Gérald Darmanin, le nouveau patron de la justice, veut une “réforme de bon sens” qui ressemble surtout au tout-répressif. Suppression de la prison avec sursis, retour des peines planchers rebaptisées “minimales”, réduction du nombre de sanctions possibles, le but, faire simple et rapide, le résultat, réduire la marge des juges et durcir les peines. Le garde des sceaux veut quatre types de peines : prison, amende, probation, interdiction. Les travaux d’intérêt général (TIG), bracelets électroniques et autres suivis seront fondus dans une peine de “probation” censée désengorger les prisons. Darmanin refuse tout mécanisme de libération anticipée des détenus. Pas de régulation carcérale, pas de réduction de peine, des cellules modulaires et l’expulsion des étrangers emprisonnés. Il veut aussi étendre le plaider-coupable aux crimes, avec l’accord du parquet et de la victime, ce qui déboucherait vers moins de procès, moins de débat contradictoire et une justice à la chaîne. C’est un projet de justice plus dure, plus rapide qui se met en place.

Début mars, un militant pro-palestinien et membre de la LJR a été arrêté et placé en garde à vue pendant 48H dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » suite à un discours dans une manifestation. Sous contrôle judiciaire, il a été également suspendu de son travail (voir notre article). Le jeudi 15 mai, il passe en procès au tribunal correctionnel de Paris (29 avenue Porte de Clichy) où ses soutiens appellent à se rassembler dès 13H.

Suite à l’assassinat islamophobe d’Aboubacar Cissé dans une mosquée du Gard le 25 avril dernier, des marches contre l’islamophobie sont organisées dans une dizaine de villes en France le dimanche 11 mai 2025. A Toulouse, le Secours Rouge participera à la manifestation au départ de la place De Gaulle (métro Bagatelle) dès 15H.

Une section syndicale de Solidaires Informatique est créée à Solutec en janvier 2019. Les difficultés commencent dès la nomination d’un représentant. À plusieurs reprises, Solidaires Informatique a demandé à la direction une liste des adresses e-mail professionnelles des salarié·es afin de pouvoir communiquer et remplir son rôle de représentation et d’information. Cette demande s’est heurtée à un refus catégorique de l’entreprise. Depuis septembre 2022, la pression s’accentue sur les élu·es du personnel. Yanis C., délégué syndical Solidaires Informatique, est accusé d’avoir « préparé des post-its sur lesquels était inscrit son numéro de téléphone qu’il a distribué aux salariés (…) en indiquant qu’en cas de problèmes, ils pouvaient l’appeler ». Ce prétexte sert de base à 4 tentatives de licenciement. Le 20 novembre 2023, Solutec porte plainte, l’entreprise reproche à Solidaires Informatique l’envoi d’un mail aux salarié·es dans le cadre des élections professionnelles fin 2023.

Le 8 août 2024, à 8h du matin, Yanis C. est interpellé chez ses parents par 8 policiers avec armes et gilets pare-balles, mis en garde à vue, son domicile est perquisitionné, les données de son ordinateur et téléphone contrôlées. Il a été interrogé durant plusieurs heures avant d’être libéré en fin de journée. Solutec s’entête et ne veut pas clore l’affaire, le délégué syndical Solidaires Informatique est toujours inquiété et sera traduit en justice au mois de juin. Le syndicat et les salarié·es restent mobilisé·es malgré les multiples pressions. Solidaires Informatique réclame l’abandon des poursuites judiciaires et que cesse l’acharnement contre les représentants et les salarié·es de Solutec.

En soutien à Yanis C., Solidaire lance un appel à la grève le 20 juin et à un rassemblement dès 12h devant le tribunal judiciaire de Lyon avant l’audience à 14h.

Depuis avril 2025, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a autorisé l’utilisation de drones par la police pour surveiller plusieurs quartiers sensibles de Rennes à des fins de prévention et de lutte contre la délinquance organisée, et servent aussi à appuyer les opérations de police judiciaire. Cette mesure, d’abord présentée comme exceptionnelle et limitée à la période du 4 au 30 avril, vient d’être officiellement prolongée jusqu’à la fin du mois de mai. La prolongation préfigure une utilisation au quotidien des drones, puisque leur usage restait jusqu’alors cantonné à des contextes exceptionnels (événements sportifs, manifestations, opérations ponctuelles).

