Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alfredo Cospito poursuit sa grève de la faim. Les principales mobilisations solidaires se sont déroulées à Rome, Turin, Milan, Bologne, Gênes et à Palerme. A Turin, le 25 décembre, une cinquantaine de solidaires ont fait une diffusion massives de tracts entourés d’une centaine de policiers. A Milan, 300 personnes ont défilé le même jour et il y a eu des heurts avec les forces de l’ordre (photo 1). A Rome, le 31 décembre, 300 personnes se sont rassemblées devant la Direction Nationale Antimafia et Antiterroriste, au coeur du quartier parlementaire et présidentiel. Deux tentatives de départ en cortège ont été violemment repoussée par la police et il y a eu de nombreuses arrestations. La nuit de nouvel an, entre 500 et 1000 personnes se sont rassemblées devant la grande prison de Rebibbia. Il y a eu pendant cette période des manifestations et des rassemblements dans plusieurs villes secondaires: Modena, Teramo, Pesaro, Pescara, Trento et d’autres encore. Enfin, il y a eu trois rassemblements devant la prison de Bancali (à Sassari, en Sardaigne), où est détenu Alfredo: le 31 décembre, le 4 janvier et aujourd’hui, le 8. Le camarade a pu bien entendre les manifestants.

Il y a eu plusieurs actions directes dont 25 voitures incendiées sur le parking de Hertz, une société qui collabore avec le système carcéral, et de très nombreuses petites initiatives solidaires, en Italie et à l’étranger (photo2: des tags à Bruxelles). La cause d’Alfredo commence à être largement thématisée. L’extrême démesure de la condamnation et du régime de détention est questionnée jusque dans les médias mainstream.

Edit: Il n’y a pas eu d’arrestations à Rome mais un très long nassage à la suite duquel les manifestants n’ont été libéré qu’après minuit, le lendemain 1er janvier.

 

 

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Mohammad Mahdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini ont été pendus samedi matin. Le 4 décembre, le tribunal de la première instance les avait condamné à mort, les accusant d’avoir tué un membre de la milice répressive des Bassidji, liée aux Gardiens de la Révolution, le 3 novembre à Karaj, à l’ouest de Téhéran. Le 3 janvier, la Cour suprême d’Iran avait confirmé les condamnations à mort des deux homes

Depuis le début du mouvement de contestation, la justice a condamné à mort 14 personnes en lien avec les manifestations. Parmi elles, quatre ont été exécutées, deux ont vu leur peine confirmée par la Cour suprême, six attendent de nouveaux procès et deux autres peuvent faire appel. Une dizaine d’autres personnes font face à des accusations passibles de la peine de mort.

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Des guérilleros maoïstes présumés ont exécuté un informateur de police à Alluri Sitarama Raju, dans la région de Chintur dans la nuit de mercredi à jeudi. Une dizaine de maoïstes se sont rendus au domicile de Soyam Subbaiah, dans le village de Juvvigudem, dans le mandal de Chintur, l’ont emmené et tué. Ils ont laissé près de sa dépouille un document exposant que l’homme informait la police depuis cinq ans et qu’il n’avait pas interrompu sa collaboration avec la police malgré des avertissements. Les forces de sécurité ont lancé des opérations de ratissage dans les régions frontalières du Chhattisgarh, de l’Andhra Pradesh et du Telangana pour essayer d’accrocher le groupe de guérillero.

Par ailleurs, la police de Bokaro a arrêté jeudi Chandu Manjhi alias Ramchandra Soren dans la zone forestière de Jamunia. Chandu Manjhi était recherché depuis plusieurs années pour des actions de la guérilla remontant jusqu’à 2006 sous la direction du Comité régional de Nawadih du Parti communiste maoïste clandestin.

guérilleros maoïstes (archive)

