Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Organisé en marge de la COP21, le rassemblement avait été interdit par les autorités dans le cadre de l’état d’urgence. La manifestation s’était toutefois tenue et avait donné lieu à des échauffourées. Plus de 300 personnes avaient alors été placées en garde à vue dimanche puis relâchées lundi (voir notre article).

Dans la première affaire, jugée en comparution immédiate, le prévenu de 28 ans a été condamné à trois mois de prison ferme pour avoir jeté une bouteille en verre en direction d’un policier, le blessant légèrement à la lèvre, sur la place de la République. Il a avoué avoir jeté une canette métallique, sans viser personne. Son avocate avait fait valoir que le prévenu, qui avait bu et qui tranchait avec ses vêtements clairs et son encombrant sac à dos au milieu de personnes cagoulées et vêtues de noir, n’était « pas là pour casser ». Dans l’autre affaire, c’est une jeune femme de 25 ans que le tribunal a condamnée à une amende de 1.000 euros pour avoir refusé de laisser prendre ses empreintes digitales. Le jeune homme comme la jeune femme ont aussi été reconnus coupables de ne pas avoir obéi à l’ordre de dispersion de la police, qu’ils avaient dit ne pas avoir entendu.

Une des 300 arrestations place de la République

Une des 300 arrestations place de la République

Un commandant naxalite, dont la tête était chèrement mise à prix, a été interpellé ce lundi dans le district du Dantewada, dans le Chhattisgarh. Identifié comme étant Raghu, alias Pungar Mandavi, âgé de trente ans, a été capturé par une petite brigade du District Reserve Group de l’état. Originaire du district voisin du Bijapur, Raghu est le commandant d’une section militaire locale du CPI(Maoist) et dirige également la West Bastar Division Action Team du parti. Il a été arrêté par des soldats camouflés en civils en ville. Après avoir rejoint le parti en 2006, il a d’abord servi dans différents services dans le Sud du Bastar avant d’être nommé commandant en février cette année. Entre 2009 et 2011, il a aussi été le garde personnel de Ramanna, secrétaire du Dandakaranya Special Zonal Committee. Il est accusé de multiples actions attribuées à la guérilla maoïste, dont l’assassinat d’un SPO.

Guérilleros à l’entraînement

Guérilleros à l'entraînement

Le SR de Belgique organisera une exposition historique à l’occasion de son 30e anniversaire (15e anniversaire sous le nom « Secours Rouge »). Cette exposition aura trois parties : la première partie, la principale, est consacrée à l’activité du Secours Rouge International en Belgique, de 1925 à 1945, la deuxième est consacrée au Secours rouge dans les années ’70, et la dernière sur celui dont l’histoire commence en 1985. L’exposition contiendra de nombreuses pièces originales (tracts, affiches, documents internes, brochures et carnets de membres. Un petit film exposant l’histoire du Secours Rouge International sera projeté en boucle (anglais sous-titré).

L’exposition aura lieu du jeudi 12 au mardi 15 décembre, de 14H00 à 22H00, au Pianofabriek. Les 12 et 15 au soir, dans la salle de cinéma voisine, aura lieu deux soirées spéciales :
– Pour la soirée inaugurale, M. Jean Lemaître, auteur de « C’est un joli nom camarade /
Jean Fonteyne, avocat de l’Internationale communiste », nous présentera le parcours de son grand-père Jean Fonteyne, dirigeant du Secours Rouge de Belgique dans les années ’30. Une projection exceptionnelle du petit film sur la manifestation d’hommage organisée par le Secours rouge en 1932 à l’ouvrier gréviste Tayenne tué par la police aura lieu à l’issue de la causerie.
– La soirée de clôture sera une soirée de soutien au Rojava.

Exposition: Histoire du Secours Rouge

Un Palestinien de 15 ans a été tué lors d’affrontements entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes dimanche soir à Jérusalem-Est. Plus tôt dimanche, une douzaine de Palestiniens ont été blessés dans de violents affrontements avec les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie. En outre, un policier israélien a été grièvement blessé dimanche matin à coups de couteau à la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem. Le policier a été évacué vers un hôpital. Son agresseur a été tué par d’autres garde-frontières qui ont ouvert le feu dans sa direction.

L’armée israélienne a par ailleurs fermé durant la nuit de samedi à dimanche une troisième station de radio palestinienne en un mois à Hébron, en Cisjordanie, en l’accusant d’encourager les violences. Les forces militaires ont confisqué le matériel de diffusion de la station radio surnommée ‘Dream’. Deux stations de radio privées palestiniennes à Hébron, ‘Al-Khalil’ et ‘Al-Hourriya’, accusées elles aussi d’encourager la résistance, ont été fermées en novembre par l’armée israélienne. Deux autres radios palestiniennes, dont une à Hébron et l’autre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, ont affirmé samedi avoir été menacées de fermeture par Israël qui les accuse d' »inciter à la violence » contre les troupes d’occupation. Il y a près de 90 stations de radio locales, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi que 18 chaînes de télévision.

Manifestation à Jérusalem

Manifestation à Jérusalem

En juin 2013, Edward Snowden que les métadonnées (horaires, durée, numéros appelés) des appels étaient conservées dans les gigantesques ordinateurs de la NSA. En juin dernier, le Congrès avait adopté une loi, qui entre maintenant en application, mettant fin à cette collecte. La NSA pourra toujours avoir accès aux données concernant les appels téléphoniques d’un suspect et les correspondants de ce suspect, mais au lieu de piocher dans une seule base de données, la NSA devra « passer d’une base de données à l’autre », en fonction des compagnies téléphoniques, et avec un contrôle juridique renforcé.

