Ce dimanche 9 mai, la République Islamiste d’Iran a assassiné le prisonnier politique Farzad Kamangar, un activiste des droits de l’homme et professeur connu, ainsi que quatre autres prisonniers politiques dont une femme: Ali Heydarian, Farhad Vakili, Shirin Alam Holi (sympathisants du parti ‘Pejak’, organisation kurde qui lutte contre l’oppression de leur peuple) et Mahdi Eslamia.

Le Comité de la Gauche Iranienne en Belgique appelle à une manifestation contre l’oppression et les crimes du régime obscurantiste et réactionnaire d’Iran ce lundi 10 mai à 18h devant l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.

La garde à vue (notamment le fait que l’avocat ne puisse être présent lors des auditions) a été le premier sujet à faire l’objet d’une «question prioritaire de constitutionnalité» (QPC). Ce dispositif permet de contester auprès du Conseil constitutionnel une loi. Depuis son entrée en vigueur le 1er mars, de nombreux cas de gardes à vue font l’objet d’un tel recours, mais l’un retient l’attention : la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a décidé le 16 avril de soumettre à la QPC une garde à vue de deux hommes accusés d’«association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme». Dans ces affaires, les gardés à vue n’ont pas accès à un avocat pendant les premières soixante-douze heures.

Les actions de rue en hommage à Güler Zere se multiplient et réunissent pratiquement tous les courants de la gauche anatolienne: le Front populaire (Halk Cephesi) et le Comité alévi révolutionnaire (DAK) dont Güler Zere était membre, le Parti communiste (TKP), le Parti de la liberté et de la solidarité (ÖDP), le Parti socialiste des opprimés (ESP), la Plate-forme révolutionnaire indépendante de classe (BDSP), les syndicats des travailleurs du public et des retraités, des collectifs étudiants et des associations professionnelles

En début de soirée, des milliers de personnes ont parcouru la rue Istiklal à Istanbul aux cris de : « Güler Zere est immortelle », « Liberté pour tous les détenus malades », « L’Etat assassin devra rendre des comptes », « Nous avons payé cher, ils le paieront cher » ou encore « Les martyres de la révolution sont éternels ». Entre-temps, plusieurs centaines de manifestants se sont massés devant son domicile à Armutlu où elle s’est éteinte. La foule a brandi son catafalque drapé de rouge en scandant des slogans hostiles au gouvernement.

Voir ici la vidéo de ce défilé

Des militants masqués du DHKP-C et armés de cocktails Molotov ont défilé dans plusieurs quartiers d’Istanbul, notamment dans le quartier autoproclamé « du 1er mai » (officiellement appelé « quartier Mustafa Kemal »), de Gazi, d’Alibeyköy (photo) et de Sarigazi en hommage à Güler Zere. Ses funérailles débuteront demain matin dans le Djemévi (temple alévi) d’Armutlu.

Actions de rue en hommage à Güler Zere

Actions de rue en hommage à Güler Zere

L’association paysanne du Catatumbo (Ascamcat), est une organisation fondée à la fin de l’année 2005 par les habitants de la zone rurale formée par les municipalités de Convención, Teorama, El Tarra et El Carmen. Cette région frontière avec le Vénézuela est une région stratégique riche en ressource pétrolière et carbonifère, en ressource aquifère et minérale (gisement de coltan et d’or notamment). L’Ascamcat s’appuie sur ces quelques points : La défense du territoire et le refus de tout nouveau déplacement de population ; le respect des communautés indigènes, et plus avant de tous les hommes et femmes, ainsi que des enfants du Catatumbo ; l’interdiction de la fumigation et l’arrêt de l’éradication de la coca sans plan de substitution ; la résolution des facteurs socio-économiques qui ont donné naissance à l’expansion des cultures de coca ; la défense des ressources naturelles et la préservation des écosystèmes ; la participation dans les prises de décisions concernant l’aménagement du territoire ; le respect à la vie et la défense des droits de l’homme dans la région.