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Thanos Chatziangelou, membre de l’Organisation d’Action Anarchiste (voir notre article), est toujours en lutte contre son transfert disciplinaire à la prison de Nigrita (voir notre article). Le 25 décembre, il avait été transféré à l’hôpital de Serres où un bras de fer a opposé les autorités grecques qui exigeaient qu’il soit nourri de force, et les médecins qui refusaient, conformément à leur déontologie, à poser des actes médicaux contre la volonté d’un patient lucide. Thanos vient d’être transféré à l’hôpital régional de Korydallos. Cela pourrait signifier pour lui un ré-attachement à la prison de Korydallos, sa principale revendication. Par conséquent, il a suspendu sa grève de la soif. Il continue sa grève de la faim jusqu’à être certains de son transfert à la prison de Korydallos. Le mouvement de solidarité avec Thanos reste actif.

un rassemblement solidaire à Thessalonique

 

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Ahmet Şoreş (Zeki Gürbüz), l’un des principaux responsables du MLKP a été tué dans une opération des services secrets turcs au nord de la ville de Hasakah. Un jeune commandant de la guérilla, Fırat Neval (Özgür Namoğlu), a également été tué dans cette opération. Cette double exécution extra-judiciaire a été revendiquée par l’Organisation nationale du renseignement, le MIT. Le MIT accusait Zeki Gürbüz d’avoir notamment planifié plusieurs opérations de guérilla dont l’attaque contre un véhicule transportant du personnel pénitentiaire à Bursa le 20 avril 2022 (un gardien de prison avait été tué) ou une attaque au missile contre les forces de sécurité à la frontière le 16 août 2022. Zeki Gürbüz avait été arrêté en Grèce en février 2013. Après avoir rejeté la demande d’extradition turque, la Grèce l’avait libéré en avril 2013. Plus tard, Zeki Gürbüz avait quitté la Grèce pour l’Irak, puis pour le Rojava. Zeki Gürbüz est le deuxième commandant militaire du MLKP a avoir été assassiné par une opération du MIT. En mars 2019, Baran Serhat (Bayram Namaz) avait été tué par une bombe placée dans sa voiture.

 

Un procès s’est tenu hier jeudi à à La Rochelle. Deux hommes comparaissaient pour des dégradations commises sur la réserve de Cram-Chaban (Charente-Maritime) le 6 novembre 2021. Le procureur de la République a requis à leur encontre des peines de cinq et six mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars

Un autre procès s’est tenu aujourd’hui vendredi, cette fois à Niort. Cinq hommes étaient mis en cause pour leur participation à la manifestation survenue le 22 septembre 2021 à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Ce jour-là, en plein congrès de la FNSEA à Niort, le chantier de cette méga réserve d’eau pour l’irrigation, alors en construction, avait été envahi par des manifestants. Une bâche de protection et une pelleteuse avaient été endommagées (voir notre article). La salle du tribunal judiciaire de Niort était trop petite pour accueillir les quelque deux cents personnes du comité de soutien. La plupart d’entre elles, encadrées par un imposant dispositif de forces de l’ordre, sont restées devant le bâtiment. Les peines prononcées sont: Des peines de 2 mois de sursis simple à 6 mois avec sursis probatoire. Des interdictions diverses de territoire. Deux amendes pour refus de prise de signalétique ou d’ADN. Une relaxe. En novembre dernier, quatre autre manifestants avaient été condamnés à deux et trois mois de prison pour des dégradations (voir notre article).

Le 25 mars, une nouvelle manifestation d’ampleur est annoncée par les anti-bassines qui promettent une mobilisation inédite.

