Lundi 16 décembre 2019, le gouvernement français a publié un arrêté instaurant un nouveau Service National des Données de Voyage (SNDV) rattaché à la police nationale. Ce service souhaite notamment collecter les données relatives aux réservations, enregistrements et embarquements des personnes qui effectuent des déplacements en avion, train, bus ou bateau pour le compte des ministres de la Défense, de l’Intérieur et du Budget (douanes), avec l’appui de celui des Transports. L’idée est de permettre à la police de centraliser toutes ces informations avec la possibilité pour d’autres administrations comme la Gendarmerie ou les douanes de les consulter. Ce service n’accèdera pas directement aux bases de données des transporteurs mais ces derniers pourront être interrogés, afin de retracer si besoin les trajets d’une personne donnée. Pour le moment, le SNDV a pour mission d’étudier les conditions techniques, juridiques et économiques de collecte et d’exploitation de ces données. Le gouvernement devra ensuite légiférer pour mettre en place et autoriser les dispositifs qui en découleront.

Notons que les autorités policières ont déjà accès aux données des passagers aériens via le système API-PNR. Ce système contient deux types d’informations sur les passagers aériens : les données API (Advanced passenger informations ou renseignements préalables sur les voyageurs) liées à l’enregistrement des passagers provenant du passeport ou d’un autre document de voyage et des informations générales concernant le vol ; et les données PNR (Passenger Name Record ou dossier passager) liées à la réservation et contenues dans les dossiers créés par les compagnies aériennes pour chaque vol. Elles permettent d’identifier chaque passager et d’avoir accès à tous les renseignements concernant son voyage : vols d’aller et de retour, correspondances éventuelles, moyens de paiement utilisés, services particuliers souhaités à bord, etc.

Le système API-PNR
Le système API-PNR

 

Le 6 décembre 2019, Odile Maurin, une militante pour les droits des personnes handicapées active dans le mouvement des Gilets Jaunes de Toulouse, a été condamnée à deux mois de prison avec sursis et à une interdiction de manifester pendant un an pour « violences » sur des policiers. Concrètement, elle était accusée d’avoir foncé sur des policiers avec son fauteuil roulant électrique lors d’une manifestation des Gilets Jaunes le 30 mars 2019. Elle devra également verser 400 euros à deux policiers prétendument blessés. Une centaine de personnes étaient présente devant le palais de justice pour la soutenir lors de son passage au tribunal.

Odile Maurin était également accusée d’entrave à la circulation d’un véhicule de secours pour s’être positionnée devant le canon à eau utilisé par les CRS. Elle était également accusée d’outrage aux forces de l’ordre et d’avoir incité à porter atteinte à l’intégrité physique d’une commissaire en affichant sa photo sur ses réseaux sociaux, la désignant comme « la gazeuse en chef ». Elle a été jugée non coupable pour ces deux derniers chefs d’accusation. Odile Maurin a refusé de se soumettre à l’interdiction de manifester et a participé à l’acte 56 de la manifestation des gilets jaunes à Toulouse avec un porte-voix.

Odile Maurin
Odile Maurin

Le 23 septembre, sept militant·es des CDR étaient arrêtés dans le cadre de « l’opération Judas », accusés de terrorisme et placé de détention préventive. Vendredi 20 et vendredi 27 décembre, cinq de ces prisonnières et prisonniers ont été libéré sous caution. Quatre d’entre eux, Ferran Jolis, Xavier Buïgas, Xavier Duch et Eduard Garzón ont ainsi du payer une caution de 5 000 euros tandis que le dernier Alexis Codina a du payer le double et devra pointer chaque semaine auprès du tribunal ou du commissariat des Mossos (la police catalane) le plus proche de son domicile. Celui-ci est, en effet, considéré comme l’un des membres fondateurs du groupe avec Germinal Tomàs et Jordi Ros, qui restent eux en prison. Les sept personnes sont accusées de faire partie de l’Équipe de résistance tactique (ERT), une faction radicale des CDR qui aurait envisagé des sabotages à l’explosif. Alexis Codina est ainsi accusé d’avoir mis en place, chez lui, un laboratoire de fabrication d’explosifs. Ferran Jolis, est quant-à-lui, considéré comme l’expert informatique du groupe puisqu’il se serait occupé de crypter ses communications notamment par l’usurpation de réseaux wifi privés et publics.

