Evi Statiri est toujours détenue depuis le 2 mars dernier, elle avait été arrêtée car elle est la compagne de Gerasimos Tsakalos, membre emprisonne de la Conspiration des Cellules de Feu. Ce 14 juillet, elle vient à nouveau de se voir refuser sa libération et reste donc en détention préventive. La libération de Evi Statiri était l’une des promesses du gouvernement de Syriza aux prisonniers politiques grecques. Entre autres promesses non-tenues, Savvas Xiros n’est lui non plus toujours pas libre.

Banderole pour Athena Tsakalos, Evi Statiri et Nikos Romanos, Athènes 30 juin

Banderole pour Athena Tsakalos, Evi Statiri et Nikos Romanos, Athènes 30 juin

Une explosion a eu lieu au Centre Culturel Amara de Suruç (ville turque frontalière de Kobané), où étaient rassemblés les membres de la Fédération des Associations de Jeunesse Socialistes (SGDF), qui s’apprêtaient à passer la frontière vers Kobané aujourd’hui pour aider à la reconstruction de la ville. Il n’y a aucun chiffre exact mais il y a très probablement de nombreux morts. A Kobané même, les islamistes ont tenté une attaque à la voiture piégée près de l’école Mihemed Dirra. Les combattants YPG/YPJ ont rapidement repéré et neutralisé l’engin.

De nombreux jeunes kurdes ont été tués à Suruç.

EDIT
Le dernier bilan officiel fait état d’au moins 31 morts. Une centaine de personnes ont été blessées. L’attaque visait un groupe de 300 jeunes qui s’apprêtaient à se rendre dans la ville kurde syrienne de Kobane, où un autre attentat meurtrier a eu lieu quasi simultanément. Les 300 volontaires, réunis sous la bannière de la Fédération des associations de jeunes socialistes, venaient d’arriver d’Istanbul en bus et s’apprêtaient à passer à Kobane pour participer à la reconstruction de la ville. Au moment de l’explosion, ils étaient attablés pour un petit-déjeuner accompagné d’une conférence de presse dans le jardin du Centre culturel de la ville de Suruç. La thèse d’un ou d’une kamikaze est désormais confirmée. Quelques instants après l’explosion de Suruç, un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé à un point de contrôle dans le sud de Kobane. Une manifestation de protestation a eu lieu ce lundi à 15h devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles, avec une délégation de notre Secours rouge.

Rassemblement cet après-midi devant l’ambassade de Turquie

Prochaine manifestation de protestation et de solidarité: mercredi 14 H devant l’ambassade de Turquie, rue Montoyer, métro Trône.

De nombreux jeunes kurdes ont été tués à Suruç.
Rassemblement cet après-midi devant l'ambassade de Turquie

Un liégeois d’une cinquantaine d’années a été arrêté hier soir, jeudi, après avoir tagué à la peinture bleue deux banques et le centre commerciale de la Médiacité, en y inscrivant le slogan « Je suis grec ». Il a été arrêté par la police à la Rue Gétry avec tout son matériel, il a été retrouvé via les témoins sur place. L’homme a été déféré au parquet de Liège ce matin, où le magistrat a préconisé une médiation pénale.

Des milliers de personnes ont manifesté aujourd’hui dans toute la Grèce alors que le parlement grec s’apprêtait à voter l’accord avec les créanciers, accord qui mènera a un troisième mémorandum. A la Place Syntagma, devant le parlement, la manifestation a tourné à l’émeute dans la soirée, quarante manifestants ont été arrêtés, un fourgon de la télévision a été incendié, les vitrines des magasins chics ont été brisées, les distributeurs automatiques ont été endommagés. Et bien entendu, une quantité considérable de cocktails molotov a été lancée sur la police anti-émeute qui a aspergé les manifestants de gaz lacrymogènes. Une fois la place évacuée, les manifestants se sont rassemblés au siège de la police. Il ne semble plus y avoir de manifestation à l’heure qu’il est.

Quatre anarchistes ont été arrêtés par la sécurité et remis à la police alors qu’ils étaient rentrés dans le QG de Syriza pour y accrocher des banderoles. Pour l’anecdote, même le mouvement de jeunesse de Syriza participait à la manifestation contre l’accord… A l’heure qu’il est (minuit), le parlement grec est toujours en plein débat.

Le site Prisoners Voice a publié la traduction en français du dernier texte de Nikos Maziotis, prisonnier de l’organisation Lutte Révolutionnaire, au sujet de la faillite de la Grèce. Il peut être consulté ici.

