Le ministère de l’Intérieur a publié un appel d’offres pour « la fourniture de munitions cinétiques de défense unique (MDU) de calibre 40 [millimètres (mm)] au profit des forces de la sécurité intérieure », vendredi 12 mars 2021. Son « appel à la concurrence », ouvert jusqu’au 22 avril, concerne 160.000 munitions de défense unique, et 10.000 « munitions de défense marquante visible ». Les munitions de calibre 40 mm sont utilisées pour les lanceurs de balles de défense (LBD). Consulter l’appel d’offre ici : appeloffreslbd

L’État français veut acheter 170.000 nouvelles munitions de LBD

L’État français veut acheter 170.000 nouvelles munitions de LBD

Mardi dernier, la police française a mis en garde à vue une dizaine de militant·es d’organisations kurdes et perquisitionné violemment leurs logements et leurs locaux associatifs, notamment à Paris et Marseille. Ils sont accusés d’ »association de malfaiteurs terroristes » et de « financement d’entreprise terroriste ». Ces opérations ont été réalisées sur base d’une commission rogatoire d’un juge d’instruction antiterroriste parisien. Elle interviennent dans un contexte de « réchauffement » des relations entre les gouvernements français et turc. Une manifestation de soutien aux militant·es kurdes était organisée, samedi à Marseille,  à l’appel du Collectif Solidarité Kurdistan 13 (CSK.13) soutenu par le Centre démocratique kurde de Marseille (CDKM), de l’Union Départementale de la CGT-13, de la Ligue des Droits Humains et du Parti Communiste Français. Par ailleurs, le 21 février 2020, quatre personnes avaient été mises en examen notamment pour « financement du terrorisme » dans le cadre d’une enquête sur des collectes de fonds pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-ouest de la France. On ignore s’il s’agit de la même enquête. Plus d’infos ici.

Manifestation kurde en France (archive)

À l’occasion de la journée d’action pour le droit au logement, un immeuble situé avenue Louise et rue Livourne vient d’être occupé pour assurer un logement stable à des personnes avec et sans-papiers. Il s’agit de la 6ème occupation de la Campagne de Réquisitions Solidaires, qui annonce aussi la fin de la campagne. Plus de 60 personnes occupent le bâtiment et 120 cyclistes de la Balade Revendicative Cycliste manifestent devant en soutien. Plus d’infos ici.

Voici un fil info en direct des événement :

15h30 : Les dernières forces de police semble avoir quitté les abords du bâtiment.

14h20 : Les autres camionnettes semblent également s’être éloignées. Il reste cependant quelques policiers sur place ainsi qu’une camionnette rue de Florence.

14h15 : Une des camionnette de police s’est éloignée. Elle semble cependant rester dans les environs.

14h05 : Les négociations entre les occupant·es et la police sont toujours en cours.

13h35 : Les policiers bloquent la rue. Trois camionnettes sont maintenant présentes.

13h30 : Les policiers appellent du renfort. Pour l’instant une camionnette est présente. Une centaine de manifestant·es sont présent·es en soutien.

13h25 : Quelques policiers viennent d’arriver.

Nouvelle réquisition solidaire

Nouvelle réquisition solidaire

Jeudi 25 mars, le Tribunal Ordinaire de Rome a acquitté les 12 militant·es poursuivi·es pour leur participation à l’occupation du “Nuovo Cinema Palazzo”, un squat emblématique de San-Lorenzo à Rome (voir notre article). La demande de 6 mois de prison faite par le procureur ainsi que les demandes de dommages et intérêts ont donc été rejetées par le tribunal.

L'expulsion du “Nuovo Cinema Palazzo”

L’expulsion du “Nuovo Cinema Palazzo”

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Le NTSU, « National Technical & Tactical Support Unit » est en charge de l’espionnage électronique de la police fédérale. Il a notamment joué un rôle important dans l’espionnage du réseau SKY ECC (voir notre article). L’interception des communications, l’identification et la localisation de personnes font ainsi partie des missions du NTSU. Ses laboratoires s’occupent du camouflage de micros, de caméras ou de traceurs GPS, et inventent des systèmes adaptés, du matériel miniaturisé. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont récemment annoncé une dotation de 32 millions d’euros pour le NTSU (22 millions en subventions européennes et de 10 millions en investissements issus du budget supplémentaire de la Justice).

Juan Corriat, patron du NTSU

Juan Corriat, patron du NTSU

Le président de l’état colombien Iván Duque a annoncé, alors qu’il se trouvait, au milieu de l’Assemblée générale des affiliés du Conseil des entreprises américaines (CEA), qu’il extraderait José Gabriel Álvarez vers les États-Unis. Il s’agirait d’un membre de l’ELN capturé en Colombie, au cours d’une opération menée par le FBI et la DEA, et qui se serait livré à du trafic de drogue. C’est la première fois qu’un membre présumé de l’ELN est extradé vers les États-Unis.

combattants de l'ELN

combattants de l’ELN

Le projet de loi sur la police, la criminalité, la détermination de la peine et les tribunaux, qui regroupe une série de modifications de l’exécution et de la détermination de la peine en Angleterre et au Pays de Galles, est passé, mardi en deuxième lecture au parlement britannique. Le projet de loi 2021 sur la police, la criminalité, la détermination de la peine et les tribunaux compte plusieurs centaines de pages et couvre un vaste éventail de questions que l’on pourrait généralement s’attendre à ce qu’un gouvernement aborde dans plusieurs lois.

