Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Fédération internationale des droits de l’Homme, la Ligue des droits de l’Homme et le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association organisent une conférence de presse sur la situation de Bahar ce lundi 20 janvier 2014, à 11 heures, dans les locaux de la Fédération internationale des droits de l’Homme, 15 rue de la Linière à Saint-Gilles.

Cette conférence de presse sera l’occasion de donner la parole à Bahar (par skype), en direct depuis Marina Di Massa où il est assigné à résidence, de revenir en détails sur les différentes étapes de cet acharnement judiciaire et de présenter les nouveaux soutiens dont il bénéficie ainsi que les nouvelles actions mises en œuvre contre son extradition.

bahar libero

En décembre 2011 des avions turcs avaient bombardé la ville kurde d’Uludere, tuant 34 personnes dont 19 enfants. Au début du mois, des procureurs militaires turcs ont acquitté cinq officiers, accusés d’avoir commis cette attaque, une décision qui a provoqué la colère de nombreux Kurdes. Une manifestation avait été organisée la semaine dernière pour protester contre l’acquittement de militaires responsables du bombardement de 2011 et contre la construction d’une route militaire dans cette région. Une personne avait été gravement blessée lors de cette manifestation, au cours de laquelle des habitants du village ont endommagé des véhicules militaires et des armes.

Les forces de sécurité turques ont effectué un raid dimanche dans Uludere. Sept personnes ont été arrêtées lors de ce raid qui serait lié aux incidents de la manifestation de la semaine passée.

Uludere

Uludere

Les FARC ont lancé un appel pour demander la libération immédiate de Simon Trinidad, a annoncé à la presse Ivan Marquez, chargé des négociations de paix avec le gouvernement colombien à Cuba. Simon Trinidad, 61 ans, de son vrai nom Juvenal Palmera, a été condamné à 60 ans de prison aux États-Unis, où il avait été extradé en 2004 par la Colombie, pour l’enlèvement en 2003 de trois Américains, libérés en 2008. Les FARC ont également demandé au Comité international de la Croix Rouge (CICR) de mener une visite humanitaire» au prisonnier dans son lieu de détention, où Simon Trinidad est contraint à l’isolement total, ne bénéficie pas d’une assistance médicale adaptée et subit des brimades.

Simon Trinidad

Simon Trinidad

A Smara (territoires occupés du Sahara Occidental), le 16 janvier, les forces de police marocaine sont brutalement intervenues contre une manifestation convoquée par la Coalition des Associations sahraouies des droits de l’homme. La manifestation revendiquait l’élargissement des prérogatives de la mission de l’ONU pour le Sahara occidental (MINURSO) et le monitoring des droits de l’homme au Sahara Occidental. Pour rappel, la MINURSO est l’unique mission de l’ONU qui n’a pas une composante pour rapporter sur les violations des droits de l’homme. L’intervention brutale des forces marocaines a laissé plusieurs blessés. Certains ont été évacués à l’hôpital régional de la ville.

2.000 manifestants ont défilé pour condamner un projet de censure sur internet: un projet de loi qui autoriserait notamment la surveillance des internautes ou le blocage de mots-clé pour les recherches. Objectif du gouvernement : limiter par exemple l’accès aux sites de partage de vidéos. Ce projet controversé a été annoncé sur fond de scandale de corruption au sein du gouvernement islamo-conservateur. Un gouvernement déjà mis à mal par le mouvement social du mois de juin. Des incidents ont opposés des groupes de manifestants à la police qui a fait usage d’auto-pompes.

Ils sont près d’un millier d’ouvriers tchadiens répartis sur plusieurs sites de forage de puits de pétrole dans les régions de Bongor et Moundou, au sud-ouest du pays. Depuis avril, ils ont engagé un bras de fer avec leur direction pour pouvoir organiser l’élection des délégués du personnel. Face au refus de la hiérarchie, ils ont décidé d’interrompre le travail vendredi dernier pour trois jours. Une interruption qui a ralenti le forage de certains puits de pétrole. Hier samedi, la tension est montée d’un cran sur le site de Koudalwa dans la région de Bongor. Il y a eu des échauffourées, des tirs de sommation, de brèves interpellations.

