La guérilla maoïste a mené le 16 janvier une grande attaque contre le camp Dharmavaram des paramilitaires anti-guérilla de la CRPF, dans le district de Bijapur, dans l’État de Chhattisgarh. Le porte-parole du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) a exposé  que cette attaque était une « réponse appropriée à l’opération Kagaar-Surya Shakti récemment lancée par les dirigeants fascistes de l’Hindutva brahmanique pour éradiquer le mouvement maoïste et à l’assaut en cours contre les adivasis ». Les combattants de l’Armée Populaire de Guérilla de Libération ont exécuté le raid de trois heures qu’a duré le raid. Plus de 600 obus de mortiers et d’autres grenades ont été tirés sur le camp. Selon le PCI(M), 35 membres du personnel de sécurité avaient été tués et plus de 40 grièvement blessés. Avant le raid, les guérilleros avaient pris le contrôle de toute la périphérie du camp. Les sympathisants de la guérilla avaient empêché le déplacement des forces supplémentaires en bloquant les routes avec d’énormes troncs d’arbres et la milice populaire a gardé des mines pour frapper les renforts des forces de sécurité. Un commandant maoïste, Devalu, un membre du bataillon, Vikram, et un membre de la milice populaire, Madkam Devalu, ont été tués au cours du raid.Les forces de sécurité ont bouclé la région et un black out de l’information a été instauré.

 

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Alors que Gaza subit un génocide depuis plus de 100 jours, que les bombardements et massacres de l’armée coloniale ont tué plus de 25 000 personnes, que des raids meurtriers quotidiens sont lancés par l’armée coloniale sur toute la Cisjordanie, le ministère français de l’Intérieur envisage de demander la dissolution de trois associations engagées en faveur de la cause palestinienne : le Comité Action Palestine, Samidoun Paris Banlieue et Capjpo EuroPalestine. En mars 2022, Gérald Darmanin avait déjà tenté la dissolution du CAP et du Collectif Palestine Vaincra. Il s’était à l’époque cassé les dents sur le Conseil d’État. « La dissolution porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’association et à la liberté d’expression » (voir notre article), avait tranché dans sa décision la plus haute juridiction administrative. Darmanin envisagerait de retenter sa chance sur une nouvelle base juridique. Également dans le viseur Samidoun Paris Banlieue, section du réseau international de solidarité avec les prisonniers palestiniens dont la branche allemande vient d’être interdite (voir notre article) en même temps que le slogan : “From the river to the sea, Palestine will be free”. La France pourrait être tentée d’emprunter le même chemin, sur les mêmes bases argumentaires. L’interdiction de Samidoun avait aussi été demandée à la Belgique par le ministre israélien Amichai Chikli, appartenant au parti d’extrême-droite colonialiste de Netanyahu.

Des manifestants pro-palestiniens qui protestaient contre la présence d’exposants israéliens à un salon international de bijouterie ont affronté samedi la police dans la ville italienne de Vicence (nord-est). Les manifestants, qui brandissaient des banderoles « Libérez la Palestine ! » et « Arrêtez de bombarder Gaza ! » ont organisé une marche dans la ville, que la police a tenté d’empêcher en faisant usage de canons à eau, alors que les manifestants tiraient des bombes fumigènes et des fusées éclairantes. Cinq manifestants, appartenant aux centres sociaux, ont été identifiés et inculpés par la police d’État. Dix policiers ont été très légèrement blessés. Les opérations d’enquête se poursuivront dans les prochains jours avec l’analyse des images de vidéosurveillance.Plus de 1.300 exposants de près de quarante pays participent à la fameuse foire « Vicenzaoro », qui a ouvert ses portes vendredi et se poursuit jusqu’à mardi.

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Une enquête menée par le parquet de Potenza, et rendue publique mardi 9 janvier, les mauvais traitements infligésd aux migrants détenus dans le CPR (centre de rétention pour rapatriement) de Palazzo San Gervasio, dans le sud de l’Italie. Ces maltraitances consistaient principalement en l’administration massive et forcée – voire parfois cachée – de drogues tranquillisantes, sans aucune nécessité médicale, dans le seul but de simplifier le maintien de l’ordre. 1 315 paquets de gouttes et de comprimés de Rivotril avaient été prescrits aux étrangers enfermés dans le CPR entre janvier et décembre 2018. Le Ritrovil, utilisé pour traiter l’anxiété, des symptômes dépressifs ou encore l’épilepsie, est consommé par les toxicomanes et peut provoquer une forte dépendances. Lorsque la dépendance était devenue incontrôlable, l’administration du CPR diluait le médicament dans de l’eau, ou l’ajoutait au lait lors du déjeuner. « Nous avons remarqué que ce médicament provoquait un état de stupeur chez les plus jeunes, ce qui nous a poussé à demander aux médecins de réduire les doses et de ne pas continuer à l’administrer. Cependant, il n’a jamais cessé d’être administré, même à fortes doses : jusqu’à 40 gouttes à la fois, parfois trois fois par jour », a expliqué une infirmière à la justice.

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La situation est tendue dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne. Les exactions des gangs ont provoqué des déplacements de populations et des manifestations de masse. Des barricades et des pneus enflammés ont été remarqués sur plusieurs axes routiers. Les manifestations sont dirigées contre l’insécurité, la hausse des prix et le gouvernement. Des manifestants ont attaqué la résidence d’un ancien sénateur, accusé de soutenir le pouvoir en place. Plusieurs villes de province ont initié un mouvement réclamant la démission du Premier ministre. La tension monte à l’approche du 7 février, date fixée comme la fin de la période de transition politique dans un accord datant de décembre 2022.

