Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les étudiants des écoles normales de Oaxaca maintiennent un sit-in dans la capitale de l’état depuis un mois en raison du désintérêt pour l’enseignement de la part des autorités ; ils réclament des postes et des embauches urgentes. Un des manifestants ayant été arrêté et ils ont décidé de manifester pour exiger sa libération. Ils ont brisé les vitres du Palais du gouvernement, lancé des pétards artisanaux et brûlé des pneus à l’extérieur du bâtiment. Après 60 minutes de protestation, les normaliens sont partis en indiquant qu’ils avaient déjà été informés de la libération de leur camarade.

Le 24 février la Cour de Cassation a rejeté la dernière possibilité de sortie d’Alfredo Cospito du 41bis par les voies légales. Cette décision explique la colère et la radicalité des manifestant.e.s de Turin, samedi 4 mars: casse de vitrines des banques et de boutiques, de voitures de luxe, etc. (voir notre article). Il y a eu encore des manifestations importantes mais, surtout après des signes de convergence avec le mouvement étudiant et le syndicalisme de base (une grève ouvrière locale a intégré le mot d’ordre «Alfredo hors du 41bis»), la pression répressive a augmenté. C’est pour cela que le mouvement solidaire recourt à des rassemblements décentralisés dans les quartiers populaires et à des actions directes. Dans la nuit du 9 mars, un site de distribution du réseau TIM, le deuxième opérateur de téléphonie mobile en Italie, a été incendié dans un quartier de Rome (TIM collabore e.a. dans la mise en œuvre de bracelets électroniques pour contrôler les personnes assignées à résidence).

La lutte se focalise maintenant sur la menace d’alimentation forcée. Un procureur a tenu à rappeler qu’il était illégal en Italie d’attenter à ses jours. A l’opposé, des médecins ont rappelé que leur déontologie leur interdisait de poser un acte contre la volonté du patient. Cependant, l’expérience d’autres pays montre que les autorités ont toujours trouvé des médecins complices pour appliquer la nutrition forcée. Le 18 mars, journée international des prisonniers et prisonnières politiques, le Secours Rouge organise une projection du documentaire « Jusqu’au dernier souffle » qui retrace l’histoire judiciaire des militants anarchistes, Alfredo Cospito et Anna Beniamino et permet une meilleur compréhension du régime de torture qu’est le 41 bis. Des camarades seront présent.e.s pour une discussion après la projection.

Dossier(s): Italie Tags: , , ,

Les forces militaires et policières ont pénétré vendredi dans une région du nord-ouest de la Colombie paralysée depuis plus d’une semaine par des mineurs illégaux, tandis que les autorités ont décrété un couvre-feu. Les routes sont bloquées par des mineurs qui protestent depuis le 2 mars contre la destruction par les forces de sécurité des dragues qu’ils utilisent pour extraire de l’or illégalement. La semaine dernière, ils ont tenté d’incendier la mairie de Caucasia (voir notre article) et, jeudi, ils ont détruit une banque dans la même municipalité. Selon le gouvernement, les mines clandestines financent cartels et guérillas.

Plusieurs villes et villages palestiniens ont organisé vendredi des manifestations contre l’occupation israélienne, qui ont donné lieu à plusieurs affrontements avec l’armée. Lors d’un de ces rassemblements dans la ville de Kafr Qadum, trois Palestiniens ont été blessés par balle, tandis que des dizaines d’autres ont été soignés par le personnel médical pour avoir inhalé de hautes doses de gaz lacrymogènes tirés par les soldats israéliens pour disperser les foules. Un manifestants de 16 ans, Amir Mamun Odeh, a été tué dans la ville de Qalqilya d’une balle dans la poitrine.

De nouveaux affrontements ont eu lieu dans la banlieue dakaroise. Les jeunes de Yarakh se sont encore révoltés pour dire non à un projet privé de gare maritime qui impliquera l’impossibilité d’accéder à une plage qui est le seul espace public qui leur reste (voir notre article). Ils sont descendus dans les rues pour bloquer la circulation avant d’y brûler des pneus. Et c’est la gendarmerie a tenté de disperser les manifestants. Des affrontements ont eu lieu et trois manifestants ont été interpellés.

