La cour d’appel de Paris a décidé hier de rejeter la demande d’annulation de l’enquête antiterroriste visant le groupe de Tarnac. Les avocats de dix des inculpés avaient fait valoir de nombreuses irrégularités entachant l’enquête, pointant notamment la surveillance du domicile de Julien Coupat et le placement sur écoute début 2008 de l’épicerie de Tarnac gérée par plusieurs membres du groupe. Selon les avocats, l’annulation de ces actes irréguliers, et réalisés dans le cadre d’une enquête préliminaire aux sabotages des lignes TGV desquels sont accusés ceux de Tarnac aurait entraîné l’annulation de toute la procédure. Les avocats avaient également demandé que soient transmises à la cour de Cassation deux questions prioritaires de constitutionnalité. La cour d’appel a finalement rejeté les requêtes en nullité et a également refusé de transmettre les questions à la cour de Cassation.

Dans une opération menée dans les trois provinces du Pays-Basque (nord), en Navarre (nord) et à Barcelone (est), la police espagnole a arrêté 14 militants présumés de Segi dans la nuit de jeudi à vendredi. Segi est un mouvement de la jeunesse basque considéré comme terroriste depuis 2007 car il est suspecté d’être un des viviers de l’ETA. Selon le gouvernement espagnol, les 14 personnes arrêtées ‘tentaient de mettre sur pied une nouvelle direction’ de l’organisation après les événements de novembre 2009 au cours desquels 25 jeunes militants avaient été arrêtés. L’opération menée la nuit dernière a mobilisé 300 agents du corps de police nationale. 37 perquisitions se sont déroulées dans diverses villes, et une importante documentation et du matériel pour fabriquer des ‘engins incendiaires’ ont été saisis.

Les quatre inculpés de l’attaque du commissariat des Marolles ont été mis en liberté provisoire cet après-midi. Le repas de solidarité chez Acratia est maintenu ce soir. On ignore encore le cadre juridique de cette libération qui semble aller à l’encontre de la décision de la cour d’appel en début de semaine. Une date de procès n’a pas encore été fixée.

Les forces de sécurité ont arrêté ce matin Foren Singh Sardar, l’un des leaders le plus recherché du pays. Agissant sur base d’un tuyau filé par un de ses informateurs, la police a interpellé le guérillero à la frontière entre les district de Bankura et de Jhargram, dans le Bengale occidental. Sardar est accusé, parmi 21 autres affaires, d’être lié à l’exécution d’un officier de police en 2003 ainsi que d’un dirigeant du CPI (m) (parti « communiste » pro-gouvernemental) et de sa femme en 2006.

Comme beaucoup d’autres, la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) était bloquée depuis plusieurs jours. En raison d’un début de pénurie en carburant occasionné par ces grèves, le préfet a décidé cette nuit de dégager l’usine. Vers 3h du matin, quatre fourgons se sont stationnés devant l’entrée et les gendarmes ont noté les noms des salariés réquisitionnés. Ceux-ci ont néanmoins décidé de poursuivre leur action, soutenus par une cinquantaine de salariés grévistes arrivés en renfort. Vers 7h, un ‘cordon citoyen’ d’environ 80 personnes, habitants du quartier et militants d’autres collectifs, s’est formé pour tenter d’empêcher l’action policière. En vain, car à 9h, les gendarmes sont entrés en action, poussant les manifestants pour dégager le portail. Des affrontements ont eu lieu entre les grévistes et les forces de l’ordre. Trois manifestants ont été blessés dans cette nouvelle entrave à la grève.

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits

Le directeur de la CRPF, Vijay Kumar, s’est rendu ce mardi au Bengale occidental afin d’y rencontrer les commandants des forces locales et certains officiers de police. Il a notamment été à Lalgarh et à Midnapore, deux villes où les guérilleros maoïstes sont particulièrement présents et actifs. Son objectif est de faire un état des lieux de la coordination entre la CRPF et la police, et d’évaluer la situation sur le terrain. Sa conclusion est claire: ‘la compréhension entre toutes les forces en présence est bonne. Nous allons chercher des façons de la faire encore progresser. Les opérations contre les maoïstes vont continuer et les forces centrales resteront sur place. Si cela s’avère nécessaires, les opérations seront intensifiées.’ D’autre part, le gouvernement a annoncé aujourd’hui que des zones de plusieurs hectares allaient être attribuées à la CRPF pour qu’elle puisse bâtir un nouveau centre opérationnel dans une région plus adéquate et plus centrale que celle où il se trouve actuellement.

