24 février, validé par le collège communal, la zone de police de Liège aura accès aux caméras placées sur le parcours du tram. Les forces de l’ordre pourront visionner les images enregistrées par les quelques 140 installations présentes entre Coronmeuse, Droixhe et Sclessin. Selon la majorité liégeoise PS-MR-Les Engagés, l’accès à ces caméras pour les services de police présente un intérêt pour tous les faits à caractère judiciaire ou d’ordre public. Déjà installées, elles sont actuellement testées dans le cadre de la marche à blanc du tram. Des exercices grandeur nature seront menés dans les semaines à venir pour former la police, les pompiers et les services médicaux, le personnel du TEC en cas d’intervention.

Le nouveau gouvernement fédéral souhaite mettre en place un service militaire d’un an sur la base du volontariat, un changement de paradigme dans le pays. L’expérimentation pourrait débuter « dès que possible », selon le ministre de La Défense Théo Francken. Depuis 1994 et la suppression du service militaire obligatoire, personne n’était revenu sur cette décision en Belgique. Le but de ce service militaire « allégé », d’une durée d’un an et destiné aux femmes et hommes de 18/25 ans, est de former des troupes capables d’évoluer au sein de réserves de défense territoriales et de pouvoir prêter mains forte aux militaires professionnels en cas de besoin. Le nouveau ministre de La Défense  écrira une lettre à tous les hommes et femmes de 18 ans les invitant à venir servir un an sous les drapeaux. 

Le gouvernement veut augmenter le nombre de caméras de reconnaissance des plaques d’immatriculation (caméras ANPR, soit Automatic Number Plate Recognition) sous le prétexte de lutter contre « le banditisme lié au trafic de stupéfiants » à Bruxelles. Ces caméras permettent de lire toutes les plaques d’immatriculation dans un flux de circulation et de les comparer à des banques de données en temps en réel, quelque 300 caméras sont déjà utilisées par la police à Bruxelles. Augmenter ces caméras est une annonce faite par le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) lors d’une réunion d’urgence ce lundi.

En décembre dernier, l’autorité flamande de protection des données a souligné le risque pour la vie privée lié à l’utilisation de ce type de caméras, « cela peut révéler des informations personnelles sensibles: les convictions religieuses ou politiques d’une personne, la fréquentation de certains quartiers », « un agent de police peut observer quelqu’un quelque part, mais installer un réseau entier va bien plus loin ». Le renforcement des moyens policiers fédéraux dans la zone de Bruxelles Midi, décidé il y a quelques jours, sera maintenu, le ministre a dit vouloir se concentrer sur les « nouvelles technologies ».

Soixante-cinq policiers ont travaillé sous couverture l’an dernier. Le recours à des agents infiltrés est strictement encadré et n’est possible que pour des délits graves. Les demandes sont examinées par des commissions spéciales et font l’objet d’une surveillance étroite. Le nombre d’opérations d’infiltrations est par ailleurs plus élevé que les années précédentes sans que le phénomène ne soit expliqué. Ce chiffre pourrait être plus élevé en raison de la demande accrue d’enquêteurs étrangers. Une autre explication réside dans les « bons résultats de l’équipe d’infiltration », ce qui entraîne une demande plus élevée.

Lors d’une première grande manifestation organisée le 13 janvier et rassemblant plus de 30.000 personnes, les syndicats avaient annoncés le début d’une série d’actions pour le 13 de chaque mois. Ce jeudi 13 février, une manifestation nationale était organisée à Bruxelles soutenue par une grève dans tous les secteurs du pays. Près de  100.000 personnes auraient participé à la manifestation selon les syndicats, 60.000 selon la police. Cette manifestation se tient alors que le nouveau gouvernement est en place depuis 10 jours seulement, mise en place après 239 jours de négociations.

Lors de la manifestation, un cortège s’est rendu devant le siège du parti « Les engagés », qui participe à la coalition du nouveau gouvernement. Les manifestants ne pourront atteindre le bâtiment, protégé par un cordon de police. Ils seront dispersés à coup de matraque et de spray au poivre. Dans la suite du trajet, un grand nombre de manifestants se sont arrêtés devant le siège du parti « Mouvement Réformateur », qui participe également à la coalisation gouvernementale. Des manifestants syndicalistes et des manifestants antifascistes tiendront leur position un long moment malgré la présence de la police, l’arrivé de deux canons à eau et l’utilisation de gaz lacrymogène. Des arrestations ont également eu lieu en fin de manifestation.

Edit: La police annonce un total de 17 arrestations

Le nouveau gouvernement fédéral veut recourir plus régulièrement aux militaires pour des missions de surveillance statique afin de pouvoir déployer plus de policiers dans les rues. Le ministre Quintin a discuté du déploiement du personnel militaire avec son collègue de la Défense, Theo Francken (N-VA). On parle ici de la surveillance des ambassades ou des centrales nucléaires, par exemple. Dès lors que cette surveillance serait assurée par l’armée, davantage d’agents de police pourraient être déployés dans les rues. Le ministre a fait ces déclarations en réponse aux scènes de coups de feu des derniers jours à Bruxelles. Des policiers supplémentaires ont été envoyés dans les rues à cette fin.

