Un rassemblement de soutien à Mourad et Benjamin a eu lieu hier lundi à Marseille. Ces deux délégués syndicaux CGT de l’Urssaf ont été convoqués à un entretien disciplinaire au siège de l’organisme à Marseille. Il s’agit d’un nouveau cas de répression syndicale. Le syndicat visé avait déjà assigné la direction au tribunal lorsqu’il avait estimé qu’elle entravait la liberté de circulation des délégués syndicaux. La direction les poursuits pour accès à des données confidentielles. La situation des deux délégués, qui doit encore faire l’objet d’une consultation extraordinaire du comité social et économique de l’entreprise (CSE), puis d’une validation par l’inspection du travail en cas de licenciement.

 

Ce 4 octobre, un sabotage a eu lieu, des militants anti-guerre ont incendié des câbles de chaque côtés des voies de circulation du chemin de fer au départ de Toulouse, un tag était écrit à proximité « Sabotons leurs chemins de guerre ». Dans le cadre de son programme européen de mobilité militaire, la TSI (Transatlantic Security Initiative) a produit un rapport en avril 2020, ce rapport se traduit par de nouveaux accords entre les sociétés ferroviaires et les entreprises militaires, l’objectif est d’augmenter la capacité de fret et de connexion digitale intra et extra européenne.

Cette action répond à l’appel du Salon du livre anarchiste des Balkans 2024 : « Invitation à agir contre le militarisme et le nationalisme du 1-10 octobre. Au cours de cette période, nous invitons chacun, dans sa propre localité et à sa manière, à organiser des actions contre les conditions de la guerre : nationalisme, militarisme, patriarcat, politique d’exclusion, etc. Nous appelons à des actions contre l’industrie de l’armement et le transport d’armes, contre tous les appareils militaires nationaux, les coalitions militaires multinationales et la militarisation croissante de nos sociétés. »

Audience particulièrement rapide, un homme de 65 ans a comparu pour avoir circulé dans une voiture portant un autocollant « Mort aux vaches ! », poursuivi pour « injure non publique » lors d’un contrôle par des gendarmes en mars 2023, il a été relaxé par le tribunal correctionnel de Dijon (Côte-d’Or). L’affaire a été réglée en une poignée de minutes, les militaires n’avaient pas apprécié ce message et le parquet avait décidé de poursuivre l’automobiliste jusqu’au tribunal.

L’avocat du conducteur a rappelé que « Mort aux vaches » est une ancienne expression, plus précisément, qu’il s’agit d’un message antimilitariste ou anarchiste. C’est une injure envers les forces de l’ordre, qualifiées de « vaches », que son client était suspecté d’« injure non publique » alors que l’autocollant était apposé sur sa voiture. Le tribunal a décidé de ne pas condamner le conducteur.

A la suite des jeux paralympiques, la direction de la SNCF a mené une offensive anti-syndicale importante : Vincent Pinot, membre du bureau fédéral de SUD-Rail, a écopé de 5 jours de mise à pied et Christophe Achoub, secrétaire du CSE centrale de SNCF Réseau et dirigeant de la CGT Cheminots, a lui écopé de 12 jours de mise à pied. Depuis une semaine, les deux fédérations cheminotes multiplient les coups de fil pour s’organiser face à cette offensive, avec en ligne de mire un rassemblement conjoint le 7 octobre prochain à 13h devant le siège du groupe SNCF.

Depuis le début de l’année. SUD-Rail et la CGT Cheminots ont connu, comme dans d’autres entreprises, une forte répression post réforme des retraites, avec une instrumentalisation accrue des questions dites d’éthique. Cette répression arrive d’ailleurs à un moment charnière à la SNCF entre ouverture à la concurrence pour le transport de voyageurs dans différentes régions, plan social massif au sein de FRET SNCF visant à supprimer 20% de la masse salariale ou encore les NAO (négociations annuelles obligatoires) 2024 à la fin de cette année.

 

Un étudiant membre du syndicat Solidaires à Assas, l’université parisienne, a été tabassé par des militants d’extrême droite pour avoir simplement recouvert un sticker de la Cocarde Assas (section du syndicat étudiant proche du RN) avec un autocollant antifasciste. La victime sortait des cours lorsqu’elle les a croisés devant l’université, ils distribuaient des tracts marqués du logo « Les Natifs » groupuscule héritier du mouvement interdit « Génération identitaire ». Les militants d’extrême droite l’ont fait chuter et l’ont roué de coups au visage en l’injuriant avant de s’enfuir. La victime a été évacuée par les pompiers vers l’hôpital. Le blessé s’en sort avec deux dents cassées, des points de suture et le visage tuméfié.

