En parallèle de son action génocidaire dans la bande de Gaza, l’armée d’occupation continue ses exactions en Cisjordanie, en coordination avec les colons. Ces attaques donnent parfois lieu à des affrontements avec la résistance. Voici une liste non-exhaustive des attaques de ces derniers jours :

Mardi 23 juillet, une milice de colons israéliens ont mené une « expédition punitive » contre des habitants de Huwara, incendiant et jetant des pierres sur des véhicules et s’attaquant à des magasins palestiniens. Le prétexte de cette attaque est que des palestiniens auraient jeté des pierres sur des voitures de colons à Yitzhar.

Le même jour, l’armée de l’air a tué 5 personnes en frappant le camp de Tulkarem dans un bombardement. Notons que le 7 juillet, les forces terrestres avaient attaqués deux fermiers dans cette ville et incendié la ferme d’Oxfam où ils travaillaient.

Également Tulkarem, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté lundi 22 juillet un jeune Palestinien revenait de l’hôpital après avoir été blessé d’une balle dans l’œil tirée par les forces d’occupation lors d’une attaque du camp le 9 juillet.

Le mercredi 24 juillet, l’armée d’occupation a pris d’assaut une zone dans le nord-est du village de Beit Dajan, à l’est de Naplouse, lançant du gaz lacrymogène et tirant à balles réelles

Un adolescent a été par une de ces balles avant d’être brièvement détenu par les soldats de l’occupation. Ces derniers ont finalement permis aux ambulanciers de le transférer à l’hôpital mais, les forces d’occupation ont décidé d’arrêter l’ambulance au point de contrôle de Beit Furik, à l’est de Naplouse et de capturer son équipage.

Hier, le jeudi 25 juillet, un Palestinien a succombé à des blessures causées par des tirs israélien dans le camp de réfugiés de Qalandiya. Trois autres ont été blessés par balles.

Les raids incessants de l’armée d’occupation mène à une multiplication des affrontements avec la résistance qui a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas près de Bethléem.

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

Hier, mercredi 24 juillet, une manifestation de plusieurs milliers de personnes s’est tenue à Washington contre la venue de Netanyahu au Congrès états-uniens et contre la complicité des États-Unis dans le génocide du peuple palestinien.

Cette manifestation a donné lieu à des affrontements lorsque les forces de l’ordre ont empêché les manifestant·es de s’approcher trop du bâtiment. Neufs personnes ont été arrêtées.

Par ailleurs, avant l’arrivée de M. Netanyahu, des activistes ont tenté de lui barrer la route vers le Capitole mais, ils ont été évacués par la police. Enfin, six personnes ont été arrêtées dans l’hémicycle après avoir tenté de perturber le discours.

Les forces de l’ordre s’attendaient à de telles protestations et avaient pour l’occasion considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole, en fermant plusieurs routes pendant la majeure partie de la semaine. Mercredi matin, des ouvriers avaient érigé une clôture métallique autour de la Maison Blanche, tandis que de hautes barrières en acier entouraient le Capitole.

Notons que des employés du Congrès ont de leur côté fait grève pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.

Les forces de l'ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu

Les forces de l’ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu

Vendredi 19 juillet, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Tunis, à l’appel de la Coordination d’action commune pour la Palestine, pour la libération de la Palestine et de Georges Abdallah.

La foule a scandé plusieurs slogans exprimant son engagement en faveur du communiste libanais et dénonçant la responsabilité politique de la France dans son maintien en détention.

Les manifestant·es ont également exprimé leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien (qui subit, en ce moment, un génocide), dénoncé la normalisation des régimes réactionnaires arabes avec l’Etat sioniste et rejeté le rôle criminel de l’impérialisme occidental. Plus d’informations sur cette manifestation ici.

Sharifeh Mohammadi a été arrêtée le 5 décembre 2023, chez elle, à Rasht, la capitale de la province de Guilan au nord-ouest de l’Iran. Militante syndicale depuis 10 ans dans un syndicat légal en Iran, s’étant opposée à la torture et aux exécutions dans les prisons du régime, le tribunal l’a condamnée à la peine de mort, qualifiant ses positions et son travail syndicale de « participation à une rébellion armée contre le régime ».

Depuis son arrestation, Sharifeh Mohammadi a subi des tortures mentales et physiques en prison. Elle a également été en isolement cellulaire pendant plus de trois mois et toute visite ou appel téléphonique ont été interdit, sauf plusieurs courts appels téléphoniques avec son fils de 12 ans. Le 11 juin 2024, son mari a également été arrêté.