Les grévistes n’entendent pas reprendre le travail tant qu’ils ne seront pas autorisés à élire leurs délégués du personnel. Ils demandent aussi le départ de certains directeurs de nationalité chinoise qui seraient à l’origine du blocage. Enfin, ils militent pour l’amélioration des conditions de travail sur les sites pétroliers, sans quoi la grève de trois jours, qui doit s’achever ce dimanche à minuit, sera reconduite.

tchad pipe-line

tchad pipe-line

Dans la nuit du 17 janvier 2014, une voiture de police a été incendiée devant le PAZ (Centre de rétention de police) à Vienne. Dans le PAZ se trouve un centre de rétention, d’où des personnes se font continuellement expulser de l’Autriche.

Le Polizeianhaltezentrum (PAS) de Vienne, protégé lors d’une manifestation de soutien aux sans-papiers

Le Polizeianhaltezentrum (PAS) de Vienne, protégé lors d'une manifestation de soutien aux sans-papiers

Des informations partielles mais concordantes indiquent qu’une vaste opération policière est en préparation à la ZAD. On signale une forte présence de CRS à Nantes dont la présence n’est justifié par aucune manifestation. Vinci a annoncé hier le début du déplacement des espèces protégées de la ZAD et le défrichement de la zone d’ici quelques semaines à quelques mois. Cela faisait très longtemps que Vinci n’avait pas effectué de déclaration pareille sur le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes. Il n’a surement pu le faire qu’après avoir eu l’assurance du soutien de l’Etat. Une première opération contre la ZAD aurait été prévue en octobre, mais elle aurait été annulée par l’Etat, probablement grâce au mouvement des bonnets rouges qui a mobilisé d’importantes forces de police.

Le New York Times a révèlé le 15 janvier que la NSA a implanté un malware dans 100.000 ordinateurs lui permettant ainsi d’accéder à ces ordinateurs grâce aux ondes radios, sans qu’ils soient connectés à Internet. Cette technique tenue secrète fait partie du programme baptisé Quantum, dans le cadre duquel la NSA a implanté depuis 2008 des logiciels espions dans près de 100.000 ordinateurs à travers le monde, lui permettant d’avoir accès aux données de l’ordinateur sans passer par le réseau informatique. Ceci est rendu possible grâce aux ondes hertziennes, plus précisément aux fréquences radio. Les dispositifs implantés par la NSA émettraient sur une longueur d’onde confidentielle. Dans la plupart des cas, le système émettant les ondes radio doit être physiquement installé par un espion, un fabricant ou un utilisateur qui ne s’en douterait pas. La récolte des informations produites se fait via un récepteur, prenant la forme d’une mallette, se trouvant à quelques kilomètres de l’ordinateur infecté. Ce récepteur transfère les données récoltées vers les centres de la NSA.

nsa quantum

Contrairement à d’autres accusations d’espionnage, ni la NSA ou son partenaire étatique chargé de la cyber-guerre, l’United State Cyber Command, ne nie celle-ci. En effet, cette forme d’espionnage servirait officiellement à lutter contre la même forme d’espionnage à laquelle s’adonneraient les unités spécialisées de l’Armée chinoise. Mais selon les documents Snowden le programme Quantum aurait notamment servi à infiltrer les réseaux de l’armée russe, de la police mexicaine et des cartels de narcotrafiquants, des institutions de l’Union Européenne chargées des échanges commerciaux mais également d’alliés des États-Unis comme l’Arabie Saoudite, l’Inde ou le Pakistan. La NSA a précisé que cette forme d’espionnage ne touche pas les citoyens américains situés sur le territoire des États-Unis… mis à part ceux soupçonnés de terrorisme…

nsa quantum

La ville de Burgos était secouée par une vague populaire de protestation. Les habitants du quartier de Gamonal s’opposent à un projet urbanistique des autorités de la ville et financé par l’état espagnol. Les manifestations se multipliaient, les arrestations et autres affrontements aussi. Des rassemblements de solidarité avaient eu lieu dans 46 villes espagnoles. A Madrid, dans le centre-ville, les manifestants avaient lancé des fumigènes et mis le feu à des poubelles. La police anti-émeute était intervenue faisant au moins onze blessés. Quatorze personnes avaient également été arrêtées.

Chaque soir, des milliers de personnes venaient manifester dans le quartier pour réclamer l’abandon définitif du projet. Ils avaient aussi installé un petit campement à proximité pour tenter d’empêcher la poursuite du chantier. Le maire de Burgos a annoncé vendredi l’abandon du projet d’aménagement urbain.

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos