Quinze soldats turcs ont été tués et dix autres blessés hier durant l’opération en cours depuis le 25 juillet dans la province de Hakkari à l’encontre du PKK. L’armée turque a continué à déployer davantage d’effectifs dans la région hier, dont trente véhicules blindés, plus de 1000 soldats, des tanks, des bus militaires ainsi que des hélicoptères Cobra et Sikorsky. D’après le gouverneur de la province, plus de 10000 soldats se trouvent actuellement dans la région et oeuvrent à éradiquer les guérilleros du PKK. De nombreux affrontements, tant terrestres qu’aériens, se déroulent quotidiennement.

Une vingtaine de personnes a investi la préfecture de Haute-Garonne à Toulouse pour exiger la libération de Levent Capa, réfugié politique incarcéré en Suisse et menacé d’expulsion dans les prochaines heures. Levent risque une lourde peine de prison dans son pays d’origine, la Turquie, où il est accusé d’avoir été membre d’une organisation révolutionnaire. La police est intervenu et a arrêté les occupants qui ont depuis été libérés. L’occupation de la préfecture aura duré une demi heure, temps pendant lequel le tract pour la libération de Levent à pu être faxé au consulat de Suisse à Paris.

Ce 28 juillet, les forces armées turques ont lancé une opération terrestre et aérienne majeure contre le PKK dans le district de Semdinli de la province de Hakkari (est de la Turquie). Cette offensive fait suite à l’activité présumée d’une brigade armée de guérilleros du PKK dans la région montagneuse. Jusqu’à hier matin, des drones ont bombardé la zone occupée par la guérilla. De sources militaires, l’objectif de cette opération était de mettre les voies routières utilisées par les guérilleros sous contrôle militaire et la cible principale était le mont Goman. Deux soldats turcs sont décédés hier dans le cadre de cette offensive dans un accident de la route dont les circonstances n’ont pas encore pu être établies. Aucun bilan chiffré n’a par ailleurs été communiqué par les autorités, alors que l’offensive s’est clôturée hier soir.

Deux soldats ont été tués et un autre blessé par un IED dans la province de Diyarbakir (sud-est) ce vendredi. La bombe, posée à l’encontre d’un véhicule militaire, se trouvait le long d’une route du district de Lice et a été déclenchée à distance. Un civil aurait également été blessé dans l’explosion. Une opération militaire a immédiatement été déclenchée pour tenter d’appréhender les guérilleros. Une autre explosion s’était produite une heure plus tôt le long de la même route.

Hier soir, dans la province de Van, un militant présumé du PKK a été tué par les force de l’ordre après avoir pris d’assaut leur véhicule. Celui-ci, patrouillant sur la route entre le centre-ville de Van et le district de Ercis a été pris pour cible vers 21h, et touché par de multiples balles tirées par un fusil d’assaut. Les forces spéciales de police ont lancé une opération pour retrouver l’auteur des tirs, encerclant plusieurs cachettes potentielles et plaçant de multiples barrages routiers. Vers minuit, elles ont localisé le guérillero en compagnie d’un autre militant du PKK et de deux civil dans une maison. Une fusillade a éclaté quand les deux hommes ont refusé de se rendre. L’auteur présumé de l’assaut contre le véhicule policier a été tué, l’autre homme a été fait prisonnier. Les deux civils ont quant à eux été arrêtés pour avoir fourni une assistance aux deux guérilleros.

Levent Capa a été libéré en 2011, après 11 ans de prison pour ses activités dans Devrimci Sol (Gauche Révolutionnaire), il se rend en Europe, redoutant un second procès et une lourde peine. Lors d’un premier contrôle de police en Suisse, il est contraint de donner ses empreintes. Dans la foulée, il dépose une demande d’asile. Puis, il s’en va en France où il séjourne quelques mois. Il se montre actif notamment au collectif des mal logés, dans les assemblées contre les expulsions, et au bâtiment occupé de la rue des Pyrénées.

En juin, Levent apprend par les autorités françaises qu’il a un laissez-passer pour la Suisse. En effet, le fichier d’empreintes digitales Eurodac indique qu’il est entré dans l’espace Schengen par la Suisse. Aussi dans le cadre du règlement Dublin 2, il est contraint d’y retourner. Il a également une convocation des autorités suisses. Avant de partir, il se rend au consulat suisse à Paris pour savoir s’il risque d’être expulsé vers la Turquie une fois arrivé en Suisse. Le consulat le rassure: il pourra poursuivre sa demande d’asile, il recevra un hébergement et une allocation pour demandeur d’asile et il obtiendra le statut de réfugié politique dans les 2 mois du fait de ses activités politiques et de la gravité de la répression qu’il a subie et qu’il risque de subir à nouveau s’il retourne en Turquie.

