Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le Cercle de Wallonie est le plus grand cercle d’affaire de Belgique francophone. Ce vendredi 23 septembre, il invitait ses membres à découvrir les jets privés de la société ASL Group. Quelques jours avant l’évènement, dans la nuit du 19 au 20 septembre, des militant.e.s se sont attaqué.e.s au siège du Cercle de Wallonie, au Business Village Ecolys, à quelques kilomètres de Namur. Des murs ont été tagués : « Jets privés = terrorisme écologique », une des façades a également été aspergée de peinture noire et le logo éclairé du Cercle de Wallonie a été détruit (voir ici communiqué et vidéos). Suite à cette action le Cercle de Wallonie a annulé son événement. Un militant a été interpellé, et une plainte a été déposée.

 

Au moins 50 personnes ont été tuées en Iran dans les manifestations, réprimées par les forces de sécurité depuis maintenant sept jours, après l’assassinat par la police des moeurs d’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini. Six personnes ont été tuées par arme à feu par les forces de l’ordre dans la ville de Rezvanshahr, dans la province septentrionale de Gilan jeudi soir, et d’autres morts ont été enregistrés à Babol et Amol (Nord). Des commissariats de police et des véhicules des forces de l’ordre ont été incendiés jeudi dans plusieurs villes iraniennes, à Téhéran notamment. Au départ limité au Kurdistan iranien, où une grève générale a été décrétée, le mouvement de septembre a essaimé dans d’autres parties du pays et concerne désormais 80 villes au moins, dont la capitale, Téhéran. A Mashhad, dans le nord-est, un membre des Basij, une force paramilitaire iranienne placée sous l’autorité de l’ayatollah Ali Khamenei, a été poignardé. Un autre bassidji a été tué mercredi à Qazvin, portant à quatre le total de membres des forces de sécurité tués depuis le début de la contestation. Les autorités ont décidé de restreindre l’accès à internet dans l’espoir de limiter la propagation des manifestations.

Edit: L’ambassade d’Iran à Bruxelles a été attaquée la nuit de jeudi à vendredi: plusieurs cocktails Molotov ont été lancés contre elle avec succès:

Vendredi après-midi, 300 personnes se sont rassemblées devant cette même ambassade. Un manifestant a été interpellé pour avoir tenté d’atteindre l’ambassade malgré le dispositif policier.

 

« Non à la guerre ! » et « Pas de mobilisation ! », scandaient les manifestants à Moscou. L’opposition à la mobilisation aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi en Russie, lors de manifestations improvisées dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février. Plusieurs manifestants arrêtés se sont vu remettre un ordre de mobilisation au poste de police après avoir été interpellé, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé auprès de journalistes qu’il n’y avait là rien d' »illégal ». Un témoin raconte qu’après son arrestation, les policiers l’ont conduit dans une pièce à part où ils ont voulu lui faire signer une convocation à se rendre dans un centre de mobilisation de l’armée : « Soit tu signes ça, soit tu passeras dix ans prison ». Mardi, à la veille de la mobilisation partielle, le Parlement avait voté de lourdes peines de prison pour ceux qui refuseraient de rejoindre l’armée ou déserteraient. Le texte n’est cependant pas encore entré en vigueur. Les sabotages anti-guerres se poursuivent en Russie. Le feu a été mis au commissariat militaire à Lomonosovo à Saint Petersbourg, un commissariat est chargé de mobiliser des gens pour les envoyer à l’Ukraine (photo) et dans la ville de Togliatti des cocktails Molotov ont été lancés sur la bâtiment de l’administration de la ville.

Des affrontements entre militants nationalistes et les forces de l’ordre ont eu lieu mercredi soir à Bastia, devant la préfecture. Entre 150 et 200 personnes étaient réunies à la base devant le bâtiment à l’appel du mouvement Ghjuventù Libera, six mois jour pour jour après la mort d’Yvan Colonna le 21 mars. Cette manifestation survient la veille de l’arrivée en Corse du Garde des Sceaux. Les mots d’ordre de cette manifestation étaient la « reconnaissance du peuple corse », « la libération des prisonniers politiques », et « justice et vérité pour Yvan Colonna ». De jeunes manifestants cagoulés et équipés de sacs remplis de cocktails Molotov ont commencé à lancer des engins incendiaires sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des tirs de lacrymogène, plongeant le quartier de la gare de un nuage de gaz. Sept à huit compagnies de CRS ont été opposées aux manifestants.

corse

 

