Le 27 avril dernier, alors que Wafaa Charaf quitte une manifestation de soutien aux ouvriers grévistes de l’usine Greif, à Tanger, elle est enlevée par des hommes en civil et emmenée de force dans un véhicule banalisé à 12 km de la ville. Ses kidnappeurs, se présentent comme des policiers, l’interrogent sur ses activités politiques, la frappent, l’insultent pendant plusieurs heures et la menacent d’autres sévices si elle ne cesse pas de militer. La jeune femme dépose plainte auprès des autorités judiciaires de Tanger.

« Pour les besoins de l’enquête », elle est régulièrement convoquée au commissariat. Des convocations répétées qui s’apparentent bientôt à du harcèlement et à une forme de vengeance des autorités pour avoir osé dénoncer les méthodes policières. Sa mère, son père et sa jeune soeur ont eux aussi été interrogés par la police, pendant plusieurs heures. Wafaa Charaf décide finalement de ne pas se présenter à l’une de ces convocations. Le 9 juillet, la police l’arrête et l’inculpe, avec un autre militant d' »accusations calomnieuses » et pour avoir porté plainte pour des faits qui n’ont pas eu lieu, elle est placée en détention préventive jusqu’à son procès.

Le 12 août, après plus de 20 heures d’audience, Wafaa Charaf est reconnue coupable de toutes les charges retenues contre elle. Le tribunal la condamne à un an de prison ferme, une amende et des dédommagement pour la partie civile. L’autre prévenu, Boubker Khamlichi, militant syndicaliste, politique et associatif, est relaxé. Ce procès a été émaillé de plusieurs incidents, dont l’arrestation de la secrétaire générale de l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique, venue assistée au procès (elle sera retenue tout l’après midi et une grande partie de la nuit dans le commissariat de Tanger avant d’être libérée). Wafaa Charaf a fait appel.

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Julian Assange donne en ce moment même une conférence de presse depuis l’ambassade d’Équateur où il vit reclus depuis 2 ans. Celui-ci aurait développé une grave maladie due à son enfermement. Comme attendu par la presse locale, Assange a annoncé qu’il quitterait « bientôt » l’ambassade, sans préciser le quand et le comment, il ne pourra probablement pas la quitter autrement qu’en se faisant arrêter par les policiers qui surveillent en permanence l’ambassade pour un coup de 11’000€ par jour. Assange risque d’abord d’être extradé en Suède et ensuite aux États-Unis où il sera jugé pour l’affaire WikiLeaks lorsqu’il a fait fuir des milliers de câbles diplomatiques américains. Le seul espoir d’Assange serait que le Royaume-Uni autorise un couloir diplomatique à l’Equateur.

Des manifestants en solidarité avec Assange

Des manifestants en solidarité avec Assange

Mustapha Meziani, le syndicaliste étudiant et militant communiste marocain qui avait été arrêté après des affrontements entre étudiants de gauche et islamistes sur le campus de Fès en avril dernier, est donc mort à son 72e jour de grève de la faim. Il réclamait le droit à poursuivre des études malgré son emprisonnement et son exclusion de l’université. Le jeune homme a été enterré vendredi, accompagné par sa famille et ses camarades, et un sit-in de protestation est organisé demain lundi devant le ministère marocain de la Justice, à Rabat.

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Un tribunal US exigeait depuis plusieurs mois que Microsoft, dans le cadre d’une enquête, fournisse des informations. L’entreprise refusait invoquant que ces données n’étaient pas situées aux États-Unis, mais en Irlande, dans des serveurs à Dublin. Pour Microsoft, (mais aussi Apple, Cisco et AT&T), la portée d’un mandat délivré par un juge américain ne peut dépasser les frontières des États-Unis. Si les données sont situées dans un autre pays, c’est la juridiction de ce dernier qui entre en piste.

Mais la juge fédérale Loretta Preska a décidé que ces arguments n’étaient pas pertinents. Elle a donc accordé au tribunal américain l’obtention des informations, que Microsoft devra rapatrier d’Irlande. Pour la juge, la question des frontières n’entre pas en jeu. Microsoft est une entreprise américaine spécialisée dans le cloud. Un mandat délivré par un juge américain s’applique à toute sa structure et les données qu’elle contrôle. La localisation des serveurs n’est pas alors pas plus pertinente aux yeux de la justice qu’elle ne l’est pour l’utilisateur classique, qui ne sait pas où ses données sont stockées réellement.

Le 26 juin dernier, le militant iranien Djaber Kalibi a été forcé de quitter le Canada après que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié eut ordonné son expulsion. Après avoir vécu pendant neuf ans au Canada, Djaber Kalibi, 78 ans, s’est vu imposer une interdiction de territoire pour cause de «grande criminalité» – en faitavoir soutenu la résistance contre le régime islamiste iranien il y a de ça une trentaine d’années, alors qu’il vivait en France.

Une requête a été déposée au ministre de l’Immigration Chris Alexander, qui est désormais le seul à pouvoir lever l’interdit et permettre à Djaber de rentrer chez lui, au Canada. Le comité de solidarité avec Djaber invite à participer à un rassemblement le 22 août à Ottawa pour exiger du ministre qu’il donne suite à cette demande, cela, dans les plus brefs délais! Du transport sera disponible à partir de Montréal – contactez le comité à solidaritedjaber@gmail.com

Vendredi 22 août à 12h30
365, avenue Laurier Ouest (angle Kent)
Ottawa

Le lien avec le comité de soutien

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Le 15 août est le jour de l’indépendance en Inde. C’est aussi une journée de solidarité avec les prisonniers politiques. Dans ce cadre, une banderole a été déployée devant le consulat de l’Inde à Bruxelles, une fresque a été peinte à Toulouse, des calicots et des affiches ont été apposées au festival international du fil à Locarno (Suisse).

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Le tribunal marocain à la ville sahrarouie d‘El Aaiun a reporté aujourd’hui, mercredi, le procès de trois prisonniers politiques sahraouis jusqu’au 10 septembre prochain. Mohamed Baber, Abdelmoutalib Srir et Alien Almussaoui, ont comparu devant le juge marocain scandant des slogans appelant à l’autodétermination et l’indépendance, en présence des membres de leur famille et des observateurs espagnols. Pour sa part, Mohamed Baber, a dénoncé lors du procès les mauvais traitements perpétrés par l’administration locale de la prison d’El Aaiun occupée contre les prisonniers politiques sahraouis. Les forces de la police marocaine en uniforme et en civil, ainsi que les forces auxiliaires ont assiégé les locaux du tribunal. (SPS)