Ce mercredi, les autorités de l’Etat du Bihar ont annoncé avoir pris des dispositions pour offrir des récompenses contre toute information concernant 43 guérilleros présumés actifs dans l’Etat. Parmi eux, plusieurs membres du parti dont la tête est déjà mise à prix. Quiconque pourra fournir un renseignement concernant l’un d’eux ou aidera la police à permettre leur arrestation recevra une somme d’argent pouvant aller de 25.000 roupies (350 euros) à 500.000 roupies (7000 euros). La police a garanti l’anonymat des informateurs « Par le passé, plusieurs informateurs de la police ont été tué parce que les autorités n’ont pas pu les protéger. En conséquence, les villageois rechignent souvent à nous dire ce qu’ils savent. Dans les régions retirées, tout le monde se connait de vue. Dès lors, les habitants peuvent facilement détecter tout nouveau venu » a déclaré un officier expliquant comment les villageois pouvaient facilement repérer toute nouvelle activité maoïste. Il a ajouté que les paramilitaires sont souvent des étrangers et n’ont donc pas connaissance du terrain dans lequel les guérilleros agissent, « Donc les villageois jouent un rôle crucial dans nos opérations de contre-guérilla ».

L’Etat du Bihar et celui où le salaire moyen de la population est le moins élevé du pays. Il s’élève à 80 euros par mois, contre environ 350 euros par mois au niveau national.

Guérilleros à l'entrainement

Guérilleros à l’entrainement

Dossier(s): Archives Inde-Népal

Ramana, le dirigeant du Korukonda Area Committe du PCI(maoïste) a déclaré que le gouvernement avait accusé à tort les maoïstes de s’opposer aux projets de développement tels que l’électrification, la mise à disposition d’eau potable ou l’éducation dans le district de Malkangiri (Odisha). Dans un communiqué de presse publié vendredi dernier, il a exigé que les villages puissent tous avoir des sources d’électricité tout en dénonçant l’absence général de services de santé dans le district. Il a déclaré qu’aucun centre de santé ni d’écoles ne fonctionnaient actuellement dans la région. A l’issue de ce communiqué, il a rappelé que la guérilla maoïste n’avait pas pour objectif d’empêcher les travaux de développement, tout en ajoutant qu’ils oeuvraient au quotidien afin d’améliorer la situation des tribaux.

Les fausses informations et la manipulation de ces dernières sont une tactique de contre-insurrection utilisée régulièrement par les autorités afin de monter la population contre les guérilla maoïste.

District de Malkangiri (Odisha)

District de Malkangiri (Odisha)

Dossier(s): Archives Inde-Népal

Nuray Erçağan et Ömer Karacagil, les parents d’Ayşe Deniz Karacagil (Destan Temmuz) qui est tombée lors de l’opération de libération de Raqqa (voir notre article), ont été arrêtés ce matin pour avoir participé aux funérailles de leur fille à Kobanê. Ils ont ensuite été libérés sous caution judiciaire mais ils devront répondre devant la justice turque de « propagande pour une organisation terroriste ». Dans son témoignage, la mère Erçağan a déclaré : « Daesh a tué nos gens à Ankara, Suruç et Diyarbakır. Un jour, vous aussi comprendrez comment Deniz avait raison. »

Le père d’Ayşe et sa mère (à droite) aux funérailles de leur fille

Le père d’Ayşe et sa mère (à droite) aux funérailles de leur fille

Une quarantaine de guérilleros de la NPA ont attaqué un poste de police dans la ville Maasin, dans la province de Iloilo, hier dimanche en matinée, s’emparant de huit fusils d’assaut M-16, de neuf pistolets Glock 9mm, de matériel informatique et de télécommunication. Trois maoïstes, dont deux femmes, sont d’abord entrés dans le commissariat autour de 10h30 et fait semblant de vouloir déposer une plainte. Plusieurs autres guérilleros se sont précipités sur leurs pas tandis qu’un camion débarquait d’autres maoïstes qui ont immédiatement encerclé le poste de police. A l’intérieur, les neuf policiers présent ont reçu l’ordre de se coucher et ont été menottés tandis qu’à l’extérieur, un maoïste haranguait la foule avec un mégaphone. En 15 minutes, tout était bouclé et les guérilleros se sont évanouis à bord de leur camion et de la patrouilleuse du commissariat…

Membres de la NPA (archive)

Membres de la NPA (archive)

Après avoir été agressés pour avoir voulu former un syndicat au sein de l’usine (lire notre article), 61 travailleurs des usines Orchid et Savar du groupe Azim au Bangladesh sont poursuivis pénalement. Début juin, la direction de la compagnie a déposé plainte contre les 61 travailleurs et responsables syndicaux. 38 d’entre eux ont été libérés sous caution tandis que 22 sont toujours emprisonnés.

Environ 200 travailleurs sont constamment menacés par des hommes de mains locaux. Ils ont cessé de rentrer chez eux ou d’aller travailler par crainte pour leur sécurité. Pour pouvoir retourner à leur travail, les travailleurs ont été contraints par la direction de signer un document dans lequel ils déclarent ne pas vouloir de syndicat pour les représenter sur leur lieu de travail.

