Les élections communales auront lieu le 13 octobre prochain en Belgique. Boris Dillès, issu du parti Mouvement Réformateur (MR, droite), bourgmestre en place de la commune bruxelloise d’Uccle, lance la sienne avec cette publication distribuée dans toutes les boîtes aux lettres de sa commune d’environ 86.000 habitants.

Boris Dillès, bourgmestre d'Uccle en train de commander la répression d'une manifestation pro-palestinienne

Boris Dillès, bourgmestre d’Uccle en train de commander la répression d’une manifestation pro-palestinienne

Dillès figure debout, à droite, sur la photo de couverture de ce tract prise lors d’une manifestation de solidarité avec la population de Gaza devant l’ambassade d’Israël située sur le territoire de sa commune, le 28 mai dernier. Il y a commandé personnellement la répression « préventive » au prétexte que cette manifestation n’avait pas été autorisée.

Durant cette répression, des manifestant.e.s ont subi des dégâts aux yeux en raison des gaz lacrymogènes, l’un d’eux a fait un malaise et une étudiante avait dû subir une opération à un des yeux après avoir reçu un jet de canon à eau au visage. Nous vous en parlions dans cet article.

Ce matin à 6h, sans notification d’expulsion, la police est entrée dans le bâtiment « Walid Daqqa » occupé en défonçant des portes de manière violente avec de l’équipement lourd (matraques, boucliers, gros marteaux, etc.). Plusieurs occupants ont été frappés. Une fois l’identification faite, tout le monde a été expulsé du bâtiment. Lors de l’expulsion, la police a cassé plusieurs appareils électroniques d’étudiant·es, y compris des ordinateurs.

Dimanche, un grand « Festival intifada » avait réuni des centaines de personnes à l’occupation avec stands, concerts, slogans etc..
L’initiative avait donné lieu à un rassemblement appelant à la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Environ 600 manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés samedi soir vers 18h00 pour une nouvelle action, cette fois-ci menée devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles. Les manifestants dénonçaient la complicité de l’Allemagne avec le génocide à Gaza et la répression, par les forces de l’ordre allemandes, des actions pro-palestiniennes, comme à l’université Humboldt de Berlin ou lors des manifestations dans les quartiers berlinois de Neukölln et Kreuzberg (voir notre article). À leur arrivée, les forces de l’ordre ont fouillé les manifestants, et ceux qui portaient de quoi se masquer le visage, de quoi se protéger des grenades lacrymogènes, ou même de simples marqueurs, ont été embarqués. La police avait bouclé les rues aux abords de l’ambassade et se tenait prête à intervenir mais il n’y a pas eu d’incidents.

Plus d’une centaine d’agents des polices locale et fédérale de Bruxelles ont participé mercredi à un vaste entraînement de réaction en cas d’émeutes et de manifestations. Au cours de l’exercice, qui s’est déroulé en Flandre Orientale, ils ont manœuvré des canons à eau, des drones et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Ces entraînements visaient à améliorer la collaboration entre les différents services de police dans les situations réelles. Dans la capitale, où de nombreuses manifestations sont organisées, il est fréquent que les six zones de police locale collaborent sur le terrain avec la police fédérale. Le mois précédent, c’était au tour de l’armée de s’entrainer au rapatriement de personnel diplomatique depuis un pays étranger dans le cadre d’un exercice à Tournai. La simulation incluait des scènes d’émeute et de guérilla urbaine.

Le premier drone de la police fédérale (archive)

Le premier drone de la police fédérale (archive)

Un rassemblement a eu lieu ce vendredi après-midi devant l’ambassade américaine à Bruxelles pour dénoncer la complicité des États-Unis dans le génocide à Gaza. L’événement était autorisé jusqu’à 18 heures mais des manifestants sont restés dans la zone près de la rue de la Loi. La police a procédé à au moins une quarantaine d’arrestations administratives devant la station de métro Art-Loi. Une des personnes embarquée avait été blessée au crâne et saignait. Ils semblent que les personnes arrêtées aient été amenées aux casernes d’Etterbeek.

