Le 2& mars, au tribunal de Trente, a eu lieu le procès de premier degré contre l’anarchiste Luca Dolce « Stecco », accusé d’avoir favorisé la cavale d’un autre anarchiste, ainsi que d’avoir falsifié des documents d’identité. Stecco, qui avait été arrêté le 23 octobre 2023 (photo), a été condamné – avec une procédure abrégée – à trois ans et six mois de prison (une peine plus élevée que celle que le procureur lui-même avait demandée). Cette sentence ressemble à une mise en garde : quiconque aide des personnes en fuite et en cavale va le payer cher.  Devant le tribunal a eu lieu un rassemblement de solidarité, en particulier contre l’énième imposition d’un procès en visioconférence.

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Le gouvernement de l’état du Chhattisgarh va lancer un nouveau système de prime pour lutter contre l’insurrection maoïste. Ces primes récompenseront les déserteurs de la guérilla et indemniseront les familles des informateurs de police exécutés par les maoïstes.  Ces familles recevront un million de roupies, soit le double du montant précédent. Des dédomagements sont prévus pour les autres personnes et entrerises ayant été ciblés par les maoïstesLe programme financera aussi la reddition des maoïstes qui auront la possibilité de recevoir une prime, un logement, une terre et éventuellement l’abandon des poursuites pénales. Les guérilleros qui se rendent recevront une prime immédiate de 50 000 roupies. Ceux qui se rendront avec des armes seront récompensés, avec une indemnisation basée sur le type d’arme récupérée. Par exemple, la remise d’engins explosifs improvisés (EEI) de 10 kg ou plus rapportera 25 000 roupies. Les policiers et les agents de sécurité qui aident à la reddition des maoïstes pourront prétendre à une récompense équivalente à 10 % de la prime mise sur la personne qui se rend. Les civils ou les membres de leur famille qui apportent un soutien essentiel recevront 50 000 roupies.

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Après de longs mois d’enquête, le parquet de Munich a demandé, ce lundi 24 mars, le renvoi en procès de 5 militants écologistes du collectif «Letzte Generation» (Dernière Génération), un groupe rompu aux actions spectaculaires en faveur de la protection du climat. Le parquet les accuse d’avoir formé «une organisation criminelle». Les procureurs n’ont pas donné de précisions sur les poursuites dont les cinq activistes font l’objet. Les militants ont mené depuis 2022 de nombreuses actions de protestation dans toute l’Allemagne en bloquant des routes, en ciblant des œuvres d’art dans les musées ou en pénétrant sur des pistes d’aéroports, pour dénoncer les insuffisances des politiques face au changement climatique ( voir article ici et ici ). Des plaintes ont été déposées après chacune de ces actions et cela a donné lieu à de nombreuses procédures pénales. Le collectif a récemment annoncé un changement de nom et de mode d’action, désormais, il se nomme «Neue Generationen» (Nouvelles Générations).

La police turque a arrêté 343 personnes lors d’opérations matinales dans plusieurs villes après les manifestations d’hier soir (voir article ici ). Les opérations ont principalement visé des étudiants et des membres de groupes de gauche. L’Association des avocats progressistes (ÇHD) a signalé que plusieurs étudiants avaient été arrêtés par la police antiterroriste lors d’opérations à Ankara, ainsi qu’un de ses membres, un avocat. L’organisation de jeunesse « Sol Genç » (Jeunesse de gauche) annonce que trois de ses membres ont également été arrêtés. Des groupes de jeunes affiliés aux « Maisons du Peuple », l’un des plus anciens mouvements de gauche turcs, ont elles aussi déclaré que plusieurs personnes avaient été arrêtées à Istanbul, à la suite d’affrontements avec la police lors des manifestations de la nuit dernière. Le Parti des travailleurs de Turquie (TIP), a rapporté que les domiciles de plusieurs de ses membres ont été perquisitionnés à Ankara, Istanbul, Izmir et Çanakkale. À Ankara, un rassemblement organisé par le Parti républicain du peuple (CHP) a été stoppé par la police hier soir.

