Le réseau social TikTok a annoncé samedi suspendre pour « quelques jours » sa fonctionnalité « live » en Indonésie, en raison des manifestations qui se déroulent depuis plusieurs jours dans le pays. Exacerbées par les avantages aux députés et les inégalités sociales, les manifestations se sont intensifiées et étendues à travers le pays après l’homicide d’une personne par la police (voir notre article). Depuis, au moins trois personnes ont été tuées et quatre blessées à Makassar, la plus grande ville de l’île orientale des Célèbes, vendredi soir, après que des manifestants ont mis le feu à un bâtiment public.

Cette semaine, Jakarta et plusieurs grandes villes du pays ont été le théâtre d’une série de manifestations contre les inégalités salariales et les rémunérations importantes des élus (une allocation équivalente à 10 fois le salaire minimum). Jeudi 28 août dans la soirée, un chauffeur de taxi-moto a été heurté par un véhicule de police et il est décédé des suites de ses blessures. Le lendemain, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le quartier général de la police paramilitaire à Jakarta pour protester contre la mort du chauffeur, lorsque la police a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Des centaines de chauffeurs se sont également rassemblés près du quartier général de la brigade mobile de la police à Jakarta pour exiger la justice à ce meurtre policier.

Trois soldats ont été tués et un autre blessé lors d’une embuscade tendue par la NPA (Nouvelle Armée Populaire) à Barangay Palapas, dans la ville de Ligao, le jeudi 21 août vers 6 heures du matin. Les soldats faisaient partie d’une escouade de 16 hommes qui tentait d’encercler une unité de guérilla stationnée non loin du lieu de l’attaque. Le commandement local de la NPA a surveillé les mouvements des militaires et a déployé une équipe pour mener l’embuscade. Les guérilleros ont pu se retirer en toute sécurité du lieu des combats.

Ce 26 août 2025, Les Amis du peuple philippin en lutte appellent à une journée internationale de mobilisation pour dénoncer et s’opposer à la guerre de répression menée par le gouvernement de la République des Philippines contre le mouvement révolutionnaire, démocratique et progressiste de l’archipel (lire l’appel). En effet, de nombreuses campagnes de contre-insurrection sont organisées par le régime actuel de Marcos, avec le soutien des États-Unis. Aujourd’hui, plus de 737 prisonniers politiques sont détenus et de nombreuses exécutions extra-judiciaires ont lieu, notamment de membres présumés de la Nouvelle Armée Populaire. Afin de soutenir cette initiative et dénoncer la vaque de répression en cours, le Secours Rouge Toulouse a réalisé une fresque.

Le 14 août, Felixberto Consad a été arrêté dans sa maison à Sogod, dans le sud de Leyte, par plusieurs policiers en civil et en uniforme.  Il a ensuite été conduit au commissariat de Sogod. Syndicaliste de PISTON (syndicat de transports publics affilié au KMU), il avait été contraint de quitter sa ville natale après avoir subi plusieurs années de harcèlement en raison de son engagement.

Jeudi 14 août, le tribunal régional de première instance de Taguig City a décidé de prononcer l’acquittement de plusieurs militants arrêtés en 2014 : les consultants du Front national démocratique des Philippines (NDFP) Renante Gamara et Tirso Alcantara, le syndicaliste paysan Dionisio Almonte et les ouvriers du bâtiment Diony Borre et Raul Razo. Gamara, Borre et Razo ont été libérés le 14 août de l’annexe 4 de la prison du district métropolitain de Manille, tandis qu’Almonte reste détenu à la prison de New Bilibid. On ignore toujours où se trouve Alcantara. L’affaire concernait l’enlèvement et le meurtre d’un soldat ainsi que la tentative avortée d’assassinat d’un « rebelle repenti » à Mauban, dans la province de Quezon, en mai 2007.

Vendredi 15 août, environ 120 personnes ont participé à un rassemblement fortement défendu par la police du groupe transphobe Women Will Speak sur les marches du Parlement à Melbourne. 80 contre-manifestant·es ont été violemment réprimé·es par les forces de l’ordre. Les agents ont fait usage de sprays au poivre, de coups de matraque auxquels les militant·es ont répondu par des coups de parapluie. Quatre contre-manifestant·es ont été arrêté·es, l’un d’entre iels a été accusé·e d’agression envers la police et a été libéré·e sous caution avant de devoir comparaître devant un tribunal à une date ultérieure, un·e autre était en possession de fusées éclairantes lors de son arrestation. À la suite de ces interpellations, les forces de l’ordre ont procédé à 145 perquisitions afin de retrouver des armes, l’opération n’a donnée aucun résultat.

Un coup dur porté à l’organisation interdite du CPI (maoïste) avant le jour de l’indépendance, les forces de sécurité ont abattu le commandant de la région Arun alias Varun alias Nilesh Madkam. Une équipe conjointe de la police du district de Chaibasa et du Cobra 209 Commando Group a lancé une opération dans la région de Dugunia-Posaita-Tumbagada. Vers 6 heures du matin le 13 août, les guérilleros ont ouvert le feu sur les forces qui s’approchaient. L’équipe de sécurité a riposté, déclenchant une violente fusillade sur le terrain boisé et vallonné. Une recherche ultérieure a conduit à la récupération du corps du commandant de zone Arun, ainsi que d’un fusil SLR, de cartouches et d’autres matériaux.

Dans la nuit du 11 août 2025, deux agriculteurs indigènes, Belmar Garvida et Ferdinand Bangngad, ont été arrêtés sans mandat par des éléments présumés du 102e bataillon d’infanterie de l’armée philippine à Ilocos Nord. Garvida a ensuite été renvoyé au village, mais Bangngad est toujours porté disparu. Depuis longtemps, Garvida et Bangngad sont victimes de surveillance, de harcèlement et d’intimidation de la part de l’armée et de la police en raison deur leur opposition à la construction du barrage de Cabacanan qui porte atteinte à l’environnement. L’Administration nationale de l’irrigation fait pression sur les habitants de la région pour qu’ils donnent leur accord à la construction du barrage.