EDIT 23:40 Les premières personnes sont libérées après identification
EDIT 00:25 Les dernières personnes ont été libérées

Le 28 mai, une vingtaine d’antifascistes de Liège ont été arrêtés suite à une action dans la ville. Depuis plusieurs jours des membres du parti d’extrême droite « Chez Nous » se plaçaient aux abords d’un rond-point en heure de pointe avec des banderoles affichant des messages xénophobes. Suite à ça, une trentaine d’antifascistes à Liège ont déroulé une banderole antifasciste sur l’axe routier. Plus tard dans la journée, le groupe prévenu de la présence de militants de « Chez Nous » dans un bar proche de la gare de Liège s’est rendu sur les lieus afin de prévenir les gérants de l’établissement. La réunion s’est poursuivie et les antifascistes ont alors déployé une banderole devant le bar. Des membres du parti « Chez Nous » sont sortis et ont attaqué les antifascistes avec des lancés de cendriers, tasses et chaises. Suite à l’intervention de la police, 21 personnes ont été arrêté.es, dont un passant. Ce dernier sera relâché 2 h plus tard. Les antifascistes seront relâché.es 8 h plus tard avec des convocations pour « coups et/ou blessures volontaires (non spécifiés) ».

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi après-midi devant l’ambassade d’Israël pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza. Dès 18h, la foule, principalement partie de l’occupation de l’ULB, s’est rassemblée devant l’ambassade israélienne, située à Uccle, en scandant notamment “Assez est assez, la résistance est justifiée”. Les manifestants ont réclamé la “fin de l’holocauste à Gaza” et des sanctions de la part de la Belgique et de l’Union européenne envers Israël. “Le peuple de Rafah est en train d’être bombardé par le gouvernement israélien. Des bébés sont décapités, des Palestiniens sont brûlés vivants, des femmes sont violées et la population est rendue affamée”, ont appuyé les organisateurs de la mobilisation. Celle-ci a été massivement relayée mardi sur les réseaux sociaux. La manifestation, pacifique, a été confrontée à la répression lorsque la police présente sur place a commencé à asperger la foule à l’aide d’un canon à eau. L’un d’entre eux, au même moment, a été matraqué au visage par un agent de police. Les forces de l’ordre ont ensuite fait usage de gaz lacrymogène. Vers 19h30, de nombreux manifestants – atteints par le gaz au visage – ont dû s’écarter pour soigner leurs yeux. Un SMUR a par ailleurs été déployé sur les lieux pour secourir un manifestant qui avait fait un malaise.

EDIT:  Une étudiante de la Vrije Universiteit Brusse — touchée au visage par le canon à eau — a dû subir une opération à l’œil. Une plainte collective constituée de cinq plaignants (sans compter l’étudiante) tous blessés à la suite des moyens utilisés par la police a été déposée pour usage disproportionné de la force, sur base notamment de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le simple constat qu’une manifestation n’est pas non autorisée n’habilite pas à recourir aux moyens spécifiques utilisés mardi par la police – à savoir gaz lacrymogène et canons à eau.

Vers 7h du matin le jeudi 23 mai, des policiers ont fait irruption dans deux domiciles d’anarchiste à Bruxelles. Après avoir fouillé les lieux pendant environ trois heures, ils ont saisi du matériel informatique (ordinateur, disques durs, clés usb, téléphones, caméras), de l’outillage et des écrits anarchistes. Aucune personne présente n’a été arrêtée. Les perquisitions sont à l’initiative de la justice allemande en lien avec l’incarcération d’un anarchiste en Suisse.

L’Université de Gand (UGent) a décidé de faire cesser l’occupation par plus de 300 activistes pro-palestiniens de l’un de ses bâtiments et des alentours du rectorat. Sur demande de l’université, la police est intervenue pour faire sortir les manifestants du bâtiment mais ceux-ci ont refusé de coopérer. Une dizaine d’entre eux ont été interpellés. Plusieurs centaines d’étudiants et autres militants occupent depuis le 6 mai le bâtiment UFO à Gand et demandent à l’université de rompre tous ses liens académiques avec Israël. L’UGent entretient une vingtaine de collaborations avec des universités et des instituts de recherche israéliens. Auparavant, l’Université de Gand avait mis un terme à trois collaborations avec des institutions impliquées dans le conflit en Israël, sous la pression des activistes. Mais le boycott académique général auquel appellent les manifestants ne s’est pas concrétisé.

L’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) va devenir le régulateur européen de la messagerie Telegram. L’application est dans le viseur de la Commission européenne depuis l’introduction de son règlement sur les services numériques (DSA). Développée en 2013 par deux frères russes, Telegram revendique près de 900 millions d’utilisateurs dans le monde. L’application ne modère que très peu ses contenus et est connue pour ne pas beaucoup coopérer avec les autorités. En vertu du DSA, elle se fait représenter en Europe par la société belge EDSR. C’est pourquoi il revient à l’IBPT de faire figure d’autorité pour Telegram.