Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier, les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont présenté leur projet de loi sur la réorganisation de la police. Ce ‘plan d’optimalisation des services de police’ prévoit une simplification de l’organigramme de la police fédérale, une baisse du nombre de services de management, une diminution du nombre de directeurs judiciaires et de directeurs coordinateurs administratifs, un renforcement de la collaboration entre la police locale et la police fédérale, et une amélioration de la concertation entre la justice et la police. Le projet de loi porte également sur la gestion de l’information et des développements technologiques. L’objectif des ministres est de s’aligner sur la réforme judiciaire et de permettre de réinjecter des centaines des postes dans les services opérationnels et dans les arrondissements.

Lors des audiences consacrées aux détentions préventives des 30 militants de Greenpeace interpellés par les autorités russes après une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique, celles-ci avaient décidé de prolonger la détention d’un seul des militants. Il avait immédiatement fait appel de cette décision, et hier, il a été libéré sous caution (45000 euros) tout comme ses 29 co-inculpés. Tous restent poursuivis pour ‘hooliganisme’ et ‘piraterie’ et ne peuvent pas quitter le territoire russe.

En octobre 2011, la présidente du Parlement de Navarre avait été entartée à trois reprises lors d’un déplacement à Toulouse pour dénoncer, notamment, son soutien au développement de la ligne grande vitesse au Pays-Basque, tant français qu’espagnol. Quatre militants du mouvement écologiste Mugitu! étaient poursuivis pour ces faits et le verdict a été prononcé ce mercredi par l’Audience nationale. Cette dernière a qualifié l’action de ‘attentat contre une autorité’. Trois des quatre militants ont été condamnés à deux ans de prison tandis que le quatrième, qui n’a pas été reconnu parmi les entarteurs, a été condamné à un an d’emprisonnement pour complicité. Tous écopent également d’amendes de 300 à 900 euros. Les peines initialement requises par le magistrat étaient de 5 et 9 ans de prison.

Les prisonniers politiques basques incarcérés dans la prison de Séville II sont en grève de la faim depuis le 28 octobre. Depuis déjà quatre ans, dans cette prison située à presque mille kilomètres du pays basque, on vit une situation très tendue due aux conditions de vie extrême à l’intérieur de la prison : les prisonniers politiques basques sont confinés tous les jours dans le module d’isolement (quelquefois 26 heures consécutives), on les empêche de participer à des activités, avant les quelques heures ou ils sont autorisés à sortir dans la cour ils doivent passer par un détecteur de métaux et ensuite ils sont soumis à une fouille corporelle intégrale, comme après toutes les visites en vis-à-vis. Les prisonniers exigent la fin de l’isolement continu, le rapprochement et regroupement des prisonnières et prisonniers politiques basques, et le respect des droits fondamentaux.

Depuis que la grève de la faim des prisonniers politiques basques a commencé, les autorités de la prison de Séville II, au lieu de tenter de trouver une solution à ce problème, l’ont au contraire empiré en coupant depuis quelques jours le chauffage pour les prisonniers en grève de la faim, et même pour certains d’entre eux en les privant de couvertures.

L’armée israélienne pratique par dizaines des entraînements militaires sur les populations civiles. Les soldats envahissent les maisons en plein jour ou font sauter la porte au milieu de la nuit, réveillent et terrorisent tous les membres de la famille. Pendant ces exercices, les Palestiniens ne sont pas prévenus qu’il s’agit d’un exercice; pour eux, les menaces, dégradations, arrestations et fouilles sont bien réelles. Et les opérations durent souvent plusieurs heures. L’année dernière, un Palestinien est mort… tué en pleine nuit par des soldats en civil en exercice. La victime s’était défendue, les prenant pour des voleurs.