Dans le cadre de l’Opération Catatumbo, les militaires colombiens continuent à procéder à des opérations anti-guérilla. ils ont ainsi découvert un ensemble de mortiers artisanaux de l’ELN dans municipalité de Tibú, département de Norte de Santander. Il s’agit de huit tubes permettant le tir parabolique d’engins explosifs également artisanaux surnommé « tatuco ». 64 de ces projectiles ont été trouvés, ainsi qu’une grande quantité de munitions, d’explosifs, des radios etc. Ces équipements appartenaient au Front Luis Enrique León Guerra de l’ELN. La semaine passée, les commandants Silvana Guerrero et Ricardo de l’ELN se disent prêts à la confrontation face à toute action militaire de Bogota qui, selon eux, est passé d’une politique de paix à une « guerre totale ».

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Depuis décembre, 42 000 Koweïtiens et Koweïtiennes ont été déchus de leur nationalité au mépris du droit international. Suite au virage autoritaire du nouvel émir du Koweït, Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, officiellement, il invoque la lutte contre la fraude, « atteinte à la morale » ou « menace à la sécurité de l’État ». Opposants, tribus nomades, femmes étrangères mariées à des Koweïtiens sont privées de leur nationalité et transformées en fantômes administratifs. Plus de papiers, plus de soins, plus d’écoles pour leurs enfants. Idem pour les bidouns, 100 000 sans-patrie coincés depuis des générations dans un vide juridique. Le souverain de 83 ans a décidé de suspendre le Parlement le 10 juin 2024 et veut modifier la constitution, il affirme qu’il ne laissera pas la démocratie « détruire l’État ». Plusieurs personnes ayant critiqué cette initiative ont été arrêtées, des députés ont été poursuivis dans une vague de répression.

Burkhard Garweg et Volker Staub sont, depuis l’arrestation de Daniela Klette il y a un an (voir notre article) et après 30 ans de clandestinité, les derniers membres recherchés de la Fraction Armée Rouge. Ils sont accusés d’avoir participé à plusieurs actions réalisées par la RAF entre 1984 et 1993 (année de l’auto-dissolution de l’organisation), et à plusieurs hold-up ayant servi, entre les années 1999 et 2016, à financer leur clandestinité. Alors que les policiers arrivaient pour l’arrêter, Daniela a eu le temps d’envoyer un message à Burkhard qui a pu s’échapper de justesse. Il résidait dans un camping-caravaning près de Berlin. La police avait alors relancé ses recheches de manière frénétique, couvrant les villes d’Allemagne de photos récentes et détaillées de Burkhard. Celui-ci avait alors rendu public une longue lettre, des « salutations de la clandestinités ».

Lire la lettre de Burkhard Garweg

Lire une lettre de Daniela Klette

Lire l’histoire de la Fraction Armée Rouge

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Chers participants à la Conférence Rosa Luxemburg –

Chers camarades,

Je vous salue aujourd’hui depuis la prison de Vechta. Il y a près d’un an, après des décennies de clandestinité, j’ai été arrêtée. Devant moi se trouvent plusieurs années de procès, où je suis accusée d’avoir participé à des expropriations armées. Par ailleurs, la justice poursuit un autre procès contre moi, où je serai accusée d’avoir participé à des actions de guérilla urbaine contre le capitalisme et l’impérialisme.

J’avais 17 ans lorsque la lutte de libération vietnamienne a vaincu l’impérialisme mené par les États-Unis. Cette incroyable victoire a été obtenue grâce à la solidarité mondiale – malgré le napalm, malgré l’immense machine militaire qui s’est dressée contre le mouvement de libération et malgré les massacres de la population vietnamienne commis par l’armée américaine avec l’aide et la complicité de l’Occident, en particulier de l’Allemagne.

J’avais 16 ans lorsque j’ai appris le meurtre d’un homme en détention, en grève de la faim contre la torture de l’isolement. Il s’agissait d’Holger Meins, qui s’était élevé contre le système et avait été tué en prison, victime d’une malnutrition délibérée et du refus de soins médicaux lors d’une alimentation forcée ordonnée par l’État.

C’était une époque de tentatives de libération et de luttes anticoloniales dans de nombreux pays : par exemple, les Black Panthers contre l’oppression raciste et pour la révolution aux États-Unis, la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, ou le FSLN au Nicaragua contre la dictature. J’ai commencé à comprendre ce que l’humanité pouvait attendre du capitalisme et de l’impérialisme. Oui, je me considérais comme faisant partie des mouvements mondiaux luttant pour la libération de l’exploitation et de l’oppression, contre le capitalisme et le patriarcat, et contre la guerre et le militarisme.

