Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police britannique devra verser 425.000 livres (539.000 euros) pour indemniser une femme ayant eu un enfant avec un agent infiltré. « Il disait s’appeler Bob Robinson. Il avait les cheveux longs, se présentait comme un gauchiste radical », a raconté cette femme qui l’a rencontré en 1984, alors qu’elle n’avait que 22 ans. Elle tombe amoureuse, puis enceinte, de cette homme qui disparaît deux ans plus tard, en se disant traqué par la police.

En réalité, c’était un agent d’une section spéciale de la police qui menait une mission de cinq ans pour infiltrer les groupes de défense de l’environnement et des droits des animaux. Sa mission terminée, il a retrouvé sa véritable identité, sa propre famille, ses enfants, et reçu une promotion, laissant la jeune femme sans nouvelles. Cette dernière découvre la vérité en 2012 dans un journal, après que Greenpeace l’eut accusé d’avoir infiltré l’organisation dans les années 1980. La police britannique a reconnu les faits.

L’usine-ferme dites « des mille vaches », est un projet de une concentration d’animaux sans précédent en France: 1.000 laitières et une unité de méthanisation de 1,3 mégawatt au nord d’Abbeville, dans la Somme. Un tel élevage reviendrait à éliminer 20 fermes de 50 vaches qui maintiennent l’activité économique et sociale de 20 villages au profit d’une usine où les animaux sont enfermés 365 jours par an et nourri de soja. En libéralisant le marché et en supprimant les quotas laitiers, l’U.E. incite à une nouvelle concentration des fermes, et la rentabilité d’une telle ferme-usine ne tient que grâce à la production de méthane subventionnée par l’U.E.

Ce projet rencontre une forte opposition et, le 12 septembre 2013, lors d’une action de la Confédération paysanne, une vingtaine de personnes immobilisent les engins tandis qu’au cours de la seconde, une cinquantaine d’agriculteurs démontent une partie des installations. Le 28 octobre, à Amiens, sept d’entre eux seront jugés pour dégradations. La Confédération paysanne appelle à un rassemblement de soutien mardi 28 octobre, à 11H00, devant le palais de justice d’Amiens, 14 rue Robert de Luzarches.

France: Procès de syndicalistes paysans

Une cinquantaine de personnes ont participé à la soirée de solidarité avec Nikos Maziotis, prisonnier de Lutte Révolutionnaire. La soirée s’est ouverte par une conférence sur les nouvelles prisons de type C en Grèce d’une intervenante de « L’assemblée anarchiste contre les prisons de type-c » d’Athènes, suivie par un message de solidarité envoyé de prison par Marco Camenisch, et clôturée par la projection du film « Entretien avec Lutte Révolutionnaire ». Notre Secours rouge remercie tous ceux qui ont aidé à cette initiative.

Bruxelles: Succès de la soirée pour Nikos Maziotis

Les révélations de Snowden, WikiLeaks et d’autres taupes ont remis la sécurité informatique à la mode, le cryptage est devenu un véritable argument commercial. Les dernières versions des systèmes d’exploitation de Google (Android 5.0 Lollipop), et d’Apple (iOS 8) suivent cette tendance en proposant le chiffrement par défaut de leurs smartphones et tablettes. L’option était déjà disponible sur Android depuis quelques années, elle sera désormais appliquée automatiquement sur tous les nouveaux appareils vendus. Le patron du FBI, James Comey, a pesté contre cette décision, arguant le besoin des polices d’accéder aux données des smartphones.
Rappelons tout de même que, même s’il est peu probable que Google et Apple accèdent publiquement à cette demande, cela ne diminue pas les risques d’accès par les autorités puisqu’ils bénéficient de nombreuses autres ressources : la NSA emploie des agents infiltrés dans les firmes technologiques, dispose d’équipes qui recherchent des failles inconnues dans les logiciels, passe des accords secrets avec certaines firmes et lorsqu’elles refusent, les attaque juridiquement et impose des clauses de confidentialité drastiques sur l’issue du procès. Les constructeurs peuvent aussi poser leurs propres backdoors (comme Samsung), la sécurité informatique sous cette forme est si fragile qu’elle n’est finalement qu’un argument commercial.

Ce mercredi, un guérillero naxalite a été abattu au cours d’une fusillade avec les forces de sécurité dans le district de Sukma. L’affrontement a eu lieu durant une opération de ratissage menée par une équipe conjointe de la CRPF, des forces CoBRA, d’une unité spéciale de la CRPF et de la police locale. Lorsque les soldats ont atteint les forêts de Birabhati et de Jaggawaram, ils sont tombés sous le feu de guérilleros maoïstes. Après un féroce échange de tirs, les guérilleros ont battu en retraite. Sur les lieux, les soldats ont découvert le corps de l’un deux ainsi que son arme. L’homme n’a pas encore pu être identifié.