L’Ascamcat s’est fondée dans une région où de 5.000 à 15.000 personnes ont été assassinées depuis 2000 par les paramilitaires puis par la « sécurité démocratique » du président Uribe. Le scandale des “faux positifs » est né par là-bas, avec la 30e brigade, aujourd’hui dissoute. Avec un programme opposé aux intérêt de l’oligarchie, l’Ascamcat s’exposait à la répression. Plusieurs membres ou proches de l’Ascamcat ont déjà été assassiné, le corps de certains d’entre eux ayant été retrouvés avec des traces de tortures.

En février 2010, suite aux témoignages de supposés démobilisés de la guérilla, la justice colombienne a promulgué 68 ordres de capture à l’encontre d’affiliés de l’Ascamcat. La communauté à pourtant reconnu le supposé démobilisé de la guérilla et formellement identifié comme un délinquant du coin, impliqué dans des vols et des extorsions. Il faut noter que le statut de démobilisé et de collaborateur de “la justice” offre, outre une protection policière et un salaire, la permission de ne pas être contre-interrogé par les avocats de la défense comme de ne pas participer à un éventuel procès, pour “sa sécurité”.
19 membres de l’Ascamcat sont actuellement incarcérés dans le cadre d’une juridiction exceptionnelle pour les accusations de narcotrafic et de terrorisme, ce qui permet à “la justice” de les maintenir jusqu’à un an en prison, le temps de l’enquête.

l'ascamcat, une association paysanne persécutée en Colombie

l’ascamcat, une association paysanne persécutée en Colombie

Lire une version plus complète de cette affaire

Les avocats de l’Etat turc vont demander que soit cassé le jugement de la Cour d’appel de Bruxelles du 23 décembre dernier. Les décisions futures ne peuvent déboucher sur une condamnation au pénal (il ne peut y avoir de peine de prison). Il ne pourrait s’agir que de reconnaître l’Etat turc comme « victime » et lui attribuer un dédommagement.

Cet État dont l’armée a trois coups d’états militaires à son actif et dont les projets de putschs n’ont cessé de défrayer la chronique ces derniers mois, dont la police a assassiné 255 personnes ces trois dernières années, qui occupe actuellement la 123e position mondiale en matière de liberté de presse, qui nie le génocide arménien et opprime ses minorités nationales et religieuses, où des centaines d’élus politiques kurdes, d’enfants kurdes, de militants de gauche, de syndicalistes, d’étudiants sont emprisonnés, cet État se pose en victime.

Le CLEA appelle à venir assister à une action symbolique, dénonçant le terrorisme d’État turc, sur les marches du Palais de justice de Bruxelles le mardi 18 mai 2010 à 9h. Dans la foulée, se déroulera un nouvel épisode de l’affaire DHKP-C devant la 2e Chambre de la Cour de cassation, salle 1.36.

La militante Güler Zere est décédée ce vendredi après avoir lutté de longs mois contre un cancer de la gorge.

Emprisonnée durant quatorze années pour son appartenance au DHKP-C, elle avait été libérée le 6 novembre 2009, bénéficiant de la grâce présidentielle suite à quatre mois d’une campagne intensive menée par l’opinion publique progressiste turque et internationale.

Manifestation pour la libération de Güler Zere

Manifestation pour la libération de Güler Zere

Mais Güler Zere était déjà gravement malade à sa libération. Les autorités pénitentiaires et l’Institut médicolégal l’avaient tout simplement laissée agoniser en captivité, alors qu’elle était légalement libérable pour raisons de santé. Dès sa sortie de prison, elle avait participé aux rassemblements de solidarité avec les prisonniers malades organisés chaque vendredi à Istanbul. Mais le mois dernier, son état de santé s’est subitement dégradé, et elle est donc décédée aujourd’hui, à l’âge de 38 ans.

