La cour d’appel de Bruxelles a acquitté mercredi les six membres présumés du mouvement d’extrême-gauche turc DHKP-C d’appartenance à une organisation criminelle. Deux prévenus ont aussi été acquittés de terrorisme et trois autres d’appartenance à une association de malfaiteurs. La cour a condamné trois personnes pour association de malfaiteurs et leur a infligé des peines avec sursis.

Musa Asoglu, Kaya Saz, Bahar Kimyongür, Fehriye Erdal, Sükriye Akar Özordulu et Zerrin Sari constituaient, selon le parquet fédéral, une ‘association de malfaiteurs’ et une ‘organisation criminelle’ qui préparait en Belgique des attentats contre l’Etat turc. Musa Asoglu et Bahar Kimyongür étaient également poursuivis pour ‘appartenance à un groupe terroriste’ en raison de leur implication dans les activités du Bureau d’information du DHKP-C à Bruxelles.

La cour d’appel de Bruxelles a estimé que des preuves n’étaient réunies que pour Asoglu, Saz et Erdal en tant que membres d’une ‘association de malfaiteurs’ (sur base de l’arme et des faux papiers trouvés dans l’appartement clandestin de Knokke). En outre, la cour a jugé qu’il ne pouvait être question ‘d’organisation criminelle’ parce que les prévenus n’avaient pas l’intention de s’enrichir en commettant des délits. En outre, la diffusion d’un communiqué par le Bureau d’information n’a pas été considérée par les juges comme étant un acte de terrorisme. Enfin, le délai raisonnable étant dépassé, Musa Asoglu, a été condamné à trois ans de prison avec sursis et Erdal et Saz à deux ans avec sursis.

Le parquet a 15 jours pour se pourvoir en cassation. Quatre-vingt personnes s’étaient réunies devant le palais avant l’audience, y compris une délégation de notre Secours Rouge (photos).

Rassemblement au verdict du DHKP-C

Rassemblement au verdict du DHKP-C

Rassemblement au verdict DHKP-C

Rassemblement au verdict DHKP-C

Lire le compte-rendu d’audience du CLEA

Engagé dans un conflit social local dans une chaîne de cinéma de la ville de Berlin, la FAU-AIT (Free Worker Union) s’est vue interdite d’utiliser le terme ‘syndicat’ pour se définir. Depuis plus d’un an, elle menait une campagne pour l’amélioration des conditions de travail des employés de ce cinéma, qui reçoit des subventions publiques mais n’offre pas un salaire décent à ses employés et ignore le droit des salariés. Face à la persistance des militants à se faire entendre, la direction a finalement obtenu l’interdiction de facto de la FAU Berlin dans un arrêt rendu par la Cour du District. Si la décision du tribunal devait être maintenue, cela rendrait impossible de fonder et de construire en Allemagne des syndicats reconnus juridiquement, le statut dépendant à priori de la reconnaissance de la justice. De plus, en tant que précédent, cet arrêt va nuire à tout mouvement syndical et aux droits des salariés. Le patron pourrait donc lui-même choisir le syndicat dans son entreprise, mais aussi définir ce qu’est un syndicat…

C’est pour protester contre cette interdiction et toutes ses conséquences que plus de 300 personnes se sont rassemblées ce samedi à Berlin, encadrée par une horde de policiers. Les slogans lancés visaient non seulement la décision du tribunal, mais aussi le rôle joué par le gouvernement local et le syndicat réformiste Ver.di, qui ont soutenu la direction du cinéma dans son action contre la FAU.

Manifestation de soutien à la FAU Berlin

Manifestation de soutien à la FAU Berlin

Dans la nuit du 16 au 17 décembre 2009, deux foyers d’incendie ont été allumés contre le cabinet d’architectes Alain Derbesse, rue Decrès dans le 14ème arrondissement de Paris. Dans le hall de l’entrée, un grand tag précisait : ‘Concepteurs de prisons assassins!‘. Le cabinet Alain Derbesse a conçu le Centre de Détention de Vivonne, celui du Havre, la Maison d’Arrêt du Mans, un Hôtel de Police, ainsi que la rénovation d’un Tribunal de Grande Instance.

Les violences continuent dans la zone de Lalgarh. Dans la soirée de lundi, des maoïstes ont pillé et mis le feu aux maisons de deux membres du PCI(M), le parti communiste réformiste associé au pouvoir. Selon la police, un grand groupe de militants et plusieurs maoïstes armés ont attaqué l’habitation de Amiyo Sengtupa, membre du comité du district dudit parti, pour ensuite s’attaquer à celle du leader local Avijit Singha. Sans les deux cas, les personnes présentes dans les maisons ont pris la fuite avant que le feu n’y soit bouté. Les forces de sécurité ont voulu se rendre sur place, mais les maoïstes avaient disposé des mines terrestres sur leur trajet. L’explosion de l’une d’entre elles a blessé quatre policiers. Un second contingent en provenance de Jhargram n’est pas parvenu jusqu’au lieu des attaques, préférant ne pas se risquer sur un chemin probablement également miné.