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Jeudi 5 janvier, plus de 200 personnes ont participé à la soirée-rencontre avec Gwenola Ricordeau, professeure de criminologie et militante abolitionniste pénale, à l’occasion de la sortie du livre « 1312 raisons d’abolir la police » (éd. Lux) organisée par le Secours Rouge Toulouse avec le soutien d’Enquête Critique. La soirée a été introduite par des messages de solidarité à Mathieu Rigouste, victime de violences policières, ainsi qu’à deux prisonniers anarchistes qui mènent actuellement des grèves de la faim contre leur régime de détention en Italie et en Grèce : Alfredo Cospito et Thanos Chatziangelou. Des images à propos de ces prisonniers étaient également projetées afin de souligner notre solidarité. Par ailleurs, de nombreuses organisations de la gauche révolutionnaire tenaient des tables d’infos durant la soirée. Merci à elles ! La présentation et la discussion autour du livre ont porté sur les différentes stratégies abolitionnistes (et leurs limites ou leur récupération réformiste, comme le développement d’« alternatives » à la police), les débats qui traversent les mouvements abolitionnistes et les bilans qu’on peut faire des luttes menées ces dernières années en Amérique du Nord. Gwenola Ricordeau défend une perspective abolitionniste qui souligne l’antagonisme entre la police et les luttes progressistes et elle appelle à « défliquer » celles-ci. Comme elle l’écrit dans son livre, « pas d’abolitionnisme sans projet révolutionnaire » !
Une partie de la salle lors de la soirée "1312 raisons d'abolir la police" à Toulouse

Une partie de la salle lors de la soirée « 1312 raisons d’abolir la police » à Toulouse

Âge de 64 ans, Karim Younis est devenu un symbole auprès des Palestiniens, ayant passé 40 ans en prison, la période la plus longue pour un détenu en Israël. Il a été libéré le matin de la prison de Hadarim. Il avait été arrêté en 1983 avec son cousin Maher Younis pour avoir tué un soldat dans le Golan, plateau syrien occupé et annexé par Israël. Ses premiers mots ont été : « Je salue notre grand peuple qui s’est engagé dans la lutte pendant 100 ans sans lever le drapeau blanc ». Arborant un keffieh et un drapeau palestinien, il a montré le visage d’un homme toujours debout et engagé auprès de son peuple dans la lutte. Mardi, le nouveau ministre de l’Intérieur israélien a déclaré vouloir retirer aux deux cousins leur citoyenneté israélienne, une disposition pourtant illégale en Israël. Karim Younis faisait partie du groupe de prisonniers palestiniens qui devaient être libérés en 2013 dans le cadre de négociations de paix israélo-palestiniennes, mais leur libération avait finalement été refusée par Israël et les discussions ont ensuite été suspendues.

« Rien à déclarer ». Depuis des années, ce sont les seuls mots que le Secours Rouge conseille aux militant·e·s interrogé·e·s par la police de répondre. Mais la curiosité à l’égard des techniques de l’adversaire est une bonne chose et la militance doit naviguer au plus serré entre ces deux erreurs classiques face à la répression : la sur-estimer ou la sous-estimer. Comment la police envisage-t’elle les interrogatoires de son côté ? Comment les prépare-t’elle ? Pourquoi y a t’il un « bon » et un « méchant » flic dans les salles d’interrogatoire ? Ce sont à toutes ces questions que ce petit film doit répondre. À l’origine, cette conférence du Secours Rouge devait avoir lieu en avril 2020 lors des activités d’agitation pour le 1er mai révolutionnaire. Annulée par l’émergence de la pandémie de Covid, elle a finalement été transformée en une vidéo avec l’aide du « Collectif des Stagiaires ». À l’aube de nouvelles mobilisations une chose est sûre : les mois et les années qui arrivent seront remplis d’initiatives subversives et révolutionnaires, et donc de répression et de contre-insurrection. Ce document se veut donc être un outil de plus pour les militant·e·s et les collectifs qui s’organisent et se préparent contre la répression.

En octobre 2019, les républicains se sont rassemblés à Newry pour la commémoration de la grande grève de la faim de 1981 (voir notre dossier). Cet événement alterne les lieux d’accueil chaque année. Des hommages ont été rendus à tous les grévistes de la faim, de Thomas Ashe à Red Mickey Devine. Les participants, dont de nombreuses familles, ont apprécié la musique des orchestres alors que le défilé se dirigeait vers le parc Raymond McCreesh pour les discours. Immédiatement, les politiciens locaux ont demandé l’intervention de la police. Celle-ci n’a été que trop heureuse d’exaucer leurs vœux, et plus de 40 personnes ont été accusées d’avoir violé le règlement sur les Parades. Le 30 décembre, au tribunal de Newry, toutes les accusations ont été rejetées contre tous les républicains en relation avec cette commémoration.