Plusieurs affrontements ont eu lieu hier dimanche à Santiago du Chili entre des manifestants et la police dans le cadre de la manifestation qui commémore chaque année les victimes du coup d’État et de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Jusqu’à 10 000 manifestants ont quitté la Plaza de Los Héroes, dans le centre-ville de Santiago. La marche a pris fin, comme chaque année, dans le cimetière général du Chili, lorsqu’un groupe de manifestants cagoulés a commencé à attaquer les policiers en leur lançant des projectiles et en érigeant des barricades. Les voitures de la presse ont également été attaquées, notamment au cocktail Molotov. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher les manifestants de pénétrer dans le cimetière.

Le début de la manifestation

 

Les autorités françaises ont remis à l’Espagne une militante historique d’ETA, Maria Soledad Iparraguirre Guenechea. « Anboto », qui a fini de purger sa peine en France le 28 août, a été remise à l’Espagne en exécution d’un mandat d’arrêt européen validé par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. En Espagne, elle est notamment soupçonnée d’avoir commandé l’exécution en 1995 du commandant de l’armée de Terre Luciano Cortizo Alonso, tué par une charge explosive placée sous le siège de sa voiture, dans la ville de Leon (nord-ouest). En 2015, un juge de l’Audience nationale avait rouvert l’enquête sur cette affaire. Le juge d’instruction estime qu' »Anboto » était devenue, à partir de 1993, la cheffe de commandos de l’organisation. En France, elle avait été condamnée, avec Mikel Albisu Iriarte, dit « Antza », en novembre 2012 à 20 ans de réclusion criminelle en France, assortie d’une peine de sûreté des deux-tiers et d’une interdiction définitive du territoire français. Elle avait été arrêté en octobre 2004 à Salies-de-Béarn (sud-ouest de la France). L’an dernier, « Anboto » avait été choisie par l’ETA pour lire en basque le communiqué qui annonçait la dissolution de l’organisation clandestine en mai 2018.

Maria Soledad Iparraguirre Guenechea

 

Pour leur rentrée, des milliers de Gilets Jaunes ont manifesté dans plusieurs grandes villes françaises. A Montpellier samedi, le cortège de 3000 manifestants a donné lieu à des incidents dans le centre-ville, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes. Une fumée épaisse a rapidement envahi une rue commerçante de la ville, où une voiture de police, sans occupants, a été incendiée. Plusieurs vitrines ont été brisées. Vers 20H00, la préfecture faisait état de neuf interpellations, notamment pour des jets de projectiles et six blessés légers parmi les forces de l’ordre. A Rouen aussi, où tout rassemblement était interdit dans le centre-ville, des heurts ont éclaté lors de la manifestation de gilets jaunes, soutenue par la CGT de Seine-Maritime, conduisant à 26 interpellations et 111 verbalisations. Plusieurs vitrines de commerces ont été brisées tandis que des vitres du tribunal ont été cassés. A Paris, les forces de l’ordre ont procédé à 107 interpellations, empêchant toute manifestation dans le quartier des Champs Élysées.

La voiture de police incendiée à Montpellier

 

Des affrontements ont éclaté à Amman, dans la capitale jordanienne, après que des enseignants jordaniens aient protesté contre l’incapacité du gouvernement à accorder les augmentations de salaire promises aux instituteurs. Une semaine plus tôt, l’Association des Instituteurs Jordaniens avait publié un communiqué dans lequel elle annonçait qu’un sit-in était prévu jeudi pour appeler les enseignants de tout le pays à participer à la grève. Celle-ci devait faire pression sur le gouvernement pour qu’il accorde l’augmentation de salaire aux enseignants convenue il y a cinq ans, en 2014. Jeudi matin, des forces de police ont été déployées à travers Amman pour empêcher les manifestants d’atteindre le centre. Quelques heures plus tard, lorsque les manifestants ont réussi à se rassembler en plusieurs endroits, les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène, blessant plusieurs enseignants et procédant à plusieurs arrestations visant les organisateurs du sit-in.