L’ACLU (Association américaine de défense des libertés civiles), l’Electronic frontier foundation et d’autres associations de défense des libertés constitutionnelles ont dans le collimateur l’autre grand programme controversé de la NSA dénoncé par Snowden, Prism: des interceptions de communications réalisées auprès de géants américains comme Microsoft, Yahoo, Google ou Facebook. Ce programme s’appuie sur une loi qui arrive à expiration en 2017.

Le siège de la NSA

Le siège de la NSA

Un dispositif incendiaire artisanal (des jerrycans remplis d’un liquide inflammable reliés entre eux et connectés à un système d’allumage) a été découvert sous cinq véhicules militaires de la caserne de Heverlée (Louvain) en Brabant flamand. Le système d’allumage n’a pas fonctionné et aucun de ces engins ne s’est déclenché, il n’y a donc ni victime, ni dégâts. Les systèmes ont été neutralisés par les services de déminage. Une enquête a été ouverte par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) – autrement dit, le renseignement militaire – et il a été demandé aux autres casernes d’accroître leur vigilance.

L’entrée de la caserne d’Heverlée

L'entrée de la caserne d'Heverlée

« Tuerto Lucho », commandant du Front « Adonay Ardila Pinilla » de l’ELN, a été tué lors d’une opération militaire dans une zone rurale du département de Santander (centre). Lors de cette même opération deux autres guérilleros ont été arrêtés.

Un des guérilleros capturés

Un des guérilleros capturés

Deux guérilleros maoïstes ont été tués et autant de femmes cadres arrêtées à l’issue d’une fusillade avec les forces de sécurité, alors qu’un soldat de la CRPF a été blessé dans l’explosion d’un IED dans deux incidents distincts dans le Chhattisgarh ce samedi.

Deux guérilleros ont été abattus par les forces de sécurité dans la région d’Abhujmad dans le district de Narayanpur. La fusillade entre une équipe conjointe de la Special Task Force et du District Reserve Group et une brigade de maoïstes s’est déroulée dans une zone forestière reculée. Les soldats menaient une opération de ratissage en amont de la semaine annuelle de la People’s Liberation Guerilla Army (du 2 au 8 décembre) lorsqu’ils se sont retrouvés face à face avec des combattants du CPI(Maoist). Alors qu’ils battaient en retraite à la fin du combat, deux femmes ont été capturées par les forces de sécurité.

Dans le district de Sukma, un soldat de la CRPF a été blessé après avoir marché sur un IED planté par les guérilleros maoïstes. Cela s’est déroulé alors qu’une équipe du 74ème bataillon de la CRPF était en chemin pour un marché local où les soldats devaient assurer la sécurité.

Répondant à l’appel « La volonté révolutionnaire ne se rendra pas », une grande manifestation a eu lieu à Stuttgart vendredi 27 novembre pour dénoncer la répression de l’Etat allemand contre les forces progressistes turques et kurdes en Allemagne, et soutenir les prisonniers révolutionnaire. Plus spécifiquement, la manifestation soutenait les militants arrêtés et accusés d’être membres du PKK ou du TKP/ML. La Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe (ATiK) avait ainsi été victime en Avril d’une opération simultanée en Allemagne, en France, en Suisse et en Grèce pour des liens avec l’organisation révolutionnaire TKP/ML, qui lutte en Turquie et au Kurdistan et qui combat DAECH en Syrie.

La manifestation de Stuttgart

La manifestation de Stuttgart

En fin de matinée, une chaîne humaine s’est mise en place entre République et Nation, réunissant des milliers de personnes. A l’origine, une manifestation devait se tenir sur ce tracé, mais elle a été annulée à la suite des attentats du 13 novembre. Une partie de la foule s’est dispersée vers 12 h 30, tandis que des actions continuaient place de la République. Peu avant 14 heures un cortège a tenté d’emprunter l’avenue de la République, derrière une banderole de plusieurs organisations anarchistes. Après un face-à-face tendu d’une vingtaine de minutes avec les CRS, les manifestants ont entrepris de faire le tour de la place, se heurtant à chaque artère à une haie de policiers. Parmi les slogans, «Police partout, justice nulle part», «Etat d’urgence, on s’en fout, on ne veut pas d’Etat du tout», «Police nationale, police du Capital» ou encore «Flics, porcs, assassins». Aux lancers de projectiles divers, les CRS ont répliqué par des charges et des tirs de grenades lacrymogènes, qui ont noyé la place de la République pendant près d’une heure.

Pendant ce temps, un gros millier de personnes continuait à scander des slogans pour la défense du climat, avant de s’extirper progressivement des lieux. Peu après 15 heures, les fourgonnettes de la police ont commencé à investir la place de la République pour évacuer les manifestants encore présents. Tandis qu’un groupe d’une cinquantaine de personnes, cernées contre un mur par les CRS, scandait «Plus chaud, plus chaud le climat !», la foule réunie tout autour entonnait des «Libérez nos camarades». Le face-à-face s’est longtemps poursuivi, jusqu’à l’interpellation au compte-gouttes peu après 16 heures. Les personnes arrêtées étaient ensuite placées dans un bus de la police. Avant 17 heures, la préfecture de police de Paris parlait d’une centaine d’interpellations.

Incidents place de la République ce dimanche



EDIT 23H00
: Le ministère annonce maintenant de 289 interpellations et 174 gardes à vue.
EDIT 1er décembre: Le bilan final est de 317 gardes à vue

Incidents place de la République ce dimanche