Une grève des métallurgistes de Cadix a débuté le mercredi 18 juin, réunissant plus de 25000 personnes. Les grévistes ont érigé des barricades enflammées sur les autoroutes CA-35 et CA-36, paralysant la circulation, des trains ont été bloqués. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville, dans la zone industrielle de Río San Pedro, des barricades brûlaient depuis le petit matin, empêchant l’accès à la zone industrielle.Les affrontements se sont propagées aux quartiers de Loreto et de La Laguna. Des conteneurs en feu ont bloqué le passage des véhicules, forçant l’intervention de la police antiémeute. Les forces de l’ordre ont identifié une personne et en ont arrêté une autre, qui a ensuite été relâchée.
Alexandr Snezhkov, un des accusé·es dans l’affaire des « anarchistes de Tchita » (voir article ici), a passé plus de 90 jours dans le SHIZO, un quartier pénitentiaire d’isolement dit le « trou ». Il a ensuite été transféré dans un PKT, une section aux conditions de détention encore plus strictes, une section spéciale où les détenus sont envoyés pour des violations graves du règlement pénitentiaire dans les colonies à régime général, strict ou spécial. Le séjour d’Alexander dans le PKT a été décidé pour deux mois, mais, il pourrait être prolongé jusqu’à six mois. Il a aussi été placé sur une liste de surveillance préventive, en tant que leader et participant actif de « groupes à tendance négative ».
Depuis février, la pression à l’encontre de Snezkhov a augmenté et dès son arrivée à la colonie pénitentiaire IK-10, il a été placé au SHIZO (notre article ici). Alexandr pense que la prochaine étape sera l’EPKT, une section avec des cellules et la forme d’isolement la plus stricte, Alexandr ne représente aucune menace pour les détenus, ni pour le personnel pénitentiaire. En soutien, il demande des lettres, des cartes postales et des photos.
L’adresse pour lui écrire : tous contenus obligatoirement en russe
Snezhkov Aleksandr Evgenevich (né en 2003) [Снежков Александр Евгеньевич (2003 г.р.)]
FCU IK-10
674673, Krasnokamensk, kraï de Transbaïkalie [г. Краснокаменск, Забайкальский край] (Russie)
Christian Tein a quitté, ce jeudi 12 juin en soirée, la prison de Mulhouse-Lutterbach. Le leader indépendantiste kanak y était détenu depuis près d’un an dans le cadre de l’enquête sur les révoltes en kanaky au printemps 2024 (nos articles ici et ici). Libéré sous contrôle judiciaire, il a interdiction de se rendre en Kanaky et de contacter d’autres protagonistes. Le 3 juin, la cour d’appel de Paris avait ordonné la mise en liberté de trois autres militants indépendantistes incarcérés dans l’Hexagone, Dimitri Qenegei, Guillaume Vama, Erwan Waetheane, et confirmé celle d’un quatrième, Steeve Unë (article ici). Les juges ont estimé qu’à ce stade de la procédure, il n’était pas démontré que Christian Tein ou d’autres responsables de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) mis en examen auraient préparé un attroupement armé ou un groupement violent.
Des milliers de manifestant·es se sont réuni·es lundi à la Bourse pour protester contre l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes (voir notre article). À l’issue de la mobilisation, un cortège a pris la direction de la Commission européenne. Des confrontations ont éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un important dispositif policier. Stoppé.es durant près d’une demi-heure, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es, en utilisant une autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène. Le cortège s’est fractionné et il y a eu plusieurs interventions policières extrêmements violentes, et plusieurs arrestations, en différents point de la ville. Plus de détails
En grève de la faim depuis 247 jours, la mère d’Alaa Abdel Fattah appelle le gouvernement britannique à faire libérer immédiatement son fils détenu illégalement en Égypte depuis 2019 (nos articles ici et ici). La sexagénaire, hospitalisée, refuse tout traitement tant que le gouvernement britannique n’aura pas fait preuve de fermeté vis-à-vis du Caire. Laila Soueif a débuté une grève de la faim en septembre dernier. Hospitalisée depuis trois jours sous perfusion de protéines, Laila Soueif risque de décéder à tout instant. Épuisée, elle s’est dite prête à mourir. Ce mardi, son état s’est légèrement amélioré mais elle ne recommencera à se nourrir que quand son fils sera libéré. Il aurait dû quitter les prisons du Caire en septembre dernier.
Un décret présidentiel, adopté ce mardi 13 mai lors d’un Conseil des ministres extraordinaire, dissous les partis politiques et les organisations à caractère politiques sur toute l’étendue du territoire. L’annonce a été faite sur la chaîne de télévision d’État ORTM. Les réunions et autres activités des partis et organisations politiques, désormais dissous, sont interdites, sous peine de sanctions. Parmi les objectifs présentés : réduire le nombre de partis autorisés, durcir les règles de création des nouvelles formations, limiter, voire interdire leur financement public. Les partis politiques maliens n’ont cessé ces dernières semaines de dénoncer leur dissolution programmée, considérée comme une violation de la Constitution, une atteinte au pluralisme et aux acquis démocratiques. Un mouvement de contestation inédit dans le pays avait débuté, mais plusieurs figures politiques ont été enlevéespar la Sécurité d’État, réduisant les militants pro-démocratie au silence. Certains cadres envisagent des actions judiciaires pour contester cette mesure. Mais les organisations politiques étant désormais dissoutes, ces démarches ne pourront pas être entreprises en leur nom. Quant à la mobilisation « citoyenne », elle s’expose plus que jamais au risque de répression.
Dans la nuit du 8 au 9 mai, des tags nazis, racistes et LGBTIphobes ont été tagués sur les murs de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. En réaction, le président de l’établissement a renvoyé dos-à-dos fascistes et antifascistes. Pire encore, trois étudiants qui recouvraient ces appels à la haine ont été interpellés et contrôlés par la sécurité de l’université avec l’appui de la police.
Un juge fédéral américain a ordonné, ce vendredi 9 mai, la libération immédiate de l’étudiante turque, devenue un symbole de la volonté de l’administration Trump de museler le mouvement de solidarité avec les palestiniens de Gaza. L’arrestation filmée en direct de Rumeysa Ozturk le 25 mars avait suscité l’indignation (notre article ici). L’administration Trump avait demandé son expulsion du territoire au seul motif d’avoir cosigné un article critiquant la gestion de l’université face au mouvement de protestation contre le génocide de Gaza. Un juge fédéral a ordonné vendredi « au gouvernement de la relâcher immédiatement ».
Elle était incarcérée dans un centre de détention géré par ICE depuis plus de six semaines en Louisiane, elle a suivi l’audience du tribunal par visioconférence où le juge a refusé d’assortir cette libération de restrictions de mouvement suggérées par le gouvernement. Rumeysa Ozturk est « libre de retourner chez elle au Massachusetts ». Elle devra néanmoins se rendre dans un centre municipal de réinsertion des détenus et reste sous le coup d’une procédure d’expulsion.
Dans une affaire similaire, un autre juge fédéral du Vermont a ordonné, le 30 avril, la libération de Mohsen Mahdawi, étudiant palestinien impliqué dans le mouvement à l’université Columbia contre la guerre à Gaza. Mohsen Mahdawi est le cofondateur d’un groupe d’étudiants palestiniens à l’université Columbia, avec Mahmoud Khalil, figure de la mobilisation estudiantine pro palestinienne aux Etats-Unis que l’administration de Donald Trump tente d’expulser depuis son arrestation le 8 mars (lire notre article). Le président a lancé une offensive contre les universités américaines, les accusant de laisser prospérer sur leurs campus des mouvements de soutien aux Palestiniens face à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qu’il assimile à des manifestations d’antisémitisme.
Au lendemain de l’arrestation d’Ossama, lors du rassemblement quotidien de soutien à la lutte du peuple palestinien, une nouvelle arrestation a eu lieu hier soir en fin de rassemblement (voir article ici). Sans raison apparente, Ayman, qui avait déjà été arrêté le 8 avril en marge d’une manifestation contre les assauts génocidaires à Gaza et détenu en centre fermé, a, une nouvelle fois, été emmené par les forces de l’ordre (voir article ici). Suite à cette interpellation, la police a tenté de disperser le rassemblement à coup de sprays au poivre et de balayettes. Un petit cortège a tenté de partir en manifestation non autorisée, la police en nombre a chargé les manifestants. Depuis plusieurs semaines, la police bruxelloise, en particulier celle de Bruxelles-villes, multiplie les provocations, les violences et les intimidations à l’encontre des rassemblements quotidiens et des manifestants.
L’Université Populaire de Bruxelles appelle à venir soutenir les rassemblements qui se tiennent chaque jour à la Bourse de Bruxelles à 19h.
Voici le troisième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf) réalisée par Carapatage que nous livrons en feuilleton. Aujourd’hui, la vidéosurveillance.
Suite à l’arrestation de Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre, l’usage de la vidéosurveillance en cellule 24h/24 et 7j/7 (auparavant réservée aux cellules de protection d’urgence, dites « anti-suicides ») a été étendu en France par un arrêté de juin 2016, validé par la CNIL puis par le Conseil d’état. Les images peuvent être regardées en direct et le chef de l’établissement pénitentiaire peut les consulter pendant un délai de sept jours à compter de l’enregistrement. Au-delà, les données ne peuvent être visionnées que dans le cadre d’une enquête judiciaire ou administrative. L’apparition des caméras piéton dans les prisons françaises date de 2020 dans le cadre d’une expérimentation et se généralise à partir de 2023. Elles n’enregistrent pas en permanence, indiquent par un signal qu’elles filment, et elles enregistrent aussi le son. Les données sont conservées trois mois, les agents ont interdiction de les déclencher pendant les fouilles.
Les logiciels de vidéosurveillance algorithmique (VSA) détectent automatiquement différents types de situations qui donnent lieu à une alarme au poste de surveillance : bruits suspects, rassemblements de personnes, mouvements brusques, franchissements de lignes, détection de mouvement associée à des horaires, détection de feu ou fumée, de vandalisme, de mouvements de panique, de présence d’armes, de violence, comptage des détenu·es et du personnel dans des zones précises, inventaire automatique de matériel, audétection de l’état des caméras (pannes ou tentatives de sabotages), suivi automatique d’une personne… Une partie de ces solutions de VSA concerne la détection de problèmes de santé, tels que les crises d’épilepsie, l’automutilation ou les épidémies : détection d’effondrement, d’agenouillement, de recroquevillement, mesures de température, analyse de l’état émotionnel. En Allemagne dans les lands de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Basse-Saxe la VSA est expérimentée « afin de prévenir le suicide et d’améliorer la sécurité dans les prisons ».
Un système de VSA va être mis en place dans la prison de sécurité maximale de Csenger en Hongrie (photo), actuellement en construction : une technologie permettant un contrôle complet des mouvements des détenus, et une intelligence artificielle pour analyser leur comportement et leurs expressions faciales. Si leur comportement s’écarte de leur routine habituelle, le système enverra un signal aux gardiens.