Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Durant plus de deux semaines en mai dernier, la population brésilienne a dénoncé la hausse des prix des transports publics, les coûts liés à l’accueil de la Coupe du Monde ainsi que la corruption du gouvernement. De violentes émeutes ont secoué toutes les grandes villes du pays, toutes plus ou moins sévèrement réprimées par la police anti-émeute. Hier, un tribunal de Rio a prononcé le premier verdict dans une affaire liée à ces manifestations. Rafael Vieira, 26 ans, avait été arrêté devant un magasin abandonné de Rio le 20 juin après une manifestation qui avait réuni plus de 300.000 personnes. Il était en possession de bouteilles d’éthanol. Le tribunal l’a condamné hier à cinq ans de prison, déclarant que ce produit était destiné à la production de cocktails Molotov. Ses avocats ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de cette décision. Quatre autres personnes arrêtées à Rio à la même période restent détenus dans l’attente de leur jugement.

Jon Iurrebaso, membre du Collectif des exilés politiques basques (EIPK) a été arrêté lundi soir à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Arrêté en 2007 en possession d’une liste de numéros de téléphone de hauts fonctionnaires de police français et espagnols, il avait été accusé d’être un interlocuteur de l’ETA. Libéré sous condition en 2010, il avait été condamné un an plus tard à cinq ans de prison pour ‘appartenance à l’ETA’ sans être incarcéré en raison de son état de santé. Les raisons de son arrestation lundi n’ont toujours pas été communiquées par les autorités, mais Jon Iurrebaso aurait été incarcéré à la prison de Seysses après avoir été emmené au commissariat de Saint-Jean-de-Luz par trois policiers en civil qui, selon l’homme qui se trouvait avec lui à ce moment , ont eu une attitude violente à leur égard.

Jon Iurrebaso

Jon Iurrebaso

Pour un montant total de 147000 euros, les autorités carolos viennent d’acheter quatre caméras dotées de haut-parleurs. Le système est des plus basique: une caméra, une console de commande au commissariat et un haut-parleur fixé à la caméra. Dans la salle de vision, un policier qui observe et dispose d’un micro… Ces quatre ‘caméras parlantes’ viennent s’ajouter aux 206 caméras déjà disposées à Charleroi.

A Genève, en marge de la conférence Global Energy 2013, sponsorisée principalement par Gazprom, des militants de Greenpeace ont mené diverses actions entrainant l’arrestation de huit d’entre eux. Ils ont d’abord déployé une banderole sur la façade de l’hôtel de luxe qui accueille le meeting avant d’étaler un tas de neige artificielle qu’ils avaient pollué avec du fuel provenant de tonneaux portant le logo Gazprom devant l’entrée. Un groupe de militants est ensuite entré dans le bâtiment, tous déguisés en serveurs pour distribuer un cocktail baptisé ‘Black Swan’ (terme industriel pour désigner une marée noire) aux participants. Une militante a tenté de prendre la parole mais a immédiatement été embarquée. Le porte-parole de la police de Genève a déclaré qu’il ne savait pas combien de temps ils seraient détenus.

Action de Greenpeace à Genève

Action de Greenpeace à Genève

Sept policiers sont décédés dans l’explosion de leur jeep alors qu’ils circulaient dans le district d’Aurangabad (Bihar). Selon les autorités, les policiers se rendaient à une réunion à Nabinganar lorsqu’un IED a fait sauter leur véhicule. Le porte-parole de la police locale a déclaré: ‘L’IED était sur la route en tarmac, ce qui signifie que les guérilleros l’ont installé en plein jour et que ceux qui les ont vu faire n’en ont pas informé la police’.

Carcasse d’un véhicule policier

Carcasse d'un véhicule policier

En octobre dernier, des internautes ont commenté, sur Internet, un article portant sur une course-poursuite à Verviers au cours de laquelle deux véhicules policiers ont fini dans le décor. Suite à ceux-ci, cinq procès-verbaux ont été envoyés au Parquet de Verviers, lequel a transmis les dossiers à l’agent sanctionnateur de la Ville de Verviers. Les contrevenants risquent jusqu’à 250 euros d’amende pour des commentaires qui, selon un avocat, ne sont pas injurieux et pour qui cette affaire ‘risque de réduire à peu de choses la liberté d’expression quand il s’agit de la police’.

