L’opposition de quatre États membres à un projet d’accord entre l’UE et les États-Unis permettant l’utilisation de données bancaires dans des enquêtes anti-terroristes va probablement retarder une décision vers la fin du mois de décembre. Evoquant la protection des données privées, l’Allemagne, l’Autriche, la France et la Finlande s’opposent au texte négocié par la présidence suédoise de l’Union européenne et la Commission européenne donnant aux autorités américaines l’accès aux informations de la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) – la société de transferts interbancaires internationale.

SWIFT enregistre des transactions internationales valant des trillions de dollars quotidiennement, entre presque 8.000 institutions financières dans plus de 200 pays. Depuis 2006, SWIFT avait été l’enjeu d’une désaccord majeur entre l’UE et les USA, après qu’il soit apparu que les autorités américaines avaient secrètement utilisé des informations sur des transactions européennes dans leur prétendue ‘guerre contre le terrorisme’. Société basée en Belgique, SWIFT gardait un back-up aux USA, que l’administration Bush utilisait. SWIFT est sur le point de créer un back-up en Suisse, pour répondre de la demande européenne de ne plus stocker les données aux USA. Voilà pourquoi l’administration Obama négocie un cadre légal pour l’échange de données avec l’UE.

La présidence suédoise de l’UE espérait atteindre un accord le 30 novembre, quand les ministres de la justice et des affaires intérieures de l’UE se réuniront à Bruxelles. Mais le ministre de la Justice allemand a dit qu’elle était contre un accord pour que de grandes quantités de données puissent être transférées sans disposition de protection légales. La ministre de l’Intérieur autrichien a dit qu’elle s’opposerait aussi à l’accord.

Selon le projet d’accord, l’UE permettrait à SWIFT de partager le nom, le numéro de compte, l’adresse, le numéro d’identification national et d’autres données personnelles aux autorités américaines, s’il y a un soupçon que la personne soit de n’importe quelle façon impliquée avec l’activité terroriste. Les demandes d’informations seront formulées de manière aussi précises que possible pour empêcher que trop de données ne soient examinées par les services de renseignements et la police. Cependant, si SWIFT ne peut pas identifier les données qui répondraient à la demande de raisons techniques, l’accord prévoit que toutes les données potentiellement appropriées seront transmises en bloc. Eurjust, l’agence de coopération juridique de l’UE doit être informée de la demande de l’information. Les données transmises peuvent être gardées aux EU pour jusqu’à cinq ans avant leur suppression.

Un mouvement de solidarité commence à se constituer avec les six anarchistes serbes membres de l’Initiative anarcho-syndicaliste (Anarho-sidnikalisticka inicijativa, ASI). Ils sont détenus depuis les 3 et 4 septembre. La police les accuse d’être à l’origine de l’attaque au cocktail Molotov de l’ambassade de Grèce à Belgrade, une action menée en solidarité avec l’anarchiste grec Thodoros Iliopoulos et revendiquée par le groupe Crni Ilija (‘Ilija noire’).

Manifestation à Berne

Affiche de solidarité avec les 6 de Belgrade

Affiche de solidarité avec les 6 de Belgrade

Les Ministres de l’Intérieur de six plus grands états de l’UE rencontreront le principal responsable de la sécurité des EU le 5 novembre. Les entretiens porteront sur l’augmentation de l’aide aux polices anti-terroristes. La réunion du G6 à Londres discutera aussi du crime organisé et l’échange de données.

Ni Jacques Barrot, le commissaire européen pour la liberté, la justice et la sécurité, ni Gilles de Kerchove, le coordinateur antiterroriste de l’UE, ne seront présents. Janet Napolitano, le chef du ministère de la Sécurité Intérieure des USA, suivra une session sur le contre-terrorisme qui inclura une présentation par Jonathan Evans, le directeur général du service de sécurité du Royaume-Uni, MI5. Les ministres de l’Intérieur du Royaume Uni, de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne, de la Pologne et de l’Italie discuteront les défis à leurs politiques antiterroristes. Des défis légaux résultant des détentions à Guantánamo pourraient faire partie de la discussion. Alfredo Pérez Rubalcaba, le ministre de l’Intérieur de l’Espagne, mettra au courant ses homologues sur les priorités de la présidence espagnole de l’UE, qui commence en janvier.

L’industrie nucléaire finance à hauteur de 57 millions de £ (62 millions d’euros) la police spéciale qui garde ses installations à travers la Grande-Bretagne. Cette force de 750 agents est autorisée à effectuer des opérations secrètes de renseignement contre des protestataires anti-nucléaires. La Civil Nuclear Constabulary (CNC – Gendarmerie Nucléaire Civile) est ainsi financée par les sociétés qui opèrent 17 réacteurs nucléaires, y compris Dounreay dans Caithness, Sellafield dans la Cumbria et Dungeness dans le Kent. Autres bailleurs de fonds: le consortium privé gérant Sellafield, qui appartient en grande partie aux sociétés américaines et françaises. Presque un cinquième du financement est effectué par British Energy, la société privatisée appartenant à la société française EDF.