Levent se rend en Suisse le 21 juillet. Le 23, il est arrêté et emprisonné. Nous savons aujourd’hui, que la demande d’asile a été rejetée et que le délai de recours est dépassé. Il a entamé une grève de la faim. Il est question d’une expulsion vers la Turquie demain 27 juillet, dans 2 jours. Toutes initiatives et aides sont les bienvenues. Contact : libertepourlevent@gmail.com

Les forces de sécurité turques ont tué quinze membres du PKK durant des opérations menées dans la province de Hakkari (est du pays). De source militaire, il semblerait que les opérations aient commencé dans le district de Semdinli après que des guérilleros du PKK aient, à plusieurs reprises, bloqué la route entre les villages de Rüzgarli et de Baglar et arrêté les voitures pour faire de la propagande en faveur de leurs actions dans la région. Des drones ont localisé les guérilleros avant que des hélicoptères ne les bombardent. Quinze d’entre eux ont été tués et trois soldats blessés au cours des opérations qui ont duré près de deux heures.

Opérations militaires turques

Mecit Gumus, un militant âgé de 58 ans, arrêté le 14 juillet 2011 en République d’Adygué, dans la Fédération de Russie, a été rendu aux autorités turques, le 11 juillet dernier, après avoir passé un an seul dans une cellule. Le 15 juin, il avait été transféré vers une prison Krasnodar. Mecit Gumus avait déjà passé 15 ans dans les prisons turques pour avoir milité pour la cause kurde, il avait demandé l’asile politique auprès des autorités russes. Alors qu’il faisait toujours l’objet de poursuite par le régime turc, la Russie a refusé d’accorder l’asile politique et a pris la décision d’extradition.

Un hélicoptère militaire s’est écrasé ce dimanche dans la province de Hakkari, à proximité de la frontière irakienne. L’engin s’set craché peu après le décollage, vraisemblablement en raison d’une défaillance technique. Cinq soldats qui se trouvaient à bord ont été tués dans l’accident tandis que sept autres ont été blessés. L’hélicoptère venait de partir pour une mission de repérage dans la région avec pour objectif de localiser des camps du PKK.

Egalement ce dimanche dans la même province, un soldat est décédé et huit autres ont été blessés par l’explosion accidentelle d’une grenade à main. L’explosion a eu lieu vers 22h dans un poste militaire avancé du district de Yüksekova.

Explosion en Turquie

Mahmut Top qui avait été reconnu réfugié politique en 2002 en France et travaille en Belgique depuis 2008. En 1995, Mahmut Top, d’origine kurde, a été arrêté à Istanbul et accusé d’appartenance au TIKB (Türkiye İhtilalci Komünistler Birliği, Union des Communistes Révolutionnaires de Turquie), une organisation radicale interdite. Il a subi des tortures dont il garde des séquelles et a été condamné à 10 ans, puis 15 ans de prison. La justice turque a voulu lui mettre sur le dos une affaire de hold-up contre une bijouterie pour financer les activités du TIKB, mais n’a rien pu prouver, il n’était détenu que pour son engagement politique. Il est resté emprisonné jusqu’à 2001 à Istanbul. Il a participé à la grande grève de la faim des prisonniers politiques contre les conditions de détention dans les prisons de type F.

Libéré en 2001, Mahmut Top fuit la Turquie avec son épouse et son fils pour la France où il a reçoit le statut de réfugié politique en 2002. En 2008, il vient s’installer à Liège. Avec un titre de séjour en ordre, il peut reprendre un café et introduit une demande de nationalité.

Il a été arrêté par la police belge le 28 juin dernier à la demande de la Turquie, et enfermé à Lantin. La justice turque évoque un dossier ouvert en 2003, alors que Mahmut a déjà quitté le pays et revient sur l’attaque de la bijouterie de 1995. Le mandat d’arrêt turc date du 30 mai 2007, et le mandat d’arrêt international du 6 janvier 2012. Presque 10 ans après l’ouverture du dossier. La Turquie à l’habitude d’utiliser Interpol comme instrument pour obtenir des arrestations de réfugiés politiques et dans ce cadre, la Belgique n’hésite pas à ouvertement violer ses propres lois relatives au droit d’asile. A Liège, lors d’une audience à huis clos, il avait été décidé de la libération de Mahmut Top, mais le procureur a interjeté appel, ce qui lui a valu son maintien en détention. La prochaine audience aura lieu le 20 juillet.

Belgique/Turquie: Un ancien prisonnier politique enfermé à Lantin