Alors que la grève de la faim entre dans sa deuxième semaine, un sixième prisonnier, Kamran Ahmed, se joint au mouvement. Détenu en détention provisoire depuis novembre 2024, Kamran fait partie des Filton 24 (voir notre article). Il se joint à ses camarades dans une grève de la faim illimitée, tandis que le gouvernement n’a toujours pas répondu aux revendications collectives des prisonniers.

Avant de se joindre à la grève de la faim, Kamran Ahmed a déclaré : « Le 10 novembre, je prévois d’entamer ma grève de la faim, incha’Allah, conformément aux revendications formulées, mais aussi en solidarité avec ceux qui vivent des conditions de détention provisoire plus difficiles que les miennes. J’espère que le gouvernement reviendra sur sa décision d’engager ce procès inéquitable et nous permettra d’expliquer nos raisons au jury, car je crois sincèrement qu’aucune personne raisonnable ne nous condamnera. »

Les six premiers prévenus du groupe des Filton 24 seront jugés à partir du 17 novembre, pour une durée de dix semaines. En août 2024, Jordan, Sam, Ellie, Fatema Zainab, Lottie et Zoe ont réussi à déjouer la sécurité du nouveau site secret du plus grand fabricant d’armes israélien, Elbit Systems. Ce site, présenté officiellement comme un centre de « recherche et développement », abritait en réalité d’importantes quantités d’armes en cours de conception et de stockage. Au cours de leur action, les six militants ont démonté et neutralisé une cargaison de drones utilisés par Israël lors des offensives sur Gaza. Depuis cette opération, ils sont détenus depuis plus d’un an en vertu de la législation antiterroriste britannique. À ce jour, 24 personnes restent en détention provisoire dans le cadre de cette affaire, sur un total de 33 personnes emprisonnées pour leur engagement en faveur du peuple palestinien.

Le procès se tiendra au Woolwich Crown Court le 17 novembre, de 9h30 à 16h30. À cette occasion, un large appel à la mobilisation a été lancé par leurs soutiens.

T. Hoxha est la cinquième détenue à rejoindre la grève de la faim illimitée qui a débuté le 2 novembre dans les prisons britanniques (voir notre article). Il y a quelques mois, elle avait déjà participé à une grève de la faim pour dénoncer la détérioration de ses conditions de détention (voir notre article). Aujourd’hui, elle rejoint quatre autres prisonniers dans d’autres prisons pour exiger que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.

L’Association irlandaise de défense des prisonniers républicains (IRPWA) a récemment dénoncé des agressions commises contre des prisonniers républicains à la prison de Maghaberry, ainsi que la résistance qui en a découlé, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’établissement. Parmi les victimes, les détenus républicains Shea Reynolds et Gavin Coyle ont été violemment traînés hors de leur cellule et soumis à une fouille à nu le 23 octobre dernier. Par la suite, ils ont été placés en isolement. En réponse à ces mauvais traitements, plusieurs prisonniers républicains ont décidé de se mobiliser en refusant les ordres pour protester contre les abus continus et les conditions de détention à Maghaberry. En réaction à cette mobilisation, les autorités pénitentiaires ont déployé plus de 100 gardiens en tenue antiémeute.

Ilya Shakursky a été transféré dans la prison de Penza le 28 octobre dernier. Le 29 octobre, il a été placé à l’isolement pendant sept jours, et le 5 novembre, sa peine a été prolongée de 14 jours supplémentaires. Militant anarchiste et antifasciste, il a été arrêté dans le cadre de l’affaire dite Network Case lancée en Russie en 2017, visant un groupe d’activistes accusés par le FSB d’avoir formé une « organisation terroriste ». Le 10 février 2020, Shakursky était condamné à 16 ans de prison (voir notre article).

Jon est le quatrième prisonnier à se joindre aux actions de grève de la faim qui ont lieu dans les prisons britanniques (voir notre article). Jon est en détention provisoire depuis le 3 juillet 2025, car il est accusé d’avoir participé à une action qui a mis hors service deux avions militaires. Les quatre grévistes de la faim exigent la libération immédiate sous caution des 33 prisonniers de la cause palestinienne détenus dans les prisons britanniques, mais aussi la fermeture des usines du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems ou encore la fin de l’interdiction du groupe Palestine Action.