Le 15 novembre 2024, le tribunal d’application des peines de Paris ordonnait la libération de Georges Abdallah, détenu depuis maintenant plus de 40 ans. Le parquet antiterroriste a immédiatement fait appel et une audience s’est tenue le 20 décembre. La décision sera rendue ce 20 février 2025. Dans le cadre de la campagne internationale pour libération du camarade, nous vous invitons à une projection du film « Fedayin, le combat de Georges Abdallah ». Ce documentaire, sorti en 2021 et produit par le Collectif Vacarme(s) retrace l’histoire de ce militant communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 pour son engagement en faveur de la Palestine. La projection se déroulera ce dimanche 9 février à 16h au Local Sacco et Vanzetti (54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles).

De nouvelles caméras de vidéo-surveillance feront leur apparition en Belgique, elles seront équipées de système d’intelligence artificielle à reconnaissance faciale. Une fois placées dans l’espace public, elles seront employées à des fins répressives, elles auront la capacité d’analyser les différentes données du visage d’une personne pour l’identifier. Transformées en données biométriques, les systèmes utiliseront des algorithmes permettant d’identification de ces personnes. La mise en place de ces caméras dans les rues de Bruxelles se fera au moment où l’Europe se dotera d’une législation sur l’intelligence artificielle.

Alors que la reconnaissance faciale en direct était interdite, de nombreuses exemptions ont été faites, utilisée plusieurs fois à l’aéroport de Zaventem, une septantaine de fois lors de la réunion Europol en 2020 et cinq zones de police flamandes affirmaient utiliser tréquemment la reconnaissance faciale en 2021. Désormais, celle-ci sera permise sous le prétexte de « lutter contre le terrorisme », pour la recherche de victimes dans des dossiers de disparition/ enlèvement d’enfants, contre la traite d’êtres humains et l’exploitation sexuelle.

La reconnaissance faciale pose problème lorsqu’il s’agit de reconnaitre des personnes non-blanches, des erreurs de données biometriques sont plus récurrentes pour ces personnes, cela pourrait donc renforcer les tendances racistes et inégalitaires. Elle a aussi pour vocation de suivre les trajectoires des personnes exilées au sein de l’espace européen. Dès l’âge de 6 ans, toutes personnes qui entrent sur le territoire européen est dans l’obligation d’entrer une image faciale dans le fichier « Eurodac » afin d’être intégré à la base de données biométriques européennes consultable par les états membres et par la police.

Malgré l’opposition des 19 bourgmestres de la région capitale (voir notre article) et celle du nouveau procureur du Roi de Bruxelles, le prochain gouvernement fera fusionner les six zones de police bruxelloises en une zone unifiée et dotée d’un commandement unique. Ailleurs dans le pays, l’accord vise à encourager les administrations locales à procéder à des mouvements de fusion. Les gouverneurs des provinces seront mandatés pour lancer ce chantier dans les zones où les économies d’échelle sont nécessaires. L’accord annonce un « financement plus élevé, plus flexible et plus transparent » pour les polices locales, en révisant le mécanisme actuel de financement, la norme KUL (une combinaison de 14 critères impactant 30 % des financements, qui défavorise les grands centres urbains). L’objectif est de doter chaque zone de police locale de moyens « lui permettant d’offrir des services de police de base équivalents et adéquats ». Le nouveau gouvernement veut « une grande unité de vision et de leadership en ce qui concerne la politique de police et de sécurité dans la capitale du pays ». Quand on voit à quel point les grandes zones de police, à commencer par la zone midi, sont des usines à gaz échappant par la force de l’inertie à toute vraie direction politique, tout vrai contrôle ou toute vraie réforme stratégique, on peut imaginer la pétaudière que sera cette super-police bruxelloise.

Dans la nuit du 26 au 27 janvier, les locaux de Easier (collaboration entre IER et Automatic Systems) à Wavre ont été attaqués. La porte du bâtiment a été forcée, les machines et les ordinateurs saccagés, les vitres brisées, l’intérieur recouvert de peinture et les façades taguées. Easier appartient au groupement d’entreprises Blue systems, spécialisé dans les voitures intelligentes, dans les bus électriques, dans les portiques anti-fraudeurs, les portiques biométriques d’aéroport, les portiques de péages. L’action a été menée dans le cadre de «Désarmer Bolloré», campagne d’actions contre l’empire Bolloré lancée par une centaine d’organisations faisant suite à l’offensive de propagande d’extrême droite financée par le milliardaire Vincent Bolloré.
Lien pour le en savoir plus: https://desarmerbollore.net/news/wavre-belgique-desarmement-de-l-entreprise-bollore-easier