Alexis Codina
Alexis Codina

La lutte  contre la réforme des retraites en était, ce samedi, à son 24e jour. Plusieurs syndicats avaient appelé à des manifestations samedi, rejoints par les Gilets Jaunes, notamment dans la capitale. Un cortège est ainsi parti de la place de la Bourse peu avant 12h30 pour rejoindre la gare du Nord et la manifestation interprofessionnelle des unions régionales de la CGT, FO, Solidaires et de la FSU qui s’est ensuite dirigée vers Châtelet. Des pancartes proclamaient «Âge pivot, âge tombeau », en écho à l’ « âge d’équilibre » assorti d’un bonus-malus que le gouvernement veut fixer à 64 ans en 2027, ou encore « Grève, blocage, Macron dégage ». Près du centre Georges-Pompidou, devant le théâtre du Renard des manifestants cagoulés, ont dressé des barricades avec des barrières de chantiers et mis le feu à des poubelles. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et ont essuyé des jets de projectiles. Les forces de l’ordre ont également utilisé des drones pour visualiser les mouvements de foule dans les rues étroites entre le centre Pompidou et l’hôtel de ville. Six personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police. D’autres manifestations ont eu lieu en province, et notamment à Nancy (Meurthe-et-Moselle) où les manifestants ont été repoussés par les forces de l’ordre place de la République.

Incidents à Päris hier samedi
Incidents à Päris hier samedi

Des affrontements violents ont éclaté entre un groupe de manifestants et les forces de police devant la banque centrale du Liban, alors que le pays traverse actuellement sa pire crise économique et financière depuis des décennies, ce qui a provoqué des protestations dans tout le pays.  Les manifestants ont également distribué des tracts disant  » Nous ne payons pas « , appelant tous les Libanais à cesser de payer des taxes et des frais au gouvernement et à s’abstenir de rembourser les prêts aux banques jusqu’à ce qu’ils puissent obtenir la totalité de leurs droits. Les forces de sécurité sont intervenues et ont déclenché de fortes confrontations avec les manifestants lorsqu’ils ont tenté de bloquer la route.

Devant le siège de la banque du Liban
Devant le siège de la banque du Liban

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Un soldat de l’armée gouvernementale a été tué et six autres ont été blessés lors d’une attaque lancée lundi par la guérilla maoïste dans un village isolé des environs de Labo City, dans la province de Camarines Norte. Un peloton de la 9e division d’infanterie patrouillait à 9 h 20 à Barangay Baay lorsqu’il est tombé dans une embuscade. Les guérilleros ont fait exploser un IED sur le chemin de la patrouille, puis ont ouvert un feu nourri sur les militaires.

Combattants de la NPA
Combattants de la NPA

Maryam Mohammadi, Esrine Derkaleh, Nahid Shaqaqi et Akram Nasirian ont chacune été condamnées à 4 ans et 2 mois de prison. Elles étaient accusées notamment de « diffusion de propagande contre l’État, enlèvement du voile et complot contre la sécurité nationale ». Maryam Mohammadi est une ancienne prisonnière politique des années 1980. Elle avait été emprisonnée à l’âge de 14 ans en 1981 et libérée en 1989. Nahid Shaqaqi avait été arrêtée en mai et détenue dans le quartier 209 du ministère du Renseignement pendant plusieurs semaines avant d’être libérée sous caution. Dans le même temps, la 36e chambre de la Cour de révision de Téhéran a prononcé une peine de 4 ans et 5 mois pour la militante civile Rezvaneh Ahmad Khanbeigi qui est emprisonnée depuis le 17 novembre dans le quartier 2A de la prison d’Evine. Par ailleurs, Zohreh Sayyadi a été arrêtée à son domicile dans le canton d’Andicheh, à Téhéran, le mardi 10 décembre 2019. Aucune information n’est disponible sur la raison de son arrestation ou des charges retenues contre elle.

les militantes féministes aujourd'hui emprisonnées
les militantes féministes aujourd'hui emprisonnées

Le 8 juin 2016, deux personnes au visage masqué avaient été filmées en train de poser un engin incendiaire (un réservoir de 5 litres d’essence avec un dispositif d’allumage déclenché par un réveil) devant le distributeur de billets du bureau d’un poste de Gênes. L’engin n’avait pas explosé en raison d’un dysfonctionnement du système d’allumage. Cette action prenait place dans le cadre de la campagne annoncée fin 2015 contre les CPR, les centres fermés italiens.  Les forces spéciales des Carabiniers (les ROS), ont arrêté mardi Giuseppe Bruna, un anarchiste originaire d’Agrigente. La police affirme avoir trouver les traces de son ADN  sur les gants ayant servi à l’action. L’arrestation a été réalisée suivant une ordonnance émise par le juge d’instruction du tribunal de Turin. Giuseppe avait déjà été inquiété par la justice italienne pour l’affaire des colis piégés envoyés aux procureurs dirigeant l’opération « Scripta Manent » contre les anarchistes.

L'intervention des démineurs à Gênes
L'intervention des démineurs à Gênes

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La contestation au Liban se poursuit en même temps que la répression qui l’accompagne. Des dizaines de personnes ont été blessées dans des heurts survenus samedi 14 décembre, dans la soirée, à Beyrouth. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants antipouvoir. A deux jours de consultations parlementaires organisées pour tenter de nommer un nouveau premier ministre, les manifestants s’étaient rassemblés samedi dans le centre de la capitale pour dénoncer l’ensemble de la classe politique. Les heurts ont éclaté lorsque des manifestants ont tenté de franchir un barrage de police bloquant l’entrée d’une avenue qui mène au Parlement, avant de se poursuivre ailleurs en centre-ville. La Croix-Rouge libanaise a transporté quinze blessés vers des hôpitaux et soigné trente-sept personnes sur place. De son côté, la défense civile libanaise a annoncé avoir transporté trente-six blessés vers des hôpitaux, tandis que cinquante-quatre personnes ont été soignées sur place.

Les affrontements de samedi à Beyrouth
Les affrontements de samedi à Beyrouth
Les affrontements de samedi à Beyrouth
Les affrontements de samedi à Beyrouth

Dans la soirée du 5 décembre, dans le quartier de Holargos, à Athènes, un anarchiste belge a été intercepté par deux policiers en uniforme effectuant apparemment un contrôle d’identité au hasard. Comme il figurait dans la base de données de la police (la police belge l’avait accusé d’incendie) et que les policiers ont trouvé sur lui des objets qu’ils jugeaient suspects, il a été emmené au commissariat de Holargos. Après quelques tentatives infructueuses d’interrogatoire par les policiers locaux, des policiers de la sécurité de l’État sont arrivés et ont fait plus de pression, toujours sans résultats. Les policiers de la sécurité de l’État ont emmené le prisonniers dans leurs bureaux du commissariat principal (GADA ), dans le centre d’Athènes.

Quelques heures plus tard, trois perquisitions ont été effectuées chez le prisonnier et ses proches. Un proche a été emmené aux bureaux de la sécurité d’État et a été libéré au bout de deux heures. Plus tard dans la journée, l’anarchiste arrêté a comparu devant un procureur qui a confirmé l’accusation de « possession d’explosifs » formulée par la sécurité de l’État, faisant référence aux objets trouvés au moment de l’arrestation (allumes-feu et produits inflammables). Le lendemain (samedi 7), le prisonnier a comparu devant le tribunal où il a été décidé de reporter le procès ce jeudi 12 décembre. Après l’audience de 7, il a été remis en liberté.

Le GADA, siège de la police à Athènes
Le GADA, siège de la police à Athènes

 

 

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