Le projet de loi propose notamment de nouvelles dispositions sur les « manifestations d’une personne », qui permettraient à la police de mettre fin à la manifestation d’une seule personne si le « bruit généré par la personne qui mène la manifestation peut entraîner une perturbation grave des activités d’une organisation qui est s’est déroulée à proximité de la manifestation ».  Cela, en théorie, pourrait signifier qu’une personne manifestant devant le siège d’une entreprise privée pourrait être déplacée si sa protestation perturbe l’activité de cette entreprise privée. Le projet de loi suggère également, dans un langage quelque peu vague, que les manifestations et les manifestations ne devraient pas « intentionnellement » ou « imprudemment » causer des « nuisances publiques ».

Le projet de loi propose également aussi de rendre la dégradation de statues et de monuments passible de 10 ans de prison. Cette dernière mesure a été faite en réaction à la dégradation et au déboulonnage de la statue de Edward Colston en juillet dernier lors d’une manifestation du mouvement Black Lives Matter.

Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier

Sarah Everard, une jeune femme de 33 ans a été tuée le 3 mars à Londres. Elle a été enlevée, violée puis assassinée. Les soupçons se sont rapidement portés sur un policier de 48 ans qui habite à proximité des lieux où les restes humains ont été découverts. Samedi 13, en réaction à la mort de Sarah Everard, une dizaine de rassemblements ont eu lieu partout à travers le Royaume-Uni, à Glasgow, Nottingham ou encore Bristol. Une commémoration en 32 endroits avait également été organisée à Londres par le groupe « Reclaim these streets » avant d’être annulée suite au refus de la police d’autoriser l’événement. Les organisatrice risquait donc 10 000 £ d’amende pour chaque rassemblement organisé pour un total de 320 000 £. La Haute de Justice, saisie d’un recours, avait refusé de contredire la décision policière. Une veillée spontanée a cependant rassemblé au moins une centaine de personnes. La police est intervenue pour réprimer le rassemblement. Plusieurs femmes ont été menottées et violemment arrêtées. Quatre personnes ont été interpellées pour infractions aux règles anti-coronavirus et à l’ordre public.

Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier

Samedi 13 mars, une manifestation se tenait à Liège pour dénoncer l’arrestation violente d’une aide-soignante noire survenue quelques jours plus tôt. Des affrontements avaient eu lieu entre policiers et manifestant·es tandis qu’un restaurant de la multinationale Mac-Donald et un commissariat avaient été attaqués. Dix personnes avaient été arrêtées ce jour là (voir notre article).

Parmi les arrêtés, deux personnes majeures ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt et un mineur a été placé en régime fermé. Les quatre autres majeurs ont été remis en liberté parce qu’il a été, pour l’instant, impossible d’établir des lien avec les manifestant·es dans la mesure où ils ont été interpellés de nombreuses heures après. Les trois autres mineurs ont fait l’objet de mesures éducatives par un juge de la jeunesse après avoir été accusé de recel d’objets volés. L’enquête se poursuit et compte bien exploiter les images des caméras de surveillance et les images privées prises durant l’événement. La police compte notamment utiliser les images postées sur les réseaux sociaux. Le parquet affirme sa détermination à réprimer les responsables tandis que la presse bourgeoise se charge déjà du procès médiatique des manifestant·es.

Ce lundi 8 mars, en Colombie, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la capitale Bogotá pour revendiquer plus de droits au travail, la fin du travail féminin gratuit, l’arrêt des violences sexuelles et des inégalités salariales et des féminicides. Des affrontements se sont déroulés entre les manifestantes et la brigade mobile anti-émeute. Par ailleurs, des manifestantes cagoulées ont mené des attaques contre des établissements commerciaux et l’église de San Francisco.

Au Mexique, les affrontements se sont déroulés à Mexico, Oaxaca, Puebla et Cuernavaca (Morelos). Dans la capitale, au moins 20.000 manifestant·es protestaient contre les féminicides (phénomène endémique dans le pays) et contre l’insécurité vécues par les femmes dans l’espace public. 1700 policiers avaient été déployés pour les contenir. Certaines manifestantes ont réussi à abattre les clôtures métalliques protégeant le Palais National. Les policiers anti-émeute ont alors utilisé leurs boucliers pour empêcher les manifestantes d’entrer dans le palais. Celles-ci auraient alors mis le feu aux boucliers de certains policiers, mais les flammes se seraient vite éteintes. Les policiers ont a plusieurs reprise utilisé du gaz lacrymogène. On dénombre plusieurs arrestations parmi les manifestantes ainsi que parmi les journalistes couvrant les événements. À Cuernavaca, capitale de l’état de Morelos, des groupes de manifestantes cagoulées ont attaqué des bâtiments publics. Le siège du pouvoir judiciaire a été attaqué au cocktail Molotov tandis que les fenêtres du palais du gouvernement ont été brisées. Un église a également été attaquée. Des affrontements ont également été signalés dans la ville de Xalapa située dans l’état de Veracruz. Les policiers anti-émeutes ont tenté de scinder le cortège mais n’y sont pas parvenus. Dans la ville de Oaxaca de Juárez, les féministes ont attaqué une église ainsi qu’un bâtiment du ministère de la santé. Enfin des affrontements ont été signalé dans la ville de Puebla, capitale de l’État de Puebla.

Les manifestantes essayent de pénétrer dans le palais national à Mexico à l'occasion du 8 mars 2021

Les manifestantes essayent de pénétrer dans le palais national à Mexico à l’occasion du 8 mars 2021