Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après onze jours de soulèvement populaire, qui s’est étendu à 156 villes, 240 manifestants auraient été tués et le nombre de personnes arrêtées aurait dépassé les 12.000. Suite à l’arrestation massive d’étudiants à travers l’Iran, lundi, au douzième jour du soulèvement, de nombreux professeurs et étudiants se sont mis en grève dans les universités du pays. Ils ont annoncé qu’ils continueraient la grève jusqu’à la libération de toutes les personnes arrêtées.

Au moins 13 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées, dont des femmes et des enfants, dans des frappes iraniennes ciblant mercredi 28 septembre au Kurdistan d’Irak des groupes armés de l’opposition kurde iranienne. Ces frappes, effectuées par de l’artillerie, des missiles et des drones armés ont touché un camp de réfugiés kurdes à Koysinjaq, à l’est d’Erbil. Le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI), un des groupes visés par les bombardements sur la région de Koysinjaq, à l’est d’Erbil, a fait état de deux morts dans ses rangs. Le Komala et le Parti pour une Vie Libre au Kurdistan (ce dernier proche du PKK) ont également été ciblés.

Un nouveau rassemblement de soutien au soulèvement populaire iranien aura lieu ce vendredi 30 septembre en face de l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt, 1050 Ixelles, de 16H30 à 18H30

Ce sont 30 prisonniers, tous en détention administrative, parfois enfermés depuis plus d’un an, sans inculpation ni jugement, souvent sans savoir quels sont les charges contre eux. Cette pratique  systématique, arbitraire et reconductible indéfiniment vise principalement des anciens prisonniers. Ils sont arrêtés, détenus, d’après des « informations secrètes », avec l’idée selon laquelle ils pourraient être « une future menace pour la sécurité de l’État d’Israël » et, en tant que mesure préventive, ils doivent être arrêtés ». Le recours à cette pratique par l’occupant ne fait qu’augmenter depuis mai 2021. Au total, plus de 750 Palestiniens – dont six enfants et deux femmes – sont des détenus administratifs. C’est le cas pour 80% des détenus qui se joignent à cette grève de la faim, comme Salah Hammouri, avocat franco-palestinien et défenseur des droits de l’homme, qui a passé sept ans en prison, ou Asem Al-Ka’bi, libéré après 18 ans de prison, de nouveau en détention administrative moins d’un an après.

Un tribunal de Manille a rejeté une requête du ministère de la Justice (DOJ) visant à déclarer le Parti communiste des Philippines (CPP) et sa branche armée comme des groupes « terroristes ». Dans une décision signée mercredi, le juge Marlo Magdoza-Malagar, du tribunal régional de première instance de Manille, a fait valoir que le CPP et sa branche armée, la Nouvelle armée populaire (NPA), ne remplissaient pas les critères nécessaires à une telle désignation. « Si la lutte armée, avec la violence qui l’accompagne nécessairement, est indubitablement le moyen approuvé pour atteindre le but du CPP-NPA, moyen n’est pas synonyme de but », a déclaré le jugement. « La lutte armée n’est qu’un moyen de réaliser l’objectif du CPP ; elle n’est pas l’objectif de la création du CPP. » Le jugement ajoute que « si la rébellion et le terrorisme peuvent tous deux impliquer le recours à la violence, la violence dans la rébellion est dirigée contre le gouvernement ou toute partie de celui-ci », plutôt que d’être conçue « pour semer et créer une condition de peur et de panique généralisée et extraordinaire parmi la population. »

Cette décision constitue un revers pour le DOJ, qui a déposé la pétition en 2018. En cas d’approbation, il aurait obtenu des pouvoirs supplémentaires pour passer au crible les comptes bancaires des membres et dirigeants de la CPP-NPA.  C’est une victoire juridique d’égale ampleur pour les militants et les critiques du gouvernement, bien qu’elle soit quelque peu à la Pyrrhus. La requête initiale du DOJ se fondait sur la loi sur la sécurité humaine de 2007 – une loi qui a été abrogée en 2020 avec l’adoption par les Philippines de la controversée loi antiterroriste. Le gouvernement peut toujours demander que les groupes soient déclarés « terroristes » en vertu de cette nouvelle loi, même s’il fait appel du verdict de cette semaine.