Le pouvoir judiciaire a ordonné 18 mois de détention préventive à l’encontre de quatre personnes qui font l’objet d’une enquête pour appartenance à un commando du Parti communiste militarisé du Pérou chargé d’éliminer les traitres et les espions (voir notre article sur leur arrestation). Ainsi, après trois audiences, la demande formulée par la procureure provinciale, dans le cadre des enquêtes sur l’exécution d’Yhon Mancilla – membre repenti de l’insurrection maoïste devenu collaborateur des forces de l’ordre – et de son épouse en avril 2021, a été acceptée. La dixième Cour d’instruction préparatoire a placé vendredi en détention provisoire Víctor Abad Hinostroza (38 ans), Mónica Aguirre Felices (28 ans), Ana Cabezas Gavilán (42 ans) et Kassandra Hennings Hinostroza (25 ans) pour crime de terrorisme. Les détenus ont été trouvés en possession d’arme, de munitions et de documents de Parti communiste militarisé du Pérou.

Les manifestations se sont étendues en Iran pour la cinquième nuit consécutive contre le décès brutal de Masha Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs chargée de faire respecter le port du voile obligatoire pour les femmes. Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, sont sortis dans les rues d’une quinzaine de villes, notamment à Téhéran, Mashhad (nord-est), Tabriz (nord-ouest), Rasht (nord), Ispahan (centre) et Kish (sud), bloquant la circulation, incendiant des poubelles et des véhicules de police, lançant des pierres sur les forces de sécurité, détruisant les portraits des ayatollahs, et scandant des slogans hostiles au régime. La police est intervenue partout brutalement. Au total, six personnes ont trouvé la mort lors des manifestations selon le bilan officiel, probablement sous-estimé.

En soutien aux luttes du peuple iranien et en hommage à Mahsa, un rassemblement se tiendra ce vendredi 23 septembre, de 16h à 18h devant l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt (à hauteur du campus ULB Solbosch).

Plus de mille manifestants ont été arrêtés aujourd’hui mercredi en Russie lors de manifestations spontanées contre la « mobilisation partielle » pour l’offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine. Les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.

Vendredi 16 septembre, 11 étudiants de l’Université de Birzeit et membres du Pôle Étudiant Démocratique Progressiste ont été arrêtés par les forces de l’occupation israélienne. Un tribunal militaire a décidé hier de remettre en liberté huit des onze étudiants. Deux ont été placés en détention administrative: Muath Botmeh et Ziad Qaddoumi. C’est une forme de répression qui consiste à maintenir en détention sans procès, et même sans inculpation, des opposants à l’occupation pendant des mois voire des années.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

En 1995, les proches des disparus de forces ont créé l’Initiative des « Mères du Samedi » car ses membres étaient essentiellement les mères des disparus. Ces mères, dont certaines sont âgées de plus de 80 ans aujourd’hui, se réunissaient chaque samedi sur la place Galatasaray, à Istanbul. Elles demandaient qu’on leur rende leurs enfants, maris, parents disparus de forces après le coup d’État militaire de 1980 et l’état d’urgence des années 1990 dans les régions kurdes du pays. Leurs rassemblements pacifiques ont été interdits par le gouvernement dès le 25 août 2018, alors que les Mères du samedi célébraient leur 700e rassemblement hebdomadaire. La police a attaqué la foule, blessé et arrêtés de nombreuses personnes dont une mère de plus de 80 ans.

Il en a suivi un procès contre 46 personnes, dont les proches des disparus, devant la 27e Haute Cour Pénale d’Istanbul, qui en est à sa 5e audience. Les « Mères du samedi » devaient faire une déclaration à la presse avant l’audience devant le palais de justice, en compagnie de représentants d’organisations de défense des droits de l’homme, de partis politiques et d’organisations non gouvernementales. Le groupe a été bloqué par la police qui a invoqué une décision d’interdiction d’un jour émise par le bureau du gouverneur du district de Kağıthane. Les participants aux rassemblement ont été encerclés, brutalisés et, pour 14 d’entre eux,  arrêtés par la police, dont les avocats chargés de l’affaire, Efkan Bolaç et Meriç Eyüboğlu, Gülseren Yoleri, directeur de la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’homme (IHD), Leman Yurtsever, directeur de la branche d’Istanbul de l’IHD, et Alper Taş, membre du Parti de gauche.

Les « mères du samedi » (archive)

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Un dirigeant maoïste du Jharkhand, dont l’arrestation était assortie d’une récompense de 15 millions de roupies, a été arrêté dimanche par la brigade antiterroriste du Maharashtra dans le district de Palghar. Karu Hulas Yadav (45 ans) était un membre du comité régional du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) clandestin. L’arrestation a eu lieu tôt le matin, après un raid dans une communauté dans la zone de Nalasopara du district de Palghar. Yadav, originaire de Hazaribagh dans le Jharkhand, était venu au Maharashtra pour un traitement médical.

Meeting clandestin du PCI(M) dans le Jharkhand (archive)

 

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