Plusieurs milliers de personnes manifestaient mercredi à l’occasion d’une grève générale à Gafsa, dans le centre de la Tunisie. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes sur quelques dizaines de manifestants qui ont tenté de forcer l’enceinte du bureau du gouverneur régional. Deux autres régions, Siliana (nord) et Gabès (est), étaient aussi paralysées par des grèves générales régionales mercredi. A Siliana, le débrayage marque le premier anniversaire de la violente répression d’un mouvement social qui avait fait 300 blessés, notamment par des tirs de chevrotine. Les affrontements de ce mercredi ont fait des dizaines de blessés (dont une trentaine de policiers). Des véhicules de la police et des bâtiments publics et privés endommagés.

A Gabès et Gafsa, le catalyseur des grèves a été la décision du gouvernement de ne pas les inclure dans la liste des régions où des facultés de médecine et centre hospitaliers universitaires seront bâtis dans les années à venir. Pour les antennes locales du syndicat UGTT, cette décision illustre les disparités de traitement entre les différentes régions du pays, un des facteurs de la révolution de 2011. Gafsa, région stratégique en raison de ses mines de phosphates mais parmi les plus pauvres du pays, a été le théâtre en 2008 d’une insurrection nourrie par la pauvreté et réprimée dans le sang.

Tunisie: Affrontements à Gafsa et à Siliana

Depuis 1999, 300 membres présumés de l’ETA ont été écroués en France. 10 ont été arrêté en 2013. Des documents saisis en 2004 ont conduit les policiers français à estimer à 120 personnes, à l’époque, les effectifs d’ETA. Des documents exceptionnellement non cryptés (ce qui est très rare) avaient été découverts à l’occasion de l’arrestation, en octobre 2004, de Mikel Albizu Iriarte (« Antza ») et de Soledad Iparragirre (« Anboto ») et avaient permis des dizaines d’interpellations.

Le 10 novembre dernier, deux jours avant une audience du tribunal agraire dans l’affaire opposant Ejido La Sierrita (un syndicat de paysans) à la compagnie minière canadienne Excellon Resources Inc., des officiers de la sécurité publique ont détenu arbitrairement Omar Pacheco, Adolfo Gómez Chareo, Julio Orona, Héctor Pacheco, Luis Orona, and Ricardo Calderón, tous membres de la communauté La Sierrita de Galeana dans l’état de Durango et ayant des liens familiaux avec des ejidatarios (propriétaires communaux). Deux jours auparavant, Héctor Pacheco avait déjà subi un enlèvement et passage à tabac.

Aucun mandat d’arrêt ni passage devant un juge n’a justifié ces détentions. Tous les six ont été relâchés mais le climat de violence et d’intimidation subsiste. Les premières personnes nommées ci-dessus sont également membres du Syndicat national des mineurs – local 309 – et ont été licencié par Excellon l’année dernière pour avoir revendiqué leurs droits syndicaux.

lutte syndicale au mexique

lutte syndicale au mexique

Les fonctionnaires de Mayotte réclament l’indexation des salaires depuis le début du mois de novembre. Un nouveau bras de fer a éclaté hier mardi dans la matinée entre les gendarmes et les grévistes alors que ces derniers tentaient d’occuper le port de Longoni. Fortement mécontentés par la présence musclée des forces de l’ordre devant les grilles fermées à double-tour, les fonctionnaires ont érigé des barrages de pneus enflammés au dessus desquels s’élevait un épais nuage de fumée noire, une échauffourée entre grévistes et gendarmes s’en est suivie.

grève à Mayotte

grève à Mayotte

Le tribunal Madrilène de l’Audiencia nacional a ordonné ce mardi la remise en liberté de quatorze membres d’ETA, maintenus en prison par le biais de la doctrine 197/2006, dite doctrine Parot. Cette décision fait suite à l’ordonnance rendu par la Cour européenne des droits de l’homme visant à abroger ce texte qui permettait jusque-là à la justice espagnole d’imposer de manière incompressible la peine maximum de prison autorisée à certains criminels (40 ans aujourd’hui, 30 avant le durcissement pénal de 1995). Depuis que le tribunal strasbourgeois a rendu son jugement, la justice a procédé à la remise en liberté de 55 détenus, dont 50 etarras.