Les engins lanceurs d’eau (ELE), couramment appelé canons à eau en France (et auto-pompes en Belgique) se retrouve en première ligne dans les manifestations. Ces canons pulvérisent différents liquides. De l’eau, bien sûr, mais aussi plus généralement des émulsifs. Soit le même liquide mousseux que celui employé par les pompiers, qui peut être coupé avec différents additifs, ajoutés directement dans la citerne. Le plus courant pourrait être un gaz lacrymogène, mais de récents problèmes techniques en ont limité l’usage.

Le 1er mai, à Paris, c’est une mousse très spéciale qui a été utilisée. Le canon projetait ainsi des protéines de viande macérées, mélange de sang séché et d’os broyés, à l’odeur pestilentielle, ce qui a surpris les manifestants. À terme devraient également être mis en œuvre des PMC, des produits de marquages codés, comme l’indique une touche spécifique dans le cockpit des engins. Inodores et invisibles, ils peuvent rester jusqu’à trois semaines sur la peau, beaucoup plus sur les vêtements (voir notre article). Il suffit d’un éclairage ultraviolet pour les mettre en évidence, ce qui est même possible depuis un hélicoptère. Alors qu’il avait été évoqué une possible expérimentation discrète le 1er mai, une analyse en laboratoire d’échantillons de liquides projetés, diligentée par le site Taranisnews, a montré qu’ils n’en contenaient pas. Pour cette fois.

ELE en France

ELE en France

Une faille du Tor Browser a été révélée ce 10 septembre par l’entreprise Zerodium, cette faille est plus précisément liée à l’extension « NoScript » de Mozilla Firefox, installée par défaut, et permet à l’attaquant d’exécuter du code Javascript sur la machine de la cible, même si celle-ci a défini les paramètres de sécurité les plus agressifs (qui désactivent l’exécution de Javascript). Pour utiliser la faille, l’attaquant, qui peut simplement être un site visité par la cible, doit définir le type de contenu de son script comme étant du Json (« notation d’objet javascript », un format textuel), le script peut ensuite être utilisé pour révéler l’adresse IP de la cible ou d’autres informations permettant de l’identifier. La faille ne fonctionne plus à partir de Tor Brower 8.X, car Mozilla Firefox a été mis à jour vers « Quantum », une refonte massive.

Zerodium est une entreprise d’acquisition et de vente de « failles 0Day », qui sont des failles n’ayant fait l’objet d’aucune publication. Il y a un an, Zerodium avait proposé jusqu’à $1.000.000 pour des failles 0Day fonctionnelles permettant d’attaquer Tor ou le système d’exploitation Tails afin de revendre ces failles aux services de police qui voudraient lui acheter.

Si vous utilisez Tor Browser ou Tails Linux, vous devriez mettre à jour avant toute utilisation.

Une démonstration de l’attaque:

Faille critique de Tor Browser

Faille critique de Tor Browser

La technologie de reconnaissance faciale en temps réel de la police de South Wales (Pays de Galles), connu aussi sous le nom de système AFR Locate, aurait été spectaculairement améliorée grâce à un nouvel algorithme fourni par l’entreprise technologique japonaise NEC. Sur les 44 468 visages scannés par les forces de l’ordre puis analysés par le logiciel de reconnaissance faciale en marge du « Biggest Weekend » qui s’est déroulé dans la ville de Swansea en mai dernier, il n’y aurait eu que dix faux positifs.

Une version moins récente de ce logiciel avait été utilisée l’an dernier à Cardiff, lors de la finale de la Ligue des Champions (voir notre article). À cette occasion, près de 170 000 personnes avaient afflué aux abords du stade de la ville et AFR Locale avait identifié 2470 suspects potentiels, dont 2297 faux positifs : il se trompait dans 92 % des cas. Le système AFR Locate aurait déjà permis à Cardiff l’arrestation de 16 entre le 31 mai et le 22 décembre 2017 et de 13 autres personnes entre le 3 et le 24 juin 2018. Au total, cette technologie de reconnaissance faciale en temps réel aurait déjà conduit à l’arrestation de plus de 450 personnes depuis juillet 2017.

Une des camionnettes du système

Une des camionnettes du système

Jeudi 30 août, la police fédérale a annoncé qu’elle allait se doter d’une police « prédictive ». Cette police prédictive consistera en un ensemble d’algorithmes et de bases de données qui serait capable de prévoir la criminalité avant même qu’elle ne se produise. Ce nouvel ensemble s’intégrera dans le nouveau système informatique iPolice, dont le déploiement est prévu pour 2020 ou 2030 (dépendant des sources). Celui-ci réunira les données de tous les services de police dans un cloud. Sur la base de ces données, il sera alors possible de développer des algorithmes permettant de faire de la police prédictive

Ce type de système est déjà en place depuis plusieurs mois au Pays-Bas. Ainsi la région d’Amsterdam sera bientôt répartie en cases de 125 mètres carré sur lesquelles on repérera des « hot spots » et « hot times »: des lieux et des heures de la journée où la probabilité qu’un acte illégal soit commis est plus élevée.

Par ailleurs, la police belge utilise déjà des « datas scientists » ainsi que des logiciels comme Radix et Vera 2 afin d’estimer les risques et les menaces dans la lutte contre le terrorisme.

