Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’armée et la police péruvienne avait annoncé avoir sauvé des enfants destinés à devenirs enfants-soldats du PCP-SL, et capturé leur mère qui était membre de la guérilla. Depuis, le scandale prend de l’ampleur au Pérou. Non seulement la mère n’était pas membre du PCP-SL, non seulement les enfants n’étaient pas embrigadés (ils étaient normalement scolarisés dans leur village, ce que les autorités locales ont confirmé), mais en plus, un autre enfant de la même famille, un fillette de 8 ans, a été tuée dans la prétendue opération de « sauvetage ».

Suite à la polémique, le ministre de l’Intérieur a déclaré mercredi que le gouvernement n’a jamais dit que les enfants avaient été recrutés par le Sentier lumineux. Cependant, le journal officiel, les communiqués de presse du ministère de la Défense et des forces armées l’ont bel et bien affirmé. Même le président de la république avait fait référence à ces enfants « sauvés » lors de sa première rencontre avec la presse étrangère.

Pérou: Sordide mise en scène de la contre-guérilla

Le gouvernement a avalisé ce vendredi les décisions prises par le kern la semaine passée. Le seuil d’admissibilité à la libération conditionnelle va être modifié pour les auteurs de délits « d’une extrême gravité » entraînant une condamnation à 30 ans de prison ou à perpétuité. Celle loi sera d’application à tous les nouveaux condamnés. La ministre de la Justice espère déposer le texte au Parlement pour décembre au plus tard. Aujourd’hui les personnes condamnées pour ces crimes graves sont libérables après avoir purgé un tiers de la peine. Demain, ce seuil sera porté au minimum à la moitié de la peine.

Pour les récidivistes, le seuil d’admissibilité passera des deux tiers aux trois quarts de la peine. La loi sur la récidive va être modifiée. On va considérer que l’auteur est en état de récidive lorsqu’il a déjà été condamné à une peine correctionnelle effective d’au moins trois ans de prison dans les dix ans qui précèdent. Qui précède quoi ? Le fait commis ? La condamnation ? Les experts doivent encore trancher. Ce qui est sûr, c’est que cette modification législative sur la récidive va durcir l’exécution de la peine et la hauteur de celle-ci.

En outre, la libération conditionnelle ne va plus « démarrer » automatiquement. La personne qui remplit les conditions devra la demander explicitement. Cela vaut pour tous les condamnés à plus de trois ans de prison. Pour les condamnés à 30 ans de prison ou à perpétuité, on ajoute des conditions supplémentaires : Il faut que le ministère public et le directeur de la prison où se trouve le détenu soient d’accord. Si l’un d’eux ne l’est pas, la demande est jugée irrecevable. Si le ministère public et le directeur pénitentiaire sont favorables à la libération conditionnelle, il faut encore répondre à une autre exigence : une décision unanime (et non pas à la majorité comme aujourd’hui) du tribunal d’application des peines. Ce dernier est composé d’un juge professionnel et de deux autres juges non professionnels.

Quant aux personnes condamnées à 30 ans ou à perpétuité mais qui font aussi l’objet d’une mise à la disposition du gouvernement, qui ont purgé la totalité de leur peine et que le TAP doit statuer sur la mise à disposition (donc éventuellement ajouter une peine supplémentaire), le ministère public peut introduire un recours contre la décision du TAP, sur le contenu du dossier. Quand cette loi sur la procédure sera votée, elle sera applicable aux détenus déjà condamnés et qui sont susceptibles de demander leur libération conditionnelle.

75 guérilleros du PKK ont été tués dans la province de Hakkari (est du pays) entre le 8 et le 13 septembre. Quatre soldats sont également décédés dans les multiples opérations de l’armée. Cette déclaration issue du bureau du gouverneur de la province intervient au lendemain de l’annonce du lancement d’une nouvelle opération de très grande envergure dans le district de Semdinli (province de Hakkari) pour laquelle sept bataillons ont été mobilisés.

Selon le ‘Masterplan 2008-2012-2016’, 4 nouvelles prisons seront construites en Belgique pour augmenter la capacité carcérale du pays. La première pierre de la troisième de ces prisons a été posée ce matin, les chantiers de Marche-en-Famenne et de Beveren se poursuivent, tandis que le chantier de Termonde est bloqué par l’opposition des riverains au projet. Le système carcéral belge permettrait normalement l’enfermement de 9000 détenus, ce sont plus de 11’000 personnes qui sont incarcérées actuellement.