Manifestations contre l’accord avec les créanciers à Athènes.

Manifestations contre l'accord avec les créanciers à Athènes.

Un meeting du Socialist Workers Party invitant un membre du Comité Central de SYRIZA a été perturbé par un groupe d’anarchistes qui est intervenu sur la scène en déployant une banderole « Solidarité avec les anarchistes emprisonnés, pas avec Syriza ! » et en scandant des slogans anti-carcéraux. En s’en allant, les solidaires ont été attaqués par l’assistance : cheveux tirés, banderole volée, insultes, vêtements déchirés… Le groupe de solidaire déclare d’ailleurs dans son communiqué qu’il ne s’attendait pas à une telle réaction.

Nikos Romanos, prisonnier anarchiste en Grèce.

Nikos Romanos, prisonnier anarchiste en Grèce.

Un ‘rootkit’, est un type de virus qui résiste à la réinstallation du système, au formatage ou même au changement de disque dur. Pour faire cela, le rootkit s’installe directement dans le BIOS de la machine (le BIOS, dans le cas des ordinateurs récents s’appelle ‘UEFI’). On sait que Hacking Team utilisait un rootkit pour s’assurer de la persistance de son virus RCS. Ainsi, même en réinstallant le système ou en changeant de disque dur, RCS poursuivait son activité.

Le rootkit de Hacking Team fonctionnait sur les UEFI de marques Insyde et AMI (American Megatrends Inc.) Pour connaître la marque de votre BIOS/UEFI, ouvrez le panneaux ‘Informations Système’ de Windows.

Le rootkit de Hacking Team doit à priori être installé directement sur la machine. La police doit donc avoir un accès physique à l’ordinateur, mais il n’est pas impossible qu’une installation à distance puisse exister. Le rootkit est téléchargé depuis une clé USB et installe trois modules dans le BIOS. Ntfs.mod donne au rootkit la possibilité de lire/écrire sur un disque dur formaté en NTFS. Rkloader.mod détecte l’évenement de démarrage de l’ordinateur pour lancer le 3e module, dropper.mod, qui contient les agents malicieux. Ces deux agents sont scout.exe et soldier.exe.

A chaque fois que l’ordinateur est redémarré, le rootkit vérifie donc que l’agent scout.exe est installé dans le répertoire /user/appdata/roaming/microsoft/windows/start menu/programs/startup/[suite de caractères]/. Deux autres agents assistent scout, soldier.exe et scoute.exe. Vous pouvez éventuellement rechercher dans votre ordinateur après ces fichiers. Notez que si vous les trouvez, vous êtes infectés, mais que si vous ne les trouvez pas, vous n’êtes pas tiré d’affaire.

La grande question est donc la suivante : comment se protéger de telles attaques ? Les rootkits sont particulièrement terrifiants puisqu’ils résistent aux formatages, réinstallations, changements de disques durs. Dans le cas de Hacking Team, quelques ‘petits’ gestes peuvent donner du fil à retordre aux espions :

  • Mettre à jour son BIOS/UEFI. Ceci est une manœuvre difficile et dangereuse. Adressez vous à quelqu’un qui s’y connait. La mise à jour permettra de patcher le BIOS contre les dernières failles de sécurité découvertes.
  • Activer la fonction SecureFlash.
  • Protéger le BIOS/UEFI par un mot de passe (si vous vous êtes toujours demandé à quoi ça pouvait bien servir, voilà).

Enfin, hormis ce rootkit, les révélations de la fuite de Hacking Team ont permis de découvrir trois failles critiques dans Adobe Flash. Vu que ce logiciel est de moins en moins utilisé aujourd’hui (la plupart des sites de vidéo n’en ont plus besoin), il devrait être désactivé et désinstallé.

L’installation des agents Scout et Soldier.

L'installation des agents Scout et Soldier.

Aux alentours du 12 juillet, un groupe a incendié les cables d’un répétiteur de Italsite Spa, une entreprise de télécommunications, à Gênes, dans le quartier de Granarolo. L’action a été revendiquée contre la technologie et en solidarité avec Marco Camenisch et les prisonniers anarchistes en Italie, au Chili, en Grèce, en Espagne et au Mexique.