Lire notre dossier consacré à la campagne pour la libération de Güler Zere

Alors que le pays se prépare pour les élections qui auront lieu la semaine prochaine, les incidents se multiplient. Ce vendredi, les guérilleros ont tendu une embuscade à un convoi de l’armée transportant des machines pour le décompte des votes. Un soldat a été tué et deux autres blessés. Par ailleurs, une fusillade a éclaté entre des guérilleros et une équipe de soldat qui pénétrait dans un village pour le ‘sécuriser’ en vue du scrutin. Il y a eu un mort de part et d’autre, ainsi qu’un soldat blessé. Le gouvernement a annoncé un envoi additionnel de troupes afin de chasser les rebelles.

Les autorités turques ont annoncé que ses troupes avaient assassiné sept membres du PKK lors d’une fusillade ce vendredi dans le sud-est du pays. Le gouverneur de la province où la confrontation a eu lieu a affirmé qu’elle s’était déroulée durant la nuit à la frontière irakienne et qu’un soldat avait été blessé. Il s’agit du plus gros affrontement entre l’armée et les guérilleros du PKK depuis l’attaque contre un poste militaire le 30 avril dernier qui avait fait quatre morts et sept blessés.

Le gouvernement a annoncé ce jeudi, dans un avertissement vis à vis des groupes de la société civile que toute personne qui parlera aux profit des guérilleros maoïstes sera traduite en justice et passible de dix ans de prison. Cette action, qui se déroulera en vertu de la section 39 du Unlawful Activities Prevention Act vise essentiellement les groupes qui élèvent la voix en faveur des extrémistes de gauche. Selon la déclaration du Ministère de l’Intérieur: ‘Toute personne qui commet le délit de soutenir une telle organisation terroriste (comme le CPI-maoïste) avec entre autre l’intention d’encourager l’activité de ces organisations terroristes sera passible d’un emprisonnement d’une durée n’excédant pas dix ans ou d’une amende, ou des deux’. Le Ministère de l’Intérieur a affirmé que le gouvernement avait remarqué que certains dirigeants maoïstes prennent contact directement avec certaines ONG et des intellectuels pour propager leur idéologie et pour ‘les persuader de prendre des mesures et de soutenir l’idéologie du CPI-maoïste’. La déclaration du Ministère averti également: ‘Le grand public est informé pour être extrêmement vigilant sur la propagande du CPI-maoïste et pour ne pas devenir involontairement une victime de cette propagande’. Le parti de gauche ainsi que ses organisations de front ont été désignés comme organisations terroristes par le gouvernement, qui affirme que le seul objectif du CPI-maoïste est de renverser l’Etat indien. Le document conclu en ces termes: ‘il continue à tuer des civils innocents, y compris des tribaux, de sang-froid et détruit les infrastructures cruciales telles que les routes, les caniveaux, les écoles afin d’empêcher le développement d’atteindre ces régions sous-développées’.

De leur côté, les membres des groupes de la société civile ont répliqué vertement face à cette déclaration du Ministère de l’Intérieur. Un professeur de l’Université de Delhi a affirmé que c’était une violation nette des droits démocratiques des individus et des groupes, dont beaucoup ont des points de vue semblables à ceux des maoïstes, bien qu’ils n’aient aucun lien avec eux. Il dit également qu’il y a une claire possibilité d’abus de pouvoir sachant que les visions des gens qui sont contre la politique du gouvernement pourront être interprétées comme de la propagande maoïste. Le secrétaire générale de la People’s Unions for Civil Liberties a rappelé que d’avoir des opinions politiques et une idéologie politique ne sont pas des crimes, même si c’est une idéologie maoïste. D’autres éminentes personnalités se sont également exprimées, dénonçant la violation de la liberté d’expression, le manque de clarté du gouvernement ainsi que la fameuse Unlawful Activites Prevention Act, qui est la porte ouverte à toutes les fenêtres.

Avant-hier mardi, Tony Efren Murillo, un fonctionnaire de la ville-frontière colombienne d’Arauquita a été libéré par les FARC. Le fonctionnaire a été remis par les guérilleros des FARC à la Croix-Rouge. La guérilla avait enlevé Murillo le 9 février dans le centre-ville d’Arauquita. Les FARC détiendraient actuellement 22 soldats et policiers colombiens qu’ils espèrent échanger pour des membres de FARC emprisonnés en Colombie et aux USA.