Un décret présidentiel, adopté ce mardi 13 mai lors d’un Conseil des ministres extraordinaire, dissous les partis politiques et les organisations à caractère politiques sur toute l’étendue du territoire. L’annonce a été faite sur la chaîne de télévision d’État ORTM. Les réunions et autres activités des partis et organisations politiques, désormais dissous, sont interdites, sous peine de sanctions. Parmi les objectifs présentés : réduire le nombre de partis autorisés, durcir les règles de création des nouvelles formations, limiter, voire interdire leur financement public. Les partis politiques maliens n’ont cessé ces dernières semaines de dénoncer leur dissolution programmée, considérée comme une violation de la Constitution, une atteinte au pluralisme et aux acquis démocratiques. Un mouvement de contestation inédit dans le pays avait débuté, mais plusieurs figures politiques ont été enlevées par la Sécurité d’État, réduisant les militants pro-démocratie au silence. Certains cadres envisagent des actions judiciaires pour contester cette mesure. Mais les organisations politiques étant désormais dissoutes, ces démarches ne pourront pas être entreprises en leur nom. Quant à la mobilisation « citoyenne », elle s’expose plus que jamais au risque de répression.

Dans la nuit du 8 au 9 mai, des tags nazis, racistes et LGBTIphobes ont été tagués sur les murs de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. En réaction, le président de l’établissement a renvoyé dos-à-dos fascistes et antifascistes. Pire encore, trois étudiants qui recouvraient ces appels à la haine ont été interpellés et contrôlés par la sécurité de l’université avec l’appui de la police.

Un juge fédéral américain a ordonné, ce vendredi 9 mai, la libération immédiate de l’étudiante turque, devenue un symbole de la volonté de l’administration Trump de museler le mouvement de solidarité avec les palestiniens de Gaza. L’arrestation filmée en direct de Rumeysa Ozturk le 25 mars avait suscité l’indignation (notre article ici). L’administration Trump avait demandé son expulsion du territoire au seul motif d’avoir cosigné un article critiquant la gestion de l’université face au mouvement de protestation contre le génocide de Gaza. Un juge fédéral a ordonné vendredi « au gouvernement de la relâcher immédiatement ».

Elle était incarcérée dans un centre de détention géré par ICE depuis plus de six semaines en Louisiane, elle a suivi l’audience du tribunal par visioconférence où le juge a refusé d’assortir cette libération de restrictions de mouvement suggérées par le gouvernement. Rumeysa Ozturk est « libre de retourner chez elle au Massachusetts ». Elle devra néanmoins se rendre dans un centre municipal de réinsertion des détenus et reste sous le coup d’une procédure d’expulsion.

Dans une affaire similaire, un autre juge fédéral du Vermont a ordonné, le 30 avril, la libération de Mohsen Mahdawi, étudiant palestinien impliqué dans le mouvement à l’université Columbia contre la guerre à Gaza. Mohsen Mahdawi est le cofondateur d’un groupe d’étudiants palestiniens à l’université Columbia, avec Mahmoud Khalil, figure de la mobilisation estudiantine pro palestinienne aux Etats-Unis que l’administration de Donald Trump tente d’expulser depuis son arrestation le 8 mars (lire notre article). Le président a lancé une offensive contre les universités américaines, les accusant de laisser prospérer sur leurs campus des mouvements de soutien aux Palestiniens face à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qu’il assimile à des manifestations d’antisémitisme.

Au lendemain de l’arrestation d’Ossama, lors du rassemblement quotidien de soutien à la lutte du peuple palestinien, une nouvelle arrestation a eu lieu hier soir en fin de rassemblement (voir article ici).  Sans raison apparente, Ayman, qui avait déjà été arrêté le 8 avril en marge d’une manifestation contre les assauts génocidaires à Gaza et détenu en centre fermé, a, une nouvelle fois, été emmené par les forces de l’ordre (voir article ici). Suite à cette interpellation, la police a tenté de disperser le rassemblement à coup de sprays au poivre et de balayettes. Un petit cortège a tenté de partir en manifestation non autorisée, la police en nombre a chargé les manifestants. Depuis plusieurs semaines, la police bruxelloise, en particulier celle de Bruxelles-villes, multiplie les provocations, les violences et les intimidations à l’encontre des rassemblements quotidiens et des manifestants.

