La société Carbon Motors propose aux polices américaines un nouveau véhicule entièrement pensé comme patrouilleuse de police. Surmotorisé, il est protégé, équipé de senseurs, de scanners, d’un système de vision nocturne et d’une place arrière transformable en cellule sécurisée.

La surveillance prend des formes de plus en plus variées grâce aux avancées technologiques. Autant elle se diversifie, autant elle prend également de plus en plus d’ampleur. Le territoire français compte 673.000 caméras de surveillance. Et la police envisage d’améliorer le dispositif grâce à un fichier qui classerait les images via un système de reconnaissance faciale. Le logiciel pourra comparer le visage du suspect filmé avec les faciès répertoriés et proposera une liste de suspects potentiels par ordre de ressemblance. Pour ce qui est des écoutes téléphoniques, elles ont augmenté de 18% entre 2009 et 2010. L’année dernière, la Commission nationale de Contrôle des Interceptions de Sécurité (CNIS – gendarme des écoutes) a validé plus de 6000 ‘interceptions de sécurité’ (mises sous surveillance à la demande du gouvernement de lignes mobiles, filaires ou internet). Par ailleurs, les policiers qui, lorsqu’ils ont obtenu la commission rogatoire dans le cadre d’une enquête judiciaire, n’ont plus qu’un code à entrer sur leur table d’écoute pour espionner les conversations de la personne visée, ont procédé à 43.000 écoutes en 2010. Cela constitue une augmentation de 65% en quatre ans. Enfin, il existe aujourd’hui en France 58 fichiers policiers (contre 37 en 2007), dont plus d’un quart n’ont pas d’existence légale. Les autorités françaises planchent actuellement sur un projet de loi visant à créer une carte d’identité biométrique où seront stockées toutes les données du détenteur – état civil, empreintes digitales,…

Actuellement se déroule à Paris le salon Milipol, salon mondial de la sécurité et de la sûreté intérieure des états. Dans ce cadre, le groupe Thales, spécialisé dans l’électronique, a officiellement présenté la Base de Données de Sécurité Publique (BDSP) destinée à la gendarmerie et récemment mise en application. Celles-ci est destinée aux 60.000 gendarmes français (France métropolitaine et collectivités d’outre-Mer) qui auront ainsi accès à toutes les informations disponibles qui pourraient leur être utiles dans le cadre de leurs interventions. La BDSP est composée de quatre modules. Le premier est destiné à gérer les appels d’urgence et à localiser leur provenance précise. Le deuxième enregistre toutes les interventions effectuées sur le terrain, afin de les analyser et de mieux former les futurs gendarmes. Le troisième rassemble toutes les informations récoltées par les militaires dans le cadre de l’organisation de grands événements (sommets internationaux, rencontres sportives,…), avant de les traiter afin qu’elles soient utilisées durant ceux-ci. Ce module pourra également être utilisé dans le cas d’émeutes urbaines. Le quatrième est destiné à rassembler les renseignements opérationnel de chaque gendarme sur le terrain. A chaque opération, celui-ci devra remplir une fiche via un terminal afin d’alimenter ce fichier.

Le prochain G20 est programmé à Cannes les 3 et 4 novembre. Hier, les autorités ont dévoilé le dispositif de sécurité qui entourera le sommet, mais également la venue de tous les opposants altermondialistes et autres manifestants. Avec l’accord des autorités européennes, des contrôles ont été rétablis aux frontières. Des patrouilles mixtes franco-italiennes vont circuler de part et d’autre de la frontière pour refouler les ‘éléments indésirables’. Les membres des forces de l’ordre et de sécurité seront mobilisées dès la fin du mois à Cannes, mais aussi autour de la ville, à Nice et dans l’est du département. Le préfet a annoncé que la FIPN (Force d’Intervention de la Police Nationale), le GIGN, la cellule nationale nucléaire radiologique, biologique et chimique de la gendarmerie, ainsi que les trois armées et les unités militaires de la sécurité civile avaient été réquisitionnés. Au total, pas moins de 12.000 hommes seront à pied d’oeuvre à partir de la semaine prochaine. Enfin, outre le périmètre de sécurité entourant la ville, l’aéroport de Cannes-Mandelieu sera fermé du 1 au 5 novembre et des interdictions de navigation et d’activités nautiques seront prononcées.

La révélation, le 8 octobre, par le Chaos Computer Club, que l’administration utilisait illégalement un logiciel-virus (conçu par la société DigiTask) de type  » cheval de Troie  » permettant de contrôler un ordinateur-cible à distance, et présentant de gros défauts de conception (permettant à n’importe quel hackeri sur Internet d’accéder à ses fonctions), a provoqué un scandale qui a des conséquences politiques. En février 2008, la Cour constitutionnelle allemande avait fixé des limites très strictes à l’utilisation de tels logiciels : il fallait que des vies humaines soient en danger, que la sécurité de l’Etat soit menacée et qu’un juge ait donné son approbation.

Lundi, le ministre de l’intérieur de Bavière a reconnu qu’entre 2009 et février 2010, la police bavaroise avait, à cinq reprises, utilisé ce logiciel et opéré par ce biais entre 20000 et 30000 captures d’écrans pour résoudre des affaires criminelles. Le ministre a annoncé, mardi 11 octobre, que la police bavaroise n’utiliserait plus ce logiciel. Le ministre de l’Intérieur du Bade-Würtemberg a fait une déclaration similaire.

