Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une violente fusillade a éclaté entre les troupes gouvernementales et des guérilleros maoïstes vendredi midi dans le village de New Sibonga, près de Nabunturan, une ville de la province méridionale de Compostela Valley. Deux soldats du 60e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale ont été blessés au cours de l’ affrontement, tandis qu’Eléazar Romero, un chef de section du Front n°33 de la NPA, a été mortellement blessé.

Un projet de loi contre le terrorisme est en cours d’examen au Congrès de Brasilia. Le projet est contesté en raison du flou laissé autour de la définition de notion de « terrorisme », qui pourrait aboutir à un usage de cette loi contre certains mouvements sociaux. Ainsi le projet de texte de loi, n’exclurait la contestation sociale du champ du terrorisme uniquement « si les mouvements sociaux mènent des actions proportionnées », sans définir ceux-ci. Les mouvements sociaux s’inquiète: Est-ce qu’une occupation de terres par des militants des sans-terre sera considérée comme une action militante proportionnée ? Lorsqu’un bus sera brûlé, cela relèvera-t-il de la loi contre le terrorisme ? Il y a trois ans, au Chili, la loi contre le terrorisme a servi à réprimer une révolte étudiante.

Le responsable des services antiterroristes de Scotland Yard a été suspendu temporairement de ses fonctions vendredi, après la publication d’un rapport accablant pour la police sur le meurtre raciste du jeune Stephen Lawrence remontant à 1993. Richard Walton est soupçonné d’avoir eu une « conduite inappropriée » alors qu’il contribuait à l’enquête publique destinée, cinq ans après les faits, à faire la lumière sur le comportement de la police dans cette affaire qui a provoqué une immense émotion dans le pays.

Dans un communiqué lapidaire, Scotland Yard a indiqué que Richard Walton était « temporairement suspendu de son poste de chef de l’unité antiterroriste », pour occuper un « rôle non-opérationnel ». La commission indépendante des plaintes contre la police (IPCC), la police des polices, a été saisie.

Des membres de la Border Security Force engagés dans des opérations anti-maoïstes ont découvert une cachette maoïste jeudi dans le district de Kanker (Chhattisgarh). Ils y ont saisi une énorme quantité de rames de papier, probablement destiné à l’impression de propagande en vue des prochaines élections parlementaires. Toujours dans le Chhattisgarh, deux guérilleros présumés ont été arrêtés dans le district de Kondagaon. Une équipe conjointe de la CRPF et de la police locale effectuait une opération de reprise de contrôle depuis mercredi. Jeudi matin, les soldats ont repéré les deux hommes, les ont pourchassé avant de parvenir à les capturer.

Encore une fois, c’est sans surprendre que Snowden confirme plusieurs informations lors d’un témoignage auprès du Parlement Européen. Première information : c’est effectivement la NSA qui a espionné via des attaques informatiques Bics, la branche internationale de Belgacom active en Afrique, au Moyen-Orient, mais également au Parlement Européen. Le GCHQ britannique a bien aidé. D’autres institutions ont été espionnées lors de ces attaques : l’UE, l’ONU, Unicef, etc…
Seconde information : le département ‘Affaires Etrangères’ de la NSA se concentre actuellement sur des opérations de lobbying et pression auprès des pays européens pour ‘légaliser la surveillance de masse’. En effet, plusieurs pays européens préparent des législations qui donneraient un cadre à la surveillance de masse, soit via la NSA, soit via les agences d’espionnage habituelles.
Enfin, troisième information du jour : Snowden précise que l’utilisation d’un chiffrement (même pas exceptionnellement fort) dans les opérations les plus routinières feraient exploser les coûts d’espionnage de la NSA qui serait bien embetée.

Ce vendredi matin, une unité du 69e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale circulait dans un camion militaire lorsqu’un IED a explosé à son passage, à proximité du village de Malabog (district de Davao City). Un échange de tirs de plusieurs minutes a eu lieu entre les soldats et les combattants de la NPA. Les guérilleros ont pu se retirer sans perte, un militaire a été blessé.

Les grévistes de La Poste se sont rendu au Siège national du Courrier, boulevard Brune à Paris, pour s’adresser à leurs responsables nationaux directs en exigeant une réelle négociation. C’est la quatrième occupation: Vaugirard à deux reprises, le siège central de La Banque Postale, maintenant le Siège Courrier, à la consternation des responsables de la sûreté du Siège, les grévistes sont encore une fois parvenus à entrer sans encombre dans un des sièges de La Poste alors que la direction avait renforcé son dispositif sécuritaire.

Les grévistes sont directement allés à l’étage où se trouvent les bureaux des hauts dirigeants du courrier et ont investi la salle du Conseil où ils ont l’habitude de se réunir. La direction a une nouvelle fois eu recours à la force : en début de soirée, une bonne douzaine de cars de CRS ont été mobilisés. Un panier à salade grand format avait été spécialement préparé pour emmener un maximum de grévistes au poste. Mais ceux-ci sont parvenus à s’éclipser.

France: Les postiers en grève échappent aux CRS

Un rapport publié hier sur l’assassinat de Stephen Lawrence dénonce les pratiques de la police britannique. Cet adolescent noir de 18 ans avait été tué pour des motifs racistes le 22 avril 1993 par quatre jeunes, dont seulement deux ont été condamnés. Non seulement un officier de police aurait accepté de l’argent de la part du père d’un des suspects pour ne pas poursuivre son fils, mais un espion de la police avait infiltré l’entourage et les proches de la victime dans le but de les discréditer. Le 6 mars, la ministre de l’Intérieur, a ordonné une enquête publique afin de connaître « toute la vérité », plus de deux décennies après les faits.

Quant à la police britannique, elle se trouve d’autant plus dans l’embarras qu’elle est déjà au coeur d’une polémique en raison de sa politique d’infiltration à grande échelle dans des groupes politiques, pendant plus de quarante ans. Des dizaines – peut-être des centaines – de militants politiques aient été condamnés à la suite des opérations d’espionnage douteuses qui pourraient être liées à des erreurs judiciaires.

Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté jeudi soir l’avocate Shireen Issawi et son frère, le prisonnier libéré Shadi, du village d’Issawya à Jérusalem. Shireen et Shadi Issawi sont respectivement la soeur et le frère du prisonnier libéré, Samer Issawi, célèbre militant du FDLP qui avait obtenu sa libération après avoir mené une grève de la faim durant 270 jours.

Shireen (à g.), Samer (au centre) et Shadi Issawi

Shireen (à g.), Samer (au centre) et Shadi Issawi