Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’ACLU (American Civil Liberties Union) a déposé une plainte contre deux psychologues, James Mitchell et John Bruce Jessen, qui ont conçu pour la CIA des « techniques d’interrogatoire renforcées » et les ont testé illégalement sur des détenus. Ces méthodes ont été créées suite aux attentats du 11 septembre. L’un des trois plaignants, décédé d’hypothermie, de déshydratation, de malnutrition et d’immobilisation durant l’un de ces « interrogatoire renforcé » est représenté par sa famille. Les trois plaignants (l’Afghan décédé, un pêcheur Tanzanien enlevé par la CIA en Somalie ainsi qu’un Lybien qui a été à nouveau torturé à son retour en Lybie) ont tous les trois été « interrogés » dans des sites clandestins de la CIA.

Les deux psychologues ont gagné $85 millions lors de leurs contrats qui courraient de 2001 à 2010. Les « techniques d’interrogatoires renforcées » ont notamment été conçues sur base d’expériences sur les entraînements de chiens et consistaient entre autres choses à des viols anals, à diverses formes de simulation d’exécution, au waterboarding et aux électrocutions. Selon un rapport produit par le sénat américain en 2011, ces tortures n’ont produit aucun renseignement utilisable. C’est dans ce rapport qu’est apparut le rôle des deux psychologues.

La vidéo suivante (anglais sous-titré anglais) explique plus en détails les techniques développées et fait témoigner les deux plaignants encore en vie.

Le waterboarding faisait partie de l’arsenal des

Le waterboarding faisait partie de l'arsenal des

Le 16 décembre 2014, une vaste vague de perquisitions avait visé les milieux anarchistes espagnols, l’Opération Pandora, qui avait fait arrêter 10 personnes. Le 30 mars 2015, l’Opération Pinata faisait également 16 arrestations dans les milieux libertaires.

Ce 28 octobre à 7h du matin, la police a réitéré dans ce qui semble être la suite directe de l’Opération Pandora, visant plusieurs domiciles et lieux de la scène anarchiste à Barcelone et à Manresa. Au moins 9 personnes ont été arrêtées au motif « d’appartenance à une organisation criminelle à buts terroristes ». Parmi les lieux perquisitionnés, le Centre Social Revoltosa Social, qui a été pris d’assaut par le contenu d’une dizaine de combis de police. Dés qu’ils ont appris la nouvelle, des dizaines de personnes solidaires se sont rassemblées dans le quartier pour témoigner leur solidarité, la police a rapidement réprimer la manifestation. Un rassemblement solidaire est prévu ce soir à 20h, à Barcelone, Plaça del Diamant à Gràcia.

Rassemblement solidaire spontané à Sants, devant l’Athénée Libertaire.

Rassemblement solidaire spontané à Sants, devant l'Athénée Libertaire.

Lors du procès d’un dealer de methamphétamine à New-York, dont nous parlions il y a quelques jours, Apple a refusé d’assister la justice américaine que ce soit pour déchiffrer ou extraire les données de l’Iphone de l’accusé. Dans l’épisode précédent, Apple avait refusé aux motifs qu’il était impossible de déchiffrer un appareil tournant sous iOS 8 ou plus récent, et qu’il refusait d’assister la justice pour ne pas « briser la confiance qui le lie à ses clients ». Cette fois ci, le FBI a fait part de son étonnement puisque la marque à la pomme a par le passé assisté la justice à au moins 70 reprises, et qu’il ne comprenait pas ce changement de comportement.

Le juge en charge du procès a répondu au FBI « Ce que vous demandez à Apple c’est qu’il fasse votre travail à votre place », questionnant également Apple sur son changement d’attitude.

Les iPhones semblent réellement indéchiffrables

Les iPhones semblent réellement indéchiffrables

Cinq combattants étrangers (2 Espagnols, 2 Américains et un 1 Canadien) combattaient au Rojava aux cotés des YPG, dans la brigade internationale intégrée, les ‘Lions du Rojava’. Il y a deux semaines, ils ont prit la décision de sortir de Syrie, pour ce faire ils ont décidé de passer par la province du kurdistan autonome irakien (KRG). Les 5 se dirigeaient vers Erbil pour y prendre un avion, mais ils ont d’abord été arrêtés le 23 octobre à Dahuk et maintenus en résidence surveillée par la police kurdo-irakienne jusqu’au 25 octobre, date à laquelle on leur a rendu leurs passeports et où ils ont pu poursuivre leur route, c’est en tout cas ce qu’ils pensaient avant de disparaître. Le 26 octobre, l’ambassade espagnole à Bagdad a confirmé que les 5 étaient détenus en régime d’isolement par les autorités kurdes à Erbil.

