Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une septantaine de personnes travaillant chez des fournisseurs de Ford Genk bloquent toujours l’accès aux portes de l’usine automobile, en dépit des astreintes auxquelles ils s’exposent. Ford a obtenu d’un juge, en référé, la levée du blocage de l’usine, sous peine d’une astreinte de 1.000 euros par infraction. Ce jugement ne semble toutefois pas impressionner les ouvriers Mercredi matin, ils ont notamment bouté le feu à des palettes de bois et à des pneus pour barrer l’accès à l’usine. Ils contestent que le jugement obtenu par Ford s’applique à la voie publique ou aux terrains privés liés aux entreprises sous-traitantes. Ils promettent un chaleureux accueil à l’huissier qui serait éventuellement dépêché sur place.

Belgique: Piquet à Genk malgré les astreintes

En trois jours, du 11 au 13 janvier, une vague d’actions incendiaires a répliqué aux attaques des squatts d’Athènes par la police. Ont ainsi été incendiés: les permanences du parti Nea Dimokratia à Dafni, Halandri, Glyfada, Argyroupoli et Kypseli; la permanence du parti PASOK à Glyfada; les bureaux de la Compagnie Publique d’Éléctricité à Menidi, des automates bancaires à Vyronas (deux), Nea Smyrni, Neo Iraklio, Kaisariani (deux), Kypseli, Papagou et Drapetsona (deux), deux agences bancaires à Kaisariani, une voiture du corps diplomatique à Elliniko, un véhicule de la Poste Hellène (ELTA) à Ilion et une moto de la police à Zografou.

L’offensive policière contre les squatts se poursuivt. Le 15 janvier, c’est le squat Lelas Karagianni 37, dans le quartier de Kypseli, qui a été attaqué. Ce bâtiment était occupé depuis 24 ans. Des rassemblements de solidarités à l’extérieur ont été l’occasion d’incidents. 14 occupants et au moins deux manifestants ont été arrêtés puis relâchés. Le soir même les scellées étaient brisées et le bâtiment réoccupé.

Grèce: Offensive policière anti-squatt et représailles incendiaires

Sevil Sevimli, l’étudiante franco-turque poursuivie par les autorités turques pour avoir, entre autre, pris part au cortège du 1er mai dernier à Istanbul a comparu ce mercredi devant le tribunal de Bursa. Celui-ci a requis 21 ans de réclusion à son encontre, l’accusant d’être membre d’une organisation armée (en l’occurrence, le DHKP-C) et d’en avoir fait la propagande lors de manifestations publiques. Sevimli portait, lors du cortège en question, un calicot réclamant la gratuité de l’éducation. Le procureur a également confirmé son placement sous contrôle judiciaire ainsi que l’interdiction de quitter le territoire turc. Sevil Sevimli, en échange Erasmus en Turquie en provenance de l’université de Lyon, avait été interpellée le 10 mai dernier, placée en détention préventive avant d’être relâchée au début du mois d’août, dans l’attente de son procès.

Sevil Sevimli

Des avions turcs ont frappé plus de cinquante cibles du PKK dans le nord de l’Irak où, selon les autorités, plus de 2000 guérilleros seraient actuellement basés. Seize F-16 ont décollé de leur base à Diyarbakir vers 20h mardi soir et ont bombardé leurs objectifs dans les monts Qandil, à environ 90 kilomètres de la frontière turque. L’opération a duré plus de trois heures, et pour la première fois, des bombes perforantes capables de percer les murs de bâtiments blindés ont été utilisées. Un élu local a déclaré que dans la région de Senkasar, les forces armées avaient visé deux villages vers 23h, détruisant au moins cinq maisons. De leur côté, les autorités n’ont communiqué aucun bilan de cette opération aérienne de grande envergure.

De violents affrontements se sont déroulés hier à Turin durant l’inauguration de la nouvelle gare Porta Susa. De nombreux manifestants s’étaient réunis, pour la plupart des militants NO TAV opposés à la liaison TGV entre Lyon et Turin. Les force de police sont rapidement intervenue pour les évacuer du bâtiment pour ensuite les poursuivre dans tous le quartier. De nombreuses personnes ont été blessées et deux étudiants ont été interpellés.

Affrontements en marge de l'inauguration de Porta Susa

La branche armée du PKK a rendu public son bilan de 2012 de la lutte qu’elle mène contre les forces gouvernementales turques. Août, septembre et octobre ont été les moins les plus intenses et les plus violents de part et d’autre. Au cours de l’année écoulée, l’armée turque a déclenché par moins de 320 opérations terrestres et 324 opérations aériennes, tandis que les Forces de Défense du Peuple (HPG) ont elles lancé 736 attaques. La guérilla a perdu 314 combattants et affirme que plus de 2000 membres des forces de sécurité ont été abattus. Au niveau matériel, le PKK annonce avoir, en douze mois, détruit 15 hélicoptères de combat et des centaines de véhicules militaires.

Un détachement de contre-guérilla en opération dans les environs de la ville de Lake Sebu (South Cotabato) s’est heurté dimanche à une colonne de la guérilla qui l’a pris sous son feu. Un miliciens gouvernemental a été tué dans la fusillade qui a duré 40 minutes.

Ce combat marque la fin de la trêve que le Parti communiste des Philippines et le gouvernement avait conclu comme chaque année à Noël, cette année du 16 décembre au 3 janvier. Le PCP avait proposé de prolonger cette trêve de 15 jours pour créer un climat favorable à des négociations de paix, mais il est revenu sur cette proposition en accusant le gouvernement d’avoir sabotée.

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi à Bilbao réclament le rapprochement des prisonniers basques et un changement de la politique pénitentiaire. Les organisateurs ont décompté plus de 100.000 manifestants, autant de manifestants voire même plus que l’année dernière.

Ouvraient la marche des camionnettes qui transportent chaque semaine les proches des prisonniers vers les prisons situées souvent à des centaines de kilomètres du Pays Basque. Suivaient ensuite les proches des prisonniers et une méga banderole avec le slogan : « Droits humains, solution, paix. Les prisonniers basques au Pays Basque. Rapatriez tous les prisonniers basques ». Sur un total d’environ 700 prisonniers, seuls quelques dizaines se trouvent emprisonnés au Pays Basque. Les autres se trouvent dispersés à 750 kilomètres en moyenne de chez eux.

Pays basque: Manifestation monstre pour les prisonniers

Le poète quatari Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité jeudi sous l’accusation d’insulter l’émir du Quatar, dans un procès qui s’est déroulé dans le secret. Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami a été arrêté le 16 novembre 2011 sous l’accusation « d’insulter » l’émir du Qatar et « d’incitation au renversement du régime, » Les accusations portées contre Ibn al-Dheeb al-Ajami concernent son « poème du Jasmin, » écrit en 2010 en appui au soulèvement Tunisien. Les accusations d’insulte semblent être basées sur le vers : « nous sommes tous la Tunisie face aux régimes oppressifs ».

Son avocat, a confirmé la sentence de la cour, et a indiqué qu’il ferait appel du verdict. il a indiqué aussi que son client était emprisonné en isolement complet depuis presque une année et qu’il n’avait pas vu une seule fois sa famille. L’avocat a en outre été empêché de suivre une des sessions du tribunal, et a dû assurer une défense écrite.

Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami

Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami