Deux cents manifestant-es s’étaient rassemblés ce samedi à Vertou, près de Nantes, pour marcher vers la salle qui devait accueillir le député RN Sébastien Chenu. L’endroit avait été recouvert de slogans antifascistes la veille. A peine une minute après le début de la marche, les CRS ont chargé, matraqué et gazé. Trois personnes ont été blessées dont une à la tête dès les premières minutes. Les trois banderoles du cortège ont été saisies. Malgré un rapport de force très déséquilibré, le cortège, survolé par un héllicoptère de la gendarmerie, est passé par les champs et les petites rues, et tentera d’atteindre la salle, montant des barricades enflammées en chemin jusqu’à 20h. Au total, 10 personnes ont été arrêtées. Huit d’entre elles sont sorties libres et sans poursuites de la gendarmerie. Deux étaient toujours en garde à vue hier lundi, dans l’optique d’un probable défèrement.

 

André Olivier, 81 ans, ancien militant d’Action directe à Lyon, bénéficie depuis le 14 octobre, d’une libération conditionnelle sous surveillance électronique assortie de plusieurs obligations : interdiction de port d’arme, de rencontrer toute personne condamnée pour « terrorisme », interdiction de publication et de déclaration publique. L’ancien professeur de français s’est toujours refusé à demander une remise en liberté et ce par opposition au système judiciaire.

Le 29 juin 1989, la cour d’assises spéciale du Rhône l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 18 ans. Cette condamnation était liée à une série de braquages et d’actions armées menés pour la lutte anticapitaliste et anticolonialiste.

Deux personnes ont été interpellées vendredi 25 octobre à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Elles sont soupçonnées d’avoir participé à une action d’Extinction Rébellion sur le siège de TotalEnergies dans le quartier de La Défense à Paris. Plusieurs activistes ont aspergé de peinture les portes d’entrée du siège et ont cassé plusieurs vitres munis de marteaux et de pics à glace. Une affiche a été posée sur l’une des portes du siège de TotalEnergies, où on pouvait lire : « En cas de crise sociale, briser la glace contre les criminels climatiques. En fin d’action, une banderole à été déployée portant le slogan « Nos vies valent plus que vos profits ».

 

 

La Cour de cassation a invalidé ce mardi la détention dans l’Hexagone de Christian Tein, militant indépendantiste kanak. Elle ordonne que la décision soit réexaminée mais ne se prononce pas sur sa remise en liberté. Le cas de Christian Tein, actuellement incarcéré à Mulhouse, ainsi que celui de Steve Unë, vont être à nouveau étudié par une Cour d’appel. Au total, cinq personnes, toutes membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), organisation accusée par le gouvernement d’être derrière les affrontements qui ont ravagé depuis mai la Kanaky, faisant 13 morts et des dégâts estimés à plus de deux milliards d’euros ( voir article ici ), s’étaient pourvues en cassation pour contester leur détention en France. Les pourvois de Dimitri Quenegei, Guillaume Vama et Erwan Waetheane ont été rejetés.

La France a déclaré ce vendredi qu’elle prolongeait provisoirement le contrôle à ses frontières. Une mesure applicable dès novembre prochain jusqu’au mois d’avril 2025. La mesure concernera les frontières avec le Grand-Duché du Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne et l’Italie. Cette décision en accord avec la Commission Européenne a pour but de lutter contre l’immigration illégale, de renforcer la sécurité du pays.

La France n’est pas le premier pays de l’UE à rétablir de telles mesures, l’Allemagne et les Pays-Bas ont ré-instauré les contrôles aux frontières au mois de septembre ( voir article ici ), la Norvège, qui ne fait pas partie de l’UE, mais appliquait une politique d’ouverture similaire a fait de même. En outre, la Pologne envisage de suspendre le droit d’asile.

Le LRPPN, cest le logiciel de rédaction des procédures de la police nationale française. Créé dans les années 90, il n’a cessé d’accumuler les rustines au fil des réformes, sans jamais connaître la refonte profonde dont il aurait besoin. Obsolète, bogué, compliqué, lent et instable, il faut parfois jusqu’à 30 minutes pour l’ouvrir. Et les fréquents plantages obligent les policiers à recommencer de zéro le procès-verbal. De plus, ce logiciel n’est plus adapté aux évolutions de la procédure pénale. De nouvelles mentions obligatoires, de nouveaux droits pour les suspects sont venus s’ajouter au fil des années. Sauf que le LRPPN, lui, n’a pas suivi. Les policiers n’ont pas d’autre choix que de bidouiller, en ajoutant des mentions manuscrites sur les PV informatiques, ce qui est source de nombreux vices de procédure faisant annuler des gardes à vue.