La prison de Leuze sera construite comme les trois autres par le consortium ‘Future Prisons’, elle occupera 15Ha, coutera plus de 100 millions d’euro, permettra l’enfermement de 312 personnes et sera normalement opérationnelle fin 2013. Les architectes se voulaient modernes et ont proposé un mur d’enceintes de 6m de haut en forme de pentagone.

Belgique : Première pierre posée à la nouvelle prison de Leuze-en-Hainaut
Belgique : Première pierre posée à la nouvelle prison de Leuze-en-Hainaut

Des associations francophones et flamandes de magistrat et plusieurs barreaux et syndicats d’avocats se sont joints jeudi à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et à l’Observatoire international des prisons (OIP) pour dénoncer l’avant-projet de loi modifiant les règles de libération conditionnelle, à la veille de son examen par le conseil des ministres.
Le front commun pointe du doigt la remise en cause des libérations conditionelles, mais aussi les politiques des ministres de la justice et de l’intérieur, qui multiplient les amendes administratives ‘contre l’incivilité’.

Hadopi, le système mis en place par les gouvernements Sarkozy pour contrôler l’internet français et condamner les téléchargements illégaux a fait sa première prise : un charpentier de 39 ans paiera 1500€ d’amende pour le téléchargement de quelques chansons par sa femme. C’est pourtant le propriétaire de la connexion internet qui écoppe de l’amende. Hadopi est très décriée pour les infractions à la vie privée dont elle use. Si plusieurs fois, les lois françaises réglementant internet ont été utilisées contre des journalistes activistes ou dans des dossiers d’espionnage intérieur : c’est la première fois qu’une personne est condamnée par ce système.

Au mois d’août dernier, le détenu basque Iosu Uribetxebarria s’était vu accorder la semi-liberté, première étape avant de pouvoir bénéficier de la liberté conditionnelle. Incarcéré depuis 1998, l’etarra souffre d’un cancer à un stade avancé, justifiant la nécessité de sa libération. Malgré sa grève de la faim, ainsi qu’un vaste mouvement de solidarité de l’ensemble des prisonniers basques en Espagne et en France, le ministère public avait fait appel de la décision de l’audience nationale de lui accorder la liberté conditionnelle. Finalement, la principale audience pénale espagnole a confirmé, par quatre voix contre et une pour, la liberté conditionnelle, ce qui signifie que Iosu Uribetxebarria va sortir de prison.

En avril 2011, Joaquin Perez avait été arrêté au Venezuela, puis extradé et emprisonné en Colombie où les autorités l’accusent d’être le chef du ‘front international des FARC en Europe’. D’origine suédoise, Perez est depuis 1995 le directeur de l’agence Anncol (Agence d’information nouvelle Colombie) dont le site internet relaye régulièrement les messages de la guérilla. Hier, il a été condamné à Bogota pour ‘association de malfaiteurs à des fins terroristes’. Sa peine, qui pourrait s’élever à huit ans de prison, n’a pas encore été fixée, mais le juge a déclaré qu’un ‘lien avait été établi’ entre son site et les FARC.

Le FSFP, syndicat policier suisse, en a marre des crachats. Après avoir acheté 1000 lunettes spécialement prévues pour se protéger des mollards de personnes arrétées, le syndicat envisage l’utilisation de capuchons anti-crachats qui seraient placés sur la tête d’éventuels cracheurs. Le dispositif est testé à Brême et pourrait être étendu à toute la Suisse, et à toutes les personnes arrétées. ‘On ne sait pas à l’avance qui va nous cracher dessus’ se défend le patron du FSFP.

Suite à plusieurs procédures lourdes contre les militants du Camp de Valognes qui comptait stopper un train nucléaire en novembre dernier, un nouveau procès s’ouvrira bientôt contre trois personnes accusées de ‘provocation directe suivie d’effet à un attroupement armé, organisation d’une manifestation interdite et complicité de destruction du bien d’autrui’, parce qu’elles avaient parlé aux médias peu avant les manifestations anti-Castor. Un rassemblement aura lieu à l’ouverture du procès, au Tribunal de Cherbourg, le 9 octobre à 10h.

Soutien aux trois inculpés de Valognes

Soutien aux trois inculpés de Valognes