Défenseur des droits humains et organisateur de la Pride de Pécs, Géza Buzás-Hábel fait l’objet de poursuites pénales pour avoir organisé une marche des fiertés interdite. Malgré l’interdiction des autorités, 7 000 à 8 000 personnes avaient défilé le 4 octobre dernier pour défendre les droits LGBTQIA+. Le 28 octobre, il a été interrogé comme suspect par la police dans le cadre d’une enquête criminelle pour « rassemblement illégal ».  Il risque jusqu’à un an de prison.

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Lundi 3 novembre, Prisoners For Palestine annonce que Heba Muraisi est la troisième prisonnière pro-palestinienne à se joindre à la grève de la faim tournante et collective (voir notre article). Accusée d’avoir causé des dommages au plus grand fabricant d’armes israélien Elbit Systems dans le cadre de l’affaire des Filton 24, elle risque jusqu’à deux ans de détention provisoire avant son procès, ce qui dépasse largement la durée maximale de six mois prévue pour la détention préventive. D’origine yéménite et dont la famille vit à Gaza, elle a souvent été prise pour cible par les autorités pénitentiaires et placée à l’isolement pour avoir manifesté son soutien à la Palestine. Collectivement, les grévistes de la faim réclament leur libération sous caution, le droit à un procès équitable, l’accès au courrier et la levée de l’interdiction de Palestine Action.

En juillet 2025, la police néerlandaise a fait une descente au domicile d’un militant de l’organisation maoïste Communistisch Comité van Nederland.  Il a été arrêté dans son lit, transporté à l’autre bout du pays, à Dordrecht, et détenu pendant 18 heures. Il est accusé de sédition pour avoir dénoncé le rôle des entreprises opérant aux Pays-Bas dans le génocide en cours en Palestine. Par ailleurs, l’État néerlandais a imposé des interdictions de circulation temporaires, notamment d’entrer dans les zones entourant les entreprises Fokker GKN et Maersk. Il passera en jugement le 4 novembre 2025.

Dimanche 2 novembre à la prison de Bronzefield, Qesser Zuhrah (à gauche sur la photo) et Amu Gib ont refusé de s’alimenter. Ce sont les deux premières personnes mobilisées du groupe « Prisonniers pour la Palestine » qui commencent une grève de la faim tournante. Celle-ci débute à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 qui a acté le soutien britannique au projet sioniste. Iels protestent contre leur détention provisoire dans le cadre de l’affaire dite des Filton 24 (voir notre article) et une autre action de Palestine Action, les mauvais traitements qu’iels subissent en prison et revendiquent plusieurs choses, dont le droit à un procès équitable et l’abandon de toutes les charges liées au « terrorisme ». Cette mobilisation débute deux semaines avant l’ouverture du premier procès des Filton 24, le 17 novembre. Iels sont poursuivi·es suite à une action contre une usine du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems organisée par Palestine Action, une campagne qui a été depuis désignée comme « organisation terroriste » (voir notre article). Au total, 33 prisonnier·es de la cause palestinienne sont actuellement en détention provisoire au Royaume-Uni.

Dans un communiqué publié depuis la prison de Bronzefield, annonçant le début de sa grève de la faim, Qesser a déclaré : « Pendant quinze mois, nous, prisonnier·es pour la Palestine, avons mis à l’épreuve ce “système judiciaire”. Pendant quinze mois, nous avons vu Elbit Systems, l’entité sioniste, et notre gouvernement bafouer la justice et prolonger notre incarcération, exigeant que nous renoncions à notre cause en échange de notre liberté. Aujourd’hui, nous sommes contraints de confronter ceux qui refusent de nous regarder en face avec le fondement même de l’humanité qu’ils nient reconnaître en nous : notre vie et notre droit à la vie. »