 

Dossier(s): Afrique Tags: ,

Le gouvernement colombien et l’ELN se sont engagés à entamer les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu, au terme, hier vendredi, du deuxième cycle de négociations de paix au Mexique. « Le cadre du pacte à venir sera le droit international humanitaire », annonce le texte lu par une membre de la délégation du gouvernement colombien. « Cela implique des actions et des dynamiques humanitaires afin de diminuer l’intensité du conflit, faciliter la participation de la population à ce processus de paix et générer des garanties pour que cela soit possible dans les zones où la crise humanitaire est la plus grave ». Des délégués du gouvernement colombien et de l’ELN sont en pourparlers au Mexique depuis le 13 février. Mercredi, ils ont annoncé la tenue à Cuba d’un troisième cycle de négociations, sans toutefois préciser la date à laquelle ce nouveau cycle aurait lieu. Les pourparlers entre le gouvernement colombien et l’ELN avaient débuté en 2018 à La Havane sous le gouvernement du président Juan Manuel Santos (2010-2018), auxquels son successeur, Ivan Duque (2018-2022), avait mis fin en 2019 à la suite d’une attaque de la guérilla contre une école de police à Bogota, qui avait fait 23 morts.

ELN

ELN

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Mercredi a eu lieu la deuxième journée d’affrontements entre la police et divers groupes de manifestants. Les étudiants ont manifesté mardi pour réclamer la mise en œuvre des changements promis dans le système de gouvernement. La police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Le lendemain, les manifestants se sont rassemblés pour demander au gouvernement sri-lankais de protéger les droits des femmes mercredi, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. La police anti-émeute a bloqué la route et s’est heurtée à eux. Outre les droits des femmes, les manifestants ont protesté contre la hausse de l’inflation et demandé que les élections locales reportées soient organisées immédiatement. Les étudiants demandaient également que les élections locales se tiennent comme prévu, ainsi que l’abolition de la loi sur la prévention du terrorisme et de la présidence exécutive. Ils demandaient également la libération des dirigeants et des membres des syndicats d’étudiants universitaires qui ont été arrêtés et placés en détention provisoire.

Au Sri Lanka, le changement de gouvernement n’a toutefois pas entraîné la fin des manifestations, ni modifié les méthodes utilisées par l’administration pour disperser les citoyens mécontents. L’île est aux prises avec sa pire crise économique depuis qu’elle a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1948, en proie à une inflation supérieure à 50%, à une pénurie de devises étrangères et à une forte récession. Cette année, le gouvernement a augmenté l’impôt sur le revenu jusqu’à 36%. Le nouveau président  a déclaré au parlement que la réforme fiscale était nécessaire pour consolider les finances publiques selon les termes du prêt du FMI et que le gouvernement n’avait pas d’argent pour organiser les élections locales. Le gouvernement a également augmenté les tarifs de l’électricité de deux tiers dans le but d’assainir ses finances publiques et sa dette et de se qualifier pour un plan de sauvetage du FMI de 2,9 milliards d’USD, provisoirement accepté en septembre.

Le 8 mars, au lendemain de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, une cinquantaine de manifestants ont levé les barrières du péage du viaduc de Millau, laissant les automobilistes circuler gratuitement. Tenue secrète jusque dans les derniers instants, cette opération a toutefois été marquée par l’intervention particulièrement violente des forces de police. Deux manifestants ont été interpellés, un autre, blessé, a été hospitalisé.

La police anti-émeute turque a tiré des gaz poivrés pour disperser un groupe de manifestantes qui tentait d’atteindre le centre d’Istanbul à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Les femmes ont sifflé et scandé « Nous ne nous taisons pas, nous n’avons pas peur, nous ne nous inclinons pas », tout en poussant les boucliers de la police anti-émeute, ce qui a déchaîné les violences policières.

Mercredi 8 mars, des dizaines de milliers de manifestantes ont défilé dans les rues de Mexico à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Au Mexique, au moins 10 femmes sont assassinées par jour, et 95 % des cas restent impunis. Plusieurs heurts ont eu lieu sur le parcours de la manifestation. Heurts aussi à Tlaxcala où les manifestantes ont tagués et tenté d’abattre les structures métalliques protégeant le palais du gouvernement (photo). La police est intervenue. À Oaxaca, des manifestantes se sont introduits dans le ministère du tourisme. Des manifestantes ont affronté la police anti-émeute et ont mis le feu à des portes et à une fenêtre du palais du gouvernement mexicain de Nuevo León, à Monterrey.