Du coté du Mont Shengal, où les HPG et les YPS repoussent l’Etat Islamique, les Peshmergas du Gouvernement Régional Kurde (KRG) ont fermé la route du Rojava, qui permettaient aux guérillas d’envoyer du matériel et des combattants. Des manifestations ont eu lieu à Kersê et à Serdeşt pour protester contre la décision du KRG.

Carte du conflit au Mont Shengal, 25 octobre

Depuis environ un mois, Maria Theofilou, soeur du prisonnier anarchiste Tasos Theofilou et compagne du prisonnier anarchiste G Petrakakos (ce dernier est accusé dans le nouveau procès contre Lutte Révolutionnaire) est emprisonnée. Ce sont surtout ses liens avec son frère et son compagnon qui sont abordés dans les interrogatoires. Au domicile familial, deux armes ont été trouvées par la police lors d’une perquisition le 5 octobre, l’avocat de Maria a déclaré que Maria ne connaissait pas la présence de ces armes, qui pourraient tout à fait appartenir à Petrakakos.

Perquisition à Molos

Perquisition à Molos

Miguel Vega Chuquizuta, 46 ans, membre présumé du PCP-SL, a été arrêté dans le village d’Inti, dans la province de Leoncio Prado. Il était recherché depuis 2010 pour avoir eu des responsabilité dans la logistique de la guérilla dirigée par le « camarade Artemio ». Chuquizuta Vega a été emmené au Complexe de la police Eliot Estrela, à Tingo Maria pour interrogatoire.

Arrestation de Miguel Vega Chuquizuta

Arrestation de Miguel Vega Chuquizuta

La veille, une lycéenne de 17 ans, Dania Arsheid, 17 ans, a été tuée de sang froid a un checkpoint à Al-Khalil (Hebron). Elle est passée sous le détecteur de métaux et a donné son sac aux soldats en poste au checkpoint. Les soldats ont d’abord tiré à ses pieds, à balle réelle. Elle a alors immédiatement reculé et a levé les mains en l’air. A ce moment-la, les soldats lui ont à nouveau tiré dessus, sept ou huit fois. Pendant qu’elle gisait au sol, saignant abondamment du cou, les premiers secours ne lui ont pas été donnés, même l’ambulance israélienne arrivée vingt minutes plus tard ne lui a prodigué aucun soin. Les soldats israéliens n’ont pas autorisé l’ambulance de la Croix-Rouge palestinienne à accéder aux lieux. Alors que l’armée israélienne prétend que la jeune palestinienne possédait un couteau et était une menace pour les soldats, tous les témoignages recueillis réfutent cette information.

Lundi, trois Palestiniens ont été abattus dans des incidents séparés à Hébron. Iyad Jaradat, âgé de 19 ans, a été tué lors d’affrontements avec l’armée israélienne dans la ville de Sair, au nord-est d’Hébron. Jaradat a succombé à ses blessures dans un hôpital local après avoir reçu une balle dans la tête. Il y a eu dix autres blessés dans ces affrontements. Il y a eu des affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes près de Sair, suite à la colère des Palestiniens après que l’armée israélienne a tué un autre homme dans la même ville un peu plus tôt lundi. Raid Jaradat, âgé de 22 ans, a été abattu par un tir de l’armée israélienne et son corps est toujours retenu par les autorités israéliennes. Dans un autre incident séparé Sa’ad al-Atrash a succombé à des blessures causées par des tirs de l’armée israélienne. L’armée a affirmé qu’il avait tenté de poignarder un soldat.

Scène de la mort de Dania Arsheid, 17 ans

Scène de la mort de Dania Arsheid, 17 ans

Un soldat de la CRPF a été tué et un autre grièvement blessé au cours d’une fusillade avec des guérilleros maoïste dans le district de Sukma ce dimanche. L’affrontement s’est déroulé des une zone densément forestière au cours d’une opération de contre-insurrection menée par les forces paramilitaires. Les autorités affirment quu’une équipe du 217ème bataillon de la CRPF avait lancé cette opération dans la soirée de dimanche après avoir été avertie que des guérilleros se rapprochaient d’un campement de la CRPF à Maraiguda. A l’issue de la fusillade, les guérilleros ont battu en retraite, tirant profit d’un terrain qu’ils connaissent comme leur poche, le district de Sukma étant celui où les maoïstes sont le plus présents. Une vaste opération de ratissage a été déclenchée immédiatement afin de les capturer.

