Récemment, des actions ont eu lieu dénonçant le projet de dissolution du réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun par le gouvernement Arizona et son ministre de l’Intérieur et membre du MR Bernard Quintin (voir notre article). Le mardi 19 août, plusieurs comptes sur les réseaux sociaux ont publié des photos de tags sur la façade du MR à Bruxelles dénonçant ce projet et le soutien du parti de droite au génocide en cours à Gaza comme « MR = génocidaires » ou encore « Contre la dissolution – Soutien à Samidoun ». Parallèlement, un immense tag « Bxl is Samidoun » (Bruxelles est Samidoun) est apparu sur l’autoroute reliant Bruxelles à Paris.

Anas Hmam est un militant anarchiste, engagé dans les luttes contre le colonialisme et le racisme, en particulier pour la cause palestinienne, à Bruxelles. Il est actuellement détenu dans un centre fermé pour sans-papiers en Belgique depuis près d’un mois et demi. Il est menacé d’être expulsé vers le Maroc, où il risque d’être arrêté en raison de son engagement politique anarchiste. D’abord emprisonné au centre fermé de Bruges, il a été transféré le 16 août dernier au centre fermé 127bis afin de l’isoler du mouvement de révolte qui a eu lieu la semaine dernière dont il est accusé d’être un des « leaders ».

Selon un recent rapport, la police belge supprime ou corrige trop rarement des informations inexactes ou dépassées qu’elle conserve souvent au-delà des délais légaux. En 2024, 565 personnes ont sollicité l’Organe de contrôle de l’information policière pour effacer ou corriger des informations les concernant. Une fois sur six, il s’est avéré que la police conservait ces données au-delà des délais légaux. Par ailleurs, l’organe de contrôle a considéré que dans moins de 20% des cas, les données pouvaient être conservées telles quelles tant les inexactitudes sont nombreuses. Depuis 2014, la législation européenne et belge impose que ces données ne sont pas conservées indéfiniment.

Environ 110 000 personnes se sont rendues à Anvers samedi après-midi pour participer à la Pride Parade. L’organisation a dénombré 160 000 personnes, en tenant compte des spectateurs présents le long du parcours. 18 antifascistes ont été arrêtées au début du défilé. Avant le départ de la parade, des contre-manifestants membres et sympathisants de Voorpost (une organisation d’extrême-droite) se sont tenus le long de la Pride. Tolérée par la police anversoise, des manifestant·es antifascistes ont tenté de les éloignés. Les forces de l’ordre sont intervenus directement, arrêtant 18 militant.es. Iels seront relâchés quelques heures plus tard. 

Sous le coup d’une procédure de révision de sa protection internationale, Mohammed Khatib est un réfugié palestinien arrivé en Belgique il y a quinze ans et le coordinateur européen de Samidoun, un réseau international de soutien aux prisonniers palestiniens dans le viseur du gouvernement belge qui voudrait dissoudre cette organisation (voir notre article). Mohammed Khatib était sous le coup d’une procédure du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides. Au printemps 2024, l’ancienne secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Nicole De Moor (CD&V) avait demandé une révision de son statut de réfugié, sur base d’un fichage à l’Ocam. Ce mercredi 6 août, Mohammed a appris que sa protection internationale lui avait été retirée, il dénonce une décision « basée sur ses opinions politiques ». Né dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban, il avait obtenu l’asile en Belgique en 2015. Mohammed Khatib entend faire appel auprès du Conseil du contentieux des étrangers, ce qui suspend la décision.

12.954 personnes pour 11.040 places, dont 206 qui dorment sur des matelas par terre, c’est le nombre de personnes détenues en Belgique. La prison de Haren devait accueillir tous les détenus des prisons de Forest et de Saint-Gilles. Mais à cause de la surpopulation carcérale, Saint-Gilles est restée ouverte. Aujourd’hui, 515 détenus y sont incarcérés. Selon son directeur, l’administration pénitentiaire envisage de rouvrir une aile, l’aile D pour y accueillir 100 détenus supplémentaires. En cas de réouverture de l’aide D, des travaux de mise en conformité de l’électricité et des réparations multiples de mises en sécurité devront être effectués. Le ministère de la Justice envisage l’installation d’unités modulaires dans certaines prisons ou encore la construction de trois nouvelles prisons à Leopoldsburg, Verviers et Paifve.

La Ville de Gand utilise des technologies de surveillance de trois entreprises israéliennes, malgré sa propre politique de boycott à l’encontre des fournisseurs impliqués dans l’occupation des territoires palestiniens Les technologies de Cellebrite, BriefCam et Radwin sont ainsi utilisées par la police gantoise, le service de l’environnement et le service mobilité. Bien que le boycott soit entré en vigueur le 28 mars 2024, le conseil communal a, le même jour, approuvé le renouvellement d’une licence avec Cellebrite. Les contrats avec BriefCam et Radwin ont également été reconduits en janvier 2025.