Le système judiciaire examine actuellement ma culpabilité au sens juridique du terme. Pour moi, il ne s’agit pas de culpabilité, mais de ce qui a mobilisé et continue de mobiliser des millions de personnes : comment surmonter les conditions mondiales qui engendrent la guerre, les déplacem l’exploitation, l’oppression patriarcale et raciste, la pauvreté et la destruction écologique totale ?

Les puissants se préparent à la grande guerre pour préserver leur pouvoir. La société est marquée par une pauvreté croissante, la militarisation et une dérive vers la droite. Le capitalisme court à la catastrophe écologique. L’état du monde actuel montre sans équivoque que les questions sur la manière de surmonter ces conditions étaient justifiées et demeurent nécessaires. Ces questions nous concernent tous, et nous ne pouvons y répondre que collectivement et par des mouvements de grande ampleur. J’aimerais être avec vous pour travailler ensemble sur ces questions. Mais la répression et la détermination de l’État à condamner l’histoire de l’opposition fondamentale empêchent une telle chose.

Aucune personne emprisonnée en raison de ses actes, présumés ou réels, n’est emprisonnée au nom de la gauche libératrice et révolutionnaire. Nous sommes tous emprisonnés à cause de la volonté de l’État de délégitimer l’histoire des luttes révolutionnaires et de décourager les luttes futures en nous condamnant à des années de souffrance en prison. Cela s’applique autant à moi qu’à Mumia Abu-Jamal et Leonard Peltier aux États-Unis, aux anarchistes emprisonnés en Grèce – Marianna, Dimitri, Nikos, Dimitra – et à de nombreux autres prisonniers politiques dans le monde.

En ce sens, le procès contre moi est un procès contre une opposition émancipatrice, radicale de gauche et anticapitaliste.

J’apprécierais grandement que ceux qui le peuvent assistent à mon procès, qui s’ouvrira bientôt – afin de montrer qu’il ne s’agit pas seulement d’un procès contre moi, mais, à un autre niveau, d’un procès contre tous ceux qui s’engagent dans la lutte pour le dépassement du capitalisme. J’apprécierais profondément toute solidarité !

Je vous souhaite beaucoup de succès et, oui, beaucoup de joie à la Conférence Rosa Luxemburg de cette année !

Avec solidarité, combativité et mes salutations les plus chaleureuses à tous,
D. K.

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1500 personnes ont manifesté hier samedi à Bruxelles contre les violences policières. La manifestation est partie de la place du Luxembourg et a traversé le centre ville pour terminer place du Congrès. Le cortège a effectué plusieurs arrêts sur le parcours, afin de permettre à diverses personnes de prendre la parole, notamment des proches de victimes de la violence policière, mais aussi pour se recueillir en mémoire des personnes assassinées. De nombreux tags ont été réalisés le long de ce parcours. Des véhicules de police et de la STIB ont également été tagués et leurs vitres brisées. Dix arrestations ont eu lieu après la manifestation. Au moins huit de ces arrestations seraient judiciaires, dont une qui concernerait un jeune manifestant arrêté avec des engins pyrotechniques (photo de gauche diffusée par la police de Bruxelles).

EDIT: Le bilan est en fait de sept arrestations administratives et deux arrestations judiciaires.

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La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)  a rejeté le recours du PKK contre la décision du Conseil de l’Europe de maintenir le PKK sur sa liste des organisations terroristes. Dans son arrêt du 13 mars, la CJUE a déclaré que ce maintien était légal et a rejeté cinq objections principales soulevées par les avocats du PKK. Les avocats du PKK avait fait appel de la décision du Conseil de l’Europe, arguant qu’elle contenait des erreurs de droit, que les motifs invoqués étaient obsolètes et que les mesures prises étaient disproportionnées. La Cour a rejeté le recours, arguant qu’il existait suffisamment de preuves pour maintenir le PKK sur la liste. Avec cette décision, le PKK restera sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. C’est la cinquième fois que la Cour de justice confirme la décision de l’UE concernant la liste des organisations terroristes.