Quatorze jeunes appartenant au mouvement anarchiste mexicain ont été arrêtés dans le centre-ville de Mexico en marge de vastes manifestations anti-gouvernementales. Parmi eux, huit mineurs. La police anti-émeute avait été déployée en force et était assistée par deux hélicoptères. De violents affrontements ont rapidement opposé les policiers aux manifestants. Sept manifestants ont été interpellés pour avoir taggé plusieurs vitrine de magasins tandis que les autres sont accusés de vandalisme et de détention d’objets tranchants. Les huit mineurs ont été libérés après le paiement d’une caution par leurs parents tandis que les adultes accusés de tags sont sortis rapidement dans la mesure où il ne s’agit pas, en droit mexicain, d’un délit pour lequel ils auraient pu être maintenu en détention.

Manifestation anti-gouvernementale à Mexico

Manifestation anti-gouvernementale à Mexico

La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet a rencontré son homologue marocain ainsi que le directeur général de la Sûreté de l’Etat ce lundi pour discuter de la coopération policière entre les deux pays. A l’issue de cette réunion, ils se sont engagés à signer un accord dans les trois mois. Cette coopération prévoit de renforcer l’échange d’informations en matière de terrorisme, entre autre. La Belgique s’est également engagée à fournir une assistance technique ainsi qu’à répondre aux besoins de la police marocaine en termes de formation et d’expertise.

Dimanche, près de 150 personnes s’étaient rassemblées devant l’ambassade d’Italie à Bruxelles pour exiger la libération de Bahar Kimyongür à la veille de l’audience devant la justice italienne au cours de laquelle son avocat allait demander qu’il soit libéré. Lundi, une cinquantaine de personnes étaient réunies devant le tribunal de Brescia où comparaissait Bahar. A l’issue de l’audience, le juge a considéré qu’il avait besoin d’informations complémentaires et d’un délai supplémentaire. L’avocat du militant a transmis de nouvelles pièces et le juge devrait statuer dans les cinq jours. Ce dernier a, par ailleurs, refusé de transférer Bahar de Bergame, où il est détenu sur ordre de la Turquie depuis le 21 novembre, à une prison de haute sécurité en Calabre.

UPDATE: Ce mardi 3 décembre, la justice italienne a ordonné l’assignation à résidence de Bahar Kimyongür… Le ressortissant belge devra donc rester en Italie le temps que la Cour d’Appel de Bergame se prononce sur la demande d’extradition turque.

Nous mettons aujourd’hui en ligne notre quatrième page spéciale relative à la sécurité des technologies de l’information (après une refonte/actualisation des trois autres pages).

Notre première page spéciale survole les règles générale de sécurité IT, les modalités d’une bonne analyse des risques, etc.

Notre seconde page spéciale traite de l’espionnage (écoute et géolocalisation) via les téléphones mobiles (écoutes, filatures, etc.), les micros cachés, etc.

La troisième page spéciale traite du cryptage. Le cryptage des données et des communications est (encore) totalement légal en Belgique, il est d’ailleurs systématiquement utilisé par de nombreux agents sociaux et économiques. Les logiciels sont disponibles gratuitement et, si leur installation n’est pas toujours aisée, leur utilisation est enfantine. En Belgique (et dans les pays latins en général), la scène militante, dans son immense majorité, en ignore l’emploi, tandis qu’en Suisse ou en Allemagne son usage est généralisé et banalisé.

Le monde du cryptage n’est pas aussi opaque que son objet ! La fiabilité des logiciels est éprouvée et répond à des besoins mettant en jeu des intérêts énormes (il suffit de penser cryptage des transactions financières par les banques). Un suivi des informations ordinaires (le marché du logiciel), parallèles (la scène du piratage) et extraordinaire (les révélations Snowden) permet de se faire une bonne idée de ce qui s’y passe.

La quatrième page spéciale traite de la suppression des documents, de l’anomymisation correcte des documents, des photos, et des visites sur Internet.

Depuis plusieurs années, le Secours Rouge organise des formations à la sécurité informatique. Ces formations peuvent-être théorique ou accompagnée d’un atelier pratique avec installation et utilisation de logiciels en conditions réelles. Prenez contact avec nous si vous êtes intéressés. Nous continuerons pour notre part à actualiser notre dossier et nos pages spéciales.

Encore sur la sécurité IT