L’Université Populaire de Bruxelles appelle à venir soutenir les rassemblements qui se tiennent chaque jour à la Bourse de Bruxelles à 19h.

Voir la vidéo de l’arrestation : ici

Voici le troisième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf)  réalisée par  Carapatage  que nous livrons en feuilleton. Aujourd’hui, la vidéosurveillance.

Suite à l’arrestation de Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre, l’usage de la vidéosurveillance en cellule 24h/24 et 7j/7 (auparavant réservée aux cellules de protection d’urgence, dites « anti-suicides ») a été étendu en France par un arrêté de juin 2016, validé par la CNIL puis par le Conseil d’état. Les images peuvent être regardées en direct et le chef de l’établissement pénitentiaire peut les consulter pendant un délai de sept jours à compter de l’enregistrement. Au-delà, les données ne peuvent être visionnées que dans le cadre d’une enquête judiciaire ou administrative. L’apparition des caméras piéton dans les prisons françaises date de 2020 dans le cadre d’une expérimentation et se généralise à partir de 2023. Elles n’enregistrent pas en permanence, indiquent par un signal qu’elles filment, et elles enregistrent aussi le son. Les données sont conservées trois mois, les agents ont interdiction de les déclencher pendant les fouilles.

Les logiciels de vidéosurveillance algorithmique (VSA) détectent automatiquement différents types de situations qui donnent lieu à une alarme au poste de surveillance : bruits suspects, rassemblements de personnes, mouvements brusques, franchissements de lignes, détection de mouvement associée à des horaires, détection de feu ou fumée, de vandalisme, de mouvements de panique, de présence d’armes, de violence, comptage des détenu·es et du personnel dans des zones précises, inventaire automatique de matériel, audétection de l’état des caméras (pannes ou tentatives de sabotages), suivi automatique d’une personne… Une partie de ces solutions de VSA concerne la détection de problèmes de santé, tels que les crises d’épilepsie, l’automutilation ou les épidémies : détection d’effondrement, d’agenouillement, de recroquevillement, mesures de température, analyse de l’état émotionnel. En Allemagne dans les lands de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Basse-Saxe la VSA est expérimentée « afin de prévenir le suicide et d’améliorer la sécurité dans les prisons ».

Un système de VSA va être mis en place dans la prison de sécurité maximale de Csenger en Hongrie (photo), actuellement en construction : une technologie permettant un contrôle complet des mouvements des détenus, et une intelligence artificielle pour analyser leur comportement et leurs expressions faciales. Si leur comportement s’écarte de leur routine habituelle, le système enverra un signal aux gardiens.

Rong Chhun, une figure populaire de l’opposition cambodgienne a été condamnée, par un tribunal à 4 ans de prison ce lundi 5 mai, pour incitation aux troubles sociaux. Ex-syndicaliste et conseiller du parti Pouvoir du peuple, il a été reconnu coupable d’incitation à perturber la stabilité sociale, une accusation fréquemment utilisée contre les militants de l’opposition. Il n’a pas été précisé s’il serait immédiatement arrêté. Des poursuites avaient été lancées l’année dernière après sa rencontre avec des paysans victimes de litiges fonciers. Il avait déjà été condamné en août 2021 à 2 ans de prison, pour avoir dénoncé des « irrégularités » du gouvernement lors de la redéfinition de la frontière orientale du pays ( voir notre article ).

Un tribunal d’Ankara a condamné, ce mercredi, Joakim Medin arrêté fin mars à l’aéroport d’Istanbul dès son arrivée en Turquie pour couvrir les manifestations antigouvernementales ( notre article ici ) , à onze mois de prison avec sursis pour «insulte au président ». Présent pour un reportage sur les lieux d’une manifestation où l’effigie d’Erdogan pendu par les pieds avait été exhibée, le journaliste a bien signé des articles sur l’événement mais, le choix des photos pour les illustrer ne lui incombe pas. Le reporter restera en détention provisoire jusqu’à son procès pour «appartenance à une organisation terroriste», dont la date n’a pas encore été fixée. La justice turque l’accuse d’avoir participé en janvier 2023 à une manifestation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Stockholm, ce que dément Joakim Medin, affirmant «n’avoir jamais participé à cet événement» étant en Allemagne ce jour-là. Il risque jusqu’à 9 ans de prison.