Le relais surplombant Veduta di Granarolo

Le relais surplombant Veduta di Granarolo

Suite à de multiples agressions de la part des troupes turques et à la construction du barrages dans le Nord-Kurdistan, le KCK (Union des Communautés Kurdes, organisation qui regroupe le PKK et ses organisations sœurs en Turquie, Syrie, Irak et Iran) a officiellement mis fin à la trêve qui avait été déclarée par Abdulah Öcalan « Apo » en 2013. « Toutes nos sources, y compris nos guérillas sont mobilisées […] les barrages et les engins de construction seront les cibles principales de nos forces de guérillas » a déclaré dans ce communiqué le KCK, ce dimanche. La Turquie utilise le cessez-le-feu pour construire de nombreuses installations dans le Nord-Kurdistan, surtout des barrages et des avant-postes. Le nombre de barrages construit est disproportionné par rapport à la production énergétique possible dans la région.

Suite à l’annonce du KCK, les bombardements et les vols de drônes au-dessus du Nord-Kurdistan ont augmenté, un policier turc a été blessé à la jambe après l’arrestation de deux membres du ‘Mouvement de la Jeunesse Patriotique Révolutionnaire’ (YDG-H, organisation de jeunesse du PKK), trois engins de construction ont été incendiés par des partisans armés, une manifestation de solidarité avec Öcalan a tourné à l’émeute, les manifestants érigeant des barricades et lançant des cocktails molotov… Des sources turques déclarent également que trois soldats turcs ont été tués, mais l’information ne peut pas être vérifiée actuellement.

Affrontements entre la police et une organisation de jeunesse kurde.

Affrontements entre la police et une organisation de jeunesse kurde.

Arrêtée le 2 avril dernier par les forces d’occupation, Khalida Jarrar était détenue en détention administrative depuis. Le régime de détention administrative est une loi britannique récupérée par le système judiciaire israélien qui permet d’emprisonner une personne pour une durée indéfinie, sans inculpation et sans procès. Finalement elle est inculpée à 12 reprises, tous concernant son activité politique, et surtout son activité en faveur des prisonniers palestiniens. Elle passera au tribunal aujourd’hui, le 13 juillet.

Khalida est députée parlementaire du FPLP, présidente de la commission parlementaire concernant les prisonniers politiques palestiniens, elle a été auparavant présidente de Addameer, la principale association de soutien aux prisonniers palestiniens, pendant 13 ans.

La lettre écrite par Khalida en juin dernier, traduit par Coup pour Coup.

Khalida Jarrar

Le KDP (Parti Démocrate Kurde, parti libéral au pouvoir dans le Kurdistan autonome irakien) a tenté d’empêcher le passage de 11 corps à travers le checkpoint de Sêmalka, de combattants des YPG/YPJ qui sont tombés aux fronts de Kobané et de Hasaké. Les funérailles doivent avoir lieu dans la partie turque du Kurdistan, le cortège funèbre passait donc de la Syrie à l’Irak et se dirige à présent vers la frontière turco-irakienne. Finalement, devant les milliers de manifestants réunis, le KDP a autorisé le passage du cortège.

Les relations entre le KDP et les factions du PKK ne sont pas toujours bonnes. L’année dernière, le KDP avait réprimé des militants du PCDK (parti frère du PKK et du PYD en Irak) à travers des perquisitions et des arrestations. Le KDP vient également d’annoncer qu’aucune milice n’aurait le droit d’opérer dans la région du Sinjar (en Irak) si elle n’est pas sous le commandement du Ministère des Peshmergas (les Peshmergas sont l’armée officielle du Kurdistan irakien, et donc la branche armée du KDP).

L’accord fait au début de la guerre entre le KDP et le PYD prévoyait de ne pas disputer la souveraineté politique des régions conquises par les Kurdes en Syrie jusqu’à la tenue d’élections, après la guerre. Mais vu l’énorme ancrage populaire et l’implication massive de la population dans les milices YPG/YPJ, cet accord n’est dans les faits pas respecté. Les drapeaux des YPG/YPJ sont accrochés aux sommets des villages libérés plutôt que le drapeau officiel du Kurdistan. De son coté, lors des tensions qui avaient eu lien au printemps 2014, le KDP avait remplacé le drapeau kurde du checkpoint de Sêmalka par son propre drapeau, tout en creusant une nouvelle frontière entre les parties syrienne et irakienne du Kurdistan et en ouvrant le feu sur des manifestants des Jeunesses Révolutionnaires.

La frontière entre le Rojava et le KRG, délimitée par le Tigre.

La frontière entre le Rojava et le KRG, délimitée par le Tigre.