A l’appel de la communauté sahraouie, du Secours Rouge et des dizaines d’autres organisations, une manifestation de soutien aux prisonniers politiques sahraouis est organisée ce samedi 19 avril dès 11h au départ de Jean Jaurès à Toulouse (lire l’appel unitaire). Celle-ci est organisée dans le cadre de la Marche pour la Liberté qui s’est élancée d’Ivry le 30 mars et a pour objectif d’arriver à la prison marocaine de Kenitra en juin (voir notre article).
Les Forces Démocratiques Syriennes ont remporté sur le front de l’Euphrate une grande victoire contre les mercenaires de l’Armée « Nationale » Syrienne, – un ramassis de milices islamistes, et parfois même jihadistes, armés, payés et commandés par la Turquie. Malgré un appui aérien intensif turc, les SDF, exploitant un réseau de tunnels, a infligé de lourdes pertes à l’ANS et préservé des têtes de pont à l’ouest du fleuve (voir un article). Les pertes ont induit une démoralisation et un début de désagrégation de l’ANS.
Des négociations ont alors eu lieu avec le régime de Damas (qui a des relations étroites avec la Turquie mais qui a son propre agenda). Un cessez-le-feu a été établi (qui concerne aussi la Turquie qui a suspendu ses bombardements sur le Rojava), Le barrage de Tishreen sera démilitarisé et la ligne de fleuve devrait séparer les forces de Damas (qui prendraient la place de l’ANS devant d’évacuer la zone) des SDF (qui évacueraient la petite tête de pont à l’ouest de Tishreen). Des techniciens ont pu se mettre à l’oeuvre sur le barrage dont dépend la production d’électricité et l’alimentation de l’irrigation de la région de Deir ez-Zor. C’est le deuxième accord concret passé entre le Rojava et le nouveau pouvoir islamiste de Damas après celui concernant Alep (voir notre article).
Ahmed Manasra, âgé de 13 ans lors de son arrestation a été libéré jeudi, très affaibli physiquement et mentalement, il est libre après près de dix ans d’emprisonnement. Ahmed Manasra parle peu, placé à l’isolement strict pendant près de deux ans, le jeune homme âgé de 23 ans a développé une schizophrénie en prison selon les rapports de plusieurs médecins. Sur des vidéos rendues publiques, on peut le voir enfant, pleurer en plein interrogatoire, se taper la tête et dire qu’il ne sait pas ce qu’on lui reproche. Ahmed Manasra et son cousin Hassan avaient été filmés couteaux à la main à Jérusalem-Est occupée et annexée. Condamné à 12 ans de prison, sa peine a été réduite à neuf ans et demi. Ahmed avait 14 ans au moment de sa condamnation en 2016, ce qui faisait de lui le plus jeune Palestinien condamné par un tribunal civil israélien. Son cas met la lumière la situation des enfants détenus dans les prisons israéliennes. Les principaux motifs d’arrestation sont les jets de pierres ou la participation à des rassemblements jugés suspects. Arrêtés parfois sans charges, jugés par la justice militaire et souvent sans accès à un avocat, ces enfants sont soumis à des conditions de détention éprouvantes. Il y a trois semaines, faute de soins et de nourriture, l’un d’eux est mort en détention ( lire article ici ).
Huit militants syndicaux et des droits civiques ont comparu jeudi devant la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique de Sanandaj, dans la province du Kurdistan. Ils sont accusés de « propagande contre l’État » et de « trouble à l’ordre public ». Les accusés – Susan Razani, Seyyed Khaled Hosseini, Jamal Asadi, Farshid Abdollahi, Eghbal Shabani, Fardin Miraki, Sheys Amani et Arman Salimi – avaient été convoqués le 5 janvier devant la deuxième chambre du parquet général et révolutionnaire de Sanandaj pour leur mise en examen. Ils ont tous été libérés sous caution dans l’attente de leur procès.
L’affaire porte sur leur participation aux funérailles d’une mère dadkhah à Sanandaj, que les autorités ont citées comme preuve à l’appui des accusations portées contre eux. Parmi les accusés figure Farshid Abdollahi, père de Houman Abdollahi, tué lors du soulèvement antigouvernemental « Femmes, Vie, Liberté ». Plusieurs autres personnes, dont Razani, Hosseini, Shabani, Miraki, Amani et Asadi, sont des militants syndicaux bien connus basés à Sanandaj.