La plupart des agents de la CNC sont puissaments armés (photo): en trois ans, la CNC a dépensé pour 1.500.000 euros en armes et munitions. Ils patrouillent autour des réacteurs nucléaires, mais leur juridiction s’étirant à trois milles au-delà du périmètre des installations. Ils ont les mêmes pouvoirs que les autres policiers britanniques et peuvent, par exemple, arrêter et arrêter et fouiller les passants.

L’organisme qui contrôle la CNC est aussi financé par l’industrie nucléaire! Quatre des huit membres de l’Autorité Nucléaire Civile de Police sont nommés par l’industrie nucléaire comme ses représentants. Ces quatre sont directement employés dans l’industrie. Les autres sont principalement d’anciens policiers… La CNC est autorisée à envoyer des informateurs pour infiltrer des organisations et conduire la surveillance secrète conformément au Règlement de la Loi 2000 sur les pouvoirs d’enquête (RIPA). Cela permet aussi d’obtenir des données de communications comme des numéros de téléphone et des adresses électroniques. Le commissaire en chef de la CNC a reconnu que les buts stratégiques de la CNC étaient la menace du terrorisme et les manifestations contre les installations nucléaires.

Agent de la CNC

Agent de la CNC

Le site de la CNC

Le dossier du Guardian sur la CNC

Jeudi 15 octobre 2009, le Parlement hollandais a voté une nouvelle loi assimilant le squatt au ‘crime’. Il n’y a plus que le Sénat qui puisse s’y opposer, mais, avec une majorité très à droite, les probabilités que les squats deviennent tous expulsables au 1er janvier 2010 sont grandes. Cela marquera un tournant, ce sera la porte ouverte à la destruction des centres sociaux et à la criminalisation des milliers de personnes sans domicile fixe, pour qui squatter a toujours été un moyen, légal aux Pays-Bas, pour avoir un toit au dessus de leur tête. Des journées d’actions décentralisées en solidarité avec les squatteur(euse)s néerlandais(e)s auront lieu du 30 octobre au 1er novembre 2009. Une occupation de la place du Parlement, à La Haye (Den Haag, siège du gouvernement des Pays-Bas), a eu lieu pendant le vote de cette nouvelle loi et s’est terminée avec une charge de la police.

Rassemblement contre la loi anti-squatt

Rassemblement contre la loi anti-squatt

Répression contre la manifestation anti-squatt

Répression contre la manifestation anti-squatt

Les prisonniers de l’Armée Nationale de Libération de l’Irlande (INLA), branche armée du mouvement républicain socialiste, ont rendu publique la déclaration suivante:

Nous, les membres de la Commune des Prisonniers Républicains Socialistes ‘Tony McClelland’, dans la galerie E4 de la prison de Portlaoise:

Nous avons décidé, à unanimité, d’appuyer la direction du Mouvement Socialiste Républicain et, après l’avoir fait, nous sommes totalement d’accord avec l’actuelle évolution des événements. Nous appuyons pleinement la position de l’Armée de Libération Nationale de l’Irlande (I.N.L.A). et la décision que la lutte armée a terminé un cycle. Nous espérons avec toute confiance que notre mouvement continuera de travailler vers la réussite de notre objectif final d’établir en Irlande une République Socialiste de 32 Comtés. Saoirse go deo.

Signature du Communiqué par TOUS les détenus politiques républicains socialistes emprisonnés en date du 13 octobre 2009:

Prisonnier Républicain Socialiste. Originaire de, Condamné à:

Owen Clail, Dublin, 8 ans
Gerard Mackin, Belfast, perpétuité
Denis Dywer, Dublin, 5 ans
Eugene Kelly Dundalk, sans jugement
Paul Kelly, Dundalk, 4 ans
Paddy Wall, Armagh Sur, 8 ans
Thomas Kelly, Dublin, 5 ans
Gerard Kelleher, Dublin, 4 ans
Neil Myles, Cork, 4 ans 1/2
John McCrossan, Strabane, 4 ans 1/2
Jonathan Keogh, Dublin, 8 ans
David O’Connor, Dublin, 3 ans
Noel Mooney, Derry, sans jugement*
Paddy Parede, Derry, sans jugement*
Barry Petticrew, Belfast, sans jugement*

Affiche INLA

Affiche INLA

Un embryon de Ministère de l’Intérieur de l’Union européenne a été fondé dans le secret dans le cadre du Traité de Lisbonne 4. Ces plans pour ‘un Ministère de l’Intérieur’ embryonnaire de l’Union européenne pour organiser le partage de renseignements et la lutte contre le terrorisme et le crime a été accepté aux pourparlers secrets la semaine dernière, selon le quotidien anglais Telegraph.

