Au cours du mois de juin, l’ELN a libéré 10 prisonniers qu’elle détenait afin de favoriser la reprise des négociations de paix avec le gouvernement. Parmi les personnes libérées, ont compte deux policiers, un capitaine de l’armée ainsi qu’un sous-officier. L’ELN détiendrait encore entre 4 et 10 prisonniers. Par ailleurs, 27 combattant·es de la guérilla ont déposé les armes ces dernières semaines. Ils appartenaient au front José María Becerra, qui opère dans le département du Cauca.

Membres de l'ELN

Membres de l’ELN

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Mardi 16 juin, une manifestation de soignant·es se tenant à Paris avait donné lieu à des affrontements avec la police lorsque cette dernière avait lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestant·es (voir notre article). Au cours de cette manifestation, 16 personnes avaient été arrêtées dont Farida C, infirmière, qui avait fait deux doigts d’honneur en direction des policiers et leur avait lancé trois cailloux. Farida C. a fait des journées de 10 à 14 heures durant le pic épidémique, elle a vu mourir 20 de ses patients, et a attrapé le coronavirus. Arrêtée, trainée par les cheveux et placée en garde-à-vue, elle est convoquée, le 25 septembre, au tribunal pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, outrage et rébellion ». Quatre policiers ont porté plainte contre elle encourt 45 000 euros d’amende et 3 ans de prison. Une cagnotte a été créée pour l’aider à couvrir ses frais de justice. Lien vers la cagnotte ici.

Une infirmière arrêtée durant la manifestation

Une infirmière arrêtée durant la manifestation

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Daniel Burke, sujet britannique membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, avait été arrêté le 7 décembre et placé en détention préventive (voir notre article). Il était accusé de “financement du terrorisme” pour avoir donné de l’argent à plusieurs de ses camarades via PayPal. Après 7 mois de détention, la cours a décidé mardi 30 juin, a décidé d’un non-lieu (« no case to answer »). Il devrait donc normalement être libéré.

Daniel Burke

Lundi 29 juin dans la matinée, une vingtaine de policiers liégeois ont investi le centre social autogéré Entre-Murs Entre-Mondes. La police a utilisé la « loi anti-squat » pour entrer sans mandat sur les lieu (voir notre article). Le commissaire Jadoul, en charge de l’opération, a, à ce titre, répété plusieurs fois qu’il reviendrait dans le centre social, le matin, la nuit, demain ou la semaine prochaine, si bon lui semblait. La police a contrôlé les identités de tout le monde et deux personnes ont été arrêtées avant d’être libérées plus tard dans la journée. Un rassemblement, d’une cinquantaine de personne, s’était tenu devant le commissariat Natalis pour les soutenir. Une des deux personnes étant sans-papier, la police a pris ses empreintes et envoyé son signalement à l’office des étrangers. Une vidéo du raid ici.

Raid policier contre un centre social autogéré

Raid policier contre un centre social autogéré

L’accord sur le contact tracing signé par les entités fédérées est dénoncé par l’Autorité de protection des données, qui n’a pas été consultée. Les critiques portent tout d’abord sur la procédure d’adoption. Les différentes Régions ont, en effet, choisi d’opter pour un accord de coopération pour valider la stratégie et les modalités du contact tracing plutôt qu’une proposition de loi. Un accord de coopération est discuté à huis clos, entre cabinets ministériels et loin du Parlement. Il n’a été soumis qu’une fois signé, et uniquement pour approbation, au pouvoir législatif. Cet accord sera donc soumis au vote du Parlement prochainement, mais sans débat ni amendement possible.

Au niveau du texte lui-même, plusieurs éléments posent problèmes, à commencer par la création d’une mégabase de données aux mains de Sciensano, alors que des bases de données délocalisées au niveau des contacts center par région suffiraient. Or sans justification valable, cette base de données est illégale aux yeux du RGPD. Il semble que le but réel d’une telle base de données ne soit pas le traçage mais la recherche.

Dans cette base, on retrouvera des données comme le numéro de registre national, les numéros Inami de médecins, les numéros de téléphone et bien d’autres données comme les images des poumons. On y prévoit aussi un couplage possible avec d’autres bases de données liées à la santé, comme celle contenant le « DMC », le dossier médical central de tous les patients belges. Cinq bases de données sont mentionnées dans le document, toutes interconnectées avec la base de données centralisée de Sciensano, au moyen de multiples flux de données. Enfin, dans plusieurs chapitres de l’accord de coopération, la notion de « visite physique » (autrement dit des visites domiciliaires) apparaît.

Contact tracing en Belgique

Contact tracing en Belgique

Dans une impressionnante démonstration de force, les maoïstes ont rassemblé 10.000 personnes pendant trois jours dans la zone centrale de la région de Bastar, dans l’état de Chhattisgarh. L’événement s’est déroulé dans les villages à la frontière des districts de Sukma et Bijapur, du 18 au 20 juin. Le nouveau secrétaire général du PCI(M), Nambala Keshav Rao, alias Basavaraju, le commandant du bataillon numéro 1, Mandavi Hidma, et d’autres dirigeants de l’insurrection maoïste ont assisté à la réunion. Les autorités reconnaissent qu’il s’agit du plus grand rassemblement de la sorte depuis 2015. 300 combattants réguliers de l’Armée populaire de guérilla de libération, appuyés par plus de 500 miliciens locaux, ont assuré la protection du rassemblement. Les dirigeants maoïstes ont fait des discours sur l’histoire du maoïsme et du Bastar. Des hommages ont été rendus aux maoïstes tués par les forces de sécurité. Il y a aussi eu des manifestations sportives et culturelles.