Mardi 8 avril, plusieurs militants ont été arrêtés suite à une manifestation devant l’ambassade israélienne à Amman en Jordanie pour dénoncer le génocide en cours en Palestine. Après avoir été blessés par la police, les militants de gauche Ward Nabeel Alalan et Mohammad Amer dit « Saloom » ont été placés en détention administrative sans inculpation par les forces de sécurité jordaniennes.
Une marche internationale pour la libération des prisonniers sahraouis, qui traverse actuellement des villes françaises, a fait ce jeudi 10 avril escale à Bordeaux. Il s’agit de la cinquième étape d’un petit groupe parti le 30 mars d’Ivry, elle passera par l’Espagne et devrait s’achever le 2 juin à Kenitra (Maroc), où croupissent les prisonniers politiques sahraouis condamnés à de lourdes peines de prison allant de vingt ans à la perpétuité. Des meetings et sit-in ont été organisés dans les différentes wilayas sahraouies en signe d’accompagnement et de solidarité à cette marche (photo). Ces activités se poursuivront tout au long du parcours et des étapes jusqu’au mois de juin, date prévue de l’arrivée de la marche à Kenitra. Chaque daira a choisi un des détenus et en a fait son symbole, portant sa photo lors des sit-ins, tissant des contacts avec sa famille et publiant sa biographie de lutte.
Mercredi 9 avril, les autorités israéliennes ont arrêté Raja Eghbarieh à son domicile à Umm al-Fahm ce matin. Cela fait suite à une manifestation contre le genocide à Gaza, qui s’est déroulée samedi à l’entrée de la ville. Principal leader du mouvement de la gauche palestinienne « Abna Al Balad » dans les territoires de 48, il a été arrêté et emprisonné à de nombreuses reprises ( voir article ici )
En 2024, 993 personnes ont été exécutées en Iran, dont 915 en secret et 14 prisonniers politiques. Aujourd’hui, 57 prisonniers et prisonnières politiques attendent le même sort. La plupart ont été condamnés dans des procès opaques, à huis clos, sans la présence des médias ou d’observateurs indépendants. Des aveux ont été extorqués sous la torture. Les accusés sont souvent contraints d’accepter les avocats désignés par le gouvernement et doivent souvent faire face à des accusations vagues telles que « inimitié contre Dieu » ou « actions contre la sécurité nationale ».
Nombre d’entre eux ont été arrêtés lors des manifestations nationales de 2022, au cours desquelles les peuples d’Iran ont réclamé leur liberté. Leurs conditions de détention se caractérisent par le refus de soins médicaux (alors que plusieurs prisonniers souffrent de maladies graves) et de mise en isolement prolongée. Ces 57 prisonniers politiques reflètent l’opposition à la dictature par la diversité de leur engagement politique (membres du PJAK, des Moudjahidine du Peuple, simples manifestants, etc.), ethnique (Persans, Kurdes, Baloutches, Arabes…), de genre et d’âge : Soleiman Shahbakhsh, aujourd’hui âgé de 20 ans, a été arrêté à 12 ans; Behrouz Ehsani, un père de deux enfants, est âgé de 70 ans.
Ce samedi, à l’occasion de la «Journée de l’enfant palestinien», les chiffres des enfants qui sont ou ont été détenus ont été rendus publics. 1200 enfants ont été arrêtés et incarcérés depuis le 7 octobre 2023. Selon le communiqué, les enfants détenus subissent «des actes de torture, la faim, une négligence médicale et des privations systématiques au quotidien». Ces conditions ont conduit à la mort d’un premier enfant prisonnier: Walid Ahmad, 17 ans, originaire de Silwad, au nord-est de Ramallah, il a été tué dans la prison de Megiddo. La Commission des affaires des détenus et la Société des prisonniers ont confirmé que les résultats médico-légaux ont révélé que la famine était la principale cause de son décès. Les campagnes d’arrestations visant les enfants ont atteint un niveau sans précédent. À ce jour, plus de 9.500 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, dont des femmes et plus de 350 enfants.
Dans un rapport reçu le 1er avril par l’ONG de défense des droits humains HENGAW,, le 2 mars, Mehregan Namavar, artiste et activiste kurde, a été torturée par des agents du renseignement iranien. Elle a subi de graves blessures et a été maintenue en détention durant deux semaines. Deux hommes et une femme, portant foulard et masques ont poursuivi la voiture de Namavar, ils l’ont interceptée et l’ont agressée. Après l’avoir violemment battue, ils ont confisqué son téléphone portable et l’ont emmenée. Lors de cette arrestation, Mehregan Namavar a été gravement blessée au visage, à l’œil et aux jambes. Elle a passé 16 jours en détention et payé une caution, elle a été libérée de la prison centrale de Dehdasht le lundi 18 mars.