Abdullah Öcalan, co-fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est emprisonné depuis 20 ans sur l’île prison d’Imrali, condamné à la prison à vie. Ce samedi, 12 janvier, il a été autorisé à rencontré sont frère Mehmet Öcalan après plus de deux ans d’isolement complet. Selon le co-président du HDP, Pevin Buldan, la santé d’Abdullah Öcalan serait bonne. La dernière rencontre entre les deux frères datait du 11 septembre 2016 (voir notre article). Ses avocats n’ont pu voir leur client depuis 2011 malgré des centaines de demandes de visites (voir notre article).

Cette autorisation fait suite à la grève de la faim lancée le 8 novembre par la députée du HDP Leyla Güven, détenue depuis janvier 2018, pour protester contre les conditions de détention d’Öcalan. La santé de la leader politique s’est fortement dégradée après plus de 2 mois de grève de la faim. Plus de 200 prisonniers politiques en Turquie ont entamé une grève de la faim ainsi que des centaines de militants qui ont joint le mouvement dans les différentes régions du Kurdistan, mais également en Europe.

Abdullah

Abdullah

Ce matin, la police turque a effectué plusieurs raids à Ankara. Plusieurs personnes ont été interpellées puis transférées à la direction de la sécurité d’Ankara.
Parmi les personnes arrêtées dans l’opération figurent plusieurs militants et responsables du HDP ainsi que des responsables des syndicats Tüm Bel-Sen et El-Sen. Enfin la coprésidente de l’association du Rojava, Banu Erdoğan figure également parmi les arrêtés.

Ces arrestations se font dans le cadre du plan de répression du régime turc contre ses opposants politiques qui vise particulièrement le HDP. Plusieurs militants de ce parti ont déjà été arrêtés lors de raids menés dans leurs locaux (voir notre article). Plusieurs responsables et députés ont également été condamné à de la prison ferme (voir nos articles ici et ici).

Selahattin Demirtaş militant du HDP condamnés à de la prison ferme (archive)

Selahattin Demirtaş militant du HDP condamnés à de la prison ferme (archive)

Le prototype d’avion léger d’attaque au sol et d’appui aérien Turkish Aerospace Industries Hürkus-C a mis fin le samedi 29 décembre à son ultime phase d’essais en vol. Cette phase finale aura entre autre permis de valider l’emploi de plusieurs armements, comme la roquette de 70mm à guidage laser Cirit et le missile antichar Mizrak-U, tous deux de conception et de réalisation turque. L’armement du Hürkus-C comprend également des nacelles de mitrailleuses M3P de 12.7mm de la FN de Herstal et de canons M20A1 de 20mm du GIAT – tous produits localement. L’avion est motorisé par un Pratt & Whitney PT6 canadien, a été conçu avec le soutien de la société suisse Pilatus. L’aviation turque en a commandé 15 et pris option pour l’achat de 40 autre, une version en drone est en cours de développement.

Le Hürkus-C

Le Hürkus-C

Le 9 octobre, 141 personnes ont été arrêté lors d’une opération policière dans la ville kurde de Diyarbakir. Parmi elles, Esra Solin Dal, journaliste de l’agence kurde Mezopotamya qui sera relâchée quelques heures plus tard. Dans le cadre de son travail, Esra Solin Dal a pris des renseignements sur les décès d’enfants et de femmes survenus à la suite d’affrontements armés à Afrin et rencontrer le musicien arménien Yervant Bostanci pour parler du génocide arménien. Pour la justice turque, il s’agit, dans le premier cas d' »activité en faveur d’une organisation terroriste » et de « diffamation flagrante contre les forces armées turques » et pour le second, de travail journalistique « contre l’état ». L’acte d’accusation concluait que Esra Solin Dal travaillait pour l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), considéré par la Turquie comme une composante du PKK. Le procureur a requis une peine de prison de 7,5 à 15 ans d’emprisonnement pour la journaliste.

