Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alors que le président Blaise Compaoré projette de modifier la constitution du pays pour se donner le droit à un nouveau mandat présidentiel, des milliers de manifestants ont affrontés la police dans les grandes villes du pays, forçant le parlement a suspendre le projet de révision. A Ouagadougou, des milliers de manifestants ont envahi l’Assemblée Nationale, détruisant le mobilier, brûlant les archives et pillant le matériel avant de mettre le feu au bâtiment. Au moins trois manifestants ont perdu la vie prés du palais de François Compaoré (le frère de Blaise). La police qui protégeait les bâtiments du pouvoir a commencé par utiliser gaz lacryogènes, riot-guns et auto-pompes à peinture, avant de tenter de tirer à balles réelles et de finalement prendre la fuite. D’autres institutions burkinabé et françaises ont été attaquées, Radio France International a notamment cessé d’émettre. De violents combats se poursuivent à l’heure actuelle devant le Palais Présidentiel où s’est retranché le chef d’état.

Les manifestants incendient le parlement à Ouagadougou

Les manifestants incendient le parlement à Ouagadougou

Des centaines de travailleurs métallurgistes manifestaient contre le licenciement de 600 personnes suite au rachat de l’usine Ast par le groupe allemand Thyssenkrup. Les manifestants se dirigeaient vers le ministère du développement et ont été attaqués par la police anti-émeute devant l’ambassade allemande. Au moins 4 manifestants ont été blessés et hospitalisés.

Alors que la ZAD du Testet se reconstruit de plus belle et que des manifestations opposent la police anti-émeute et des manifestants à travers toute la France, un colonel de la gendarmerie a annoncé que la mort de Rémi était « accidentelle » et qu’il n’y aurait pas de suspension. Alors qu’il a été clair depuis la première nuit que Rémi a été tué par les gendarmes, l’enquête très médiatique préfère rejeter la faute sur une « minorité de manifestants violents » que d’évoquer même la bavure policière (« Rémi aurait été tué par une grenade utilisée habituellement par la gendarmerie… »).

Jock Palfreeman, (dont nous avions déjà parlé ici) ce prisonnier antifasciste australien enfermé en Bulgarie et accusé du meurtre d’un fasciste a créé avec d’autres prisonniers bulgares la ‘Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association’, un mouvement de solidarité à l’intérieur des prisons bulgares.

Lire l’appel en français.

Jonathan Baud, un étudiant suisse de l’université de Genève, avait été arrêté le 28 juillet dernier après avoir assisté à un meeting en commémoration d’un leader maoïste dans le village de Triprayar, dans l’état du Kerala. Après être resté en garde à vue durant douze jours, il avait été libéré sous caution. Depuis lors, il attend que la plainte déposée à son encontre soit annulée. Son visa touristique a expiré le 16 septembre dernier, mais il n’est pourtant pas autorisé à quitter le territoire.

Mardi, le tribunal en charge du dossier a décidé de postposer sa décision au 6 novembre. Après avoir visionné les images de la participation du jeune homme à ce rassemblement et avoir pris connaissance de la traduction en Malayalam du discours qu’il y avait prononcé, le tribunal a estimé qu’il n’y avait rien de répréhensible dans ce qu’il a dit ce jour-là. L’accusation maintien son argument selon lequel Baud aurait violé la section 14(b) du Foreigners Act, laquelle touche à la réglementation des visas étrangers, en assistant à ce meeting politique. Elle déclare que Baud ne peut pas être considéré comme un participant innocent étant donné qu’il était allé à ce rassemblement tenu dans un endroit relativement peu connu dans le Kerala et qu’il a tenté de ne pas être capté par les caméras. Selon l’accusation, cela indique qu’il était au courant des implications d’une participation à un tel meeting.

De son côté, l’avocat de Baud a déclaré que la police n’était toujours pas parvenue à préciser le caractère du délit. D’autant plus que le visionnage des images de son discours montre qu’il s’est contenté de se présenter au public et qu’il n’y a rien d’incriminant.

À la demande de la FGTB et de la CSC, d’associations pour les Droits de l’Enfant et de la Ligue des Droits de l’Homme, la loi SAC (Sanctions Administratives Communales) sera examinée en Cour Constitutionnelle aujourd’hui. La loi du 4 juin 2013 donne le droit unilatéral à une Commune d’interdire un rassemblement, de sanctionner un mineur en-dessous de la limite légale,… Depuis la sortie de cette loi de nombreuses situations loufoques ont eu lieu : des scouts qui montaient dans un arbre, des enfants jouant au foot sur un terrain de basket, ont entre-autres été sanctionnés d’amendes. Les manifestants sont les premiers sanctionnés puisque des centaines de personnes ont reçu des amendes communales pour avoir manifesté lors de rassemblements qui n’avaient pas demandé/reçu d’autorisations.

Les trois soldats, qui n’étaient pas en service, ont été tués samedi 25 dans la rue dans la ville de Yüksekova dans la province kurde de Hakkari, à la frontière avec l’Iran et l’Irak. Les assaillants se sont enfuis tandis qu’une opération des forces de sécurité était en cours pour tenter de les arrêter. Le PKK observe depuis mars 2013 un cessez-le-feu globalement respecté alors qu’un processus de paix est en négociation avec le gouvernement. Des tensions ont cependant émergé au cours des dernières semaines, le gouvernement bloquant toute aide ou tout renfort aux combattants kurdes qui défendent la ville de Kobané.

Nikos Maziotis devait intervenir le 17 octobre dernier lors d’une conférence intitulée « Lutte armée, mouvement révolutionnaire et révolution sociale » au Centre Social Occupé K*Vox, à Exarchia (Athènes). La police avait alors coupé les lignes téléphoniques de toute l’aile où est incarcéré Nikos. Le K*Vox a donc reporté la soirée au 5 novembre prochain à 17h, prévoyant une fois encore l’intervention de Nikos Maziotis.

Grèce : Report de la soirée d’intervetion de Nikos Maziotis

Rémi Fraisse, 21 ans, a été tué par des gendarmes dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26. Il a vraisemblablement été tué par l’explosion dans son dos d’une grenade lacrymogène. Rémi était un manifestant de la « ZAD du Testet » (Dont nous avions déjà parlé ici) où la police utilise souvent des fusils anti-émeutes et des gaz et grenades lacrymogènes. Dés l’annonce du meurtre de Rémi, de nombreux rassemblements ont eu lieu. Une trentaine en France, deux à Bruxelles, et au moins un à Turin. Lors de plusieurs de ces manifestations des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, les manifestants ont également brisé les vitrines de banques. A Nantes, 600 personnes ont manifesté et plusieurs centaines d’entre eux ont affronté la police, au moins 6 personnes sont en garde à vue suite à cette émeute.

France : Le point sur la mort de Rémi Fraisse