Les YPG/YPJ (Unités de Défense du Peuple/des Femmes) viennent de publier leurs bilans officiels de la résistance kurde contre l’Etat Islamique au Rojava, dans la partie syrienne du Kurdistan. Les chiffres sont très révélateurs : 4.964 membres d’ISIS ont été tués par les YPG/YPJ, 11 ont été faits prisonniers, alors que 537 combattants des Unités de Défenses sont morts dont 14 étaient membres des brigades Burkan al-Firat (milices syriennes pro-YPG). Le commandement kurde précise que les trois opérations majeures de l’année 2014 ont été le secours porté aux 150.000 Yézidis attaqués au Mont Sinjar, la défense de la ville de Kobané et la libération des zones du Rojava sous l’emprise de l’EI. Des centaines d’équipements militaires lourds (Technicals, Hummers, tanks, mortiers, batteries anti-aériennes mobiles, mitrailleuses lourdes, ordinateurs, caméras, vestes-suicides,… ont été détruits ou saisis.
Les YPG/YPJ ont organisé 337 opérations contre l’EI et sont rentrés dans des affrontements avec eux à 414 reprises. Malgré la complicité de l’Etat turc et les armes lourdes de l’EI, les islamistes semblent continuer à perdre du terrain. Hier encore, les autorités turques ont arrêtés les membres d’une ONG européenne à Suruç (ville turque frontalière de Kobané) et brûlé le stock de médicaments qu’ils transportaient, leurs appareils photos ont été saisis.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l’année 2014.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l'année 2014.

Trois personnes ont été tuées, samedi 27 décembre, dans des affrontements entre des combattants du PKK kurdes et un groupe islamiste au Kurdistan turc, près de la frontière syrienne. Deux personnes sont mortes sur place et la troisième des suites de ses blessures à l’hôpital. Les islamistes du mouvement Huda-Par ont attaqué, dans la soirée de vendredi, des tentes appartenant aux rebelles du Parti des travailleurs kurdes (PKK), interdit en Turquie. Les islamistes du mouvement Huda-Par servent de milices anti-kurdes aux autorités turques.

C’est un des procès emblématiques des grandes manifestations de juin 2013 pour la défense du parc de Gezi, qui s’est ouvert ce mardi 16 décembre à Istanbul. 35 membres d’un groupe de supporters du club de Besiktas devaient répondre de l’accusation de tentative de renversement du gouvernement, et risquent tout de même une peine de prison à perpétuité. Un procès qui suscite l’indignation et une forte mobilisation. L’audience a été reportée au 2 avril. Comme à Gezi, il n’y avait pas seulement les partisans de Besiktas et leur célèbre groupe Çarsi pour soutenir les accusés et faire le spectacle devant le Palais de justice, mais aussi ceux de Galatasaray et Fenerbahçe, leurs grands rivaux, et des supporters d’une dizaine de clubs du reste du pays.

Les charges retenues contre les animateurs du groupe Çarsi, connu pour être le plus démonstratif du pays, ont pourtant de quoi surprendre. « Avez-vous tenté d’envahir le bureau du Premier ministre ? », leur a demandé le procureur. « Nous avons juste, comme c’est notre droit constitutionnel, rejoint les manifestants qui se trouvaient dans cette rue », ont-ils répondu. La colère du Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdogan [devenu président depuis], à l’égard des membres de Çarsi tient à sa peur de ce que la popularité de cette puissante organisation ne décuple la mobilisation autour des contestataires de Gezi, jusque là très peu et mal organisés. D’où l’accusation, plutôt incongrue, de vouloir influencer les médias pour faire croire à une révolte de type printemps arabe, et donc de chercher à renverser le gouvernement. « Si nous avions les moyens de fomenter un coup d’Etat, nous aurions d’abord fait gagner le championnat à Besiktas ! », rétorque un des membres de Çarsi.

Turquie: Procès de supporters manifestants de Gezi

Suite au décès d’une combattante du MLKP à Kobané, un rassemblement de commémoration avait lieu à Adana. 16 personnes ont été arrêtées. La police a également arraché la banderole de solidarité et enlevé la tente installée par les manifestants.

La police attaque un rassemblement à Ankara.

La police attaque un rassemblement à Ankara.