Le ministère de l’Intérieur a bien prévu de remplacer le LRPPN obsolète. Baptisé LPJN (Logiciel de Procédure Judiciaire Numérique), il devrait être plus moderne, ergonomique et interopérable avec les autres outils numériques de la Justice. Mais ce projet ne devrait pas voir le jour avant 2027-2028 au mieux – ou plutôt au pire. En attendant, les policiers pestent et font des memes:

 

Cinq militants de la CGT ont été jugés ce mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel de Bourges pour dégradations et entrave à la circulation lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en mars 2023. Seul l’un d’eux a été condamné, il devra s’acquitter d’une amende de 300 € avec sursis et à 2.300 € de dommages et intérêts, les quatre autres ont été relaxés de toutes les accusations.

Lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Saint-Florent-sur-Cher, les militants avaient allumé des palettes et des pneus sur un rond-point, un geste qui avait endommagé la chaussée de la RN151, le goudron avait fondu à un endroit. La Direction interdépartementale des routes Centre Ouest (la DIRCO) avait porté plainte. La CGT dénonce un acharnement contre des faits militants, elle a vivement critiqué ce jugement, le syndicat envisage de faire appel.

Hier samedi, à Lerm-et-Musset (Gironde), sur le tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse, plus de 1 000 personnes se sont rassemblées pour dénoncer le projet d’autoroute ferroviaire qui couperait le territoire en deux. Sur ordre de la préfecture, la gendarmerie s’était déployée pour éviter que le campement ne se transforme en ZAD. Un fourgon de la gendarmerie a été attaqué par une cinquantaine de manifestants cagoulés. Le véhicule à essayer de partir mais il s’est enlisé et les quatre gendarmes l’ont abandonné et se sont encourus, laissant les manifestant le piller, le dévaster et le taguer (« ACAB », « on s’est servit merci » et « ça c’est pour l’hélico » : l’hélicoptère des gendarmes avaient effectué des vols à basse altitude sur le camp au milieu de la nuit – il avait d’ailleurs essuyé des tirs d’engins pyrotechniques). Voir une vidéo

 

Lundi 07 octobre, le maire de Mandelieu-la-Napoule (du parti Les Républicains) a pris un arrêté interdisant « tous les drapeaux en lien avec le conflit israélo-palestinien ». Le maire a cependant précisé sur les réseaux sociaux que son arrêté ne visait en réalité que les drapeaux palestiniens (et donc par extension probablement tous les drapeaux à connotation pro-palestinienne). Les contrevenants s’exposaient à une amende d’un maximum de 35 euros. Saisi en référé par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de Nice, le tribunal administratif de Nice (Alpes-Maritimes) a cependant suspendu vendredi 11 octobre cet arrêté municipal.

Manifestant palestinien à Gaza (archive)

Manifestant palestinien à Gaza (archive)

Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 octobre, des violences urbaines ont éclaté, toujours sur fond de révolte contre la vie chère, faisant 6 interpellations, un mort, 12 gendarmes et 14 policiers de la CRS8 blessés. Des magasins ont été incendié et des barricades enflammées à Case-Pilote (côte ouest) et à Schoelcher, une commune mitoyenne de Fort-de-France. Au moins trois magasins ont été incendiés sur l’île, plusieurs feux sur des parcs automobiles ont été enregistrés, 400 véhicules neufs importés en Martinique ont été détruits.

Les Gendarmes ont trouvé un homme blessé par balle alors qu’ils intervenaient contre le pillage d’un centre commercial au Robert (est ). Un Bâtiment municipal, servant de poste avancé à la toute nouvelle brigade territoriale mobile basée dans la commune a été incendié dans un quartier populaire de Fort-de-France, des carcasses de voitures calcinées bloquaient les ronds-points, des entrepôts sont partis en fumée, la circulation sur la rocade restait difficile, les manifestant ont lancé des pierres en direction des automobilistes voulant les contourner. À 2h00 locales (8h00 à Paris), de fortes détonations se faisaient toujours entendre à Schoelcher.

Dans la commune du Carbet (nord), quatre gendarmes ont été légèrement blessés alors qu’ils effectuaient une opération de levée de barrage. Les protestataires avaient installé celui-ci dans le cadre d’une opération « île morte » lancée par plusieurs organisations militantes et syndicales, pour notamment dénonçer  « les violences exercées par les policiers de la CRS 8″  lundi contre des militants anti-vie chère bloquant un important axe routier du Lamentin.( voir article ici )

Le préfet de Martinique a instaurer, ce jeudi, un couvre-feu de 21h00 à 5h00 locales, il a aussi interdit les manifestations et rassemblements sur l’ensemble du département d’Outre-mer jusqu’à nouvel ordre.

Edit: Huit personnes ont été interpellées après l’envahissement de la piste de l’aéroport de Fort-de-France, qui a provoqué le déroutement de trois vols vers la Guadeloupe.