Enseignante jordanienne face à la police

 

De nouveaux affrontements ont éclaté vendredi entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière qui isole la bande de Gaza. Plus de 6.200 Palestiniens ont manifesté le long de la barrière de sécurité , dans le cadre de la « Marche du retour ». Deux jeunes manifestants ont été tués. Ali Al-Ashqar, 17 ans, a été tué d’une balle dans le cou à l’est de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, et  Khaled al-Raba’ei, 14 ans, a été abattu à l’est de la ville de Gaza, 76 autres manifestants ayant été blessés par les soldats israéliens.

Manifestant palestinien à Gaza (archive)

Un tribunal de première instance de  Manille a ordonné l’arrestation du fondateur Parti communiste des Philippines (CPP), Jose Maria «Joma» Sison, de son épouse Juliet Sison, du conseiller principal du Front national démocratique des Philippines, Luis Jalandoni, des dirigeants communistes Rodolfo Salas et Leo Velasco et 34 autres personnes. Ils ont été inculpés du meurtre de 15 personnes dont les corps avaient été trouvé dans une fosse commune commune, dans le centre des Philippines, au moment des plus violents combats entre la guérilla maoïste et l’armée du dictateur Ferdinand Marcos. Jose Maria Sison a déclaré que la liste des accusés était totalement stupide et fabriquée de toute pièce. En effet, la liste inclut les noms de personnes emprisonnées au moment du prétendu massacre, y compris lui-même. La liste inclut également des personnes décédées…

José Maria Sison

 

Jeudi soir, une manifestation a eu lieu dans le centre de Montevideo pour rejeter l’installation de la deuxième usine de la société finlandaise UPM en Uruguay. Les affrontements ont été très violents et les forces de police ont réprimé les manifestants avec des balles en caoutchouc. La manifestation avait lieu le même jour où le président uruguayen recevait un groupe de dirigeants de la société finlandaise. Cinq personnes au total ont été arrêtées pour agression contre la police (quatre hommes et une femme), et deux autres hommes pour avoir endommagé un téléphone de la police devant un commissariat.

Déploiement policier jeudi à Montevideo

Des centaines d’étudiants de divers campus de l’UNAM (Université nationale autonome du Mexique) ont manifesté devant le rectorat, un an après les agressions commises par des hommes de main contre des étudiants effectuant une manifestation dans les locaux. Quelques dizaines de manifestants cagoulés ont attaqué des bâtiments (vitres brisées, tags; pétards, début d’incendie), ce qui a débouché sur l’intervention de la sécurité et des affrontements sur le campus.

Affrontements à l'Université du Mexique

L’exécutif de Hong Kong recule et va retirer le projet de loi sur les extraditions vers la Chine, qui est à l’origine de la contestation dans l’ancienne colonie britannique. La cheffe du gouvernement, Carrie Lam a annoncé publiquement sa décision peu de temps après dans une vidéo dans laquelle elle déclare que le texte du projet de loi sur les extraditions vers la Chine va être définitivement abandonné en octobre prochain, lors de la prochaine réunion du Conseil législatif, qui fait office de parlement à Hong Kong. Il s’agit d’une concession majeure du pouvoir prochinois aux puissants mouvements de manifestants. La dirigeante a toutefois indiqué que le gouvernement ne céderait sur aucune autre demande des manifestants, incluant celle sur la tenue d’une enquête indépendante sur les comportements violents des policiers envers les manifestants. Il n’est par ailleurs pas certain que l’abandon du projet de loi annoncé mercredi par Carrie Lam suffise à calmer les tensions dans les rues de Hong Kong. Le mouvement de contestation réclame maintenant la démission de la cheffe de l’exécutif et l’organisation d’élections libres dans l’île.

Manifestation à Hong KongManifestation à Hong Kong