Dans la nuit du 17 au 18 janvier, à l’occasion du procès pour la manifestation de Rondenbarg lors du G20 de Hambourg, une camionnette de la police a été incendiée près de la gare de Spandau, à Berlin. Ce procès (voir notre article), voulu plus de sept ans après le sommet du G20 par le parquet de Hambourg, se tiendra jusqu’en août 2024 devant le tribunal de grande instance de Hambourg. Les six accusés viennent de toute l’Allemagne. Ils font partie des 80 militant.es ont été inculpé.es suite au G20.Une manifestation solidaire a été convoquée le 20 janvier, à Hambourg.

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La cour d’appel de Bruxelles a rendu son arrêt dans l’affaire plaidée le 30 novembre 2023, qui opposait l’ancien président de la Ligue des droits humains et actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains Alexis Deswaef au commissaire de police Pierre Vandersmissen. La cour confirme la décision rendue en première instance en juillet 2021. Alexis Deswaef, actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, était accusé par Pierre Vandersmissen, alors commissaire de police à la zone de Bruxelles Capitale-Ixelles, de faits de harcèlement et d’outrages, entre 2008 et 2016. Les faits visés par l’action en justice étaient des propos tenus par Alexis Deswaef sur la police dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans le cadre de sa fonction d’avocat ou de président de la LDH. La cour d’appel a estimé que ces propos relevaient de la liberté d’expression dans le cadre de sa fonction de président de la Ligue des droits humains, comme le tribunal correctionnel de Bruxelles avant elle dans son jugement du 15 juillet 2021. Il aura fallu des années de procédures pour établir que ces poursuites étaient sans fondement, ce que le parquet avait d’ailleurs confirmé en classant sans suite la plainte initiale du commissaire.

Le procès contre trois antifascistes pour les heurts avec les néo-nazis durant le Jour de l’honneur 2023, devrait commencer le 29 janvier, à Budapest. Deux d’entre elles, Tobi et Ilaria, se trouvent toujours en détention préventive en Hongrie. Deux sont maintenant accusé.es de la préparation d’un acte délictueux et d’appartenance à une association de malfaiteurs. La troisième (Ilaria) est accusée d’avoir participé à au moins un délit et d’appartenir à une association de malfaiteurs. Pour cela, le procureur exige actuellement une peine d’onze ans de prison dans le cas qu’elle fasse des aveux le premier jour de procès, sinon elle risque jusqu’à 16 ans de prison. Le chef d’inculpation originel de « violence contre un membre de la communauté » ne tenait visiblement plus débout dans cette affaire, parce qu’il s’agit d’un paragraphe de la loi hongroise sur la protection des minorités. Le procureur a dû conclure que les nazis ne constituent pas une minorité digne de protection. Les autorités en charge de l’enquête construisent donc une prétendue organisation criminelle internationale qui est censée être derrière les attaques contre les nazis.

La Hongrie a présenté une demande d’extradition à l’Allemagne pour Maja, arrêté.e en décembre dernier à Berlin (voir notre article). Comme elle l’a déjà fait pour l’antifasciste italien Gabriele détenu à Milan. Dans les prochaines semaines, la Cour d’appel de Berlin décidera si Maja sera extradé.e vers la Hongrie. 13 antifascistes sont encore recherchés en Europe par les autorités. La répression et les tentatives de briser la solidarité par rapport à cette affaire continuent aussi en Allemagne. Le 10 janvier, juste après un parloir avec Maja, deux de ses proches ont vu leur domicile perquisitionné par la police judiciaire du Land de Saxe. Pendant sept heures (de 20 heures à 3 heures du matin), « chaque page a été feuilletée, chaque pierre a été retournée ».

Les juges ont alourdi en appel de 22 années le verdict du tribunal de Chiang Rai (nord) qui avait condamné un militant à 28 années d’incarcération, l’an dernier (voir notre article). Mongkol Thirakot, 30 ans, a été reconnu coupable de onze infractions supplémentaires durant son procès en appel. Celui-ci a décidé de se pourvoir en cassation. Le jeune homme, propriétaire d’une boutique de vêtements en ligne, est poursuivi pour 27 publications Facebook jugées diffamatoires envers le roi et sa famille. Il s’agit de la plus longue condamnation pour lèse-majesté. La précédente condamnation record, 43 ans, date de janvier 2021, à l’encontre d’une femme pour des messages audio hostiles à la monarchie sur les réseaux sociaux.

La prisonnière politique kurde Gülser Özbay, 68 ans, a été libérée de la prison de Sakran, à Izmir, après une détention de 31 ans et 6 mois. Elle avait été arrêtée en juillet 1992 à Agirî et, après plusieurs semaines de torture, condamnée à la prison à vie pour avoir attenté à  « l’unité et à l’intégrité » de la Turquie. En détention, elle a développé un cancer de l’utérus. En Turquie, les « condamnés à vie » sont normalement libérés après trente ans, mais de nombreux prisonniers politiques sont exemptés de cette règle. L’été dernier, lorsque Gülser Özbay a refusé une nouvelle fois de prendre ses distances avec le mouvement kurde, la date de sa libération a de nouveau été repoussée de six mois. De retour retour à Doğubayazıt, sa ville natale, elle a assisté aux élections primaires du Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (Parti DEM) à la salle des fêtes Mem û Zin, un événement marquant dans le calendrier politique local. Gülser Özbay a souligné la situation précaire des nombreux détenus qui restent incarcérés, insistant sur la nécessité de prêter attention aux prisonniers malades et à leur lutte.