Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De nouvelles manifestations qui ont eu lieu contre la vie chère et la politique du gouvernement dans plusieurs villes du Kenya ont fait deux morts, aujourd’hui mercredi. Quatorze personnes ont en outre été hospitalisées à la suite d’affrontements avec la police et plus de 300 personnes ont été arrêtées dans tout le pays. Déployées en nombre, les forces de l’ordre ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes des petits groupes qui les harcelaient de jets de pierres, notamment à Kibera, bidonville de la capitale Nairobi, et dans les villes de Kisumu, Homa Bay, Kisii et Migori, bastions de l’opposition dans l’ouest du pays. La précédente journée de protestation, le 12 juillet, avait ainsi vu 9 personnes tuées et plus de 300 arrêtées (voir notre article).

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Mercredi, le Pérou a rompu les cinq mois de calme qui ont suivi l’explosion politique et sociale qui avait secoué le pays à la suite de la mise à l’écart de l’ancien président Pedro Castillo. Une troisième vague de protestations, convoquée par des syndicats, des organisations sociales, est à nouveau dirigée contre la présidente Dina Boluarte et la Congrès (pour la précédente vague, voir notre article). La présidente est rejetée par 80% de la population et le parlement est encore pire, avec 90% du pays contre elle.  En première ligne, la Central General de Trabajadores del Perú (CGTP) qui, outre la démission de la présidente, réclame des élections générales anticipées. Certains manifestants réclament également la mise en place d’une assemblée constituante, ceux de Peru Libre (PL), le parti marxiste-léniniste qui soutient Castillo. La police assure de 13 000 « terroristes en liberté » (du Parti communiste du Pérou « sentier lumineux ») ont « infiltré » le mouvement et le ministère de l’intérieur avait déployé 24 000 policiers et prolongé de l’état d’urgence sur les routes nationales. Plusieurs mobilisations ont tourné à l’affrontement et onze blessés ont été signalés.

Bolaurte, la vice-présidente qui a remplacé Castillo, a réussi à rester à la tête du pays grâce au soutien qu’elle a reçu au Congrès de la part d’une grande partie de la droite et du fujimorisme. Bien qu’au début des manifestations de décembre et janvier, la présidente ait annoncé au pays qu’elle était favorable à l’avancement des élections, même pour cette année, les manœuvres parlementaires de ses alliés l’ont empêchée de concrétiser cette idée. Mme Boluarte prévoit de gouverner jusqu’en juillet 2026 afin d’épuiser la législature actuelle.

Le 20 juillet 2015, un attentat-suicide commis par le Daesh avec la complicité des services secrets turcs dans la ville frontière de Suruç fait 33 morts et une centaine de blessés parmi les jeunes du Parti socialiste des opprimés (ESP) qui se rendaient dans un chantier de reconstruction de Kobane, au Rojava. La police turque a attaqué lundi à Istanbul des groupes de jeunes qui distribuaient des tracts pour marquer le 8e anniversaire du massacre de Suruç. La police a placé 44 personnes en garde à vue. Les jeunes, qui ont été arrêtés lundi soir, ont été amenés au tribunal mardi. Alors que 35 des 44 personnes ont été libérées, 9 ont placées en détention préventive et renvoyées devant un juge  pour « résistance à des officiers dans l’exercice de leurs fonctions ». Des jeunes ont protesté contre ces arrestations et se sont rassemblés devant le palais de justice en scandant « Justice pour Suruç, justice pour tous ».

Un rassemblement de commémoration pour Suruç aura lieu demain jeudi, de 16:00 à 17:00, à la gare centrale à Bruxelles.

 

Ce lundi, à l’occasion de la reprise des cours pour le second semestre, des affrontements ont eu lieu à proximité du Liceo de Aplicación dans la commune de Santiago. De jeunes manifestants cagoulés sont sorti du lycée et ont bloqué la circulation à l’angle de l’avenue Alameda et de l’avenue Ricardo Cumming. Les carabiniers sont intervenus mais ils se sont fait caillasser. Avec l’aide de leurs blindés, les carabiniers ont fini par reprendre le contrôle des avenues.

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Des affrontements ont eu lieu ce mardi entre les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor et les forces de l’ordre. Les étudiants réclament la livraison des 12 amphithéâtres de 150 places et un bâtiment pour le logement des étudiants d’une capacité de 150 lits. Les autorités avaient promis de les livrer, mais ces promesses n’ont toujours pas été tenues. Pourtant, l’université de Ziguinchor continuent de recevoir de nouveaux bacheliers, mais sans infrastructures pour faciliter leur réception et leur intégration. Ce qui les a poussé à sortir dans la rue et manifester leur colère lorsque les forces de l’ordre sont intervenues, provoquant des affrontements.

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Au total, 1.278 jugements ont déjà été prononcés, avec 95% de condamnations. 1.300 personnes avaient été déférées au parquet et que 905 avaient fait l’objet d’une comparution immédiate. A l’issue de ces audiences, 1.056 personnes ont été condamnées à une peine d’emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen de 8,2 mois. Pour l’instant, 600 personnes ont été incarcérées. Il y aura aussi des procédures judiciaires réalisées contre les parents au « cas par cas”, a affirmé le ministre de la justice. En 2005, après trois semaines de révolte consécutives à la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, poursuivis par des policiers, 4.728 personnes avaient été interpellées et la justice avait prononcé plus de 400 condamnations à des peines de prison ferme.

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Souha Bechara, résistante libanaise, ancienne prisonnière politique et militante communiste a été arrêtée alors qu’elle se rendait de Beyrouth en Suisse en passant par Athènes. Elle a été détenue pendant plusieurs heures et expulsée vers le Liban, au motif qu’elle représentait une “menace pour la sécurité nationale” de “pays européens”. Souha Bechara est une personnalité extrêmement populaire au Liban. Elle a rejoint la résistance libanaise en 1986 en luttant contre l’occupation du Sud-Liban par l’armée israélienne et ses mercenaires libanais de l’Armée du Liban Sud (ALS). En 1988, Bechara a reçu la mission d’abattre le commandant de l’ALS, le fasciste Antoine Lahhad. Elle le blessera grièvement de deux balles à la mâchoire et au bras. Cela lui vaudra d’être torturée à l’électricité pendant trois mois dans la célèbre prison de Khiam, gérée par l’ALS pour le compte des services secrets israéliens. Elle y sera détenue 10 ans dans une cellule minuscule.

Libérée et remise à la Croix-Rouge le 1er septembre 1998 (photo), après une campagne de pressions internationales, elle fut accueillie en héroïne à Beyrouth. Après sa libération, elle a passé du temps et étudié en France, puis s’est installée en Suisse, où elle s’est mariée et a eu deux enfants. Cette interdiction d’entrée dans l’espace Schengen fait partie intégrante de l’escalade de l’Union européenne contre la résistance palestinienne et arabe.

Khudi Munda, un responsable maoïste connu sous le nom de guerre de Khudi Ji, qui était recherché dans 44 affaires différentes concernant l’action de la guérilla, et pour la capture duquel les autorité avec mis une prime de 500 000 roupies s’est rendu hier aux forces de sécurité. Ses activités s’étendaient dans les districts de Gumla, Lohardaga, Latehar, Budha Pahad et Simdega de l’état du Jharkhand. Il était notamment recherché pour des attaques contre les forces de sécurités alors que celles-ci menaient, en 2022, l’opération de contre-guérilla « Double Bull » dans la jungle de Peshrar.

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Oleg Khorzhan, le Président du Parti Communiste de Transnistrie, qui faisait l’objet de percussions politiques, a été assassiné cette nuit chez lui. Il avait rejoint le parti communiste local à l’âge de 18 ans et joue un rôle actif dans la reconstruction de l’aile jeunesse du parti. En avril 1995, il est élu au conseil municipal de Tiraspol. De 1997 à 2000, devenu avocat, il préside la commission juridique du parlement. En mai 2003, il rejoint le nouveau Parti communiste et en est élu président après l’emprisonnement du premier dirigeant du parti.

Le 2 juin 2018, Oleg Khorzhan a organisé un rassemblement à Tiraspol, au cours duquel un certain nombre de participants ont été arrêtés par la police. Plus tard dans la journée, Oleg s’est rendu au bâtiment des affaires internes de la ville pour rencontrer le directeur et se porter garant de la libération des détenus. Des policiers l’ont empêché d’entrer dans le bâtiment et une altercation physique aurait eu lieu. Oleg a protesté contre l’usage disproportionné de la force par la police et contre la violation de ses droits en tant que parlementaire. Mais il est été privé de son immunité parlementaire et arrêté le 6 juin 2018 avec plusieurs autres communistes, notamment sa femme, son fils et le député du conseil municipal de Tiraspol Alexander Samoniy. Le 3 novembre 2018, la Cour suprême de Transnistrie avait déclaré Oleg coupable d’agression contre les forces de l’ordre et l’a condamné à quatre ans et demi de prison. Il avait été libéré le 6 décembre 2022 après avoir purgé l’intégralité de sa peine (voir notre article). Ces derniers jours, il avait engagé un processus d’unité des forces d’opposition de Transnistrie et de Moldavie.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Des habitants de Las Naves, ainsi que le Frente Nacional Antiminero (Front national anti-mines), qui organise des communautés indigènes, s’opposent à la « consultation environnementale » qui doit être menée pour que la société minière équatorienne et canadienne Curimining, présente dans la région depuis 15 ans, puisse poursuivre son projet d’exploitation de mines d’or et de cuivre. Vendredi, les manifestants se sont heurtés à 300 policiers et ont utilisé des pierres, des bâtons, des cocktails Molotov. Treize personnes ont été blessées, dont certaines grièvement, et deux personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans les heurts.