Quelques heures plus tard, une autre membre du syndicat était attendue par deux hommes, l’un cagoulé, l’autre arborant une croix celtique au bras, se sentant menacée, elle a dû être exfiltrée par la sécurité de la faculté. Cette dernière avait signalé à la sécurité une nouvelle distribution de tracts  d’extrême droite par deux jeunes femmes devant l’université, elles avaient quitté les lieux avant l’intervention des agents.

Le militant propalestinien Elias d’Imzalène sera jugé le 23 octobre prochain, dans l’attente, il a été placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction de paraître dans le centre de Paris et devra s’astreindre à un pointage hebdomadaire au commissariat. Cette mesure est mise en place après avoir passé 48 heures en garde à vue dans les locaux de la direction de la police judiciaire de Paris où il a été soumis à plusieurs interrogatoires, portant notamment sur son engagement en faveur de la Palestine mais également sur son idéologie religieuse.

Dans les faits, il est accusé d’avoir appelé « au soulèvement armé » lors d’une manifestation qui s’est tenue le 8 septembre dernier.  » Est-ce qu’on est prêt à mener l’intifada dans Paris ?  » avait-il scandé lors de sa prise de parole. Ses propos ont immédiatement fait l’objet d’un signalement au procureur par le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin. L’ex-ministre estimait qu’Elias d’Imzalène s’est rendu coupable de « provocation à s’armer contre l’autorité de l’Etat ou contre une partie de la population, provocation aux atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité des personnes, en l’occurrence ici les personnes de nationalité israélienne ou de confession juive, ainsi que les personnes dépositaires de l’autorité publique. »

Deux rassemblements se sont tenus mardi et mercredi soir en présence de soutiens venus dénoncer « la répression subie par ceux qui dénoncent le génocide à Gaza ». Pour rappel, de nombreux internautes, militants et figures médiatiques font l’objet de poursuites pénales en France pour leurs prises de positions en lien avec la guerre menée par Israël contre la Palestine

Des affrontements ont eu lieu en Martinique et en Guadeloupe où la colère contre la vie chère ne cesse de monter depuis le 18 septembre ( voir article ici ) , des mesures ont été prises par les autorités, elles sont renforcées ou étendues à de nouveaux secteurs.

En Martinique: le couvre-feu partiel avait été instauré depuis le 18 septembre, celui-ci devient général depuis lundi 23 septembre de 21h30 à 5h du matin jusqu’au 26 septembre. L’interdiction de vente d’essence aux particuliers ou d’achat et de vente de produits explosifs resteront en vigueur jusqu’au 30 septembre à 18h. Une compagnie de CRS ( Compagnie Républicaine de Sécurité ) a été déployée, cette dernière est spécialisée dans le rétablissement et le maintien de l’ordre et dans la lutte contre les violences urbaines. La décision de faire intervenir la CRS 8 en Martinique n’avait plus été prise depuis 65 ans, lors des émeutes meurtrières de 1959 où trois jeunes avaient perdu la vie durant trois jours de protestation.

En Guadeloupe: lundi 23 septembre mise en place d’un couvre-feu pour les mineurs dans les secteurs des communes de Pointe-à-Pitre, des Abymes, du Gosier et de Sainte-Rose. Les quartiers concernés par ce couvre-feu sont les secteurs de la Boucan et Bébel à Sainte Rose, les quartiers Poucet et Marie-Gaillard au Gosier, les quartiers Lauricisque et Changy à Pointe-à-Pitre et le quartier Boisripeaux aux Abymes. Les mineurs ont l’interdiction de circuler sans être accompagnés d’un adulte référent entre 22h et 5h du matin jusqu’au 28 septembre.

Telegram, cette application qui sert à de nombreux réseaux de solidarité et de luttes, plateforme permettant de contourner les censures des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, collaborera avec la justice, ceci fait suite à l’arrestation de Pavel Durov par les autorités françaises (voir ici). L’entreprise a annonce ce lundi 23 septembre qu’elle partagera les adresses IP et les numéros de téléphone avec les autorités, cette pratique encouragée par le DSA (Digital Service Act) s’applique à toutes les plateformes en ligne depuis février 2024 dans l’Union Européenne.

