L’armée turque a réalisé de grosses avancées sur les multiples fronts sur lesquels elle avance dans le Canton d’Afrin, au 31e jour de l’opération « Rameau d’Olivier » qui l’oppose aux Forces Démocratiques Syriennes (QSD). En 32 jours, l’armée turque n’a réalisé qu’une avancée négligeable (surtout pour la seconde armée de l’OTAN), mais les lignes de défense des YPG et des YPJ sont à présent sur le point de tomber. L’armée turque et ses supplétifs salafistes ont réalisé ces derniers jours et dernières heures de grosses avancées (en rose sur la carte plus bas).

Toutefois, après plusieurs jours de négociations, les forces du régime sont entré dans la Bataille d’Afrin, aux côtés des Kurdes. Le Commandement YPG a publié un communiqué officialisant que le régime syrien viendrait en aide aux QSD afin de protéger « les frontières et l’unité de la Syrie ». Un premier convoi de 23 véhicules a été envoyé vers Afrin et a immédiatement été pris pour cible par les avions chasseurs turcs. Le convoi est à présent arrivé à Afrin, au moins cinq véhicules de combattants syriens ont été déployés dans le centre-ville d’Afrin. Les forces pro-régime qui prennent part à cette opération comprennent des militaires de la SAA (Armée Syrienne Arabe, combattants réguliers), de la NDF (National Defence Forces, milices pro-régime en Syrie) et probablement des PMU (Hachd al-Chaabi, les « milices chiites »). Les négociations entre le régime et le Rojava duraient depuis plusieurs jours, mais la Russie a tenté plusieurs fois d’interférer dans les négociations. Une guerre ouverte entre les armées turque et syrienne la forcerait à se positionner. Plus de forces syriennes sont attendues dans les prochaines heures et prochains jours.

En bleu et rose, la zone d’occupation turque.

En bleu et rose, la zone d'occupation turque.

Le commandement des YPG vient de communiquer officiellement sur la mort de deux camarades internationalistes, un Breton et un Galicien.

Kendal Breizh (Olivier François Jean Le Clainche, 40 ans) et Baran Galicia (Samuel Prada Leon, 24 ans) sont tous deux tombés au front d’Afrin, en défendant le Rojava contre l’envahisseur turc, le 10 février dernier. Ils étaient arrivés au Rojava à l’été 2017 pour rejoindre les YPG, ils ont ainsi participé à la libération de Raqqa et de Deir Ezzor en combattant Daesh dans ses derniers bastions. Le 20 janvier, quand la Turquie et Al Qaïda ont lancé leur attaque contre le Canton d’Afrin, ils ont -aux côtés de nombreux autres internationalistes- demandé à combattre l’invasion.

Kendal Breizh

Baran Galicia

Baran Galicia

Un hélicoptère de combat turc a été abattu ce samedi, à Qude non loin d’Afrin, au Rojava dans le nord de la Syrie, alors que l’armée turque mène une offensive sans précédents depuis le début de la guerre civile en Syrie. Les deux militaires à bord de l’engin ont été tués. C’est la première fois depuis le début de la guerre qu’un aéronef turc est abattu dans le ciel syrien. Erdogan a réagit à l’affaire en promettant que « les responsables en paieraient le prix ». L’offensive contre Afrin a déjà fait au moins 160 morts (côté Rojava) et déplacé des milliers de personnes.

La video ci-dessous est une compilation: seule la première partie montre le crash de l’hélicoptère turc à Afrin

L’hélicoptère quelques secondes avant d’être abattu

EDIT: Au total onze militaires turcs ont été tués ce samedi dans plusieurs incidents lors de l’offensive contre Afrin. Il s’agit du plus lourd bilan pour l’armée turque depuis le début de son offensive, le 20 janvier.

L'hélicoptère quelques secondes avant d'être abattu

Lors du rassemblement à Brest en soutien avec Afrin à l’appel des Amitiés Kurdes de Bretagne, un groupe d’islamistes porteurs du drapeau turc a violemment attaque le rassemblement. Plusieurs manifestants ont été blessés et emmenés à l’hopital. Les manifestants ont repoussé eux-mêmes les attaquants, et trois de ces derniers auraient finalement été arrêtés.

Les agresseurs pro-Erdogan

Les agresseurs pro-Erdogan

Quelques 25.000 combattants des divers groupes islamistes désignés sous le nom générique d’Armée syrienne libre (ASL) auraient quitté la défense de la province d’Idleb contre le régime pour participer à l’attaque turque contre le canton d’Afrin. La Turquie les rémunère à hauteur de 500 dollars par mois, (3.000 dollars pour les blessés et 15.000 dollars pour les familles des combattants tués), et, avec les transfuges de Daesh, ils servent de chair à canon aux Turcs. Pour un militaire turc tué à Afrin, cinq islamistes tombent face à une résistance à la fois acharnée et active (avec de nombreuses contre-attaques) des FDS. L’un des dirigeants du groupe Faylaq al-Cham, Mahmoud al-Damys, a d’ailleurs été récemment tué à Afrin.