Malgré le déploiement massif des Pasdarans, des miliciens du Bassidj et des agents en civil, les manifestations nocturnes et les escarmouches se poursuivent dans de nombreuses villes d’Iran durant le 10e jour du soulèvement, notamment à Téhéran et d’autres grandes villes comme Tabriz, Chiraz, Machad, Ispahan, Racht et Karadj. Dans la soirée du 25 septembre dans au moins dix points de Téhéran, dont Narmak, Sadeghieh, Hafthoz, Ekbatan, Sattar Khan et la voie rapide Shariati, des heurts ont éclaté entre les jeunes insurgés et les Pasdarans. Les manifestants scandaient « à bas Khamenei, à bas le dictateur », « à bas la milice, n’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble ». A Téhéran, un grand panneau de propagande du régime et une moto des forces répressives ont été incendiés par les jeunes rebelles dans la rue Shariati. A Narmak, la jeunesse insurgée a incendié deux motos et une voiture des forces répressives. À Pounak, Pardis et Ekbatan, malgré la forte présence d’agents, les manifestations continuent. Les étudiants de l’Université de Téhéran ont manifesté sur le campus en scandant : « nous nous battons et nous mourrons mais nous reprendrons l’Iran ». Pour empêcher la poursuite du soulèvement à Karadj, les agents ont coupé l’électricité dans de nombreux quartiers, mais les jeunes ont continué à manifester.

Les policiers en tenue antiémeute ont arrêté le défilé des étudiants à Colombo, quelques heures après que le gouvernement eut déclaré le centre-ville « zone de haute sécurité », interdisant les manifestations dans les environs. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants qui demandaient la libération des militantes emprisonnés. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés au cours de ce rassemblement. Le nouveau président Ranil Wickremesinghe a adopté une ligne très dure à l’encontre des militants qui ont forcé son prédécesseur, le président déchu Gotabaya Rajapaksa, à fuir à l’étranger et à démissionner de son poste sous la pression des manifestations dans un contexte de chaos économique.

Le pays de 22 millions d’habitants a été secoué pendant des mois par une crise économique historique, marquée par de sévères pénuries de nourriture, carburant et médicaments, faute de devises pour financer les importations de produits essentiels. Au plus fort du mouvement de contestation, des milliers de manifestants ont pris d’assaut en juillet la résidence officielle de Gotabaya Rajapaksa, l’obligeant à se réfugier à l’étranger d’où il a annoncé sa démission. Peu après la prise du pouvoir par M. Wickremesinghe, l’armée a démantelé un site occupé par les manifestants devant la présidence et arrêté des centaines de personnes ayant pris part aux manifestations. L’ex-président  Rajapaksa est rentré début septembre au Sri Lanka, et vit depuis sous la protection du gouvernement, alors que des opposants ont réclamé sa comparution en justice pour les crimes commis pendant l’interminable guerre civile au Sri Lanka et des faits de corruption à l’époque où il était au pouvoir.

Trois militants du MLPK ont été tués ces dernières semaines au Kurdistan. Ulaş Alankuş (Şafak Kızıldere) a été tué dans un échange de coups de feu avec les forces de sécurités turques à Ağrı, le 9 août, alors qu’il se rendait dans la région de la Mer Noire. Şenol Sağaltıcı (Ferhat Erebo) et Ümit Tekin (Metîn Dîcle) ont été tués par un missile tiré par un drone turc le 16 septembre au Rojava. Une commémoration en leur honneur aura lieu ce mercredi 28 septembre au Sacco-Vanzetti à partir de 17h00.

Le HBDH (Mouvement révolutionnaire uni des peuples, alliance des forces armées de dix organisations révolutionnaires kurdes et turques en Turquie, ont revendiqué en leur mémoire l’incendie le 23 septembre de l’usine Armis, dans la zone industrielle de Torbalı, à Izmir. Cette usine de literie est un fournisseur l’armée turque. L’usine a été mise hors service: 30000m² ont été totalement incendiés.