Un des drones de la police fédérale

Un des drones de la police fédérale

Cent trente-six ans après sa création par le Français Alphonse Bertillon, la police technique et scientifique (PTS) organise son congrès mondial à Lyon du 27 au 31 août. Pour cet évènement, pas moins de 800 spécialistes seront réunis pour échanger, débattre et analyser leurs différentes méthodes de recherche et d’investigation. L’enquête sur l’affaire Maëlys sera au cœur de toutes les discussions. La PTS a fourni un immense travail pour détecter les plus petites taches de sang, même recouvertes auparavant par des produits chimiques. Cette semaine, ce sera aussi l’occasion pour les scientifiques du monde entier d’échanger leurs différentes innovations comme le portrait-robot génétique. Cette technique à la pointe de la technologie se base sur les traces d’ADN recueillies sur une scène de crime. Grâce à elles, la police scientifique peut dresser le portrait-robot d’un suspect.

PTS

PTS

Jusqu’à 3.000 caméras intelligentes vont être placées sur les autoroutes du pays afin de contrôler les immatriculations des véhicules, bien plus que les 1.000 caméras qui sont en train d’être installées par la police fédérale. Ces caméras ANPR (Automatic Number Plate Recognition) permettent d’identifier les plaques d’immatriculation en continu. Elles peuvent être fixes ou mobiles et sont déjà utilisées par la police fédérale et plusieurs zones locales.

Une première phase comprend l’installation d’un millier de caméras sur environ 300 sites. La phase deux (154 sites autoroutiers) a été commandée le 3 janvier 2018 et la phase trois (120 à 150 sites) sera commandée plus tard cette année. Le projet devrait être finalisé mi-2020. Le contrat a été confié à une association commerciale entre l’opérateur télécom Proximus et l’entreprise de signalisation Trafiroad (ancien Group Janssens). Cet important réseau de caméras intelligentes a pour objectif d’aider à lutter contre la criminalité et le terrorisme, mais aussi de détecter les excès de vitesse. La Sûreté de l’État aura également accès au réseau.

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CloudWalk Technology, start-up chinoise, avait besoin d’images de visages de personnes noires pour perfectionner son logiciel de reconnaissance faciale, biaisé jusqu’ici, car reconnaissant mieux les visages clairs. L’accord, qui donne à la start-up chinoise l’accès aux informations biométriques des citoyens zimbabwéens, est entré vigueur le 30 juillet. Le président zimbawéen Mnangagwa a décidé de donner accès aux informations de ses citoyens (sans leur consentement bien entendu), en échange de l’installation de tout un dispositif de surveillance made in China.

CloudWalk Technology n’est pas la seule à voir ses algorithmes modelés par les biais raciaux : d’après une étude du MIT Media Lab publiée en février 2018, les trois principaux logiciels de systèmes de reconnaissance faciale (IBM, Microsoft, Megvii) avaient en moyenne moins de 1 % de chances de se tromper lorsqu’il s’agissait d’un homme blanc, tandis que ce pourcentage grimpait à presque 35 % lorsqu’il s’agissait d’une femme noire. Inacceptable pour la Chine (dont le gouvernement finance CloudWalk Technology à hauteur de 301 millions de dollars), qui veut devenir leader mondial en IA d’ici 2030.

Démonstration de reconnaissance faciale au stand de CloudWalk Technology à la Foire de Shanghaï

Démonstration de reconnaissance faciale au stand de CloudWalk Technology à la Foire de Shanghaï

La police belge a procédé l’an dernier à 7.475 mesures d’écoutes téléphoniques dans le cadre de 956 instructions judiciaires. C’est 5% de plus qu’en 2016, et un record. Ce nombre, qui était de 5.590 en 2011, ne cesse en effet d’augmenter, notamment en raison de la « lutte contre le terrorisme ». Ces écoutes ont coûté à l’Etat 6 millions d’euros, contre encore 13 ou 14 millions d’euros les années précédentes. Une différence due à un accord passé avec les opérateurs, qui fonctionnent désormais en partie sur une base forfaitaire, à laquelle s’ajoutent des prestations tarifées.

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La zone de police Montgomery, qui couvre Etterbeek, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre, a adopté le projet Track & Trace, qui permet aux policiers de recevoir leurs missions sur tablette sur smartphone. Grâce à cette technologie, qui permet de géolocaliser les policiers et de leur donner plus d’informations sur leur mission, les agents de police gagnent du temps puisqu’ils reçoivent toutes les données directement sur leur appareil, comme l’endroit où mener l’intervention ou toute information nécessaire à leur mission.

112 véhicules ont déjà été équipés de balise, 31 tablettes ont été installées dans les voitures et 41 smartphones et 8 tablettes ont été distribués aux policiers. 16 autres téléphones seront attribués aux équipes de proximité d’ici l’an prochain.

Le système Track & Trace pour la zone de police

Le système Track & Trace pour la zone de police

Samedi 11 août, la ville et la police de Hasselt ont annoncé le lancement d’un projet test sur la place Dusart. Ce projet, mené en collaboration avec l’entreprise Sorama, consiste à installer des microphones sur la place et à les relier à des caméras déjà installées.

Les micros placés en divers endroits pourront reconnaitre des sons et les différencier. En cas de bruit anormal (par exemple: un bruit de verre brisé ou une dispute), les caméras pointeront vers l’endroit en question qui pourra dès lors être surveillé depuis le bureau de police. Le système est aussi doté d’un éclairage qui doit pouvoir mettre en lumière la location visée.

Caméras de surveillance (archive)