le 21 mai. Ils souhaitent que l’entreprise, qui emploie plus de 5.000 personnes, leur accorde 11 euros de hausse sur leur salaire mensuel de 57 euros pour couvrir leurs frais de transport, de loyer ainsi que les soins médicaux. Le secteur de la confection représente 75% des exportations du pays, qui ont atteint 4 milliards d’euros en 2011. Trois personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées le 15 mai dans l’effondrement d’un bâtiment d’une usine de chaussures au Cambodge, selon un bilan officiel.

Deux blessés et trois arrestations, c’est le bilan provisoire des affrontements entre les transporteurs grévistes et les forces de l’ordre à Aioun dans l’est de la Mauritanie. Un des blessés aurait subi de multiples fractures, selon ses parents qui ont accusé les forces de l’ordre d' »avoir sciemment retardé son évacuation à l’hôpital. Le centre de la ville d’Aioun a été le théâtre hier d’accrochages entre les forces de l’ordre et les transporteurs remontés contre l’imposition de nouvelles taxes de l’autorité de régulation des transports qu’ils jugent exorbitantes.

Depuis l’an dernier, les ouvriers de l’usine Maruti Suzuki de Menasar, à 50 kilomètres de Delhi, luttent pour de meilleures conditions de travail (cf notre article de juillet 2012). Un grand nombre d’entre eux avaient à l’époque été licenciés pour avoir créé un syndicat indépendant. Depuis, leurs collègues exigent que ces 546 ouvriers permanents et plus de 1800 intérimaires soient réintégrés. Ils demandent également que soient abandonnées les accusations mensongères contre 147 d’entre eux accusés dans le cadre d’un décès accidentel. Depuis le 24 mars dernier, les ouvriers mènent un mouvement de grève sans précédent et certains travailleurs sont en grève de la faim. Le 19 mai, les autorités ont décidé d’empêcher le rassemblement des ouvriers et sont violemment intervenues pour arrêter 96 personnes, ouvriers, militants et étudiants. Le lendemain, plus de 1500 personnes se sont réunies en solidarité. Vers 18h30, la police a dispersé la foule avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. De nombreux manifestants ont également été battus à coups de matraque. En outre, onze ouvriers supplémentaires ont été arrêtés.

En novembre 1012, cinq syndicalistes avaient été condamnés pour ‘dégradation en réunion’ mais dispensés de peine par la cour d’appel de Lyon. Ils ont été reconnus coupables d’avoir taggé des slogans lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en 2010. Hier, tous étaient convoqués au commissariat pour être inscrits au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). Ils s’y sont rendus, mais pour préciser qu’ils refusaient de remettre leur ADN. Ce matin, à 6h30, la police s’est rendue au domicile de chacun pour les perquisitionner et pour arrêter les syndicalistes. Trois d’entre eux n’étaient pas chez eux et sont actuellement recherchés par les autorités. Les deux autres ont été placés en garde à vue.

Cela fait longtemps que le MR réclament un « service minimum » et Charles Michel annonce le dépôt prochain d’une proposition de loi en ce sens au parlement.

Le refus, jeudi, d’une partie des bagagistes de Zaventem de reprendre le travail après l’accord était signé entre la direction de Swissport et les syndicats, a donné lieu à une nouvelle campagne médiatique et politique contre le droit de grève. Le ministre de la mobilité a menacé les grévistes d’astreintes si l’accès à l’infrastructure de l’aéroport où certaines opérations aéroportuaires continuaient d’être bloquée. L’aéroport a bloqué l’accès du personnel gréviste de Swissport au tarmac et aux autres zones sécurisées. Le ministre a aussi menacé, pour briser la grève, de saisir du matériel pour pouvoir éventuellement confier à d’autres travailleurs la gestion des bagages destinés aux compagnies clientes de Swissport. Ces menaces ont été saluées notamment le vice-président de la Commission européenne Siim Kallas.