En avril 2024, l’Office des Étrangers, sur instruction de la Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, demandait au Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) d’entamer une procédure en vue de retirer le statu de réfugié de Mohammed Khatib coordinateur de Samidoun (association de prisonniers politiques palestiniens).

Ce dernier a donc été convoqué, hier, le 16 juillet 2024, pour une audience devant le CGRA.

L’Office des étrangers a refusé de fournir à Mohammed et à son avocat des preuves et des documents expliquant sur quelle base il cherche à lui retirer son statut et ce, malgré de nombreuses demandes et dépôts auprès du tribunal. Au lieu de cela, le gouvernement belge a insisté sur le fait qu’il n’avait pas besoin de remettre les dossiers du bureau de la “Sureté de l’État”, créant ainsi une forme de “preuve secrète” semblable à celle utilisée pour maintenir les Palestiniens en détention administrative en Palestine occupée.

On apprend cependant dans la presse que Mohammed Khatib est considéré comme un danger pour les relations entre la Belgique et Israël. Ainsi sa dénonciation d’Israël comme un état terroriste, ses positions en faveur de la libération totale de la Palestine (de la mer au Jourdain) ou encore son soutien à la résistance (y compris armée) sont les motifs de cette répression. L’état belge cherche ainsi à criminaliser indirectement les associations auxquels il participe et les opinions politiques que celles-ci défendent.

Plusieurs organisations appellent à l’action pour le soutenir. Vous pouvez lire l’appel sur le site de Samidoun.

Belgique : Les menaces contre Mohammed Khatib se précisent

Belgique : Les menaces contre Mohammed Khatib se précisent

Samedi 13 juillet, les forces d’occupation ont bombardé intensivement le camp de déplacés d’al-Mawasi (près de Khan Younès) dans un secteur désigné par Israël comme « zone humanitaire ». Ces frappes ont tués au moins 90 personnes dont la moitié étaient des femmes et des enfants et en ont blessé 300.

Elles surviennent une semaine après l’attaque aérienne contre l’école de « al-Jaouni » de Nousseirat (au centre de la bande de Gaza), gérée par l’ONU, qui avait tué au moins 16 personnes.

Le prétexte officiel de cette attaque était d’éliminer deux dirigeants du Hamas mais, rien n’indique que cet objectif ait été atteint. Quoi qu’il en soit, ce massacre survient lors d’un moment critique des négociations pour un cessez-le-feu et pourrait indiquer une volonté du gouvernement sioniste de saboter celles-ci.

Par ailleurs, cinq Palestiniens, dont trois enfants, ont été tués le même jour par une frappe aérienne israélienne sur une maison à Deir al-Balah (centre de la bande de Gaza). De plus, au moins dix Palestiniens ont été blessés lors d’une frappe aérienne visant une maison de la rue al-Ashreen dans le camp de réfugiés de Nuseirat.

En parallèle, les forces d’occupation multiplient les raids en Cisjordanie.

Un premier raid, a été mené samedi 6 juillet au soir sur la ville de Qasra, au sud de Naplouse. Les forces d’occupation ont tiré des balles réelles et des grenades paralysantes et au gaz sur les civils. Par ailleurs, les autorités d’occupation ont forcé une famille à détruire sa propre maison dans la ville de Jabal al-Mukabir, au sud-est de la ville de Qods, prétextant une construction non autorisée.

La seconde attaque s’est déroulée le lundi 8 juillet. Des colons armés, escortés par l’armée sioniste, ont attaqué le village de Burqa à l’est de Ramallah. Les colons ont ouvert le feu sur les habitants du village, mais aucun blessé n’a été signalé. L’attaque a été repoussée mais, 20 personnes ont été brièvement détenues.

Des Palestiniens à la recherche de leurs proches dans les débris suite à une frappe israélienne contre le camp de réfugiés d’al-Mawasi (13 juillet 2024)

Des Palestiniens à la recherche de leurs proches dans les débris suite à une frappe israélienne contre le camp de réfugiés d’al-Mawasi (13 juillet 2024)

Le mardi 9 juillet, une délégation de « La Campagne nationale pour la libération du prisonnier George Abdallah » et des membres de sa famille ont rencontré le ministre libanais de la Justice, Henry Khoury. Suite à cette rencontre, le ministre de la Justice a confirmé qu’une demande sera envoyé au nouveau gouvernement français pour exiger la libération de George Abdallah, libérable depuis 1999. Cette rencontre s’est organisée suite à la déclaration du premier ministre libanais par intérim Najib Mikati qui annonçait demander aux autorités françaises la libération du plus ancien prisonnier politique d’Europe.