Le texte du Traité annonce qu »un comité permanent sera fondé dans le Conseil pour assurer que la coopération opérationnelle sur la sécurité intérieure est mis en place et renforcé dans l’Union‘. Les formules ont délibérément été laissées dans le vague. Selon un officiel impliqué dans les pourparlers: ‘parfois il vaut mieux ne pas expliciter trop les choses pour garder la flexibilité et offrir aux fonctionnaires (…) la créativité d’une page blanche.‘ Agissant sous le couvert de cette discrète section du Traité, des fonctionnaires ont fondé un Comité Permanent de la Sécurité Intérieure (COSI) pour mettre en oeuvre ce qui est efficacement la politique de sécurité intérieure de l’UE.

Les informations disponibles pour des agences d’application de la loi et ‘des organisations de sécurité publique’ seraient étendues du partage d’ADN et des bases de données d’empreinte digitale, gardées et stockées pour des nouvelles cartes d’identité de génération numériques, incluant aussi les enregistrements CCTV et celui issu de de la surveillance d’Internet. COSI coordonnera la politique entre des forces nationales et des organisations de l’Union européenne comme Europol, l’agence de frontières de Frontex, la Force de Gendarmerie européenne et les services de renseignements qui partagent le Centre de Situation Commun, sous des mesures connues comme ‘le programme de Stockholm’. Il intensifiera brusquement la collaboration parmi les polices des États membres.

La police des frontières bulgares a arrêté lundi matin sur un ferry navigant entre la Roumanie et la Bulgarie un militant présenté comme un des co-fondateur du Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKP-C). Recherché par Interpol, ce militant avait été condamné par contumace par un tribunal turc à sept années de prison en 2007.

Ian Tomlinson, 47 ans, décédé mercredi dernier pendant une manifestation contre le sommet du G20 dans des circonstances suspectes, a été violemment poussé sur le sol par un policier. Des témoins oculaires l’avaient déjà déclaré, mais une vidéo est venue confirmer ces dires.

La police britannique avait annoncé samedi que Tomlinson était décédé de mort naturelle. Version confirmée par l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), qui a précisé mardi que le vendeur de journaux était mort à la suite d’une crise cardiaque. Tomlinson rentrait chez lui après sa journée de travail et s’est retrouvé involontairement dans la manifestation.

Le journal britannique The Guardian a reçu des images d’un spectateur où l’on voit qu’un policier s’en prend violemment à Tomlinson. On voit ce dernier fuir un cordon de policiers, les mains dans les poches. Un des agents le poursuit et le pousse violemment sur le sol. Tomlinson fait une lourde chute et des spectateurs l’aident à se relever. Il s’en va hébété par le choc et, peu après, a une crise cardiaque.

Voir cette vidéo

Des manifestants protestant contre le sommet du G20 à Londres ont brisé mercredi des vitres de locaux de la banque RBS, certains réussissant à pénétrer dans les bureaux avant d’être rapidement refoulés. La police anti-émeute, installée dans l’édifice de la banque, repoussait le petit nombre de manifestants encagoulés qui tentait d’y pénétrer. L’un d’entre eux a réussi à peindre à la bombe rouge le mot ‘voleur’ sur l’une des vitres. La manifestation, entamée en fin de matinée au coeur de la City, le quartier des affaires londonien, s’était jusqu’alors déroulée dans le calme, à l’exception de quelques brèves échauffourées avec la police. La police a mobilisé plus de 10.000 agents pour les deux jours menant au sommet du G20 de Londres, jeudi. Scotland Yard a confirmé dans un communiqué qu’un ‘certain nombre d’objets ont été lancés sur des policiers‘.

Royal Bank of Scotland, autrefois un des établissements les plus prestigieux de la City, est détenue majoritairement par l’Etat britannique depuis l’automne dernier, après avoir reçu une vingtaine de milliards de livres d’aides publiques. La banque, plombée par la crise financière et l’acquisition ruineuse de la banque néerlandaise ABN Amro, a enregistré une perte record pour une entreprise britannique en 2008, 27 milliards d’euros. Son ex-patron, Fred Goodwin, est au coeur d’un scandale depuis la révélation qu’il s’est vu octroyer une retraite dorée de 800.000 euros par an, à l’occasion de son départ en octobre.

Vidéo de l’attaque contre la Bank of Scotland: