Dimanche, la communauté kurde célébrait son nouvel an dans le calme à Louvain. Une famille revenant chez elle après la célébration a été prise en embuscade à Heusden-Zolder par des centaines de militants et sympathisants des Loups Gris. En plus d’essayer de passer à tabac cette famille, les fascistes ont saccagé leurs voitures et ont essayé d’incendier leur maison (photo 1). Des Kurdes sont intervenus pour protéger les leurs, ils ont été pourchassés par les fascistes bien plus nombreux. La soirée s’est donc transformée en chasse au kurde dans toute la ville. Sept personnes ont été blessées ont une qui est dans un état critique tandis qu’une huitième est portée disparue.

Notons que la famille attaquée était composée de réfugié·es d’Afrin. Un canton du Rojava occupé par l’armée turque et ses mercenaires jihadistes depuis 2018. Les forces d’occupation s’y rendent coupables de nombreuses exactions. Les femmes y sont particulièrement visées. Au moins 99 femmes ont été tuées, 74 violées ou agressées sexuellement, et plus d’un millier enlevées depuis l’occupation (voir notre article).

En réaction, une manifestation spontanée a éclaté le même soir à Bruxellois. Dès le lendemain, les mouvements kurdes ont appelé à un rassemblement devant le parlement européen. Celui-ci a réuni plusieurs centaines de personnes incluant plusieurs organisations progressistes et antifascistes belges (photo 2). Des provocateurs, faisant le signe des Loups-Gris, ont tenté de perturber le rassemblement mais, ont été mis en déroute et n’ont pu s’enfuir que sous la protection de la police. Cette dernière est intervenue contre le rassemblement faisant usage de gaz lacrymogène et déployant des policiers anti-émeute ainsi qu’une autopompe. Le rassemblement a cependant pu continuer à se tenir une fois les fascistes repoussés.

Belgique des fascistes turcs attaquent les kurdes qui fêtaient le newroz

 

Rassemblement pour dénoncer le pogrom anti-kurde (25/03/2024)

EDIT: Des dizaines de personnes liées au mouvement kurde ont mené une attaque d’un centre culturel truc appelé « Ülkü Ocagi » dans le village de Visé (province de Liège). « Ülkü Ocagi » signifie « Foyer Idéal » en Turc. Il s’agit d’une appellation des Loups Gris, parti fasciste bien connu, qui a mené le pogrom anti-Kurde dimanche . Les militant·es kurdes sont entrés dans les lieux avec des battes de baseball blessant six habitués. Des cocktails Molotov ont également été utilisés à l’extérieur et les vitrines ont été brisées.

L’action « Code rouge » cette année visait l’aviation avec deux cibles principales: l’aéroport d’Anvers (n°1 des jets privés) et l’aéroport de Liège (en particulier le hub d’Alibaba). Malgré des centaines d’arrestations (750 au dernier décompte, dont 320 militants ont été interpellés avant l’action à Anvers), des groupes de manifestants ont pu pénétrer dans les deux sites.

Lundi se tenait le conseil d’entreprise de Delhaize. Des syndicalistes ont voulu entrer dans le siège mais ont été bloqués (photo). Un des manifestants, un syndicaliste delhaizien,  a donné des coups de pieds dans une vitre, puis a posé sa main sur la vitre, qui est tombée après avoir été déboitée. La direction l’a licencié le jour même pour « mise en danger de la vie d’autrui”. Ses collègues du Delhaize Westland, à Anderlecht, ont aussitôt débrayés.  Jeudi, une vingtaine de syndicalistes ont bloqué le centre de distribution de Delhaize à Zellik. La direction a immédiatement fait appel à la police locale et à un huissier de justice, qui ont mis fin à l’action. Ce vendredi matin, quatorze des 128 magasins intégrés Delhaize étaient fermés ou bloqués, 12 à Bruxelles et deux à Liège. Delhaize a aussitôt envoyé des huissiers. Pour les magasins de Bruxelles, la direction de Delhaize dispose d’une ordonnance de justice, les huissiers feront donc rouvrir les enseignes. Concernant les deux magasins de Liège, les huissiers établiront les faits sur place.

 

Vendredi en début de soirée, une cinquantaine de personnes ont déjà été arrêtées administrativement notamment place de la Monnaie, aux alentours du boulevard Maurice Lemonnier et dans le quartier Anneessens. Jeudi soir, suite à des appels à se rassembler lancés sur les réseaux sociaux pour protester contre la mort de Nahel à Nanterre, des heurts avaient eu lieu à 1000 Bruxelles et à Saint-Gilles. 64 personnes avaient été interpellées.
Edit: Il y a également eu 30 arrestations administratives suite à une tentative de rassemblement place de la République française, à Liège.

Des militants syndicaux ont tenté d’installer un barrage filtrant lundi après-midi au centre de distribution de Delhaize à Zellik. La direction de la chaîne de supermarchés a appelé un huissier et la police sur les lieux. Les syndicats déplorent « l’empêchement de toute forme d’action », alors qu’ils continuent de contester la volonté de Delhaize de franchiser ses 128 magasins encore en gestion propre. A cet « empêchement » répond la multiplication des actions directes. Un seconde vagues d’actions a frappé Delhaize à Drogenbos, Ixelles (deux fois), Bruxelles, Saint-Gilles, Gand, Mons et Liège (deux fois). Tags, vitres maculées et/ou brisées, pneus de camions dégonflés, serrures bloquées et caddies couverts d’huile… Plusieurs études d’huissiers ont également été attaquées.