Soldats de la CRPF en mission

Soldats de la CRPF en mission

L’état turc a mis ses menaces à éxécution. Il y a quelques mois, la Turquie s’était inquiétée de l’extension des positions contrôlées par le PYD (Parti de Union Démocratique, proche du PKK) et ses branches armées, les YPG et les YPJ. La ville de Tal Abyad -rebaptisée Girê Spi- contrôlée depuis le mois de juin par les Kurdes, a à présent été intégrée dans « l’administration autonome » du Rojava. Si les cantons de Kobané et de Ciziré sont unifiés depuis plusieurs mois, le canton d’Efrin -également sous contrôle kurde- est séparé du reste du Rojava d’une bande de territoire de 100 kilomètres longeant la frontière turque. Cette bandelette est le territoire manquant aux Kurdes pour revendiquer l’autonomie, ce que l’état turc cherche à tous prix à éviter en déclarant la bande ‘zone tampon’. Cette bande est à l’heure actuelle sous le contrôle morcelé de l’Etat Islamique et du front Al-Nusra.

Il y a quelques jours, les YPG ont tenté de traverser l’Euphrate, en direction de la ‘zone tampon’ et de la ville de Jarabulus. Les bateaux des YPG ont immédiatement été visés par des tirs turcs. Des tirs de représailles turcs ont également frappé les YPG à Kobané et à Tal Abyad. Jarabulus est la première ville à l’ouest de l’Euphrate et est sous contrôle de l’Etat Islamique. C’est également la dernière ville à la frontière syrio-turque a être sous contrôle de l’Etat Islamique. Lorsque l’EI perdra cette ville, elle sera coupée de son plus puissant allié.

La vidéo suivante aurait été filmé sur place, on y voit un bus de l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie, circuler sans trop de problèmes.

Carte du conflit.

Carte du conflit.

Stan Swamy, militant pour les droits humains, vient de publier les résultats d’une vaste enquête menée, à sa demande, par trois équipes de chercheurs et intitulée ‘The Rich Get Richer and the Poor Get Prison’ (Les riches deviennent plus riches et les pauvres vont en prison). Chacune des trois équipes est allée dans 18 des 24 districts du Jharkhand durant une période de trois mois afin de mener des études sur le terrain basées sur des interactions avec des membres des familles et des habitants des villages de 102 personnes détenues dans l’attente d’un procès, ainsi que sur des interviews de ceux qui sont actuellement en liberté sous caution. Il en ressort que dans 98% des cas, les accusations à leur égard d’être impliqué dans des activités de la guérilla maoïstes sont fausses. En fait, aucun sauf deux, se sont révélés avoir des liens avec un groupe naxalite. Dans ses conclusions, Swamy affirme que cela prouve combien les membres des sections vulnérables de la société rurale indienne sont ‘accusés et arrêtés pour avoir osé affirmer avec assurance et dénoncer les violations de leurs droits constitutionnels et humains, tels que le droits de posséder et de protéger leur terre et leur sources de revenus’. Par ailleurs, il déclare ‘Quand il s’agit de capturer des prétendus maoïstes, la police et les forces paramilitaires sont ultra-performants pour encercler les villages, organiser des descentes dans les maisons, détruire des bâtiments, molester les femmes, jeter ou brûler les céréales, …’ Faisant référence aux nombreux rapports qui affirment que des guérilleros ont été capturé après une longue course poursuite, ou une fusillade avec la police, l’étude affirme ‘Le fait est qu’un total de 87% d’entre eux ont été arrêtés dans des circonstances normales, 57% ont été arrêtés à leur domicile alors qu’ils dormaient, étaient en train de manger ou passaient du temps avec leur famille, et 30% ont été arrêté alors qu’ils se rendaient en ville’. Swamy conclu en demandant au gouvernement de reconnaître que son objectif et ses intentions véritables ne sont pas de mettre fin à la guérilla maoïste, mais bien de se frayer un chemin vers les terre tribal riches en minéraux afin de les vendre aux multinationales.

Stan Swamy

Pendant ce temps, la guérilla maoïste continue, de son côté, à se battre aux côtés de ces tribaux afin de préserver leur terre vierge de toute acquisition impérialiste et de les former afin qu’ils puissent faire face aux attaques internes menées par le gouvernement contre sa propre population.

Stan Swamy