Après 18 mois de clandestinité, Carla Tubeuf a été arrêtée dimanche, à Saint-Etienne. Cette anarchiste de 32 ans, visée par un mandat d’arrêt européen pour « association de malfaiteurs terroristes », a été présentée au parquet général de Paris, auprès de qui elle aurait accepté d’être remise aux autorités italiennes. La police italienne l’accuse d’être impliquée dans une tentative d’incendie contre un bureau de poste en avril 2016.

Au début du mois, un autre militant interpellé en juin, lui aussi dans la Loire, avait été remis à l’Italie. Roberto Cropo, 34 ans, est suspecté d’avoir participé à l’attaque à l’explosif d’une caserne de carabiniers en décembre 2017 à Rome.

La personne filmée lors de la tentative d'incendie du bureau de poste

La cour d’appel de Paris a ordonné, mercredi 29 juillet, l’assignation à résidence sous bracelet électronique de Josu Ternera, ancien responsable d’ETA incarcéré en France depuis son arrestation en mai 2019 (voir notre article) après plus de seize ans de cavale. La cour d’appel avait ordonné le 1er juillet une enquête de faisabilité sur la libération sous surveillance électronique de ce militant de 69 ans.

Josu Ternera fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen et de deux demandes d’extradition de la part des autorités espagnoles. Le mandat d’arrêt européen concerne sa participation supposée à des réunions non autorisées en 2000. Examiné lors de l’audience du 1er juillet, le dossier a été mis en délibéré au 30 septembre.

Concernant la première demande d’extradition, qui porte sur l’exécution d’un cadre de Michelin à Vittoria le 25 juin 1980, la cour d’appel avait demandé le 1er juillet un complément d’informations. L’autre demande d’extradition porte sur son implication présumée dans un attentat contre une caserne de la garde civile espagnole, qui avait fait 11 morts en 1987 à Saragosse (nord). La cour d’appel l’a approuvée en septembre 2019, mais Josu Ternera s’est pourvu en cassation.

Le 1er juillet, la cour d’appel a aussi refusé un deuxième mandat d’arrêt européen visant des « crimes contre l’humanité », dont la justice espagnole accuse Josu Ternera entre 2001 et 2007, en raison d’« imprécisions » notamment sur la qualification et la datation des faits. Cet arrêt n’a pas fait l’objet d’un pourvoi en cassation, la décision est donc définitive. Avant d’être éventuellement remis à l’Espagne, il doit être rejugé en France. Il avait été arrêté une première fois en France en 1989, à Bayonne  puis condamné à 10 ans de prison et expulsé vers l’Espagne après sa remise en liberté en 1996.

Josu Ternera

Dossier(s): Pays-Basque

La gouverneure de l’Oregon a annoncé mercredi 29 juillet que le vice-président américain Mike Pence avait accepté un retrait « par phases » des agents fédéraux de Portland.  Le déploiement d’agents fédéraux, parfois issus des douanes ou de la police aux frontières et arborant toute une panoplie militaire, a eu pour effet de durcir le mouvement dans cette ville à la longue histoire contestataire (voir notre article). Depuis deux semaines, les rassemblements BLM finissent quasi systématiquement en heurts avec les forces de l’ordre.

Le président Donald Trump a cependant déclaré que les autorités locales devaient d’abord « nettoyer » la ville des « anarchistes et des agitateurs », louant « le travail fantastique » des policiers fédéraux.

Depuis l’envoi de forces fédérales à Portland, le gouvernement a décidé d’en dépêcher dans d’autres grandes villes du pays, pour la plupart gérées par des démocrates, comme Chicago. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi l’envoi de ces forces dans trois nouvelles villes (Cleveland, Detroit et Milwaukee), officiellement pour les aider à endiguer une recrudescence de la criminalité.

Agents fédéraux déployés à Portland

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Un maoïste a été tué dimanche 26 juillet dans un échange de tirs avec la police à Chintapalli Mandal, dans la zone de la frontière d’Andhra Odisha (AOB). D’autre part, un paramilitaire anti-guérilla de la garde de réserve de district (DRG) a été blessé lors d’une fusillade avec des maoïstes dans une forêt du village d’Aautpalli, dans le district de Bijapur, mercredi 29. Le paramilitaire a été blessé par balle à la jambe et a été transféré à l’hôpital. Les forces de sécurité ont intensifié leurs opérations alors que les maoïstes observent la semaine des martyrs du 28 juillet au 3 août.

Combattants maoïstes

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Des membres du syndicat sud-africain des travailleurs municipaux (Samwu) se sont à nouveau engagés dans de violentes manifestations à Ekurhuleni, le mardi 28 juillet. Des informations font état d’affrontements avec la police depuis le début de la grève lundi. Trois manifestants ont été arrêtés et plusieurs autres blessés.

Manifestants à Ekurhuleni

Trois manifestants antigouvernementaux ont été tués et 21 blessés à Bagdad lors de nouveaux affrontements entre des manifestants et les forces de sécurité irakiennes. La violence survient après des mois de calme à la suite de la pandémie de coronavirus. La tension entre les forces de sécurité et les manifestants est montée en flèche lorsque des dizaines de manifestants ont coupé la route reliant deux intersections principales – la place Tayaran et la place Tahrir. Certains ont brûlé des pneus tandis que d’autres scandaient des slogans sur les coupures de courant pendant les mois d’été torrides, lorsque les températures peuvent dépasser 50 degrés. Les trois manifestants ont été mortellement touchés par des grenades lacrymogènes, deux lundi 27 et un mardi 28.