Pour la troisième fois depuis le début de la bataille de Kobané, une combattante du MLKP a été tuée. Sibil Bulut, 28 ans a été tuée en repoussant les forces de l’Etat Islamique sur le front sud de Kobané. De nombreux combattants révolutionnaires du Moyen-Orient prêtent main forte aux Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ), l’enclave du Kurdistan syrien réprimée tour à tour par l’état turque et l’Etat Islamique.

Sibel Bulut

Sibel Bulut

Nous vous avions déjà parlé de cette affaire qui ridiculise la justice turque depuis 16 ans, en janvier dernier (voir l’article). En 1998, une explosion sur le marché aux épices d’Istanbul fait 7 morts et de nombreux blessés. Immédiatement la police turque s’empare de l’affaire et prétend que c’est un attentat du PKK, produisant au besoin et au moyen de tortures, des preuves falsifiées. Pinar Selek, militante féministe turque ayant fréquenté des séparatistes kurdes dans le cadre de son travail, est arrêtée et elle-même torturée. En 2000, premier procès, un témoin se rétracte, affirmant avoir été torturé, et les experts prouvent que l’attentat n’en était pas un : c’est une bonbonne de gaz d’un réchaud qui a explosé. Pinar est relaxée et relachée. Depuis, la justice a par trois fois fait appel et condamné à l’occasion la militante à la prison à perpétuité pour la relaxer plus tard. Le procureur vient à nouveau de demander la perpétuité contre Pinar, qui vit maintenant exilée à Strasbourg.

Turquie : La justice demande encore une fois la perpétuité contre Pinar Selek

Au 75ème jour de siège, les YPG (Unités de Défense du Peuple, guerilla kurde en Syrie) contrôle à présent 80% de Kobané, des membres de l’EI (Etat Islamique) ont aujourd’hui tenté une nouvelle attaque pour prendre le contrôle de la ville. Si on avait pu constater quelques actes de complaisance de la part des autorités turques envers les islamistes, les membres d’EI ont aujourd’hui attaqué depuis le coté turque de la frontière en commettant notamment 4 attaques suicides qui auraient tué plusieurs combattants kurdes, l’un de ces attentats visait le poste-frontière kurde. Toutefois les YPG annonce avoir réussi à empêcher les islamistes de traverser la frontière. Les autorités turques nient qu’elles laissent les islamistes utiliser leur territoire comme base arrière et que les attentats suicides soient venus de son territoire.

Un combattant du YPG

Un combattant du YPG

Muzaffer Acunbay se fait arrêté en 1990 en Turquie comme militant du parti révolutionnaire clandestin TKP/ML. Il a été torturé et condamné à la prison à perpétuité. Il a fait plusieurs grève de la faim. Après des nombreuses années d’épreuve et de résistance, Muzaffer Acunbay a été libéré en très mauvaise santé. Il s’est réfugié en Suisse où il a obtenu le statut de réfugié politique. Depuis 1951, la Suisse ne peut renvoyer des réfugié politiques en Turquie.

Le 22 avril 2014, Acunbay avait écrit aux autorités pour savoir, s’il n’était pas recherché par Interpol, s’il pouvait sortir de Suisse pour aller en vacance en Grèce, ils lui ont répondu qu’il pouvait aller en Grèce. Le 20 juillet, Muzaffer Acunbay se fait arrêter en Grèce et les autorités grecques ont décidé de le livrer à la Turquie. Une campagne de libération a lieu en Grèce, en Allemagne et en Suisse. Un rassemblement a lieu aujourd’hui devant le consulat de Turquie à Berlin.

Grèce: Muzaffer Acunbay menacé d’extradition

Il y a deux semaines, la Turquie avait placé en détention un groupe d’environ 250 personnes appartenant au Parti de l’union démocratique (PYD) ou à sa milice armée, les Unités de protection du peuple (YPG), qui avait franchi la frontière en provenance de la ville de Kobané, assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique. Ces réfugiés ont été retenus, officiellement pour vérification d’identité, par les autorités turques qui les soupçonnent d’être liées au PKK. Une centaine d’entre eux avaient été remis en liberté la semaine dernière et avaient rejoint à Kobané les combattants kurdes qui luttent contre l’EI. Les autres avaient entamé une grève de la faim pour dénoncer leur détention dans une salle de sports de la ville frontalière turque de Suruç.