L’utilisation de Cellebrite s’effectue dans le cadre d’un contrat avec la zone de police d’Anvers et les contrats avec BriefCam et Radwin s’inscrivent dans un accord-cadre avec une entreprise belge. Gand aurait déjà dépensé plus de 1,18 million d’euros pour les trois entreprises depuis le début des contrats. Il a été révélé précédemment que la ville d’Anvers avait également acheté des technologies auprès de fournisseurs israéliens. Depuis 2021, plus de 2 millions d’euros ont été investis dans des équipements de surveillance similaires.

Ce jeudi 24 juillet 2025, la commission de l’Intérieur s’est réunie pour discuter de l’accord conclu entre les partis de la coalition Arizona lors du KERN (conseil des ministres restreint) du 21 juillet. Le Premier ministre, Bart De Wever, est notamment revenu sur le projet de loi porté par Bernard Quintin visant la dissolution d’organisations radicales (voir notre article).

Voici ce qu’il a déclaré : « Des organisations telles que Samidoun glorifient les groupes terroristes et leurs atrocités, tout en prenant soin de ne jamais se rendre coupables d’une incitation explicite à la violence. Elles exploitent nos libertés fondamentales pour diffuser des comportements inacceptables, sans nécessairement commettre d’infractions pénales. Nous voulons mettre un terme aux activités de ces organisations, quelle que soit leur forme juridique. […] Il s’agit d’empêcher la diffusion de leurs idées extrémistes. Le projet de loi ne sanctionne ni les opinions ni les idées, aussi controversées soient-elles, mais uniquement les comportements concrets portant atteinte à la sécurité nationale et à l’ordre démocratique et constitutionnel. »

Lors de cette intervention, d’autres éléments du projet de loi ont été précisés. La mesure de dissolution prendra la forme d’un arrêté de dissolution administrative, susceptible de recours devant le Conseil d’État, seule juridiction compétente en matière de contentieux des actes administratifs en Belgique. Le texte prévoit explicitement que les partis politiques et les cultes reconnus par l’État ne pourront faire l’objet d’une telle dissolution. Ce projet de loi va plus loin que les propositions antérieures, notamment celle portée par Denis Ducarme, qui avait dû restreindre sa portée en excluant les associations de fait et les partis politiques du champ d’application, à la suite d’un avis du Conseil d’État. Celui-ci avait en effet estimé que la version initiale constituait une atteinte disproportionnée aux libertés fondamentales.

Fatou (nom d’emprunt), une Bruxelloise présente en marge du défilé de la Fête nationale, s’est vue sommée de retirer son foulard palestinien. Après qu’elle ait refusé, son identité a été contrôlée durant près de dix minutes. Les faits se sont déroulés alors que démarrait le défilé et que diverses activités se tenaient dans le parc Royal. Fatou tente de s’éloigner de la foule, c’est à ce moment-là qu’elle est interpellée par une policière en civil qui lui demande de retirer son keffieh et sans qu’une justification valable lui soit donnée. Pour toute réponse à sa question « Pourquoi ? », il lui sera répondu : « Parce que c’est comme ça ».

Fatou se met alors à filmer la policière de la zone de police Polbru qui l’interpelle, un échange commence. Fatou cède sa carte d’identité, elle a été photographiée sans son consentement, en cachette, touchée sans avertissement, sa carte d’identité concernée durant 10 minutes. Elle a ensuite interpellée les personnes aux alentours pour leur demander de bien vouloir filmer si les choses devaient dégénérer. Elle finit par récupérer son document, après l’avoir demandé à plusieurs reprises.

Deux jours plus tard, la Bruxelloise se dit encore effarée par les événements. « Je semblais gérer sur place mais je suis très choquée et ne peux m’empêcher de penser que c’est peut être cela qui attend toutes les femmes courageuses qui osent marcher dans l’espace publique, en foulard ou en solidarité avec les plus opprimés. Je suis femme, je suis noire, j’avais un foulard et je soutiens la Palestine »,

La vidéo ici

La Journée internationale de solidarité avec les prisonniers antifascistes a lieu le 25 juillet. Elle a vu le jour en 2014 en solidarité avec un Australien purgeant une peine de 20 ans en Bulgarie pour avoir défendu deux hommes roms d’une attaque de fascistes (voir ici). Le 25 juillet est donc l’occasion de multiplier les initiatives solidaires. Tenez-en Antifa International informée! En savoir plus

Hier à Bruxelles, des membres de l’Action antifasciste Bruxelles et du Secours Rouge ont accroché une banderole « FREE MAJA » juste face au bureau de l’ambassadeur d’Allemagne.