La Ligue des droits de l’Homme avait déposé un recours devant le tribunal administratif de Rennes, dénonçant une atteinte aux libertés fondamentales et l’absence de caractère réellement urgent ou proportionné, mais le tribunal avait rejeté la requête. La justice a cependant sanctionné un usage abusif de ces drones en acquittant, le 24 avril dcernier, sept antifascistes poursuivis pour des violences sur des militant du RN. La police avait présenté comme preuve des images d’un de ses drones, mais réalisées en dehors du périmètre où elle peut faire usage de drones. C’était donc hors cadre légal que la police avait capté les images présentées au tribunal, celui-ci avait acquitté les sept prévenus sous les applaudissements des militants venus les soutenir.

Le tribunal administratif de Paris a confirmé vendredi l’interdiction de la manifestation antifasciste et antiraciste prévue samedi dans la capitale et à laquelle devait notamment participer le collectif Urgence Palestine, comme demandé par le préfet de police de Paris. Le juge des référés a estimé que l’interdiction de la manifestation n’était «pas manifestement illégale». Un juge des référés du tribunal a en revanche suspendu les interdictions de deux autres manifestations prévues le même jour, l’une à l’appel des néo-nazis du «comité du 9 mai» et un rassemblement organisé en réaction à la première. Un rassemblement en lieu et place de la manifestation est organisé ce samedi 10 mai à 14h, place du 18 Juin 1940, à Montparnasse ! Sorties bd du Montparnasse / Rue de Rennes.

Un étudiant membre du SCUM – Syndicat de Combat Université de Montpellier est actuellement la cible d’une nouvelle procédure disciplinaire visant à le faire exclure de l’université. Il s’agit de la seconde en moins d’un an.  Lors de la première procédure, il avait été exclu de l’université et interdit d’inscription dans tout l’enseignement supérieur français pendant 3 ans suite à sa dénonciation du racisme dans son Master. Une décision annulée par le Tribunal Administratif. Cette fois-ci, il lui est reproché d’avoir accompagné une étudiante refusée en Master pour qu’elle obtienne un rendez-vous avec une responsable. Il lui est aussi reproché d’avoir critiqué les prises de position d’un enseignant élu au Conseil d’Administration.

Deux manifestants ont été interpellés lors de la manifestation du 1er mai à Lyon. Ils étaient soupçonnés d’avoir participé à la destruction d’une agence immobilière et de plusieurs affichages publicitaires. Les deux mis en cause ont été déférés devant un juge, puis écroués, en détention provisoire, à la maison d’arrêt de Corbas. Lundi 5 mai, ils ont été relâchés à cause d’un vice de procédure concernant le déferrement, mais l’un d’entre eux a été ré-arrêté puis placé en garde à vue. Après une audience devant le tribunal correctionnel, l’homme de 33 ans est libre et a été placé sous contrôle judiciaire. La prochaine audience doit se tenir le 26 juin.

Vendredi 9 mai de 17h à 21h à la Chapelle (36 rue Danielle Casanova, Toulouse), le Comité de soutien à la Palestine, Tsedek, la librairie Tapage et la friperie Hyperpop organisent un bingo contre la répression de la solidarité avec le peuple palestinien. Cette initiative propose plusieurs lots à gagner (plantes, bons, sérigraphie, livres…) et pleins de stands : librairie, vente de linogravure, atelier d’écriture aux prisonniers palestiniens, etc.

Saisi en référé, le tribunal d’Ajaccio a condamné cinq salariés pour « entrave à la liberté de travail » dans de la cadre de l’action sur le site de la poste d’Afa-Baleone. Le tribunal a décidé : « leur expulsion immédiate, et celle de toute personne bloquant l’accès à l’entrée et à la sortie de la plateforme de distribution du courrier, à l’ensemble des camions devant livrer du courrier et des colis à la plateforme, et des camions des facteurs devant sortir de l’enceinte pour effectuer leur tournée de livraison ». 1000 euros d’amende seront à payer sous forme d’astreinte par heure de non exécution de la décision. L’avocat des postiers avait montré que rien n’empêchait les non grévistes de venir prendre le courrier pour effectuer les tournées. Les salariés condamnés doivent donc retirer tables, chaises et autres palettes installés sur le parking de la plateforme de distribution de courrier (photo). La grève, qui porte sur la fin d’une mesure de compensation de 300€ à 500€ pour le surplus d’activité de livraison de colis, qui dure depuis plus de cinq semaines, se poursuit.