Par ailleurs, trois guérilleros ont été arrêtés dans des endroits distincts de la région du Bastar. Deux cadres haut placés, Jilaram Jaggu (24 ans) et Manaru (28 ans) ont été capturés par la Special Task Force dans le district de Dantewada. La brigade de la STF avait été avertie de l’arrivée des deux hommes dans le village de Arla et l’a encerclé avant d’arrêter les deux hommes. Ces derniers étaient recherchés pour leur prétendue implication dans une attaque contre la police ainsi que plusieurs délits commis dans la région. Dans une autre action des autorités, un guérillero a été interpellé dans le district de Kanker. Mangau Ram (36 ans) a été capturé par une équipe conjointe de la police locale et de la Border Security Froce alors qu’il surveillait les mouvements des forces de sécurité dans la forêt de Upperkamta. Les autorités accusent Mangau Ram d’être impliqué dans plusieurs actions reliées à la guérilla maoïste.

L’université d’Istanbul est depuis toujours le terrain d’affrontement entre les étudiants fascistes et ceux de la gauche révolutionnaire, mais ces derniers doivent maintenant affrontés les islamistes qui ont longtemps bénéficié de la protection de la police et des autorités. Les islamistes qui s’en prennent aux étudiantes, les agressant pour le simple fait de s’asseoir à côté d’un garçon, ont fait un pas dans l’escalade le 26 septembre, en attaquant avec des gourdins et des couteaux un rassemblement anti-jihadiste organisé par des militants de gauche et/ou kurdes sur le campus de la faculté de sciences humaines, dans le district de Beyazit.

Depuis, le campus est sous tension. Les échauffourées se sont multipliées et la police y a procédé à des descentes musclées ponctuées de multiples arrestations… visant les étudiants de gauches. Ceux-ci ont été insultés par les policiers, menacés avec des armes et, pour certains, frappés à terre.

Dans la nuit du 12 octobre,deux agences bancaires ont été attaquées avec des pierres et des cocktails Molotov à Iztapalapa (Mexico) en solidarité avec les quatre anarchistes emprisonnés en grève de la faim depuis le 1er octobre (leur grève s’est achevée le 17). Le communiqué (Lire ici) présente l’action comme une « réponse au harcèlement des camarades par des gardes, les médecins et le personnel des institutions pénitentiaires ».

Mexique: Attaque solidaire des prisonniers anarchistes

Le jugement est tombé le lundi 20 octobre. La cour d’appel de Tanger a condamné Wafaa Charaf à deux ans de prison ferme. Militante au sein de la jeunesse du parti marxiste la Voix démocratique (Annahj Addimocrati), membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, elle avait été condamnée en première instance, le 11 août dernier, à un an de prison ferme et à une amende équivalente à 5 000 euros pour « mensonges et diffamation ».

Wafaa Charaf a été mise en détention préventive le 9 juillet à Tanger après avoir porté plainte contre la police pour enlèvement, séquestration et menaces. Abandonnée sur une route à douze kilomètres de Tanger, elle venait de participer, le 27 avril, à un rassemblement de soutien à des ouvriers de la multinationale américaine Greif (numéro un mondial de l’emballage industriel), licenciés après la création d’une section syndicale. Tanger, située à moins de 14 kilomètres du continent européen, dispose d’une zone franche qui confère de nombreux avantages (exonération de charges fiscales et sociales) aux entreprises qui s’y installent.

Wafaa Charaf comparaissait en même temps que Boubker El Khamlichi, dirigeant de la Voix démocratique, condamné à un an de prison avec sursis et à une amende pour « entrave à l’enquête ». Il avait pourtant été acquitté lors du premier procès.

Maroc: Peine doublée en appel pour Wafaa Charaf

Les deux journalistes français seront jugés aujourd’hui par les autorités indonésiennes à Jayapura en Papouasie occidentale sur l’accusation d’’usage abusif de visas d’entrée’, après avoir été arrêtés en août dernier alors qu’ils réalisaient un reportage pour Arte. Ils ont été interpellés après une rencontre avec le chef du Conseil tribal Lani Besar dans les hautes terres de Papouasie, lequel a également été arrêté.

Ces arrestations relèvent de la politique de black out par laquelle les autorités indonésiennes couvrent la répression des populations tribales de Papouasie, soumises à une brutale occupation indonésienne depuis 1963. Au moins 74 prisonniers politiques papous étaient détenus en Indonésie en septembre 2014. Nombre d’entre eux ont subi des arrestations arbitraires, la torture, la violence, des abus, des procès inéquitables et la négligence.

EDIT 24/10: Les journalistes ont plaidés coupables d’avoir abusé de leur visa, ils ont été condamnés à deux mois de prison couverts par la préventive, ils seront donc libérés.

Papouasie: Deux journalistes en procès

Une vidéo montrant des deux prisonniers de l’Ejército del Pueblo Paraguayo (Armée du Peuple Paraguayen, EPP) a été diffusée. Il s’agit de l’héritier d’une des grandes familles de l’oligarchie, et d’un policier capturé par la guérilla. L’EPP avait proposé de libérer le policier le 14 octobre en échange de six de ses membres, mais le ministre de l’intérieur, Franciscio De Vargas, a déclaré hier mercredi qu’une négociation avec l’EPP était « impossible ».

Paraguay: Le gouvernement refuse l’échange de prisonniers