Vendredi 5 juillet, les forces d’occupation ont mené un raid à Jénine (Cisjordanie) commençant par une frappe d’un drone qui a tué 5 personnes. Deux personnes ont été tuée par les troupes terrestres (pour un total de 7 morts). On ignore si celles-ci faisaient partie de la résistance armée (comme le prétend les forces d’occupation) ou non. Les raids des forces d’occupation et les exactions des colons se sont multipliés depuis le 7 octobre (voir nos articles ici et ici), en parallèle du génocide dans la bande de Gaza (où l’armée israélienne a tué 38.098 personnes à ce jour).

Bulldozers de l'armée israélienne lors du raid à Jénine du vendredi 5 juillet 2024

Bulldozers de l’armée israélienne lors du raid à Jénine du vendredi 5 juillet 2024

Les forces d’occupation ont poursuivi leurs campagnes d’arrestation en Cisjordanie occupée pendant l’Aïd al-Adha dans plusieurs villes et gouvernorats. Elles ont arrêté au moins 90 citoyens de Cisjordanie occupée, dont trois femmes, ainsi que des enfants et d’anciens prisonniers, soulignant que le bilan de mercredi était le plus lourd, puisqu’il concernait au moins 35 citoyens. Les arrestations se sont concentrées dans le gouvernorat d’El Khalil, tandis que les autres arrestations ont été réparties dans la plupart des gouvernorats de Cisjordanie occupée, accompagnées de raids et d’abus généralisés, de menaces contre les détenus et leurs familles, ainsi que de vandalisme et de destruction des maisons. Le Club des prisonniers a souligné que le nombre d’arrestations en Cisjordanie occupée après le 7 octobre a atteint plus de 9280, ce qui inclut tous les segments de la société palestinienne, notant que ce nombre inclut ceux qui ont été arrêtés à leur domicile, à travers les points de contrôle militaires, ceux qui ont été forcés de se rendre sous la pression, et ceux qui ont été retenus en otage. Parallèlement à son agression contre Gaza, l’armée et les colons sionistes ont intensifié leurs attaques en Cisjordanie, depuis le 7 octobre, qui ont entraîné la mort de 533 Palestiniens et environ 5 200 blessés.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a emprisonné des milliers de Palestiniens et, faute de place dans les prisons, ils ont dû être regroupés dans des camps de concentration gérés par l’armée, dont celui de Sde Teiman. Que total, quelque 4.000 Palestiniens ont été détenus à Sde Teiman depuis le 7 octobre, quelque 1.500 d’entre eux ont été finalement libérés faute de preuve. Actuellement, un millier d’entre eux restent détenus dans le camp. Légalement, es suspects ne peuvent pas être détenus plus de 45 jours, sans aucun contrôle judiciaire. A l’issue de cette période, les détenus doivent être relâchés ou être transférés pour ceux accusés d’implication dans des « activités terroristes » vers des prisons gérées par l’administration pénitentiaire. Mais de nombreux détenus restent enfermés dans le camp au delà de ce délais.

Les témoignages d’anciens détenus mais aussi de lanceurs d’alerte israéliens relatifs au camp de Sde Teiman révèlent une politique systématique de mauvais traitements envers les prisonniers palestiniens; passage à tabac, humiliation, menottes serrées au sang 24H sur 24, etc.. Un médecin militaire a témoigné que des détenus avaient dû être amputés d’un membre à la suite de blessures causées par la manière dont ils étaient menottés. Entravé et les yeux bandés des jours durant, ils étaient nourris à la paille forcés de déféquer dans des couches. 27 détenus Sde Teiman seraient décédés de blessures ou faute de soins durant leur incarcération depuis le 7 octobre. Le nombre des témoignage et leur reprise dans les média ont amené le chef d’état-major israélien, le général Herzl Halevi, a annoncer cette semaine la création d’une commission d’enquête. On sait la politique israélienne qui consiste a ouvrir un nombre d’enquête infime par rapport aux crimes de guerre commis pour tenter préserver son image d’armée « morale », mais il est révélateur que la procureure en chef de l’armée ait révélé que la moitié des 70 enquêtes lancées par son service contre des soldats soupçonnés de mauvais traitements envers des détenus Palestiniens, concernent Sde Teiman.