Mercredi matin avait lieu au tribunal de grande instance de Paris l’audience en référé du recours déposé par le ministère de l’intérieur contre le site Copwatch Nord-Paris IDF, accusé de porter atteinte à l’honneur et à la sécurité des fonctionnaires de police. Le ministre Claude Guéant a cité à comparaître les principaux FAI (Free, Orange, SFR, Bouygues Télécom, Numericable, et Darty) pour qu’il leur soit ordonné de bloquer l’accès au site, ou plus exactement à une liste de pages strictement limitée.

Le juge des référés a décidé ce vendredi de prononcer le blocage de l’ensemble de CopWatch, et pas seulement des URL citées par le ministère. Il a ainsi entendu les arguments des FAI qui expliquaient ne pas pouvoir faire de filtrage sélectif, mais prononcé dès lors une mesure plus sévère que nécessaire. Les opérateurs, qui seront indemnisés par le ministère, devront très probablement bloquer par DNS ou par adresse IP. Reste que depuis la citation à comparaître, les copies dupliquées de CopyWatch se sont multipliées, et qu’il sera impossible de les bloquer à leur tour. L’effet Streisand a joué à plein.

France: La justice décide de bloquer CopWatch

Tous les deux ans, les chefs d’états des pays du Commonwealth se réunissent afin de discuter et de mettre en place des politiques communes de gouvernance. Cette année, ces trois jours de congrès auront lieu à Perth. Hier, les autorités australiennes ont dévoilé le centre de commandement depuis lequel la police surveillera la ville durant toute la durée de l’événement. Environ cent officiers seront continuellement en fonction dans les installations. Ils regarderont les trente mètres de mur recouverts d’écrans vidéos qui projetteront en continu les séquences filmées par les dispositifs fixes et mobiles de CCTV (close-circuit television) disposés à travers la ville. Les officiers auront également connaissance de tous les mouvements des avions et auront accès aux renseignements open-source en provenance des réseaux nationaux, mais aussi étrangers. Selon le porte-parole de la police, les équipements rassemblent les meilleures capacités de l’Australie et du Royaume-Uni dans le centre de commandement le plus avancé que tout ce dont disposent toutes les forces de police ailleurs en Australie. Celui-ci, qui a coûté cinq millions de dollars (environ quatre millions d’euros) sera réutilisé lors d’autres événements majeurs dans la ville tels que le nouvel an, la fête nationale, mais aussi pour mener des enquêtes de grande ampleur.

Centre de surveillance policière à Perth

Les hackers du Chaos Computer Club ont rendu public ce week end un rapport détaillé sur le programme «mouchard» que les enquêteurs allemands implantent sur les disques durs de suspects. Cette application doit théoriquement permettre d’intercepter les conversations téléphoniques passées par des logiciels tels que Skype, comme en a décidé la Cour constitutionnelle fédérale dans un verdict de février 2008. L’utilisation par les forces de sécurité est supposée être réservée aux cas où des vies humaines ou la sécurité de l’État sont menacées, et seulement après le feu vert d’un juge.

En analysant son code source, les hackers ont découvert que l’outil permettait aussi d’enregistrer des sons par le micro, d’activer la webcam, d’archiver les frappes sur le clavier et même d’installer d’autres programmes à distance, voire des preuves falsifiées. D’après le Chaos Computer Club, le logiciel a d’autres travers. Ainsi, son système de commande n’est pas crypté, ce qui pourrait permettre d’en détourner la mission. «Le niveau de sécurité de ce cheval de Troie est comparable au fait de choisir 1234 comme mot de passe», ironise le Chaos Computer Club. Plus grave encore, le logiciel communique avec un serveur situé aux États-Unis, pour brouiller les pistes, ce qui poserait un risque de détournement incalculable.

Lire le rapport du Chaos Computer Club (en anglais)

Allemagne: Analyse d’un logiciel espion policier

Le SIAT (Service Interministériel d’Assistance Technique) est un service top secret de la DCPJ (Direction Centrale de la Police Judiciaire). Celui-ci immatricule l’ensemble des indicateurs du pays. Sa base de données contient environ 1700 codes, soit autant d’informateurs, ainsi que leurs noms, leurs spécialités et le service de police qui les traite. Les rémunérations de ces indics varient: 50€ pour un tuyau sur un étranger en situation irrégulière, 300€ pour un atelier de production clandestin, entre 5000 et 10000€ pour un trafic de stupéfiants,… Pour les affaires de grande envergure, ces primes peuvent aller jusqu’à 100000€. C’est par exemple, ce qui aurait été versé à celui qui a, en 2003, livré Yvan Colonna, accusé d’avoir exécuté le préfet de Corse en 1998.

Le maire de Mandelieue-La-Napoule (Alpes-Maritime) a fait cette semaine une proposition pour augmenter l’efficacité du centre de surveillance urbaine (CSU) de sa commune. En effet, seules 49 personnes ont été interpellées grâce à la vidéo-surveillance au cours de l’année écoulée, chiffre qu’il juge beaucoup trop bas. Quatorze agents travaillent au CSU et visionnent quotidiennement les images de 80 caméras placées sur la voie publique. Pour les inciter à être plus efficaces, le maire a fait une proposition: que tout agent de sécurité de la voie publique qui aura détecté un délinquant ou un criminel et qui aura entraîné une enquête de la gendarmerie qualifiant les faits de crime et délits reçoive une prime d’un euro par personne arrêtée.