Suite à l’emprise croissante du secteur privé sur les municipalités en Grande-Bretagne, des quartiers entiers de villes telles que Londres et Liverpool sont aujourd’hui la propriété de sociétés privées. Ses enclaves, villes privées dans la ville, sont placées sous haute sécurité, entre les mains de polices privées appuyées par des réseaux de vidéo-surveillance. Ce que les citoyens pensent être un espace public (rues, parcs,…) ne l’est donc plus, avec toutes les conséquences que les règlements privés impliquent. Toutes sortes d’activités inoffensives (pratique du skate-board, pic-nique,…) sont régulièrement proscrites, tout comme le fait de filmer ou de prendre des photos. Il en va de même de la mendicité, des sans-abris, de la distribution de tracts et de l’organisation de manifestations.

Toutes ces activités font aujourd’hui, et de plus en plus, l’objet d’un contrôle et d’une surveillance étroite. La semaine dernière, un journaliste du Guardian a été arrêté et interrogé pour être entré par erreur dans un domaine privé. Il a été interpellé et fouillé en vertu de la loi sur le terrorisme pour avoir photographié un des édifices les plus célèbres de Londres…

Les policiers quadrillaient la capitale du Népal, Katmandou, mardi 22 décembre, au deuxième jour d’une grève générale de trois jours dans le pays, lancée à l’appel des maoïstes. Les manifestants ont attaqué des voitures, forcé des magasins à fermer et bloqué les autoroutes du pays dimanche. Des échauffourées ont eu lieu avec la police, qui a annoncé l’interpellation d’au moins 70 manifestants, tandis que les maoïstes ont fait état d’une centaine de militants blessés. De nouvelles échauffourées ont eu lieu lundi entre la police et les manifestants, et une demi-douzaine de véhicules ont été incendiés.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un grand nombre de portes et de vitres de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration ont été brisées. Cette attaque fait suite à l’expulsion, la semaine dernière, de neuf immigrés afghans qui ont été renvoyés à Kaboul. Sur la façade du bâtiment, les activistes ont bombé le message suivant: ‘Feu aux CRA (Centre de Rétention Administrative), Non aux expulsions‘.

Il y a moins d’un an, l’Australie lançait une batterie de tests autour d’un système de filtrage d’Internet. Cette semaine, le gouvernement a confirmé qu’il serait bel et bien mis en place. Le mécanisme a été conçu pour interdire l’accès à un certain nombre de sites depuis le territoire australien. Pratiquement, les fournisseurs d’accès Internet du pays devront bloquer l’accès au sites inscrits sur une ‘liste noire’ élaborée par l’Australian Communications and Media Authority. Au départ, le projet, imaginé par le ministre des télécommunications Stephen Conroy, a été présenté comme un moyen de lutter contre les sites pédopornographiques. Mais finalement, il englobera un spectre beaucoup plus large. En mars dernier, le gouvernement avait préparé une ébauche de classification de sites classés RC (Refused Classification) censée rester secrète. Suite à des fuites, elle avait été rendue publique et on avait pu constater que cette liste comportait, outre les sites pédopornographiques, des sites jugés pour des raisons d’incitation au terrorisme, de violence excessive ou d’apologie des drogues.

Je ne me rappelle pas avoir demandé de fermer un quotidien, mais si le dossier affirme cela… bon… c’est que j’avais demandé la fermeture d’Egunkaria‘. C’est avec cette désinvolture que le responsable de la Garde Civile espagnole, en charge de l’enquête sur Egunkaria, a déposé mercredi devant le tribunal de l’Audience Nationale, à Madrid. Si sa déclaration n’a duré que quelques minutes, son témoignage reste essentiel puisque le juge Juan del Olmo a expliqué s’être basé sur ce dossier d’enquête de la Garde Civile pour fermer le seul quotidien en langue basque.

Pour autant, la police militaire espagnole a réitéré ses accusations au deuxième jour du procès des cinq représentants d’Egunkaria, estimant que le journal avait des liens avec l’ETA. Petit détail cependant, il n’ont fourni aucune preuve de leur accusation. Et comme le procureur Miguel Angel Carballo demande depuis plus d’un an le classement du dossier sans suites, faute, justement, d’éléments à charge, ce dernier est resté silencieux durant les deux premiers jours du procès, ne posant aucune question aux prévenus, ni aux témoins.

A Madrid, près de 7 ans après la fermeture du quotidien, les cinq accusés risquent effectivement de 12 à 14 ans de prison. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Bilbao pour soutenir les accusés qui ouvraient la marche aux cotés de nombreuses personnalités politiques, culturelles et syndicales, sur le thème ‘Egunkaria libre’. Le procès devrait reprendre à Madrid le 12 janvier prochain et se poursuivre les 25 et 29 janvier. Les cinq accusés ont commencé à être entendu mardi et ont nié tout lien avec l’ETA, rappelant la pluralité des opinions représentées dans le journal, et décrivant les tortures dont ils estiment avoir été victimes durant leur longue garde à vue sous le régime de la mise au secret.