La messagerie Telegram créer en 2013 s’était engagée à ne pas diffuser d’informations sur ses utilisateurs. Cette application permet notamment de créer des canaux de diffusions et d’échanger en groupe public ou privé. La décision de Pavel Durov de se plier à la pression de la justice française pourrait faire jurisprudence. Depuis des mois, les autorités françaises s’attaquent aux moyens d’expression en ligne (voir ici). Après Telegram, Signal est aussi dans le viseur du DSA qui souhaite faire interdire le chiffrement de bout-en-bout, pratique sur laquelle repose cette messagerie qui empêche les autorités d’avoir accès au contenu des messages.

Des six condamnations de 6 à 9 mois de sursis et de 9 et 12 mois ferme, du procès pour « association de malfaiteurs » de Bure, en première instance, début juin 2021 (photo), il ne restait déjà plus à l’issue l’audience devant la cour d’appel de Nancy de novembre 2022, que trois condamnations à 4 mois de prison avec sursis, sur les seuls motifs d’attroupement sans arme après les sommations et d’organisation de manifestation non autorisée. Les condamnés s’étaient pourvus en cassasstion. Ce 11 septembre de la Cour de Cassation a cassé l’arrêt de la Cour d’appel de Nancy, invoque l’absence d’examen par cette dernière de la proportionnalité de l’ingérence que constituait leur incrimination au regard des droits fondamentaux que sont les libertés de s’exprimer et de communiquer librement ses opinions.

La question de la proportionalité se pose quand on sait que l’instruction de 24000 pages pour en association de malfaiteurs alignait jusqu’à 8 chefs d’accusation initiaux pour lesquels les peines encourues sont de 5 à 10 années d’emprisonnement. Cela après deux années et demie d’instruction assorties de contrôles judiciaires d’interdictions d’entrer en contact et de territoire pour une dizaine de personnes, une procédure qui aura mobilisé des centaines de gendarmes, des dizaines d’enquêteurs, qui aura coûté plus d’un millions d’euros et une surenchère dans les moyens de surveillance… (lien)

 

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Samedi matin, 12 canoës ont bloqué l’accès au port de navires de croisière de Marseille pour dénoncer la pollution causée par les mastodontes de la mer. Trois navires de croisière, un ferry ont dû attendre en mer en raison d’une action des activistes d’Extinction Rébellion et des membres du collectif Stop croisières. Vers 7 heures du matin, le navire AIDAstella a dû faire demi-tour, les canoës s’étant positionnés à l’entrée de la rade nord, l’empêchant d’entrer dans le port. Ce navire d’une capacité de deux mille personnes devait faire escale dans la deuxième ville de France. Deux autres navires de croisière, le MSC World Europa, sixième plus gros paquebot au monde avec plus de 2 600 cabines, six mille passagers, treize restaurants, un centre commercial et le Costa Smeralda devaient aussi accoster, ils ont dû patienter au large. Un ferry venant de Corse a dû aussi attendre.

Sur les canoës gonflables, alignés, une vingtaine d’activistes équipés de gilets de sauvetage avaient déployé des banderoles comme « ça sent le gaz » ou « on est très en colère contre MSC Croisières ». Stop croisières dénonce la pollution de l’air causé par ces navires, véritables villes sur l’eau, avec un impact négatif sur la santé des populations et la biodiversité marine. Le collectif pointe aussi les conditions de travail à bord. L’action s’est terminée vers 9h30, les 21 écologistes ont été délogés et arrêtés par la gendarmerie maritime.

En 2022, le port de Marseille a accueilli 1,5 million de croisiéristes, 2,5 million en 2023. L’hostilité grandit en Europe face à l’industrie des croisières, source de revenus pour les villes escales mais jugée nuisible à la santé des riverains et à l’environnement par son gigantisme. Ces dernières années, Venise ou Amsterdam ont interdit leur centre-ville aux géants des mers. Selon une étude de l’ONG Transport et Environnement, les bateaux de croisière naviguant dans les eaux européennes en 2022 ont émis plus de 8 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent de 50 000 vols Paris-New York.