Un nouveau dépôt de carburant a été débloqué dans la matinée en France, mais 14 restent encore bloqués. Plus d’un quart des station-services en France ne sont plus approvisionnées en carburant. Sept autres dépôts avaient déjà été débloqués hier (photo: barrage à l’entrée du dépôt de La Pallice, contre lequel les gendarmes mobiles sont intervenus hier). La France compte 219 dépôts pétroliers dont 96 sont considérés comme prioritaires. Les 12 raffineries du pays ont reconduit jeudi la grève dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraite.

Blocage d'un dépot pétrolier en France

Blocage d’un dépot pétrolier en France

La cour d’appel de Paris se prononcera vendredi sur la demande d’annulation de l’enquête antiterroriste qui vise le groupe de Tarnac, accusé d’avoir saboté des lignes TGV en novembre 2008. Les avocats des jeunes mis en examen reprochent notamment aux policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) d’avoir filmé à partir du 15 août 2008 «en dehors de tout cadre légal» la cour intérieure et la porte d’entrée d’un immeuble parisien dans lequel vivait Julien Coupat. Or, la surveillance vidéo d’un domicile est interdite dans le cadre d’une enquête préliminaire, affirme la défense, la captation d’images ne pouvant être autorisée que par un juge d’instruction ou un juge des libertés et de la détention.

La cour d’appel devra aussi trancher la question de la validité des écoutes téléphoniques de l’épicerie de la commune de Tarnac, en Corrèze, réalisées sans autorisation préalable au premier semestre 2008. Cette épicerie a été gérée par plusieurs des mis en examen jusqu’à leur interpellation le 11 novembre 2008. Pour la défense, ces écoutes sont nulles à double titre: la requête initiale du parquet concernait les correspondances électroniques et non téléphoniques et la durée des écoutes était illégale. Opposé à l’annulation des pièces, le parquet général estime a contrario que l’autorisation donnée par un JLD se référait à tous les modes de télécommunication, sans qu’il soit besoin de les identifier spécialement, contrairement à ce qu’assure la défense.

Parallèlement à ces demandes d’annulation, la défense du groupe de Tarnac met en doute la vraisemblance d’une pièce centrale du dossier, à savoir le procès-verbal D104 qui retrace la filature de Julien Coupat et de sa compagne, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à Duisy (Seine-et Marne), sur les lieux d’un des sabotages. Les avocats estiment que ce PV «n’est pas authentique»: ils doutent de la présence des policiers sur place et demandent donc au juge d’organiser une reconstitution.

La cour d’appel qui s’est réuni hier pour statuer sur les détentions préventives des quatre personnes inculpées pour l’attaque du commissariat des Marolles a confirmé les mandats d’arrêt. Les quatre personnes détenues resteront donc en prison au moins un mois supplémentaire, jusqu’au prochain passage devant la chambre du conseil.

Voici l’adresse où peuvent être envoyés lettres et colis (bouquins journaux etc) pour les quatre inculpés:
Marchand Adeline
35 Rue de Suède, 1060 St Gilles
0485.55.23.64

Les prisonniers politiques sahraouis, Elmoujahid Meyara et Mahjoub Ailal ont été transporté jeudi en coma à l’hôpital de Tiznit (Maroc) en raison de la détérioration de leur état de santé, alors qu’un autre, Elouali Amidane a été transféré à l’hôpital de Taroudant pour la même raison.

Le premier âgé de (34 ans) souffre d’infection rénale et d’hypertension artérielle, tandis que le deuxième (25 ans) endure des problèmes digestifs et une chute de poids croissante. De son côté, Elouali Amidane souffre lui aussi d’une insuffisance rénale et nécessite des analyses. La plupart des prisonniers politiques sahraouis souffrent d’une situation critique de santé, en raison des conditions de détention inhumaines auxquelles ils sont soumis dans les prisons marocaines, dont la torture, et des effets des grèves répétées de la faim.

Prisonniers politiques saharouis

Prisonniers politiques saharouis