 

Deepak Yadav, également connu sous les noms de Karu Yadav et Hulas Yadav, dont la tête était mise à prix un demi million de roupies, a été arrêté par l’escouade antiterroriste (ATS) de la police du Maharashtra. Yadav avait rejoint l’insurrection maoïste en 2004-05 à la suite d’une lutte paysanne. La justice indienne l’accuse d »avoir participé à un certain nombre d’actions de la guérilla maoïste, dont la fusillade de la forêt de Katia en janvier 2013, où six paramilitaires de la CRPF avaient été tués. Il est aussi accusé de l’exécution de trois informateurs de la police en trois mois au cours de l’année 2020-21 à Mayurkhand, Simiriya et Pathalgadain, mais aussi l’action de saisie des armes stockées dans l’armurerie de la garde nationale à Giridih en 2007 et l’attaque du camp de la contre-guérilla de Khasmahal Bokaro en 2006. Il y a pas moins de 60 dossiers judiciaires ouverts contre Yadav…

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Les manifestations se sont poursuivies hier samedi en Iran après une semaine de protestations déclenchées par la mort Mahsa Amini arrêtée par la police des mœurs. La répression a déjà fait 55 victimes dont les noms et les photos commencent à circuler.
Ci-dessous de gauche à droite: Ghazaleh Chalabi tuée par balle à Amol à l’âge de 33 ans. Hadis Najafi qui avait été filmée en train de s’attacher les cheveux face aux forces de l’ordre lors d’une manifestation, dans une vidéo devenue virale, a été tuée à Karaj par six balles tirées par les forces de l’ordre. Hananeh Kian, 23 ans, a été abattue jeudi à Noshahr.
Dans la province de Guilan, dans le nord du pays, 739 personnes, dont 60 femmes, ont été arrêtées, a annoncé samedi le chef de la police locale. Le régime fait état de 5 morts parmi les forces de l’ordre. Les connexions internet ont été filtrées par le régime, avec le blocage de WhatsApp et Instagram.

La manifestation de ce dimanche en soutien au peuple iranien a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les rues de Paris. À l’approche de l’ambassade d’Iran, la police française a plusieurs fois gazé la manifestation pacifique et procédé des arrestations. A Londres également, la police a gazé les manifestants qui se dirigeaient vers l’ambassade. Cinq manifestants ont été arrêtés.

Détenu depuis une semaine dans la prison de type T de Malatya Akçadağ, Barış Keve est décédé dans une cellule d’isolement. Le prisonnier politique kurde avait 25 ans. L’administration pénitentiaire a appelé la famille de Keve dimanche soir, à 22 heures, pour l’informer que Barış Keve s’était suicidé. À la nouvelle de la mort du jeune homme, la famille qui vit à Çatak, dans la province de Van, s’est rendue à Malatya. Ilkkan Keve, le frère aîné du défunt, a déclaré avoir parlé avec Barış le vendredi 16 septembre pour la dernière fois, et ajouté n’avoir rien senti de négatif lors de la conversation. Condamné à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », Keve avait été arrêté à Edirne. Transféré à la prison de Malatya Akçadağ il y a 5 jours, il avait été placé en cellule d’isolement au titre de « sanction disciplinaire ».

Des heurts entre manifestants et l’armée israélienne ont blessé 11 Palestiniens, et causé des cas d’asphyxie à des dizaines d’autres personnes, ce vendredi, dans le nord de la Cisjordanie. Parmi les 11 blessés, une personne a été touchée par un tir à balle réelle et 10 autres ont subi des blessures suite à des tirs de balles en métal recouvertes de caoutchouc. Les affrontements dans la ville de Kafr Qaddum, à l’est de Qalqilya (nord) sont réguliers: ces villages, ciblés par les colons sionistes, sont le théâtre de manifestations hebdomadaires.