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En mai 2022, un homme de 29 ans est attaché les mains dans le dos sur une chaise dans un commissariat du centre-ville de Liège. Des insultes sont échangées entre l’homme et les policiers qui surenchérissent. Un policier coince la gorge de l’homme, pour le maintenir contre le mur, pendant qu’un autre le frappe avec une radio, ce qui provoque immédiatement une plaie ouverte. Plus tard, un autre policier, le maintenant au sol assis sur lui à califourchon et lui assène des gifles. Pendant ce temps, les policièr·es présent·es humilient le jeune homme qui serait en situation d’handicap, en le traitant de « mongol », « cas social », « poisson rouge », « peine perdue ». Une autre policière, qui venait de terminer son service, dit qu’il a été « fini à la pisse ». Dans un autre moment de la vidéo, on entend la victime dire à un des policiers « Tu m’as mis une patate dans la gueule ! ». « Une patate ? » répond celui qui l’aurait frappé. Un collègue répond « Moi j’ai rien vu. »

Si cette scène n’a rien d’extraordinaire dans les pratiques policières, ce qui change la donne, c’est qu’un des agents a involontairement allumé la bodycam lors des brutalités, mettant alors des images sur les exactions, images qui manquent toujours lors des violences policières dans les commissariats (celles des systèmes de surveillance se révèlent régulièrement a posteriori « défectueuses »). C’est alors que le Tribunal Correctionnel de Liège jugeait la victime pour des faits de rébellions, de dégradation de matériel et de coups à agents, que les images prises par la bodycam involontairement enclenchée ont révélé les violences policières. Aucun des coups, ni des insultes proférées par les agent·es n’avaient été indiquées dans le PV de l’interpellation. Celui-ci soulignait seulement les faits de rébellions, dans lesquels les policiers affirmaient avoir été frappés et insultés.

Les faits se sont produits au commissariat «Wallonie» de la police de Liège

Pablo Hasél rappeur catalan incarcéré depuis février 2021 pour avoir critiqué ouvertement la royauté, l’état, la police et l’armée. Condamné au préalable à 9 mois de prison, Pablo se retrouve chargé de multiples condamnations qui prolongeront sa détention de 2 ans et 6 mois.  Et depuis le début de l’année 2022, les procès se multiplient en Espagne contre les soutiens qui avaient revendiqué sa libération. Le mois passé, le porte parole de Pablo Hasel a expliqué qu’en plus du harcèlement et de la répression particulière qu’il subit depuis 19 mois, l’accès a toute pratique artistique lui a été interdite, comme la compilation de soutien. Officiellement libérable en mars 2023, Pablo pourrait voir sa peine de prison prolongée jusque en 2030.
Dans l’élan de solidarité internationale avec Pablo, une compilation musicale regroupant 36 artistes et groupes internationaux a vu le jour, suite à une initiative française de « Cédric Perez AKA Ced’ (La Ligue des MC Révolutionnaire) » qui a son tour créera un collectif international. En Belgique des CD et K7 sont imprimés par les Liégeois de « Prolétaire prod  » et du  » F.S.A.R « . Dans plusieurs pays des dates de concerts de soutien s’organisent. Une soirée de diffusion de la compile musicale se tiendra au Sacco-Vanzetti, dans une ambiance conviviale, avec information sur la situation actuelle et les événements a venir en soutien à Pablo Hasél en présence de membres du groupe Atomes d’Intifada ayant participé à la compil.
Ce vendredi 14 octobre au Sacco-Vanzetti, 54 chaussée de Forest (métro Porte de Hal)
Pablo Hasel

Pablo Hasel

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Entre 600-700 personnes ont manifesté de la Place Morichar à la Gare Centrale pour le 1er Mai Révolutionnaire. De nombreux groupes de la gauche révolutionnaire, anarchistes, autonomes, communistes, anti-fascistes, syndicalistes révolutionnaires, féministes révolutionnaires, des groupes révolutionnaires de l’immigration politique en Belgique ont répondu à l’appel, venus d’Antwerpen, de Leuven, de Louvain-la-Neuve, de Namur, de Liège, d’Amsterdam. Trois interventions ont été lues au micro : celle l’Alliance VNR féministe révolutionnaire, celle du Leuven Anarchistische Groep et celle du mouvement de libération kurde. Le cortège a traversé Saint-Gilles de la Barrière à la Porte de Hal pour entrer à Bruxelles-Ville par la Rue Haute où plusieurs actions directes ont visé des symboles de la gentrification, du colonialisme (comme l’Agence Belge de Développement) et du capitalisme, comme plus loin au PS. Le cortège s’est dissout devant la Gare Centrale.

La cour d’appel de Liège a condamné mardi les 17 militants et responsables de la FGTB, poursuivis à la suite d’une action de blocage du pont de Cheratte en octobre 2015, à des peines allant de 15 jours à 1 mois avec sursis et à des amendes allant de 200 à 350 euros. Le tribunal correctionnel de Liège les avait condamné en novembre 2020 à des peines allant de 15 jours de prison avec sursis à 1 mois de prison avec sursis et avec amendes de 600 euros (voir notre article). Le syndicat avait fait appel, il ira maintenant en cassation.