Manifestation des travailleurs d'Orchid pour la reconnaissance de leurs droits syndicaux (archives)

Manifestation des travailleurs d’Orchid pour la reconnaissance de leurs droits syndicaux (archives)

A l’occasion du 19 juin, journée internationale de soutien aux prisonniers révolutionnaires, des combattant-e-s internationalistes du Bataillon International de Libération réaffirment leur soutien à la libération de Georges Abdallah depuis le Rojava. Sur le toit sont présents les drapeaux du BÖG et KÖG (section féministe du BÖG), composantes du Bataillon International. Au sol, à gauche un drapeau DKP et à droite un drapeau du HBDH (« Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire », regroupant en Turquie notamment le PKK, le MLKP, les BÖG et le TKP/ML TIKKO).

Le Bataillon International de Libération solidaire avec Georges Abdallah

Le Bataillon International de Libération solidaire avec Georges Abdallah

Le mercredi 14 juin, les Kabyles étaient appelés à se rassembler au centre de la ville de Iazzugen (Azazga) mais aussi dans d’autres villes de Kabylie, afin de célébrer « la Journée de la nation Kabyle » et rendre hommages aux victimes de la répression du « printemps noir » de l’année 2001 au cours duquel 126 personnes ont été tuées par les force de sécurité. Très tôt le matin, la ville fut quadrillée par un impressionnant dispositif sécuritaire. Des barrages ont été installés sur toutes les routes y menant. Dans d’autres localités de Kabylie, la police a procédé à des arrestations préventives. La connexion internet a également été coupée.

Dès que les premiers groupes sont arrivés sur le lieu du rassemblement, ils ont été brutalement attaqués par les forces anti-émeutes. Toute la journée, des agents de police ont chargé très agressives contre des groupes de personnes qui se dirigeaient vers le lieu du rassemblement, faisant des dizaines de blessés. Des dizaines d’autres personnes ont été arrêtées. Dans la soirée, des rassemblements et des moments de recueillement devaient se tenir dans diverses localités de Kabylie mais ils ont tous été interdits.

La répression de ce mercredi en Kabylie

La répression de ce mercredi en Kabylie

Cyprien Moungouli, responsable de la Convention nationale des syndicats du secteur éducatif (CONASYSED, syndicat interdite par le gouvernement) détenu à la prison centrale de Tchibanga depuis le 22 mai dernier (voir notre article), a été condamné ce jeudi à 6 mois de prison dont un mois ferme et une amende pour outrage à magistrat, par le tribunal de 1ère instance de Tchibanga.

En comptant la détention préventive, le syndicaliste aura purgé toute sa peine de prison ferme le 22 juin prochain. Il pourra donc être relâché à cette date. Les juges n’ont pas suivi les réquisitions du procureur de la République qui a requis un an d’emprisonnement ferme. Le syndicaliste est poursuivi pour outrage à magistrat. Il avait été interpellé et gardé à vue le 18 mai dernier. Motif : il avait voulu avoir des informations sur l’évolution de sa plainte contre le « comité des sages » de la Nyanga qui avaient menacé de mort les syndicalistes durant une grève nationale.

Cyprien Moungouli,

Cyprien Moungouli,

Juldas Biviga, un journaliste de radio Massanga a été arrêté samedi après la diffusion d’une interview du syndicaliste Marcel Libama, détenu depuis le 15 juin. Le syndicaliste serait poursuivi pour diffamation par voie de presse contre le procureur de Tchibanga.

marcel libama

marcel libama

EDIT 22 juin: Cyprien Moungouli a effectivement été libéré après avoir purgé sa peine.

Dossier(s): Afrique Archives

Depuis le début de la guerre civile de 2011, l’ASA (Armée Syrienne Arabe, celle du régime) et les YPG puis les QSD (Forces Démocratiques Syriennes) ne se sont que peu affronté, dans une stratégie de non-agression et de survie face aux islamistes. Des affrontements ont déjà eu lieu dans le passé dans les deux villes qui sont encore partagées entre le régime et la Fédération de la Syrie du Nord (le nouveau nom « officiel » du Rojava), c’est à dire Qamishlo (la capitale du Rojava) et Hassakah. Ces affrontements découlaient généralement d’affrontements entre les NDF (Forces de Défense Nationales, milices pro-régime) et les Asayish (la sécurité intérieure du Rojava) et ont généralement tourné au désavantage du régime qui a perdu beaucoup de terrain dans les deux villes.

Les affrontements qui ont eu lieu hier au dessus de Tabqa, à quelques kilomètres au sud de Raqqah sont d’une autre nature: un bombardier syrien (qui selon le régime bombardait Daesh et selon les QSD bombardait des positions QSD) a été abattu par un chasseur américain. Cet événement survient suite à une escalade de tension autour de la bataille qui fait rage à Raqqah depuis 13 jours maintenant. Les djihadistes de Daesh ont fuit vers le sud, dans la province de Deir Ezzor, dont le chef-lieu du même nom est le dernier îlot du régime au sud-est du pays. Les QSD ont récemment annoncé leur ambition de descendre beaucoup plus bas que les territoires kurdes du nord de la Syrie (ce qui est déjà largement le cas, un changement reflété dans le changement de nom du Rojava), en suivant tout le long de l’Euphrate (qui longe Deir Ezzor) jusqu’à la frontière irakienne. On voit donc depuis quelques jours que les QSD tentent de progresser vers le sud et que l’ASA progresse vers l’est en entourant les positions QSD.

Situation au sud de Tabqa au 18 juin.

Situation au sud de Tabqa au 18 juin.