Un IED, vraisemblablement mis en place par les guérilleros du PKK a explosé dans la nuit de samedi à dimanche dans la province de Mardin. La bombe a été déclenchée au passage d’un véhicule militaire qui rentrait d’une patrouille de routine. Deux soldats ont été tués sur le coup, un troisième est mort à l’hôpital. Aucun des trois n’a pu être identifié et les autorités ont annoncé une contre-offensive à grande échelle afin de neutraliser les responsables de cette attaque.

En début d’après-midi, des militants s’étaient rassemblés à l’appel du Collectif des Opprimés Immigrés devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles afin de dénoncer la répression subie par le peuple kurde en Turquie. Ils ont scandé des slogans en français et en turc pour protester contre les interventions brutales des forces de l’ordre contre les mouvements pro-kurdes et contre la politique de pression menée envers le peuple et les hommes politiques kurdes en Turquie. Une délégation de notre Secours Rouge y a assuré une présence solidaire.

Manifestation pour les kurdes de Turquie à Bruxelles

Manifestation pour les kurdes de Turquie à Bruxelles

Au moins quatre offensives ont été déclenchées par les guérilleros du PKK ce jeudi. Dans le district de Dogubeyazit (province d’Agri), les guérilleros ont tendu une embuscade à des soldats en patrouille, tuant l’un d’eux. Pendant ce temps, d’autres membres du PKK s’en sont pris aux occupants d’un commissariat de quartier dans le district de Dicle (province de Diyarbakir). Un soldat a été blessé à mort au cours de l’offensive. Dans la province de Van, un commissaire de police et un officier ont été blessés dans une attaque attribuée au PKK. Dans la région de Depin (province de Hakkari), des personnes suspectées d’être des guérilleros ont été repérées au cours d’une opération conjointe menée par la gendarmerie turque et les forces de police. Ces dernières leur ont ordonné de s’arrêter, mais les individus ont répondu en faisant feu. Trois membres suspectés du PKK ont été tués durant la fusillade et des grenades et des armes à longue portée ont été retrouvées sur les corps.

Par ailleurs, la police de la province du Diyarbakir a intercepté un véhicule transportant pour de soixante kilos d’explosifs après avoir reçu l’information que le PKK projetait une attaque à la voiture piégée. Grâce à divers renseignements obtenus de leurs informateurs, les forces de l’ordre ont retrouvé la voiture et placé le conducteur en garde à vue.

Un policier et trois rebelles kurdes ont été tués au cours d’une attaque à la roquette lundi soir visant des bâtiments de la police au Kurdistan. L’attaque des guérilleros du PKK a visé le quartier général et des habitations de la police à Eruh, dans la province de Siirt, pendant une coupure d’électricité. Elle a été suivie d’une fusillade durant laquelle trois des assaillants ont été tués.

Les autorités ferroviaires turques ont annoncé ce lundi que des membres présumés du PKK avaient déclenché une explosion sur la voie ferrée reliant les villes de Divrigi et de Erzincan plus tôt dans la journée. La déflagration a entraîné le déraillement de huit wagons transportant tant des passagers que de la marchandise vers l’est du pays. Aucun blessé n’a été recensé.

Par ailleurs et selon plusieurs sources, les guérilleros seraient également responsables de l’explosion d’un IED dans la nuit de samedi à dimanche près du village de Demirlipinar. Le véhicule qui a déclenché l’explosion transportait quatre politiciens régionaux qui sont tous décédés dans l’accident.

Un universitaire et un éditeurs en chef turcs pourraient se voir infliger une peine de prison pour avoir prétendument fait l’apologie d’une organisation terroriste dans un article de presse. Un musicien reconnu s’est également vu accuser des mêmes faits à propos d’un de ses récents discours concernant la question kurde. Les deux premiers pourraient écoper d’une peine allant de 2,5 à 7 ans de prison pour propagande pour le PKK. Or, leur article consiste en une investigation menée dans le but d’éclaircir le problème kurde, d’expliquer et d’analyser les tenants et les aboutissants de la situation politique générale. D’ailleurs, le PKK n’est mentionné qu’une seule fois dans cet article long de 45 paragraphes. Pour sa part, le musicien Ferhat Tunç pourrait écoper d’une peine de 15 ans de prison pour ‘avoir commis un acte illégal sans être membre d’une organisation et d’avoir fait de la propagande pour une organisation terroriste’ dans un discours prononcé lors d’un festival culturel. Les trois hommes ont comparu ce mercredi, et le tribunal a reporté l’affaire à une date ultérieure.

L’explosion d’un IED a blessé six soldats ce lundi dans la province de Diyarbakir. L’explosion a touché un véhicule transportant une troupe des forces de sécurité de retour d’une patrouille de routine sur la route entre les villes de Lice et de Kulp. La police a déclenché une opération de ratissage dans la région afin de les localiser les guérilleros qui ont monté cette embuscade.

Un des leaders du PKK, Murat Karayilan, a rendu public un communiqué depuis les montagnes du Kurdistan irakien, où il se trouve actuellement. Il a affirmé qu’il ordonnerait à ses guérilleros d’abandonner les armes sous la supervision de l’ONU si la Turquie acceptait un cessez-le-feu ainsi qu’un certain nombre de conditions. Ces exigences comprennent l’arrêt des attaques envers les civils kurdes ainsi que des arrestations de politiciens kurdes dans le sud-est du pays. « Si la question kurde peut être résolue de manière démocratique au travers de négociations, oui, nous abandonnerons les armes. Si le gouvernement turc refuse d’accepter cela, nous nous verrons dans l’obligation de déclarer l’indépendance » a-t-il affirmé.