Esra Solin Dal

Esra Solin Dal

Les prisonniers du MLKP se joindront à la grève de la faim pour Öcalan à partir de demain et jusqu’au mardi 8 janvier. Le but de cette grève, lancée par la coprésidente du DTK et députée du HDP Leyla Güven, est de mettre fin au régime d’isolement imposé à Öcalan et de lutter pour sa libération. De nombreuses grèves de la faim ont été menées pour soutenir celle de Leyla Güven (voir nos articles ici, ici ici et ici).

Meeting du MLKP (archive)

Meeting du MLKP (archive)

Des militants de l’ADHK (Confédération européenne des droits démocratiques) ont entamé une grève de la faim de trois jours depuis le vendredi 28 décembre 2018 au Centre Culturel Dersim à Paris en soutien à Esat Naci Yıldırım et Kadir Karabak. Ces deux prisonniers politiques maoïstes sont en grève de la faim en Turquie depuis plus de 100 jours pour exiger leur libération et le respect de leurs droits démocratiques élémentaires (voir notre article).

Militants de l'ADHK à Paris en grève de la faim

Militants de l’ADHK à Paris en grève de la faim

Des prisonniers du MKP de la prison de Siliviri ont annoncé qu’ils entameraient une grève de la faim de 3 jours en solidarité avec la prisonnière politique Leyla Güven. Cette députée HDP d’Hakkari et coprésidente du Congrès de la société démocratique (DTK) est détenue dans la prison de Diyarbakır. Elle est actuellement en grève de la faim depuis le 8 novembre pour attirer l’attention de l’opinion publique internationale sur le régime d’isolement imposé à Abdullah Öcalan. De nombreux militants, dans les prisons et à l’extérieur, ont soutenu cette initiative par des grèves de la faim solidaire en Europe, en Turquie et au Kurdistan.

Combattants de la HKO, branche armée du MKP (Parti Communiste Maoïste)

Combattants de la HKO, branche armée du MKP (Parti Communiste Maoïste)

Sebahat Tuncel, co-présidente du Parti démocratique des Régions (DBP) et militante féministe et socialiste est détenue depuis novembre 2016 dans la prison de type F de Kocaeli. Elle s’est vue infliger une sanction disciplinaire pour une durée de dix mois, au motif de sa participation à la grève de la faim démarrée par Leyla Güven au Bakur (Kurdistan turc) le 7 novembre, pour dénoncer le régime carcéral dont est victime Abdullah Öcalan. Le leader kurde, incarcéré depuis près de vingt ans, est coupé de tous liens extérieurs, depuis 2016.

La députée est ainsi condamnée à l’isolement, interdite de tout contact avec l’extérieur et toutes activités au sein de la prison. Ce régime disciplinaire dans une prison dite de type F est surnommé par les détenues « la mise au tombeau. »

Turquie : Sanction disciplinaire pour une gréviste de la faim

Plus de 150 militants kurdes ont manifesté à Bruxelles à Porte de Namur, à l’appel de l’Union des femmes Kurdes de Belgique et de Navbel, pour dénoncer les conditions d’incarcération de Abdullah Öcalan, leader kurde emprisonné en Turquie.

Ce rassemblement a également été l’occasion de dénoncer la menace d’invasion du Rojava par la Turquie. Suite à l’annonce surprise du projet de retrait des troupes américaines présentes sur le territoire par Donald Trump, le risque d’invasion risque de se faire plus pesant, menaçant toute la population présente sur le territoire. Une délégation de membres et de sympathisants de la campagne Celox Shengal était présent lors de cette manifestation (shengal.xyz).

Manifestationà Bruxelles contre l’isolement de Abdullah Öcalan et les menaces d’invasion du Rojava

Kadir Karabak, prisonnier condamné pour des activités liées au TKP/ML, et Esat Naci Yıldırım, prisonnier condamné pour des activités liées au MKP, sont tous les deux détenus dans la prison de type F Van et en grève de la faim depuis 94 jours contre leurs conditions de détention. Ils sont dans un état de santé très grave et leurs familles déclarent que l’administration pénitentiaire leur interdit toujours l’accès aux livres, aux journaux et leur a même confisqué le sel dans leur cellule (rare aliment consommé pendant une grève de la faim).

Esat Naci Yıldırım et Kadir Karabak (à droite)

Esat Naci Yıldırım et Kadir Karabak (à droite)