Manifestant·es à Bagdad (archive)

A l’aube du vendredi 24 juillet, le Procureur et la police ont effectué plusieurs perquisitions et ont arrêté Francisco Solar et Monica Caballero, accusé.e.s de différentes actions avec des engins explosifs à Santiago.

Francisco Solar est accusé d’être la personne qui s’est rendue, en juillet de l’année dernière, dans un bureau de poste pour envoyer deux colis piégés : un qui a explosé dans le commissariat de Huechuraba, en faisant un blessé grave (voir notre article), et une autre qui a été désamorcée dans le bureau de Rodrigo Hinzpeter, ancien ministre de l’Intérieur et actuel directeur du groupe Quiñenco. On attribue à Mónica Caballero le placement, avec Francisco Solar, de deux bombes dans les jardins de l’immeuble Tánica, à Vitacura, le 27 février dernier. Toutes les deux avaient été désactivées par les carabiniers. Francisco Solar et Monica Caballero avaient été détenus en Espagne, puis libérés et expulsés au Chili. voir notre article)

Le commissariat de Huechuraba après l'explosion

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

500 personnes se sont rassemblées à Munich en Allemagne pour la fin du procès TKP/ML (voir notre article). De nombreuses organisations révolutionnaires et démocratiques de Turquie, du Kurdistan, d’Europe et d’ailleurs étaient présentes ainsi qu’une délégation du Secours Rouge International. Le rassemblement a été ponctué de différentes prises de paroles et de chants révolutionnaires. La solidarité avec d’autres prisonniers révolutionnaires, notamment Georges Abdallah et Ahmad Sa’adat, était également mise en avant. Finalement, les 10 révolutionnaires ont été condamnés aux peines suivantes :
Müslüm Elma : 6 ans 6 mois
Erhan Aktürk : 4 ans 6 mois
Sinan Aydın : 3 ans 6 mois
Haydar Bern : 3 ans 4 mois
Banu Büyükavcı : 3 ans 6 mois
Musa Demir: 3 ans 4 mois
Deniz Pektas : 5 ans
Sami Solmaz : 3 ans
Seyit Ali Uğur : 4 ans 6 mois
Mehmet Yeşilçalı : 2 ans 9 mois

EDIT 28/07/2020 à 16H20 : Müslüm Elma a été libéré à l’issue de l’audience. Il était le seul à être encore en détention.

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Vendredi 17 juillet, Roland Veuillet, Gilet Jaune emprisonné à Nîmes, a refusé de regagner sa cellule pour protester contre les mauvaises conditions de détention. Près de 40 prisonniers se sont ralliés à sa cause, créant un mouvement de révolte dans la prison. Les prisonniers ont manifesté pendant 45 minutes avant d’être dispersés. Roland Veuillet est emprisonné depuis le 31 mai en attente de son procès lié à sa participation à une manifestation. Il lui était en effet interdit d’y prendre part car il se trouvait sous contrôle judiciaire, poursuivi pour « outrages, rébellion et tentatives d’intimidation » envers un policier (voir notre article).

Le 2 juillet dernier, une cinquantaine de personnes, soutenant le militant Gilets jaunes, s’étaient rassemblées devant le palais de Justice de Nîmes pour réclamer sa libération C’est ce jour-là que s’est tenu son procès, initialement prévu en novembre, devant le tribunal de grande instance. Il a été condamné à 12 mois de prison dont six avec sursis, ainsi que 1.700 euros d’amende.

Rassemblement de soutien à Roland Veuillet (archive)

Rassemblement de soutien à Roland Veuillet (archive)

Mardi 14 juillet, un groupe de six colleur·ses d’affiches féministes a été violemment interpellé par la police à Nantes. Les militant·es se trouvaient près d’un collage “Liberté, égalité, impunité” lorsque deux agents de la brigade canine sont intervenus pour les agresser et les arrêter. Un policier a arraché des mains le téléphone d’une militante avant de l’étrangler à plusieurs reprise, et de lui faire des clés de bras et de poignets. Une fois les renforts sur place, elle a aussi subi un menottage très serré malgré ses nombreuses demandes de desserrement, ce qui a provoqué des blessures aux poignets. Après l’arrestation, elle a été également menacée directement au sein du commissariat, par un agent de la BAC qui a tenu les propos suivants: “Y’a pas intérêt à ce que ma tête se retrouve sur internet demain”. Une seconde personne a été violentée. Elle a subi une clé d’étranglement, a été violemment projetée à terre et porte encore aujourd’hui les marques d’un menottage trop serré, ainsi qu’une dizaine de bleus.

Tou·tes les militant·es été victimes d’agressions et de violences verbales tout au long de l’interpellation et pendant les 22 heures garde à vue : des propos sexistes, misogynes, dégradants ainsi que des humiliations diverses et des insultes. Par ailleurs, les policiers ont également refusé de fournir les traitements médicaux aux militant·es qui en avaient besoin. Sur les six personnes arrêtées, quatre sont convoquées au tribunal pour “avoir, sans arme et en réunion, opposé une résistance violente” sont passibles de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende ». L’une des quatre personne est également poursuivie pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique sans ITT”, avec une peine encourue pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Cette affaire est révélatrice d’une énorme intensification de la répression policière depuis un mois, rapportée par de nombreux collectifs féministes partout en France. Une cagnotte a été mise en ligne pour les soutenir. Plus d’infos ici.

Des colleuses d'affiche féministes violentées par la police et poursuivie au tribunal

Des colleuses d’affiche féministes violentées par la police et poursuivie au tribunal