Un commandant maoïste, dont la tête avait été mise à prix 800.000 roupies lakh, a été arrêté par les paramilitaires de la Police de la frontière indo-tibétaine (ITBP) et les membres de la police d’État du Chhattisgarh. C’est dans une zone forestière du district de Rajnandgaon qu’Umesh Sakin, alias David, un commandant de section de l’Armée populaire de guérilla de libération du PCI(M) a été capturé après un échange de coups de feu. Le commandant David est tombé avec une dizaine d’autre maoïstes dans un piège tendu par les forces de sécurité mardi 30 juin. Les maoïstes ont pu riposter et se retirer mais le commandant David, blessé, a été capturé dans un village proche de la fusillade le lendemain, ce mercredi 1er juillet.

Paramilitaires de ITBP

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Mercredi 27 juin, le Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression a organisé une manifestation dans les rues de la ville d’Iruñea pour réclamer la libération des prisonniers politiques basques et en particulier de Patxi Ruiz, ancien membre de ETA emprisonné depuis 1998 (voir notre article). La manifestation avait été interdite par les autorités et la police était présente en nombre, ce qui n’a pas empêché l’action de se tenir.

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

Il y a eu, à nouveau, des affrontements entre la police et les manifestants occupant le City Hall Park de New York, lundi 30 juin. C’était le jour où les législateurs de la ville devaient voter un budget comprenant des coupes dans le financement de la police. Les heurts ont eu lieu juste avant 6 heures du matin, alors que la police tentait de chasser la foule de Center Street, en face du Manhattan Municipal Building. Vocal NY, le groupe qui organise l’occupation du City Hall Park, revendique un « définancement » du NYPD à hauteur d’un milliard de dollars, et que l’argent économisé soit utilisé dans les logements, les soins de santé et l’éducation. Une réduction du financement de la police d’un milliard de dollars est effectivement prévue, dans le cadre d’un budget général d’austérité approuvé par le maire, mais  la moitié de cette réduction serait atteinte grâce à des tours de passe-passe budgétaire: ainsi, les services de sécurité scolaire, relevant actuellement du NYDP, seraient placés sous l’autorité du département de l’Éducation.

Les heurts de New-York

Dimanche 28, une marche conjointe LGBTQ et Black Lives Matter a donné lieu à des affrontements à Manhattan avec les policiers du NYPD. Les manifestants se sont confrontés aux policiers dans le West Village, après que des ceux-ci aient repéré un habitant de Brooklyn de 29 ans qui aurait écrit sur une voiture de police avec un marqueur noir. Un policier a été aspergé de gaz poivré et un autre est tombé de sa moto, tandis que d’autres policiers repoussaient la foule. Un policier aurait été frappé au nez par un manifestant de 20 ans originaire de Brooklyn, qui a ensuite été arrêté. Au moins un autre manifestant, âgé de 25 ans, originaire du New Jersey, a été arrêté pour s’être affronté avec un policier.

A la manifestation de ce dimanche à New-York

Le 26 juin dernier, Ahmad Sa’adat (secrétaire général du FPLP emprisonné par l’occupation israélienne) a publié une déclaration en soutien au Collectif Palestine Vaincra et à propos de son analyse de la période actuelle. Il y déclare en particulier : « Je vous assure que nous sommes avec vous et à vos côtés dans les tranchées du camp de la révolution internationale pour vaincre le système impérialiste capitaliste mondialisé, mettre fin à l’oppression de classe et nationale et à la discrimination fondée sur la race, la couleur de peau, le sexe et la religion, et construire un nouvel ordre international fondé sur la justice, l’égalité entre les peuples et la répartition équitable des richesses – un système permettant de rendre l’humanité volée aux personnes torturées. » (lire ici la déclaration dans son intégralité)

Parallèlement, Georges Abdallah a publié une déclaration à l’occasion de la manifestation parisienne contre le plan d’annexion de la Cisjordanie occupée du samedi 27 juin. Le communiste libanais enfermé en France depuis 1984 souligne à cette occasion que « Dans des conditions particulièrement difficiles, les masses populaires palestiniennes et leurs avant-gardes révolutionnaires se battent sans relâche, depuis la fin des années soixante. L’émergence et l’affirmation de la révolution palestinienne contemporaine suite à la défaite de la bourgeoisie arabe et ses divers régimes en 1967, a certes suscité l’enthousiasme des masses populaires et des forces vives dans le monde arabe, surtout dans le Machrek… Cependant les réactionnaires de tous bords n’ont jamais voulu, et ne peuvent pas vouloir, cohabiter avec ce foyer révolutionnaire dans cette région et cautionner en quelque sorte une réelle Résistance à l’entité sioniste qui, soi dit en passant, n’est pas simplement un instrument parmi tant d’autres au service de l’impérialisme pour le pillage et la domination de la région. Il est en fait un prolongement organique de l’impérialisme occidental. » (lire la déclaration dans son intégralité)