Tout est parti de l’affaire des colis piégés à Genève, associés à des demandes de rançon ciblant l’entreprise horlogère Patek Philippe. La police fédérale suisse (Fedpol) est en effet en charge de l’investigation, comme le prévoit la loi en cas de présence d’explosifs. Or sa gestion de l’enquête et l’arrestation erronée de deux frères ont fait émerger plusieurs reproches de la part membres de la police judiciaire et de la justice de différents cantons.

Fedpol recruterait des enquêteurs cantonaux qui n’ont pas assez d’expérience dans la police judiciaire et parfois les enquêteurs sont des policiers dont les cantons ne veulent plus. Elle travaillerait à charge et orienterait ses enquêtes en fonction de ce qu’elle veut trouver. Enfin, les cantons proches de Berne sont sur-représentés dans Fedpol, au détriment des cantons excentrées et l’expertise des polices locales serait souvent dénigrée par leurs homologues venus de Berne. Ces reproches émanant du terrain recoupent plusieurs études récentes. L’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération  et des experts externes ont pointé un manque d’enquêteurs qualifiés au sein de Fedpol, un manque de formation et des lacunes dans l’échange d’informations entre les cantons.

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Malgré un rapport de forces incroyablement inégal, la résistance palestinienne se poursuit dans les ruines de Gaza. Vendredi après-midi, un sergent de l’unité des forces spéciales de la police « Yaman »  a été tué lors d’affrontements dans le quartier de Shejaiya de la ville de Gaza. Des renforts iqraéliens ont été dépêchés pour extraire les soldats pris dans l’embuscade mais 15 minutes plus tard, un Humvee de l’armée qui tentait d’atteindre la zone a été touché par un tir de RPG ( lance roquettes portable), blessant un soldat. Près d’une heure plus tard, plusieurs chars qui participaient aux opérations de sauvetage, ont été pris pour cible par des tirs de RPG. L’une des roquettes a tué un capitaine de la 401e brigade blindé mécanisée et légèrement blessé un autre soldat. Une heure plus tard, deux réservistes du 7007ᵉ bataillon de la brigade de Jérusalem ont été blessés par des tirs de roquettes RPG et d’armes légères dans la même zone.

L’armée israélienne a commencé à utiliser des outils robotisés il y a plus d’une décennie mais en très petit nombre. Face à la résistance de Gaza et pour éviter les pertes, ils sont désormais déployés à grande échelle, à commencer par le « robdozer » est la version téléopérée du B9 (photo),  un mastodonte blindé que les troupes israéliennes utilisent au quotidien.

D’importantes opérations anti-maoïstes ont lieu depuis plusieurs jours dans les jungles du district de Bijapur,  près de la frontière entre le Chhattisgarh et le Telangana (photo). À ce jour, six maoïstes auraient été tués lors de divers accrochages (voir notre article). Les forces de sécurité ont retrouvé les corps de trois femmes maoïstes ainsi qu’une cache d’armes sur place. Lancée lundi, cette opération conjointe est l’une des plus importantes de ces dernières années. Plus de 10 000 hommes sont mobilisés autour des bastions maoïstes. Un soldat a été blessé aujourd’hui par l’explosion d’un engin explosif improvisé (IED) dans la région des collines de Karregutta. Il a rapidement été évacué de la zone dangereuse et transporté vers un camp voisin de la Force centrale de réserve de la police (CRPF) pour des soins médicaux immédiats.

Les forces de sécurité effectuent des ratissages dans le but de neutraliser ou de capturer  d’importants dirigeants maoïstes tels que Madvi Hidma – dont la prime s’élève à 1 crore de roupies –, Damodar, Bandi Prakash, Azad, Chandranaje, Sujata, Kattaram Chandra Reddy, Vikalp, Vijjo, Urmila, Ganga, Mangdoo, Abhay et Paparao, tous membres clés des comités maoïstes central.

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