Il est fait état de tensions de plus en plus profondes entre les islamistes démotivés et les états-major turcs qui privilégient encore l’usage de proxys pour les combats d’infanterie. Les islamistes pourraient sortir grand perdant de leur empressement à jouer les mercenaires d’Erdogan, car le régime de Damas a profité de l’affaiblissement de la défense d’Idleb pour y lancer une offensive. Les forces de Assad ont déjà conquis plusieurs villages et points stratégiques, et les journalistes présents à Idleb font état d’un large mécontentement de la population qui s’estimerait trahie par l’ASL. Ces même journalistes évoquent un possible accord tactique et provisoire entre le régime et la Turquie visant à laisser les mains libres, l’un à Afrin pour liquider les FDS, l’autre à Idleb pour liquider l’ASL.

Un tank turc en appui-feu dans la bataille d’Afrin

Un tank turc en appui-feu dans la bataille d'Afrin

L’État turc a lancé hier soir sa plus vaste opération contre le Rojava depuis le début de la guerre de Syrie. Elle vise à attaquer le Canton d’Afrin et à confier son occupation à Hayʼat Tahrir al-Sham, l’Organisation de Libération du Levant, anciennement connu comme « Jahbat Fateh al-Sham », « Front Al Nosra » ou Al Qaeda. Des dizaines de F-16 turcs ont pilonnés la région pendant plusieurs heures, frappant zones civiles, quartiers militaires et dépôts de carburant. La majorité des victimes kurdes sont civiles jusque là, une vingtaine selon les dernières communications officielles.

La menace turque plane depuis plusieurs années sur le Rojava, mais la Turquie était militairement limitée car ne pouvant utiliser son aviation sur place. Une no-fly zone était auparavant appliquée par la Russie, protectrice du régime, mais la récente détérioration des relations diplomatiques entre l’administration du Rojava et le régime a précipité un statut quo de la part de la Russie. Le régime avait demandé la semaine dernière aux YPG/YPJ qu’ils se retirent des zones pétrolières de Deir Ezzor (dans l’est du pays) et confient la gestion de la frontière nord de la Syrie à l’Armée Syrienne Arabe, deux demandes qui auraient été rejetées par l’administration du Rojava. Les YPG/YPJ et les QSD (Forces Démocratiques Syriennes) ont annoncé avoir lancé une opération pour empêcher l’envahisseur turc d’occuper les villages frontaliers. La Turquie a déclaré officiellement que ces forces étaient rentrées à Afrin, mais les YPG ont déclaré avoir repoussé leurs forces.

Une manifestation de solidarité avec Afrin aura lieu demain lundi 14h à 16h (et pas 11h) à Bruxelles, Rond-Point Schuman.

Voir la carte interactive sur le site des Amitiés Kurdes de Bretagne.

Situation à Afrin le 21 janvier.

Sur cette vidéo, on peut voir un tank turc frappé par un projectile:

Situation à Afrin le 21 janvier.

Des bombardements turcs dans la région kurde d’Afrine dans le nord-est de la Syrie ont tué samedi sept civils dont un enfant, ainsi que deux femmes combattantes et un combattant des YPG. Les premiers combats terrestres viennent d’être signalés.

Bombardement turcs à Afrine

Bombardement turcs à Afrine

Ce vendredi 8 décembre 19h au Club Achille Chavée (34, rue Abelville, 7100 La Louvière): Informations et débats sur la situation au « Rojava », la partie nord de la Syrie qui englobe notamment la partie kurde du pays. Organisé par le « Comité Solidarité Rojava Hainaut » et le Secours Rouge.

La soirée comprendra notamment des interventions de militants qui ont participé à des délégations de solidarité au Kurdistan. Une ou plusieurs courtes vidéos informatives seront également projetées.

Soirée d’info:

Soirée d'info:

Deux soirées de solidarité auront lieu prochainement, le 24 novembre à Bruxelles, le 8 décembre à La Louvière.

Le 24 novembre au Local Sacco-Vanzetti. 1060 Bruxelles
Conférence avec deux intervenant.e.s de “We Are Plan C”, structure anticapitaliste au Royaume-Uni qui a organisé plusieurs voyages au Rojava, la partie occidentale/syrienne du Kurdistan. Les intervenant.e.s ont pu réaliser plusieurs interviews d’habitants et de femmes au sujet de la vie politique et sociale sur place. Organisé par la ‘Campagne de Soutien aux internationalistes du Rojava’. L’évenement sera en anglais traduit en français.

Le 8 décembre au Club Achille Chavée (34, rue Abelville, 7100 La Louvière)
Informations et débats sur la situation au « Rojava », la partie nord de la Syrie qui englobe notamment la partie kurde du pays. Organisé par le « Comité Solidarité Rojava Hainaut » et le Secours Rouge.

La soirée comprendra notament des interventions de militants qui ont participé à des délégations de solidarité au Kurdistan. Une ou plusieurs courtes vidéos informatives seront également projetées.

Soirée d’info:

Belgique/Rojava: Deux soirées de solidarité ces 24 novembre et 8 décembre